Capri c'est fini est une chanson française, écrite par Marcel Hurten, co-signée et interprétée par Hervé Vilard. Cette chanson rencontra un grand succès en France lors de sa sortie en et lance la carrière du jeune chanteur, alors âgé de 18 ans, en France et en Amérique latine. Enregistrée en sept langues, le titre s'est vendu à 3 millions d'exemplaires[1], dont plus de 400 000 en France[2]. Le titre se classe numéro 1, notamment au Brésil et en Espagne, et numéro 2 en France.
Les paroles évoquent une rupture amoureuse, à la suite d'une rupture d'Hervé Vilard avec une jeune fille. Le titre de la chanson fait référence à l'île italienne de Capri, où la relation s'est formée et a perduré, pour désigner le couple qui se sépare, selon le principe de la synecdoque[3],[4].
Historique
Genèse de la chanson
Hervé Vilard, qui venait de signer son premier contrat avec Mercury, ne souhaitait pas chanter des chansons en anglais reprises dans le catalogue de sa maison de disques.
Travaillant à l'élaboration de son deuxième 45 tours, il s'inspire d'une chanson de Charles Aznavour, C'est fini, sortie cette année-là, dans laquelle celui-ci répétait plusieurs fois « c'est fini… »[5].
Après un échec lors d'une audition, il aperçoit dans le métro une affiche publicitaire sur laquelle est écrit « Partez en vacances à Capri ! »[6]. Il rentre chez lui, écrit les paroles, et compose en sept minutes la mélodie de Capri, c'est fini[7]. Le titre d'origine était Marie, c'est fini, à la suite d'une rupture amoureuse avec une jeune fille de Nice.
Un succès international
Sa maison de disques, peu enthousiaste, consent finalement à produire le titre[8]. Refusée par le jury du concours la Rose d'or d'Antibes[8], elle est néanmoins diffusée sur Europe 1 et sort en [8],[9],[10] sur un EP rassemblant trois autres titres, dont la reprise d'un succès de Jimmy Fontana (Il Mondo) et l'adaptation d'une ritournelle du folklore napolitain[11].
La chanson est enregistrée en plusieurs langues et s'écoule à plus de 400 000 exemplaires en France[12], où elle se classe no 2 des ventes.
Elle se classe également no 1 en Espagne, au Brésil et en Turquie[13], et dans le top 15 au Chili, en Allemagne, en Autriche, en Suisse germanophone, en Belgique où elle est no 2 et aux Pays-Bas[14].
Son tout premier 33 tours, qui inclut douze titres dont Capri, c'est fini et est diffusé dans toute l'Europe, s'écoule à 450 000 unités[9],[15].
Son clip, tourné au château de Chambord, fait partie de ceux qui ont été diffusés dans les juke-boxScopitone dans les années 1960 et 1970. La jeune femme qui apparaît dans le Clip porte le nom d'Anna Gillet. Elle était alors âgée de 17 ans.
En 2005, dans son autobiographie L'Âme seule, Vilard raconte à propos de Marguerite Duras : « Elle m'a écrit plusieurs lettres et me disait que Capri était pour elle la plus belle chanson d'amour »[19]. L'écrivaine y fait référence en 1992 dans son roman Yann Andréa Steiner :
« Oui. Un jour cela arrivera, un jour il vous viendra le regret abominable de cela que vous qualifiez « d'invivable », c'est-à-dire de ce qui a été tenté par vous et moi pendant cet été 80 de pluie et de vent. Quelquefois c'est au bord de la mer. Quand la plage se vide, à la tombée de la nuit. Après le départ des colonies d'enfants. Sur toute l'étendue des sables tout à coup, ça hurle que Capri c'est fini. Que C'ÉTAIT LA VILLE DE NOTRE PREMIER AMOUR mais que maintenant c'est fini. FINI. Que c'est terrible tout à coup. Terrible. Chaque fois à pleurer, à fuir, à mourir parce que Capri a tourné avec la terre, vers l'oubli de l'amour[20]. »
En 2010, parodie de Stéphane Guillon lors de l’émission Salut les Terriens sur Canal+ : « Capri, c'est gratuit. Et dire que le billet est à 3 000 euros... » concernant le voyage de noces d'Éric Besson qui aurait été payé au frais du contribuable.
Notes et références
↑Chantal Brunschwig, Louis-Jean Calvet et Jean-Claude Klein, 100 ans de chanson française, Paris, Seuil, , 384 p., p. 358.
↑Pierre Cadiot, « La métaphore, ou l'entrelacs des motifs et des thèmes », Semen, vol. 15 « Figures du discours et ambiguïté », , p. 41–58 (48) (ISBN2-84627-085-6, lire en ligne).