Christiane Klapisch-Zuber, née Christiane Zuber le à Mulhouse dans le Haut-Rhin et morte le à Paris[1], est une historienne et universitaire française.
Christiane Klapisch-Zuber est issue d'une famille protestante, alsacienne et gasconne, installée à Chantilly en 1939[2]. Son arrière-grand-père est le peintre Henri Zuber[2]. Elle a été mariée au physicien Robert Klapisch avec qui elle a eu une fille, Marianne, en 1969[3].
En , Christiane Klapisch-Zuber obtient un doctorat en histoire à l'université de Paris avec une thèse de 3e cycle intitulée Carrare et ses marbres : 1300-1600 et rédigée sous la direction de Jacques Le Goff[9]. Ce travail est publié en 1969 sous le titre Les Maîtres du marbre. Carrare 1300-1600.
Elle est ensuite maître-assistante puis maîtresse de conférences à la VIe section de l'École pratique des hautes études — devenue en 1979 l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) — de 1969 à 1981. Elle est nommée directrice d'études de l'EHESS en 1981. Elle est membre du Centre de recherches historiques de cet établissement, dont elle assure la direction adjointe de 1978 à 1983, et la co-direction de 1983 à 1985[10].
Elle devient directrice d'études honoraire et membre associée du Centre de recherches historiques en 2002.
Christiane Klapisch-Zuber meurt la veille de ses 88 ans le à Paris[11],[12].
Activités scientifiques et éditoriales
Christiane Klapisch-Zuber est spécialiste de l'histoire de l'Italie pré-moderne, de la fin du Moyen Âge à la Renaissance[13]. Elle mène ses premières recherches sur l'extraction du marbre de Carrare en Italie médiévale, à laquelle elle a consacré sa thèse, puis s'oriente vers des recherches en histoire démographique et histoire de la famille à Florence, à la fin du Moyen Âge, étudiant plus spécialement des questions liées à la fécondité, la nuptialité et la mortalité, ainsi qu'à la formation des femmes, à la transmission de leur patrimoine et de leurs valeurs culturelles[14].
Histoire de la famille. t. 1, Mondes lointains, mondes anciens, Paris, Armand Colin, 1986.
Histoire de la famille. t. 2, Le choc des modernités, Paris, Armand Colin, 1986.
La Maison et le nom : stratégies et rituels dans l'Italie de la Renaissance, Paris, EHESS, 1990.
L'Ombre des ancêtres : essai sur l'imaginaire médiéval de la parenté, Paris, Fayard, 2000.
(dir.) Histoire des femmes en Occident, t. 2 : Le Moyen Âge, Paris, Perrin, 2002.
Retour à la cité : les magnats de Florence, 1340-1440, Paris, EHESS, 2006.
(co-dir.) avec Myriam Cottias et Laura Downs, Le Corps, la famille et l'État. Hommage à André Burguière, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.
Se faire un nom. Une anthropologie de la célébrité à la Renaissance, Paris, Arkhê, 2019, 160 p. (ISBN9782918682509).
Mariages à la florentine. Femmes et vie de famille à Florence (XIVe – XVe siècle), Paris, Éditions de l'EHESS/Gallimard/Seuil, coll. « Hautes Études », 2020 216 p. (ISBN9782021466010)[23].
Florence à l’écritoire. Écriture et mémoire dans l’Italie de la Renaissance, Paris, Éditions de l'EHESS, coll. « EHESS Poche » (vol. 5), 2023, 254 p. (ISBN9782713229534).
Traductions
Bronisław Geremek, Le salariat dans l'artisanat parisien aux XIIIe – XVe siècles : étude sur le marché de la main-d’œuvre au Moyen Âge, traduit du polonais par Anna Posner et Christiane Klapisch-Zuber, Paris-La Haye, Mouton & Co, 1968 [1962].
↑(Compte rendu) Jacques Dupâquier, « Arlette Farge et Christiane Klapisch-Zuber. Madame ou Mademoiselle ? Itinéraires de la solitude féminine, XVIIIe – XXe siècle, 1984 », Annales de démographie historique, 1985. « Vieillir autrefois ». p. 417-419, [lire en ligne]
↑[compte rendu] Claire Judde de Larivière, « Christiane Klapisch-Zuber redonne vie aux femmes de la Renaissance », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
(Mélanges) La famille, les femmes et le quotidien, XIVe – XVIIIe siècle. Textes offerts à Christiane Klapisch-Zuber et rassemblés par Isabelle Chabot, Jérôme Hayez et Didier Lett, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2006 (ISBN9782859445393).
(Document audiovisuel) Conférence de Christiane Klapisch, Institut Émilie-du-Châtelet, cycle « Quarante ans de recherche sur les femmes, le sexe et le genre », 77 min, en ligne.
Michelle Zancarini-Fournel, « Entretien avec Christiane Klapisch-Zuber - Une communauté de femmes en prison pendant la guerre d’Algérie », Clio. Femmes, genre, histoire, no 39, , p. 219-232 (lire en ligne, consulté le ).
Valérie Igounet, « Christiane Klapisch-Zuber au côté des brigands », L'Histoire, no 418, , p. 28-29 (lire en ligne, consulté le ).
Didier Lett et Christiane Klapisch-Zuber, « Entretien avec Christiane Klapisch-Zuber », Genre & Histoire, no 19, (lire en ligne, consulté le ).
André Burguière, « Du marbre de Carrare aux croix du Golgotha : le parcours d’historienne de Christiane Klapisch-Zuber », dans André Burguière et Bernard Vincent (dir.), Un siècle d’historiennes, Paris, Des femmes-Antoinette Fouque, (ISBN9782721006349), p. 135-150