Castellare-di-Mercurio
Castellare-di-Mercurio est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Bozio. GéographieSituationCastellare-di-Mercurio se situe dans le Bozio, micro-région du sud-est de la Castagniccia, dans l'ancienne pieve de Mercurio. Elle se trouve dans le parc naturel régional de Corse, dans son « territoire de vie » appelé Centre Corse.
Géologie et reliefCastellare-di-Mercurio se situe dans la « Corse orientale Alpine » (ou orientale) limitée au tiers nord-est de l'île, composée de terrains divers, issus d’un océan disparu appelé liguro-piémontais et de ses marges continentales[1], dans le prolongement de l'arête schisteuse du Cap Corse ou massif de la Serra, qui se poursuit avec le massif du San Petrone et se termine au sud de la Castagniccia. Dans cet ensemble, elle occupe en partie une unité allochtone (terrains fortement déplacés)[Note 1]. « La nappe de Santa Lucia comprend un socle et sa couverture conglomératique, elle est charriée sur le parautochtone de Sant’Angelo. Sa position par rapport aux schistes lustrés n’est pas claire »[1]. Castellare-di-Mercurio est une commune de l'intérieur, de moyenne montagne. Son culmen, à l'extrémité septentrionale du territoire, se situe à 1 416 m d'altitude, à environ 300 m au sud de la Cima di Santa Lucia appartenant au chaînon secondaire occidental, parallèle à la chaîne de montagnes principale de la Castagniccia. Son territoire est une longue bande de terre orientée dans un axe nord-sud. Il représente le bassin versant du ruisseau de Castellare, bordé à l'est et à l'ouest par deux lignes de crête partant du culmen. Il est limité au nord par son culmen et au sud par un point à quelque 600 m au nord de la confluence du Castellare avec le ruisseau de Zincajo sur la commune de Favalello. L'emplacement du village sur un éperon rocheux lui confère un point de vue étendu sur l'ensemble de son vallon, en particulier de puis le quartier « u Pinzu » (la pointe). Le champ de tir de Campettine qui chevauche à la fois Santa-Lucia-di-Mercurio et Castellare, couvre une grande partie de son territoire occidental. HydrographieLe ruisseau de Castellare[2] est le principal cours d'eau communal. Il prend sa source à 1 300 m d'altitude, au sud-ouest du culmen communal, sur les flancs méridionaux du Monte Piano Maggiore 1 581 m, sous le nom de ruisseau de Caserase. Long de 6,9 km, son cours se termine dans le ruisseau de Zincajo, affluent (rg) du Tavignano. Climat et végétationLe territoire communal, cerné par deux lignes de crêtes orientées nord-sud et déclinant depuis son culmen à 1 416 m jusqu'à un point à 350 m d'altitude vers le lit du fleuve Tavignano, bénéficie d'un climat méditerranéen relativement tempéré ; les étés y sont plus chauds et les hivers plus froids que sur le littoral. L'influence de la montagne se fait ressentir en toute période, apportant de la fraîcheur les nuits d'été et des gelées en hiver. Il est protégé des vents du nord et d'ouest par les barrières montagneuses. Sur cette partie occidentale du massif du Monte San Petrone, les précipitations sont moins fortes que sur la façade orientale, littoral et montagne. Aux 6 mois les plus arrosés (octobre/mars) se succèdent de fortes pluies orageuses méditerranéennes et des pluies très fines durant parfois plusieurs jours. À l'adret du vallon de Castellare où il est construit, le village bénéficie d'un bon ensoleillement. La couverture végétale varie suivant l'exposition des versants. Jusqu'à 1 000 m d'altitude, l'adret possède un manteau végétal non homogène, une couverture forestière composée de bosquets d'essences diverses, d'un maquis clairsemé et de grands secteurs de roches à nu. L'ubac est plus verdoyant, recouvert d'une couverture arbustive homogène, d'essences diverses, principalement chênes verts, chênes pubescents, pins maritimes et châtaigniers, notamment vers le fond du vallon du ruisseau de Castellare et de ceux des petits cours d'eau qui l'alimentent. Au-dessus des 900 m déjà, la végétation se fait plus rare. Apparaissent les genévriers cade sur un sol couvert de chardons et d'églantiers