Le sous-sol de Céré-la-Ronde est constitué de calcaire du Turonien, notamment le tuffeau blanc dit « pierre de Bourré » (c3b) ou jaune (c3c) qui affleure au flanc des vallées. Il est recouvert par une épaisse couche d'argiles à silex (c4-6S) datant du Sénonien. Très localement, des sables détritiques de l'Éocène (eC) se superposent aux argiles. Une grande partie du territoire est recouverte d'une couche de limon éolien des plateaux quaternaire (LP). Un anticlinal affecte tout cet ensemble d'ouest en est. C'est à ce niveau, sous le toit des formations triasiques, à environ 900 m de profondeur, que sont ménagées des poches de stockage de gaz naturel[2],[3].
Le territoire de la commune possède le point culminant du département d'Indre-et-Loire : le Signal de la Ronde à 187 mètres d'altitude. Situé à 4 km au nord-est du village sur la crête de l'anticlinal, il se trouve sur la frontière avec le département de Loir-et-Cher. Le reste du plateau se trouve fréquemment à une altitude de plus de 140 m, alors que l'altitude minimale relevée est de 85 m dans le vallon d'un cours d'eau[3].
Hydrographie
Le réseau hydrographique communal, d'une longueur totale de 31,76 km, comprend un cours d'eau notable, le Chézelles (7,233 km), et divers petits cours d'eau dont l'Aiguevives (1,036 km) et le Senelles (0,454 km)[4],[5].
Le Chézelles, également dénommé localement « l'Aigremont », d'une longueur totale de 16,8 km, prend sa source dans la commune dans le bois du Châtelier et se jette dans le Cher à Saint-Georges-sur-Cher (Loir-et-Cher), après avoir traversé 4 communes[6].
Ce cours d'eau est classé dans la liste 1[Note 1] au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne. Du fait de ce classement, aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s'ils constituent un obstacle à la continuité écologique et le renouvellement de la concession ou de l'autorisation des ouvrages existants est subordonné à des prescriptions permettant de maintenir le très bon état écologique des eaux[7].
Sur le plan piscicole, le Chézelles est classé en deuxième catégorie piscicole. Le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche)[8].
Neuf zones humides[Note 2] ont été répertoriées sur la commune par la direction départementale des territoires (DDT) et le conseil départemental d'Indre-et-Loire : « la vallée du Ruisseau de l'Aigremont », « l'étang d'Aiguevives », « l'étang de la Naudière », « l'étang de la Coterie », « l'étang de la Verdure », « les étangs de la Ronde », « les étangs du Chêne blanc », « l'étang de la Chopine » et « l'étang des Marteaux »[9],[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 712 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[11]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Sublaines à 15 km à vol d'oiseau[13], est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 647,3 mm[14],[15]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[16].
Urbanisme
Typologie
Au , Céré-la-Ronde est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (53,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (55,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (44,3 %), terres arables (41,6 %), prairies (9,6 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %), zones urbanisées (0,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,5 %), eaux continentales[Note 3] (0,5 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Morphologie urbaine
L'habitat communal est très dispersé autour d'un bourg à la structure lâche, avec de nombreux hameaux ou fermes isolées dont certains sont progressivement délaissés. Cet éparpillement est dû à la nature argileuse des sols qui rendait autrefois les transports difficiles sur des chemins peu praticables[3].
Risques industriels
Une zone de stockage souterrain de gaz d'une capacité maximale de 1,2 million de m3 se trouve en grande partie sur la commune, à plus de 900 m de profondeur, dans des terrains du Trias[18]. Elle est classée risque Seveso seuil haut. Une grande partie orientale du territoire communal est ainsi concerné par un plan de prévention des risques technologiques (PPRT) pour des risques de « combustion » (en cas d'incendie) et/ou de « surpression » (en cas d'explosion) liés à la présence de cette entreprise[19] et la plupart des 26 puits descendant dans la poche de gaz se trouvent dans le massif de la Ronde, la zone de stockage s'étendant au sous-sol de cinq communes[20].
