Charles Du BosCharles Du Bos
Charles Du Bos, né à Paris le , mort à La Celle-Saint-Cloud, le , est un écrivain français et un critique littéraire au sens du XIXe siècle, dont l'œuvre est essentiellement constituée de son Journal et de textes critiques. Il est notamment célèbre pour avoir écrit dans La notion de littérature et la beauté du langage que « la littérature, c’est la pensée accédant à la beauté dans la lumière ». BiographieIl naît d'un père français de la haute bourgeoisie parisienne — ami d'Édouard VII et fils d'une Polonaise, Mlle Laska — et d'une mère anglaise — née Mary Johnston, fille d'un banquier anglais (Banque d'Angleterre) et d'une Américaine —. Suivent en 1890 des jumeaux, Madeleine et Jean. Il étudie à l'école Gerson, puis au lycée Janson-de-Sailly. Il bénéficie d'une formation cosmopolite dans divers pays d'Europe lors de séjours à Oxford, Berlin et Rome notamment. Très tôt, il est capable de lire dans le texte des auteurs tels que Thomas Carlyle, Henry James, John Ruskin, Percy Bysshe Shelley, Hugo von Hofmannsthal et Rainer Maria Rilke. À 17 ans, il se lie à Joseph Batuzi. Il va à Venise et devient élève de Bergson. « Je suis né à 17 ans » déclare-t-il. À 19 ans, il va au collège Balliol à Oxford, où il obtient une licence d'anglais. Il passe ensuite un an en Allemagne. Il retourne à Venise et à Florence. De sa femme, Juliette Siry (1884-1970), qu'il épouse le à La Celle-Saint-Cloud, il a une fille, Primerose (1919-1985[2]), qui épouse en 1954 l'écrivain et traducteur tchèque Jan Čep. En 1907, l'abbé Mugnier le pousse au Journal. En 1909, il va en Hollande. En 1911, il rencontre André Gide. De 1908 à 1911, il participe au club des Longues moustaches. En 1914, il fonde avec André Gide le Foyer France-Belge. Son frère Jean meurt pendant la guerre et sa mère en 1919, de la grippe espagnole. Avant le Noël 1920, il s'installe sur l'île-Saint-Louis. Il publie sur Prosper Mérimée et donne des conférences chez André Maurois. En 1926, il rencontre l'abbé Bremond et revient au catholicisme, se convertissant l'année suivante[3]. En 1930, il crée Vigile avec l'abbé Altermann et François Mauriac. Il donne des conférences en Suisse, Allemagne et Belgique. Sur 1932, il revient à l'île-Saint-Louis, qu'il avait quittée pour Versailles en 1928. Sa secrétaire est Mme Jean Mouton, née Mlle Vaison. En 1937 a lieu une nouvelle opération « de la souffrance physique ». Il part en Amérique[4]. Il revient à Paris en juin 1939 et meurt le 5 août suivant. Il était ami d'un érudit italien, Mario Praz, qui fréquentait « son studio charmant dans l'île Saint-Louis ». Il a aussi résidé 49 rue de la Tour (16e arrondissement de Paris), y recevant régulièrement André Gide et le peintre Jacques-Émile Blanche. « Il avait coutume de vivre à la lumière artificielle de quelques bougies » note l'historien de Paris Jacques Hillairet[5]. Il repose au cimetière de La Celle-Saint-Cloud, dans le même caveau est enterré aussi son gendre Jan Čep. Carrière et travauxDu Bos n'est pas vraiment un critique littéraire au sens où on l'entend aujourd'hui. Il ne cherche pas à mettre en évidence les points forts et les faiblesses, ni à déceler les failles d'une œuvre. Il refuse de classer ses lectures par famille d'esprit et ne traite pas des « nouveautés ». Son approche d'un créateur ou d'une œuvre littéraire, musicale, plastique ou philosophique n'est pas purement intellectuelle. Grand lecteur des classiques et de ses contemporains dont il fut souvent l'ami, sa « méthode » est une absorption, une plongée dans les profondeurs des sensations que lui procurent la lecture, l'écoute et la contemplation qui se combinent dans la perception des auteurs ou des œuvres. Ce qu'il cherche, c'est « l'âme » de l'œuvre, ce qui est invisible, son esprit. Il veut aimer sans juger, suivre son intuition. Malgré une maladie chronique, son activité dans le monde de l'édition des années 1920 et 1930 est très importante. Il est tout à tour traducteur, directeur de collections, préfacier, auteur de notes pour la NRF et plusieurs revues littéraires, conférencier, auteur de cours publics partiellement improvisés, animateur des Décades de Pontigny, collaborateur de Jacques Schiffrin pour les éditions de La Pléiade, qui sera reprise par les éditions Gallimard en 1933. Parfait anglophone, pratiquant l'allemand et l'italien, il est, entre les deux guerres, le passeur en France de la littérature de langue anglaise classique et contemporaine mais aussi allemande et russe, en tant que préfacier ou traducteur. Ses essais portent sur :
L'amitié anime sa vie et son œuvre. Inséparable de sa perception de l'œuvre dont il parle, soit qu'il rencontre l'auteur contemporain, soit que l'auteur mort ne devienne par la lecture un ami véritable. Parmi ses contemporains, André Gide, Bernard Groethuysen, Gabriel Marcel, Paul Bourget, Edith Wharton, Marcel Proust font partie de ceux avec qui il entretient des échanges fréquents qui nourrissent en permanence son travail intérieur. On ne peut évoquer Charles Du Bos sans parler de religion et de spiritualité. Chrétien travaillé par le doute, son sentiment religieux est inséparable de son expérience esthétique et inversement. L'absolu auquel il est attaché se révèle dans les profondeurs où se tissent les liens de la métaphysique et de l'Art. L'étude critique de son œuvreDe nombreux auteurs ont étudié l'œuvre de Charles Du Bos, et tout particulièrement Michèle Leleu, qui y consacra l'essentiel de sa vie. Pendant vingt années, elle fut la secrétaire générale et la cheville ouvrière de la Société des amis de Charles Du Bos, sous la présidence de Gabriel Marcel. Elle eut la chance de bénéficier de l'aide de Juliette Du Bos qui lui donna accès à tous les inédits, ainsi que de l'exceptionnel accueil de nombreux amis de Charles Du Bos : Bernard Berenson, Ernst-Robert Curtius, Gabriel Marcel, Jacques Maritain, François Mauriac, André Maurois et bien d'autres, qui lui apportèrent une connaissance profonde de leur ami. Michèle Leleu prit la charge des 19 Cahiers Charles Du Bos où se retrouvent, déchiffrés par elle, des inédits du Journal et une partie de la volumineuse correspondance. Œuvres
Prix
Pour approfondirBibliographie
Articles connexesLiens externes
Notes et références
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