La construction et l'entretien des routes forestières reposent sur le principe d'utilisateur-payeur, c'est-à-dire que contrairement au reste du réseau routier, elles ne sont pas ou peu financées par l'État. L'industrie forestière est le principal constructeur de ces routes et assume également leur entretien durant la période d'exploitation. Leur nombre est très élevé car elles doivent permettre à l'exploitant d'accéder à tout son territoire de coupe. Néanmoins, une grande partie de ces chemins construits en sable et en gravier disparaît après la période d'exploitation, en raison de leur sous-utilisation. Certaines peuvent être également fermées par l'État. Pour continuer d'exister, les routes délaissées par les exploitants doivent être entretenues de façon autonome par les autres utilisateurs, principalement des organismes gestionnaires de territoires fauniques (comme les zecs) ou des associations de villégiateurs[1]. Les municipalités régionales de comté peuvent obtenir la responsabilité de l'entretien d'une route forestière.
L'article 328 du Code de la sécurité routière stipule que « nul ne peut conduire un véhicule routier à une vitesse de plus de 70 km/h sur les chemins en gravier »[3]. Le Ministère peut faire augmenter cette vitesse à 90 km/h. Alors que le réseau routier conventionnel emploie le vert, les routes forestières utilisent le bleu pour leur panneau écusson (I-120-F), les panonceaux de direction et les bornes kilométriques.
Chemins forestiers numérotées
Fonctionnement de la numérotation
Les principales routes forestières du Québec sont numérotées. Cette numérotation est déterminée par la Direction de la coordination opérationnelle (DCO) du Ministère des Ressources naturelles et des Forêts. Ce sont des chemins permanents « dont la situation géographique, à l’échelle régionale, lui permet de servir d’axe principal d’accès à un territoire forestier »[4]. Elles apparaissent sur la Carte routière officielle du Québec. En 2013-2014, ce seul réseau comptait 24 300 km[5].
Elles sont identifiées par la lettre « R » suivi du code de la région administrative (deux chiffres variant de 01 à 17) et du numéro séquentiel de chemin (deux chiffres variant de 00 à 99). Cette procédure par région explique les trous dans la numérotation. Par exemple, la région urbanisée de Montréal, code 06, ne comporte aucune route forestière.
En plus de la numérotation, plusieurs de ces routes possèdent des noms propres alternatifs, désignés par une zec, une association de villégiateurs ou une compagnie forestière, par exemple. Elle peut également porter une numérotation alternative attribuée par une réserve faunique, un parc national ou une municipalité, comme c'est le cas dans l'agglomération de La Tuque. Il arrive souvent qu'une route forestière soit composée de segments routiers différents. La numérotation officielle permet d'unir administrativement ces segments afin de souligner l'importance d'un axe de transport.
↑Guide de signalisation routière dans les forêts du domaine de l’État, Québec, Ministère des Ressources naturelles et des Forêts, (lire en ligne), p. 14
↑Boulay, É. 2015. Ressources et industries forestières, Portrait statistique, Édition 2015, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Direction du développement de l’industrie des produits du bois, Québec, 106 p.