Voies de communication et transports
La principale voie de communication est l'axe nord-sud de Montrichard à Orbigny puis Écueillé passant par le chef-lieu communal, constitué de la D 281 au nord du bourg et de la D 81 au sud. Il est complété par un ensemble de voies rayonnantes à partir du bourg qui desservent les écarts.
La commune n'est pas directement desservie par un réseau de transports en commun. Il faut gagner Genillé pour accéder à la ligne TC du réseau Rémi pour l'Indre-et-Loire qui permet d'aller à Loches et au-delà à Descartes, ou Montrichard, tête de la ligne C du même réseau vers Amboise et Tours[21]. Il est également possible de rejoindre Saint-Georges-sur-Cher où la ligne 6 du réseau Rémi pour le Loir-et-Cher permet d'aller à Blois[22].
Toponymie
L'origine du toponyme « Céré » est très incertaine. Elle pourrait provenir de l'anthroponyme gaulois Cerata selon Xavier Delamarre ou de l'anthroponyme latin Cerus et du suffixe -ate pour Ernest Nègre. « La Ronde » est le nom d'une ferme sur le territoire communal[23]. Ce toponyme complète en 1936 le nom de la commune.
Histoire
Des fouilles à la Pyramide, dans le massif de la Ronde ont mis au jour des vestiges d'occupation au Paléolithique moyen et supérieur (le Magdalénien est bien représenté[24]) et au néolithique[25]. Plusieurs toponymes (les Forges, le Carrefour des Forges, la Fournerie) évoquent des activités sidérurgiques non datées, mais probablement très anciennes[26].
Grégoire de Tours rapporte qu'Euphrône, son prédécesseur à l'évêché de Tours, fonde vers 560 une église à Céré[27] qui a alors le statut de vicus[28] mais c'est une église construite à partir du XIIe siècle qui est présente sur la commune. Les défrichements sont probablement en cours en 1246 puisqu'à cette date un document mentionne de « nouvelles terres »[29]. Vers 1300, l'église, qui relève de l'archevêque de Tours, est reléguée à l'écart du bourg médiéval[30].
C'est en 1854 que l'archevêque de Tours MgrFrançois-Nicolas-Madeleine Morlot crée au château de la Ronde une colonie agricole où dix-huit orphelins, en quelques années, défrichent et rendent cultivables une soixantaine d'hectares de landes et de bruyères[31].
La Première Guerre mondiale fait 51 victimes dans les rangs des soldats de Céré-la-Ronde[32]. Début , le maquis noir du « capitaine » Lecoz enlève et séquestre pour quelques jours, contre rançon, les châtelains de Montpoupon. Il s'installe du 6 au au château de Razay alors inoccupé, qu'il pille, ainsi que plusieurs demeures des environs. Il investit ensuite, pour trois jours, le château du Grand-Biard[33]. Dans les années 1980, des études et des forages exploratoires sont réalisés pour évaluer la capacité du sous-sol à stocker du gaz naturel[3]. Ces travaux aboutissent en 1993 à la création du stockage en nappe aquifère de la Ronde[18].
Les habitants de Céré-la-Ronde sont les « Céréens »[23].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[35].
En 2021, la commune comptait 420 habitants[Note 4], en évolution de −6,67 % par rapport à 2015 (Indre-et-Loire : +1,19 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La commune de Céré-la-Ronde est intégrée à un regroupement pédagogique intercommunal comprenant également Genillé et Le Liège. Les écoles maternelle et élémentaire se trouvent sur Céré et Genillé[38].
La carte scolaire départementale prévoit la scolarisation des étudiants de Céré-la-Ronde dans le collège de Montrésor et le lycée de Loches[39].
Santé et services d'urgence
Aucun médecin généraliste n'est installé à Céré-la-Ronde en 2017. Les praticiens les plus proches exercent à Montrichard Val de Cher. Le centre hospitalier le plus proche est celui de Saint-Aignan-sur-Cher : ancien hôpital local, il ne dispose pas de services d'urgence[40].
