Chemin de fer Toulon - Saint-Raphaël
La ligne de Toulon à Saint-Raphaël, aussi appelée ligne du littoral varois et dont le train est surnommé le Macaron, est une ancienne ligne de chemin de fer à voie métrique reliant Toulon à Saint-Raphaël (Var) en suivant la côte du massif des Maures. C'était la plus méridionale des trois lignes du réseau des Chemins de fer de Provence (CP). La ligne, longue de 110 kilomètres, suivait la côte sur la plus grande partie de son parcours. Elle était établie le plus souvent en site propre, parfois en accotement de la route mais plateforme indépendante. Le tracé suivait à distance la route nationale 559 (Marseille - Nice par le bord de mer), et à défaut la route nationale 98 (Toulon - Mandelieu). HistoireMise en serviceLa décision de créer une ligne d’intérêt local desservant le littoral varois fut prise en 1887. Le premier tronçon est inauguré le entre la gare de Saint-Raphaël et la gare de Cogolin Saint-Tropez (33 kilomètres), au lieu-dit de La Foux à équidistance du centre de ces deux communes. L'année suivante, le , la ligne est prolongée de 51 km jusqu'à Hyères. Pour tenir compte de l'opposition du PLM, craignant la concurrence avec sa propre ligne de Toulon à Hyères, le terminus fut provisoirement fixé à Hyères. Ce n'est qu'en 1905 que la ligne fut prolongée à l'ouest jusqu'à Toulon. L’inauguration de la section entre Hyères et Toulon (23 km) eut lieu le [1]. Entre-temps en 1904, la ligne est complétée d'une ligne de tramway reliant Cogolin à Saint-Tropez via la gare de Cogolin La Foux reliant ces deux localités directement à la ligne. Cette ligne désenclavait plusieurs communes importantes de l'est de l'agglomération toulonnaise et de la corniche des Maures, et présentait un intérêt touristique important. Pourtant elle était fragile, et de nombreux travaux de confortement furent nécessaires. Le second réseauUne convention signée, le , entre le conseil général du Var et la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France concède à cette dernière plusieurs lignes venant se greffer entre Toulon et Saint-Raphaël. La première est une ligne « de Salernes, par Brignoles, à un point de la ligne d'intérêt local d'Hyères à Toulon à déterminer aux abords du Pradet ». La seconde est une ligne « de Draguignan à Saint-Aygulf, raccordée à ses deux extrémités à la ligne d'intérêt général de Nice à Meyrargues, et à la ligne d'intérêt local de Saint-Raphaël à Hyères ». La convention est approuvée par une loi déclarant ces lignes d'utilité publique, à titre d'intérêt local, le [2]. Ce réseau complémentaire ne sera jamais réalisé ; la ligne de Draguignan à Saint-Aygulf aurait permis de relier entre elles les lignes déjà concédées à la compagnie, celle du littoral et celle du Central Var. L'entre-deux-guerresLa Première Guerre mondiale et la crise des années 1930 fragilisèrent l'exploitation, et la ligne ne dut son salut qu'à l'appui financier résolu du conseil général du Var. L'État ayant refusé son aide pour l'électrification, au prétexte que cela rendrait la ligne bénéficiaire, la mise en service de dix autorails diesel Brissonneau et Lotz à partir de 1935 eut un succès considérable. La fermetureLa Seconde Guerre mondiale fut cependant fatale à la ligne, qui, fortement dégradée par le débarquement du 15 août 1944, fut officiellement fermée en 1948, après l'incendie inexpliqué du dépôt de Fréjus. Néanmoins, fait incroyable, les autorails rescapés continuèrent à circuler pendant encore un an, en renfort des autobus insuffisants et moins appréciés du public. Mais sans soutien logistique, ils disparurent en juin 1949[3]. Exploitation routièreLes autocars remplacent alors les autorails sur l'intégralité du parcours, le terminus est par la même occasion déplacé de la gare de Toulon Sud-France à la gare SNCF de Toulon (ex. PLM). Par la suite en 1952, à la suite d'un procès avec les autocars GABY de Hyères, la ligne abandonne le tracé par la côte entre Toulon et Hyères dont l'exploitation est intégralement cédée à l'autocariste, les autocars des CP empruntent alors la route de Toulon à Hyères par La Valette et La Crau. À la même époque, l'exploitation de la ligne est scindée en deux à Saint-Tropez, la section de Saint-Raphaël - Saint-Tropez reprennant la desserte de Cogolin de l'ancien tramway Cogolin - Saint-Tropez. Les deux lignes continueront d'être exploitées ainsi, leur exploitation sera reprise à la fin des années 1970 par la SODETRAV (fusion des autocars GABY et des CP), elles sont aujourd'hui intégrées au réseau d'autocar du var Zou ! :
Deux autres lignes complétant ces dernières : 7802 Saint-Tropez - Toulon par l'intérieur via le village de La Môle et 7803 entre Saint-Tropez et l'aéroport de Toulon-Hyères. VestigesLa plus grande partie du tracé a été, depuis le XXe siècle et comme ailleurs en France pour les lignes ferroviaires abandonnées, recouverte, après enlèvement des rails, des traverses, du ballast, de la signalisation et des barrières, par une piste cyclable intégrée à la « Voie 65 “Azur-Camargue” »[4]. Le long de cette voie, subsistent plusieurs anciennes gares ou abris, comme par exemple à Carqueiranne où l'ancienne gare abrite un bureau de la police municipale[5]. ExploitationLa ligne est exploitée par :
InfrastructureGaresTypes de bâtiments voyageurs
ListeType BV : type de bâtiment voyageur (voir la section ci-dessus) ; un type suivi d'un « + » signifie que des bâtiments hors-type lui sont accolés.
Ouvrages d'artPonts et viaducs
Tunnels
Matériel roulantAutomotrices thermiquesAutomotrices Brissonneau et Lotz Locomotives à vapeurLocomotive type 020-020 Mallet[6] VoituresVoitures à bogies, 1re et 2e classe[7] VestigesLa plateforme de la ligne disparue a été réutilisée en plusieurs lieux en tant que :
Les installations fixes ont pour la plupart disparu. Cependant certaines gares ont été conservées, notamment celle de Cavalière (commune du Lavandou), qui abrite un bureau de poste et une mairie annexe, celle de Carqueiranne qui abrite le bureau de police (la locomotive qui est à côté – voie normale – n'a pas circulé sur cette ligne en voie métrique), ou celle de La Croix Valmer qui abrite la bibliothèque municipale. Une association propose de réutiliser une partie de la plate-forme de la ligne pour créer un tramway du littoral entre Sainte-Maxime et Saint-Tropez[8] pour un coût de 65 millions d'euros[9].
Notes et sourcesNotes
Références
Voir aussiBibliographieMonographies
Articles
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