Catherine Van Der DoncktCatherine Van Der Donckt Catherine Van Der Donckt sur le tournage de Le silence du fleuve au port de Santarem en Amazonie brésilienne
Catherine Van Der Donckt est une conceptrice sonore et preneuse de son québécoise. Active dans le milieu du cinéma depuis les années 1980, elle collabore à plus d'une centaine de films, principalement des documentaires[1]. Elle s'est vu décerner plusieurs prix prestigieux pour son travail du son, dont un prix Iris (La Part du diable), deux prix Gémeaux (La Griffe magique, Les Derniers Hommes éléphants), ainsi que deux prix au Festival international canadien du documentaire Hot Docs (Visionnaires) et au Festival du film de Yorkton (en) (Fenêtre sur ça). BiographieDébuts de carrièreÀ douze ans, Van Der Donckt fait un séjour d'une année au Pérou avec sa famille, où elle développe une fascination pour les échos des crieurs de rue. Cette rencontre avec la panoplie de voix et de langues habitant l'espace public attise sa sensibilité pour l'environnement sonore[2]. Elle fait ses débuts à l'Office national du film du Canada en 1983 en tant que projectionniste responsable des transferts[1]. Elle complète en parallèle des études en production cinématographique à l'École de cinéma Mel-Hoppenheim de l'Université Concordia. Van Der Donckt s'initie d'abord au métier de conceptrice sonore et de preneuse de son sur le film Fenêtre sur ça (1986) de Carlos Ferrand. Profitant de la table de montage Steenbeck installée au sous-sol de l'ONF la nuit tombée, elle « anime » l'ambiance créée par le montage de Ferrand en puisant dans une banque de sons enregistrés à Paris grâce à un magnétophone Walkman professionnel[1]. Son travail sur cette œuvre lui vaut un premier prix au Festival du film de Yorkton (en), en Saskatchewan. Cette première collaboration, qu'elle qualifie de laboratoire sur le langage sonore, donnera lieu à une longue complicité artistique et conjugale s'étalant sur plus d'une quarantaine d'années[1],[3]. Durant ses années à l'ONF, Van Der Donckt côtoie des figures importantes de la conception sonore comme Claude Beaugrand et Hans Peter Strobl, et collabore à leurs différents projets. Elle peut également compter sur des modèles féminins essentiels, comme les preneuses de son Diane Carrière et Esther Auger, qui lui ouvrent la voie vers cette discipline où les femmes se font rares[4],[5]. Elle est sélectionnée pour intégrer le Studio D (en) de l'ONF, un programme de production cinématographique féministe qui lui permet d'accéder directement aux responsabilités de preneuse de son, plutôt que de se retreindre au rôle d'assistante[5]. Ce passage lui donne la confiance nécessaire pour affronter les commentaires parfois condescendants de ses pairs masculins et à faire valoir la place du son dans la hiérarchie du cinéma[5]. Grâce au mentorat d'Esther Auger et à sa maîtrise de l'espagnol, elle envoyée en République dominicaine pour travailler comme perchiste sur son premier tournage, le documentaire Sucre noir (1987) de Michel Régnier, produit par l'ONF. Cette expérience lui donne la piqûre des grandes aventures que sont les tournages à l'étranger. Elle apprécie particulièrement le mode de vie nomade associé au documentaire et trimballe son équipement de captation sonore pour des tournages internationaux, notamment au Brésil, au Nicaragua, en République dominicaine, en Martinique et au Mexique[1],[5]. Vers une approche globale du sonAu fil de son parcours, Van Der Donckt fait la rencontre de Benoît Dame, avec qui elle développe une approche plus globale de la prise de son[6]. Celle-ci a pour particularité d'envisager le son dans son ensemble, de sa capture au mixage, en passant par la conception sonore, plutôt que de le segmenter en volets techniques et créatifs[1],[6]. Les deux artistes collaborent depuis plus d'une vingtaine d'années et ont assuré la conception et le montage sonore de plusieurs films reconnus. Van Der Donckt collectionne les sons qu'elle capte intuitivement au gré de ses déplacements, gardant toujours son micro à portée de main[1]. Pour elle, le métier du son requiert une attention perpétuelle à son environnement et à ce qui pourrait jaillir soudainement dans le paysage sonore qui nous entoure[1]. Il est donc impossible pour elle de dissocier sa pratique du son de sa vie[5]. Dans une entrevue sur le métier de preneuse de son parue dans la revue Ciné-Bulles, elle explique comment le son constitue la seconde dimension d'un film et se mérite d'être valorisé au même titre que l'image :
Elle a travaillé auprès de plusieurs réalisateurs et réalisatrices sensibles au rôle du son en cinéma, dont Peter Mettler (en), Marielle Nitoslawska, Michka Saal, Helen Doyle, Sylvain L’Espérance, Tao Gu, Luc Bourdon ainsi qu'avec Carlos Ferrand depuis ses débuts. Depuis 2006, elle intervient à titre de professeure invitée à l'Université Concordia[3]. Militante pour la parité dans le cinémaVan Der Donckt milite activement pour la parité dans l'industrie cinématographique. Lors de la réception de l'Iris du meilleur son pour un film documentaire, elle souligne que « [l]a parité, c'est pas compliqué! »[8]. Selon elle, l'intégration des femmes à des postes clés de la production ainsi que sur des tournages d'envergure contribue à faire du cinéma un milieu de travail plus équitable[5]. Filmographie sélectiveConception sonoreDocumentaires
Films de fiction
Films d'animation
Prise de son
DistinctionsRécompenses
Nominations
Liens externes
Références
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