Carlos FerrandCarlos Ferrand
Carlos Ferrand Zavala, né à Lima, au Pérou, est un cinéaste. Diplômé de l'Institut national d'études cinématographiques de Bruxelles, il a réalisé plus d'une quarantaine de films et vidéos en autant d'années de métier[1]. BiographieAprès ses études, Ferrand retourne au Pérou en 1970, où il travaille pour la Reforma Agraria, puis pour la Sistema Nacional de Apoyo a la Movilización Social (SINAMOS). Ces organisations visent à sensibiliser la population à la réforme agraire[2]. Le 28 avril 1971, il documente l’occupation des terres de ce qui deviendra la Villa El Salvador, un modèle révolutionnaire d’auto-gouvernance et de justice sociale[2]. À la même époque, Carlos Ferrand fonde, avec Marcela Robles, Raúl Gallegos et Pedro Neira, le Grupo cine Liberación sin Rodeos – CLSR (littéralement : « libération directe, sans détour »), qui devient actif en 1972. Ces quatre artistes péruviens réalisent une dizaine de courts métrages (1973–1976) sur la vie et les expériences des peuples andins, amazoniens et afro-péruviens, et se concentrent sur les réformes du début des années 1970. Un coup d’état militaire de droite met fin aux activités du groupe. Une grande partie de ce matériel cinématographique est brûlée. Sur une période de près de cinquante ans, ces photographies et ces films demeurent dans l’obscurité. En 2011, l’intérêt pour les premiers travaux de Ferrand est ravivé par l’inclusion du livre Occidental y cristiano au sein de l’anthologie Les livres de photographie d’Amérique Latine (El fotolibro latinoamericano), publiée par l’historien de la photographie espagnol Horacio Fernández. Par la suite, le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía de Madrid a fait en 2018 l’acquisition des séries photographiques La familia Rojas et Villa El Salvador[2]. Carlos Ferrand s'installe au Québec en 1980. Touche-à-tout du cinéma, il navigue entre la réalisation, l'écriture, la direction photo, le documentaire, la fiction et le corporatif[3]. Il signe entre autres le documentaire Il parle avec les loups qui relate l'oeuvre de Michel Pageau, fondateur d'un refuge qui accueille les animaux sauvages blessés ou abandonnés dans le but de les réhabiliter et de les remettre en liberté[4]. Suite à la sortie du film, le refuge devient l’un des fleurons du tourisme en Abitibi-Témiscamingue et attire des équipes de tournage venant jusque de Corée du Sud[5]. En 2002, il conçoit le film Casa Loma: Journal de bord comme un véritable journal dont il se fait lui-même le narrateur. Tourné dans la plus pure tradition du cinéma-vérité, ce film rend compte de façon sensible et intelligente d'un projet de création théâtrale qui est devenu, en lui-même, un drame en trois actes[6]. Après avoir beaucoup travaillé en télévision, le cinéaste Carlos Ferrand revient au grand écran avec le long métrage Americano, un long métrage au coeur aussi grand que tout un continent.[3] Réalisé en 2007, le film a été finaliste aux prix Jutra du meilleur documentaire, et a gagné le Prix Image des Rencontres internationales du documentaire de Montréal[7],[8]. Lauréat de la Bourse de carrière Michel-Brault du Conseil des arts et des lettres du Québec en 2015, Ferrand signe par la suite notamment le film 13, un ludodrame sur Walter Benjamin (2017), un essai documentaire personnel explorant la pensée du philosophe allemand[9]. Dans la filmographie très éclatée de ce documentariste, 13, un ludodrame sur Walter Benjamin est considéré par certains comme la somme de toute son expérience[10]. En 2019, avec le film Jongué, carnet nomade, Ferrand s’intéresse à la vie et à l’œuvre de Serge Emmanuel Jongué (1951-2006), photographe et écrivain dont les réflexions sur l’identité faisaient écho à ses origines multiples[11]. FilmographieComme réalisateur-scénariste
Prix et récompenses
Références
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