de Pouzin. Des essences tel que Santolina corsica ou Helichrysum italicum poussent abondamment sur ses versants de par son climat sec et chaud. Sur le plan historique agricole, les essences arbustives et arboricoles semblent se délimiter comme suit : -Une châtaigneraie principale située au Nord-Est, au niveau de la source de "la Castellare", aujourd'hui emprise dans un maquis épais ayant étouffé une grande partie des arbres centenaires. D'autres châtaigneraies plus petites (5-6 arbres) sont toutefois observables à proximité des talwegs, le long du sentier du "Mare à Mare" entre le village et le col de San Martinu. entre 750 m 980m d'altitude. - Une oliveraie située sur le versant ouest depuis la fontaine "U CaÏnu" suivant la ligne de crête du quartier "Mosoléu", et descendant jusqu'au fond de la rivière, aujourd'hui enclavée et étouffée par un maquis et des chênaies pour une altitude maximum de 720 m. - Une amanderaie située sur le contrefort Sud du village et son éperon rocheux bénéficiant d'un ensoleillement permanent. - Un vignoble situé sur la partie basse de la commune au Sud et la plaine de Féu. entre 330 m 450m d'altitude. aujourd'hui àa l'abandon et pris dans un maquis dense depuis la fin des années 1960. UrbanismeTypologieAu , Castellare-di-Mercurio est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[3]. Elle est située hors unité urbaine[4]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Corte, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[4]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (56,1 %), forêts (34,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (9,8 %)[7]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1]. Morphologie de la communeLa commune ne compte qu'un seul lieu habité : le village de Castellare, construit sur un éperon rocheux de 637 m d'altitude, et qui a pour nom Pinzu. Au nord à l'entrée du village, se situent le quartier de Favale et le cimetière avec une chapelle.
Voies de communication et transportsAccès routiersRoute D41La commune de Castellare-di-Mercurio est traversée en deux endroits par la D41, route reliant la RT 20 au nord-ouest à la D39 au sud à Feo, d'où l'on peut rejoindre la RT 50. Au nord, la route franchit le col de San Martino (904 m d'altitude) ; au sud elle suit le cours du ruisseau de Castellare depuis Feo (326 m d'altitude) jusqu'à sa jonction avec la route D241. La D41 dessert les villages de Tralonca, Santa-Lucia-di-Mercurio, Sermano, et traverse aussi la commune de Favalello avant de rejoindre la D39. Pour accéder au village, il faut nécessairement emprunter la D241, route en cul-de-sac. Le village de Castellare est distant par route de Corte, la métropole du Cortenais, de 15 km en empruntant successivement la D241, la D41 et la D39. TransportsAucun service de transport en commun de voyageurs ne dessert la commune. La gare la plus proche est celle de Corte à 14 km, l'aéroport celui de Bastia-Poretta est à 67 km et le port, celui de commerce de Bastia, à 82 km. ToponymieHistoireAntiquitéMoyen ÂgeLe village a vraisemblablement appartenu au cours du Moyen Âge à une piève dite de Mercurio, dont le nom se référerait à la couleur ocre de la roche avoisinante. Temps modernesÉpoque contemporainePolitique et administrationTendances politiques et résultatsListe des mairesÉconomiePopulation et sociétéDémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[9]. En 2022, la commune comptait 28 habitants[Note 3], en évolution de −15,15 % par rapport à 2016 (Haute-Corse : +5,15 %, France hors Mayotte : +2,11 %). EnseignementSantéManifestations culturelles et festivités
CulteCulture locale et patrimoineLieux et monuments
Patrimoine culturelLes édifices et ouvrages ci-dessous sont repris à l'Inventaire préliminaire du patrimoine de la Corse (bâti) sur la base de territoires pertinents (micro-régions de la Corse)[12] : La commune possède de remarquables bâtiments et constructions témoins de ses activités passées :
