Ces trois compositions ont moins contribué à sa réputation que son poème latin sur la peinture :
De Arte graphica, publié après sa mort par Roger de Piles, Paris, 1668, avec une traduction en prose et des notes estimées.
Renou en donna une 2e traduction, en vers français, 1789, et Antoine Rabany une 3e, en 1810. Enfin cet ouvrage a été traduit en vers anglais par John Dryden.
Œuvre
Théorie
Le peintre anglais William Turner fait référence à ses théories dans un tableau de 1831, conservé à la Tate Britain de Londres. Intitulé, Étude de Watteau selon les règles de du Fresnoy, il illustre un de ses principes coloristiques, selon lequel le blanc «peut porter un objet en arrière, ou le rapprocher»[2].
Vénus reçoit de Vulcain les armes d'Enée, plume, encre brune et lavis brun. Diamètre : 0,177 m[3]. Autre Vénus reçoit de Vulcain les armes d'Enée, plume, encre brune et lavis brun. H. 0,148 ; L. 0,133 m[4]. Ces deux dessins correspondent à deux étapes de réflexion très proches sur un même sujet, tiré de l'Enéide. La forme du tondo évoque la préparation d'un décor. L'esthétique tient à l'utilisation du pinceau pour une scène nocturne où motifs et histoire semblent arrachés au fond sombre[5].
Armide découvrant Renaud endormi, plume et encre brune, lavis brun et rehauts de blanc sur papier gris-bleu. H. 0,238 ; L. 0,321 m[6]. On connaît au moins sept tableaux de Dufresnoy illustrant des épisodes de la Jérusalem délivrée du Tasse. L'intérêt du peintre semble s'être concentré sur l'histoire de Renaud et Armide. L'artiste a peint pas moins de trois versions de l'épisode d'Armide découvrant Renaud endormi. Le dessin, d'une exécution très picturale, montre l'intérêt inhabituel du peintre pour les détails vestimentaires et décoratifs, les armes du héros et le char de la magicienne notamment. La mise au carreau le désigne comme présentation destinée au commanditaire[7].
↑Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’Ecole des Beaux-Arts, Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 187-192, Cat. 46-47.
↑Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’Ecole des Beaux-Arts, Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 193-197, Cat. 48.
Bibliographie
Louis Demonts, « Deux peintres de la première moitié du XVIIe siècle : Jacques Blanchard et Charles-Alphonse Dufresnoy », Gazette des Beaux-Arts, n°12, 1925, p. 162-178.
Jacques Thuillier, « Propositions pour II. Charles-Alphonse du Fresnoy, peintre », Revue de l'Art, 61, 1983, p. 29-52.
Jacques Thuillier, « À propos de Charles-Alphonse Du Fresnoy : du Maître de Stockholm au Maître de Cassel », Revue de l'Art, n° 111, 1996.
Sylvain Laveissière, « Les tableaux d'histoire retrouvés de Charles-Alphonse Dufresnoy », Revue de l'art, n° 112, 1996, p. 38-58.
Sylvain Laveissière, « Un "alter ego" de Mignard : le peintre Charles-Alphonse Dufresnoy (1611 - 1668) », dans Jean-Claude Boyer (dir.), Pierre Mignard "le Romain", actes du colloque du musée du Louvre, 29 septembre 1995, Paris, La documentation française, 1997, p. 95-115.
Sylvain Laveissière, « Charles-Alphonse Dufresnoy, peintre secondaire ? », dans Olivier Bonfait (dir.), L'idéal classique : les échanges artistiques entre Rome et Paris au temps de Bellori (1640-1700), Paris, Somogy, 2002, p. 252-260.