Christiane Klapisch-Zuber

Christiane Klapisch-Zuber
Christiane Klapisch-Zuber en 2006
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Christiane Michèle Jeanne ZuberVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
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Membre de
Directeur de thèse
Distinctions
Liste détaillée
Médaille de bronze du CNRS ()
Officier des Palmes académiques ()
Prix Monseigneur-Marcel ()
Chevalier de l'ordre national du Mérite ()
Paul Oskar Kristeller Lifetime Achievement Award (d) ()
Docteure honoris causa ()
Prix de la Fondation Pierre-Antoine-Bernheim (d) ()
Chevalier de la Légion d'honneur‎ ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Christiane Klapisch-Zuber, née Christiane Zuber le à Mulhouse dans le Haut-Rhin et morte le à Paris[1], est une historienne et universitaire française.

Directrice d'études de l'École des hautes études en sciences sociales de 1981 à 2002, elle est spécialiste d'histoire sociale de l'Italie de la fin du Moyen Age et de la Renaissance et d'histoire de la famille.

Biographie

Christiane Klapisch-Zuber est issue d'une famille protestante, alsacienne et gasconne, installée à Chantilly en 1939[2]. Son arrière-grand-père est le peintre Henri Zuber[2]. Elle a été mariée au physicien Robert Klapisch avec qui elle a eu une fille, Marianne, en 1969[3].

Élève au lycée Lamartine puis en classes préparatoires littéraires au lycée Janson-de-Sailly, elle est reçue à l'École normale supérieure de Sèvres (1955-1960)[4]. Agrégée d'histoire et géographie (1959)[5], elle réalise un DES d'histoire sous la direction de Charles-Edmond Perrin[2]. Durant la guerre d'Algérie, elle milite pour le FLN après sa rencontre avec Assia Djebar, sévrienne elle aussi[3]. Christiane Klapisch-Zuber est arrêtée en 1961 alors qu'elle a prêté sa chambre durant une nuit à un responsable algérien du FLN[6]. Elle reste emprisonnée durant dix mois à la prison de la petite Roquette[6],[7]. Nommée professeure d'histoire au lycée de Compiègne, elle ne peut pas rejoindre son poste et n'est donc pas intégrée dans l'Éducation nationale[6].

Libérée, puis amnistiée sans avoir été ni condamnée ni innocentée[3], elle devient secrétaire de l'avocat du FLN Mourad Oussedik[6].

De 1962 à 1969, elle est chef de travaux à la VIe section de l'École des hautes études en sciences sociales[8], où Robert Philippe et Jacques Le Goff la présentent à Fernand Braudel[6].

En , Christiane Klapisch-Zuber obtient un doctorat en histoire à l'université de Paris avec une thèse de 3e cycle intitulée Carrare et ses marbres : 1300-1600 et rédigée sous la direction de Jacques Le Goff[9]. Ce travail est publié en 1969 sous le titre Les Maîtres du marbre. Carrare 1300-1600.

Elle est ensuite maître-assistante puis maîtresse de conférences à la VIe section de l'École pratique des hautes études — devenue en 1979 l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) — de 1969 à 1981. Elle est nommée directrice d'études de l'EHESS en 1981. Elle est membre du Centre de recherches historiques de cet établissement, dont elle assure la direction adjointe de 1978 à 1983, et la co-direction de 1983 à 1985[10].

Elle devient directrice d'études honoraire et membre associée du Centre de recherches historiques en 2002.

Christiane Klapisch-Zuber meurt la veille de ses 88 ans le à Paris[11],[12].

Activités scientifiques et éditoriales

Christiane Klapisch-Zuber est spécialiste de l'histoire de l'Italie pré-moderne, de la fin du Moyen Âge à la Renaissance[13]. Elle mène ses premières recherches sur l'extraction du marbre de Carrare en Italie médiévale, à laquelle elle a consacré sa thèse, puis s'oriente vers des recherches en histoire démographique et histoire de la famille à Florence, à la fin du Moyen Âge, étudiant plus spécialement des questions liées à la fécondité, la nuptialité et la mortalité, ainsi qu'à la formation des femmes, à la transmission de leur patrimoine et de leurs valeurs culturelles[14].

Elle est membre du comité de rédaction de la revue Clio. Femmes, genre, histoire depuis sa création[15] et membre de l'association Mnémosyne. Elle participe au comité scientifique de la revue Médiévales depuis 1997[10].

