Château d'Assas (Hérault)
Le château d'Assas est une folie montpelliéraine du XVIIIe siècle située à Assas, à quelques kilomètres au nord de Montpellier, dans le département français de l'Hérault en région Occitanie. HistoriqueLes seigneurs d'Assas sont mentionnés dès le début du XIIe siècle. Le domaine est vendu en 1486 par Hugues d'Assas à Guillaume Bonnal, marchand montpelliérain, auquel succèdent ensuite plusieurs propriétaires : les Pluviès, la famille Montchal, enfin Joseph de Boyer, marquis de Sorgues, lieutenant du roi en Languedoc. Celui-ci le vend en 1747 à Jean Mouton de la Clotte[1]. Le nouveau propriétaire est issu d'une famille de modestes marchands ayant fait fortune à Montpellier. Devenus banquiers, les Mouton sont anoblis au début du XVIIIe siècle et achètent le château de la Clotte dont ils prennent le nom. Jean Mouton de la Clotte décide de faire abattre le château féodal d'Assas qu'il vient d'acheter et d'y faire construire une résidence d'été en 1759-1760. C'est l'édifice que nous connaissons aujourd'hui. Ses descendants conserveront le château d'Assas jusqu'à la Révolution. Cette période ne provoquera guère de dommages : en 1789, quelques révolutionnaires pénètrent dans le bâtiment et martèlent aux frontons les armoiries des Mouton (deux moutons affrontés sous un olivier), activité bien vite interrompue par les villageois venus défendre leur château[2]. Au cours du XIXe siècle, divers autres occupants vont se succéder et effectuer des transformations plus ou moins heureuses mais aucune n'est dommageable à l'édifice. Durant les années 1920, Patrick Geddes en fait l'acquisition afin d'en faire un centre d'études consacré à l'urbanisme[3]. C'est en 1949 que Robert Demangel, époux de Simone Demangel, ancien directeur de l'École française d'Athènes en devient propriétaire. Il appartient aujourd'hui à ses héritiers. En 1991, le château servit de cadre au tournage des films : La Belle Noiseuse de Jacques Rivette et l'année suivante pour Retour de Casanova d'Édouard Niermans. Il se visite sur demande ou lors des Journées du patrimoine. DescriptionOn attribue la paternité du château d'Assas à Jean-Antoine Giral, membre d'une influente dynastie d'architectes montpelliérains. L'élégance et la technique du dessin de la façade rendent l'hypothèse plausible[4]. Celle-ci est flanquée de deux pavillons à pans coupés, dotés d'un étage supplémentaire dominant le corps central. Le rythme est accentué par des pilastres ioniques en ordre colossal, couronné d'une balustrade de pierre. La démolition du château de la Mosson, en 1758, ayant précédé de peu la construction d'Assas, divers éléments provenant de cet édifice ont été remployés, notamment la ferronnerie des balcons du premier étage et un grand lustre[5]. Les boiseries qui décoraient le grand salon ovale du château d'Assas, elles aussi en provenance du château de la Mosson, ne sont cependant plus visibles : elles ont été vendues au XIXe siècle. L'intérieur a conservé sa disposition et les circulations d'origine. En remplacement des boiseries du château de la Mosson, de grandes toiles peintes par Jacques de Lajoüe ornent les murs du grand salon. Elles ont pour sujet les arts et les sciences. Ce salon présente un petit orgue positif baroque et, surtout, un clavecin du XVIIIe siècle dont le son peut s'entendre dans maints enregistrements discographiques du claveciniste Scott Ross. L'artiste revient régulièrement au château d'Assas où il avait sa chambre, dans la tour sud-ouest, jusqu'en 1983[6]. Celui-ci fut un hôte fréquent au château d'Assas, dans la proximité duquel, dans une petite maison au village d'Assas, il vécut pendant des années et décéda[7],[8],[9]. S'agissant d'un château « de village », les jardins occupent une surface réduite. D'imposants buis taillés du XVIIIe siècle en sont le principal décor. ClassementL'ensemble comprenant le château et ses deux galeries fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [10]. Les façades et toitures de la tour-pigeonnier font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le . Le chevalier d'AssasUne croyance associe souvent Louis d'Assas du Mercou (1733-1760), dit le chevalier d'Assas, au château dont il porte le nom. Voltaire a raconté la fin héroïque de ce militaire à la bataille de Clostercamp[11] :
Si le chevalier d'Assas est bien issu de la famille dont le château porte son nom, il appartient à une branche émigrée au Vigan, dans le Gard, à la fin du XIVe siècle. Aucune source n'indique que ce jeune homme soit venu au château. Au demeurant, la seigneurie n'appartenait plus aux d'Assas depuis près de trois siècles. Galerie
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Discographie
Articles connexes
Liens externes
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