Économie
Le tableau ci-dessous détaille le nombre d'entreprises implantées à Céré-la-Ronde selon leur secteur d'activité et le nombre de leurs salariés[I 5] :
Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2015.
Le château de Montpoupon, classé aux monuments historiques[41], abrite un musée de la vénerie[42]. Le logis fortifié du XIIe siècle est remanié au XVe siècle et agrandi un siècle plus tard[43].
Le château du Grand-Biard est construit dans le style néo-Louis XIII en pierre de taille et briques. Il existait au XIVe siècle, sur le domaine, une chapelle disparue depuis qui dépendait de l'abbaye de Beaugerais[44].
L'église dédiée à saint Martin est également classée[45]. Ses fondations datent partiellement du XIIe siècle, tout comme son clocher intégralement construit en pierre. Les autres parties de l'édifice sont attribuables au XVIe siècle. Le plan de l'édifice traduit cette chronologie ; les premières travées de la nef correspondant à l'église romane ; les deux suivantes, plus étroites mais pourvues de bas-côtés, sont construites sur les fondations du XVIe siècle. Le chœur de l'église abrite des stalles, certaines du XVe, les autres du XVIe siècle[46].
Au sud de l'église, l'ancien presbytère du XVIe siècle fait également l'objet de mesures de protection[47]. Une tourelle d'escalier octogonale prend place à un angle du bâtiment[44].
Au printemps 1985, lors d’un rassemblement local pour la protection de la nature, la petite ville reçoit la visite impromptue d'Huguette Bouchardeau, alors toute nouvelle ministre de l’environnement[48].
Traditions
Une Foire aux chèvres se déroule chaque année le dernier dimanche d'octobre.
Blasonnement
Les armoiries de Céré-la-Ronde se blasonnent ainsi :
Écartelé en sautoir : au 1er d'or au chêne coupé de sinople, aux 2e et 3e de gueules à la chèvre cabrée d’argent, les deux chèvres adossées, au 4e d'or au manteau de saint Martin de gueules partagé en deux par une épée haute de sable.
Voir aussi
Jean-Mary Couderc (dir.), Dictionnaire des communes de Touraine, Chambray-lès-Tours, CLD, , 967 p. (ISBN978-2-85443-136-0).
Jean-Luc Flohic (dir.), Patrimoine des communes de France, t. 1, Paris, Flohic, , 1406 p. (ISBN2-84234-115-5).
Élisabeth Lorans, Le Lochois du Haut Moyen Âge au XIIIe siècle : territoires, habitats et paysages, Tours, Publications de l'Université de Tours, , 289 p. (ISBN2-86906-092-0).
Robert Ranjard, La Touraine archéologique : guide du touriste en Indre-et-Loire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, (réimpr. 1986), 3e éd., 733 p. (ISBN2-85554-017-8), p. 670-671.
↑Le classement en liste 1 au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement est réservé aux cours d'eau qui sont en très bon état écologique, ou identifiés par les SDAGE des eaux comme jouant le rôle de réservoir biologique nécessaire au maintien ou à l'atteinte du bon état écologique des cours d'eau d'un bassin versant, ou dans lesquels une protection complète des poissons migrateurs est nécessaire.
↑D’après l’article L. 211-1 du Code de l’environnement, « on entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bStéphane Gendron, L'origine des noms de lieux de l'Indre-et-Loire : communes et anciennes paroisses, Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 303 p. (ISBN978-2-916043-45-6), p. 70-71.
↑Jean-Jacques Cleyet-Merle et J. Lété, « Contribution à l'étude du Paléolithique moyen et supérieur de la vallée du Cher : la station de la Pyramide à Céré-la-Ronde », Bulletin de la Société préhistorique française, t. LXXXII, no 6, , p. 181-189 (DOI10.3406/bspf.1985.8684).