Récompenses et distinctions

Décorations

Doctorats honoris causa

Récompenses

Publications

Ouvrages

  • Les Maîtres du marbre. Carrare : 1300-1600, Paris, SEVPEN, 1969.
  • avec David Herlihy, Les Toscans et leurs familles. Une étude du Catasto Florentin de 1427, Paris, FNSP/EHESS, 1978, 702 p.
  • (co-dir.) avec Arlette Farge, Madame ou mademoiselle ? Itinéraires de la solitude féminine XVIIIe – XXe siècles, Paris, Montalba, 1984[22].
  • (co-dir.) avec André Burguière, Martine Segalen et Françoise Zonabend
    • Histoire de la famille. t. 1, Mondes lointains, mondes anciens, Paris, Armand Colin, 1986.
    • Histoire de la famille. t. 2, Le choc des modernités, Paris, Armand Colin, 1986.
  • La Maison et le nom : stratégies et rituels dans l'Italie de la Renaissance, Paris, EHESS, 1990.
  • L'Ombre des ancêtres : essai sur l'imaginaire médiéval de la parenté, Paris, Fayard, 2000.
  • (dir.) Histoire des femmes en Occident, t. 2 : Le Moyen Âge, Paris, Perrin, 2002.
  • Retour à la cité : les magnats de Florence, 1340-1440, Paris, EHESS, 2006.
  • (co-dir.) avec Myriam Cottias et Laura Downs, Le Corps, la famille et l'État. Hommage à André Burguière, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.
  • Le Voleur de paradis. Le bon larron dans l'art et la société, (XIVe – XVIe siècles), Paris, Alma, 2015 (ISBN 9782362791604). Prix Provins Moyen Age 2016
  • Se faire un nom. Une anthropologie de la célébrité à la Renaissance, Paris, Arkhê, 2019, 160 p. (ISBN 9782918682509).
  • Mariages à la florentine. Femmes et vie de famille à Florence (XIVe – XVe siècle), Paris, Éditions de l'EHESS/Gallimard/Seuil, coll. « Hautes Études », 2020 216 p. (ISBN 9782021466010)[23].
  • Florence à l’écritoire. Écriture et mémoire dans l’Italie de la Renaissance, Paris, Éditions de l'EHESS, coll. « EHESS Poche » (vol. 5), 2023, 254 p. (ISBN 9782713229534).

Traductions

  • Bronisław Geremek, Le salariat dans l'artisanat parisien aux XIIIe – XVe siècles : étude sur le marché de la main-d’œuvre au Moyen Âge, traduit du polonais par Anna Posner et Christiane Klapisch-Zuber, Paris-La Haye, Mouton & Co, 1968 [1962].

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. a b et c Lett et Klapisch-Zuber 2017.
  3. a b et c Igounet 2015.
  4. « L'annuaire », sur archicubes.ens.fr (consulté le ).
  5. Service d’histoire de l’éducation, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr, [lire en ligne].
  6. a b c d et e Zancarini-Fournel 2014.
  7. Conférence, Institut Émilie du Châtelet (2012).
  8. Page sur le Centre de recherches historiques-EHESS, consultée en ligne le 9 janvier 2015.
  9. Thèse de 3e cycle, notice du Sudoc.
  10. a et b « Christiane Klapisch-Zuber », sur crh.ehess.fr (consulté le ).
  11. Philippe-Jean Catinchi, « La mort de la grande médiéviste Christiane Klapisch-Zuber », Le Monde, no 24863,‎ , p. 21 (lire en ligne Accès payant)
  12. Romain Huret, « Hommage à Christiane Klapisch-Zuber », sur EHESS, (consulté le )
  13. « Christiane Klapisch-Zuber », sur franceculture.fr (consulté le ).
  14. Présentation, conférence à l'Institut Émilie du Châtelet, 10 mars 2012.
  15. Comité de rédaction de la revue Clio, page consultée en ligne le 9 janvier 2015.
  16. Décret du 31 décembre 2020, Journal officiel, [lire en ligne], consulté le 2 janvier 2020.
  17. Décret du 24 juin 1993 portant promotion et nomination dans l'ordre national du Mérite, sur Légifrance.
  18. « Christiane Klapisch-Zuber », sur crh.ehess.fr (consulté le )
  19. « Christiane KLAPISCH-ZUBER / Académie française », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  20. Page du Paul Oskar Kristeller Lifetime Achievement Award.
  21. « Remise du Prix Pierre-Antoine Bernheim 2016 », sur aibl.fr, (consulté le ).
  22. (Compte rendu) Jacques Dupâquier, « Arlette Farge et Christiane Klapisch-Zuber. Madame ou Mademoiselle ? Itinéraires de la solitude féminine, XVIIIe – XXe siècle, 1984 », Annales de démographie historique, 1985. « Vieillir autrefois ». p. 417-419, [lire en ligne]
  23. [compte rendu] Claire Judde de Larivière, « Christiane Klapisch-Zuber redonne vie aux femmes de la Renaissance », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (Mélanges) La famille, les femmes et le quotidien, XIVe – XVIIIe siècle. Textes offerts à Christiane Klapisch-Zuber et rassemblés par Isabelle Chabot, Jérôme Hayez et Didier Lett, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2006 (ISBN 9782859445393).
  • (Document audiovisuel) Conférence de Christiane Klapisch, Institut Émilie-du-Châtelet, cycle « Quarante ans de recherche sur les femmes, le sexe et le genre », 77 min, en ligne.
  • Michelle Zancarini-Fournel, « Entretien avec Christiane Klapisch-Zuber - Une communauté de femmes en prison pendant la guerre d’Algérie », Clio. Femmes, genre, histoire, no 39,‎ , p. 219-232 (lire en ligne, consulté le ).
  • Valérie Igounet, « Christiane Klapisch-Zuber au côté des brigands », L'Histoire, no 418,‎ , p. 28-29 (lire en ligne, consulté le ).
  • Didier Lett et Christiane Klapisch-Zuber, « Entretien avec Christiane Klapisch-Zuber », Genre & Histoire, no 19,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • André Burguière, « Du marbre de Carrare aux croix du Golgotha : le parcours d’historienne de Christiane Klapisch-Zuber », dans André Burguière et Bernard Vincent (dir.), Un siècle d’historiennes, Paris, Des femmes-Antoinette Fouque, (ISBN 9782721006349), p. 135-150

Liens externes

 

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