Collectif MaisonsSur un bâti de 50 édifices (INSEE), 14 ont été étudiés et repérés ; seuls 5 sont des maisons. Ces maisons ont été construites entre le XVIe siècle et le XXe siècle. Parmi celles-ci, une maison de notable, celle de Léon Giudicelli dite « maison du président », datée du XVIIIe siècle. Elles ont été construites avec des matériaux locaux (schiste, partiellement enduit), les toits couverts en teghje (lauze, ardoise) et tuiles mécaniques rouges. Fontaine du villageLa fontaine se situe Piazza di a funtana (ou de la place Léon-Giudicelli, ancien maire), coiffée d'une statue métallique représentant un chérubin tenant un poisson. Elle est datée de 1932 comme portée sur la plaque de marbre apposée en reconnaissance aux élus de l'époque. Fontaine dite funtana à u cainuDatée du XVIIIe siècle, elle était la première fontaine du village avant que l'eau potable ne soit acheminée jusqu'au village. Elle a été réhabilitée au XXIe siècle. Église paroissiale Saint-PierreL'église paroissiale Saint-Pierre se trouve au cœur du village. L'église a été bâtie au XVIIIe siècle sur les bases d'une ancienne chapelle médiévale dont certaines traces sont encore visibles : l'appareillage de la base de l'ancienne chapelle romane, une niche de dévotion, et l'ancienne porte latérale sud bouchée qui était surmontée d'un imposant linteau monolithe semi-circulaire. L'ancienne chapelle est difficilement datable car elle a subi de nombreux remaniements ; elle pourrait dater du XVe siècle. L'actuel clocher en pierres locales apparentes, a été remanié le 8 avril 1841 selon l'inscription portée dessus. Sur la façade occidentale de l'église se trouve un putto en stuc visiblement restauré.
La chapelle San Michele se situe en pleine forêt au nord du village, accessible par un chemin depuis la D41. C'est un édifice roman de plan simple constitué d'une nef unique prolongée d'une abside semi-circulaire orientée à l'Est. Datée du IXe siècle ou Xe siècle, elle était autrefois recouverte de teghje. Restaurée, son toit est aujourd'hui couvert de tuiles, soutenu par une charpente en bois. Restauré l'édifice présente des façades enduites, avec un appareillage de pierre scellées au mortier, et des angles formés avec de grandes dalles taillées. L'abside, surmontée d'une archivolte échancrée semi-circulaire, est dotée d'une fenêtre qui éclaire l'intérieur de la chapelle. Réalisées plus tardivement, deux petites ouvertures en forme de croix grecque ornent la partie supérieure de la façade principale (occidentale) et le dessus de abside (façade orientale). Une porte secondaire, surmontée d'un imposant linteau monolithe triangulaire, habille la façade méridionale. Chapelle Saint-MartinLa chapelle San Martinu se situe à un col à 904 m d'altitude, en bordure de la route D41, au nord du village. Elle date probablement du XVIe siècle ou du XVIIe siècle. Chapelle funéraire de la famille Léon GiudicelliChapelle funéraire de l'ancien président du tribunal civil de Corte datée de 1945, de plan carré avec un toit en forme de dôme, architecture atypique pour la région. Chapelle funéraire de la famille Michel ParigiC'est un édifice à toit plat figurant déjà sur le cadastre napoléonien dressé en 1863. Sa façade principale est composée d'un oculus et d'un fronton triangulaire à corniche moulurée. Elle abrite la sépulture de Carlu Parigi, grand poète des Chjami è Rispondi décédé en 1992. Patrimoine naturelParc naturel régionalCastellare-di-Mercurio est une commune adhérente au parc naturel régional de Corse, dans son « territoire de vie » appelé Centru di Corsica. ZNIEFFLa commune est concernée par une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :
sommitales du monte Piano-Maggiore La zone couvre une superficie de 1 172 ha de dix communes. Elle est matérialisée par une ligne de crête qui isole la Castagniccia occidentale de la région cortenaise et du Bozio. C'est une succession de plateaux recouverts d'une végétation basse, qui sont utilisés comme zone d'estive par les troupeaux en élevage extensif[13]. Personnalités liées à la commune
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externesNotes et référencesNotes
Cartes
Références
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