Il travaille de 2009 à 2011 comme entraîneur dans un centre de remise en forme de Grafton. Son père, avant de se suicider en 2010, obtient des dommages-intérêts pour exposition à l'amiante et en donne une partie à chacun de ses deux enfants[3]. Il quitte ensuite l’Australie pour voyager en Europe et en Asie[1],[4], puis s'installe en Nouvelle-Zélande[5],[6].
Passionné par des pays d'Europe de l'Est et les Balkans, il y effectue plusieurs voyages, notamment en Croatie en 2016-2017[8] et en Bulgarie en 2018[9]. Sur les armes qu'il utilisera lors de ses attaques, seront trouvées des inscriptions en cyrillique faisant référence à de grandes batailles historiques et d’autres mentionnant des personnalités comme Charles Martel[1],[10].
Il invoque comme éléments de son passage à l'acte l'attentat du 7 avril 2017 à Stockholm et la situation en France, notamment les actes anti-chrétiens et la défaite de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle française de 2017 bien qu'il précise être opposé au Front national, selon lui « complètement incapable de créer un réel changement et sans plan viable pour sauver la France »[11]. Disant représenter « des millions d'Européens », il nie être lié à une quelconque organisation[11]. Il fait état d'un bref contact avec le terroriste norvégien Anders Breivik, qui lui aurait donné son assentiment pour son projet d'attentat[4].
Le jour de son attentat, il publie un manifeste de 74 pages intitulé Le Grand Remplacement, dans lequel il déplore l'expansion de l'islam et un « génocide blanc »[4],[13].
Le , il conduit des attaques dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, tuant 51 personnes et faisant 49 blessés[14]. Pendant 17 minutes, muni d'armes semi-automatiques et d'une caméra frontale GoPro, il diffuse son action en direct sur les réseaux sociaux[15]. Peu auparavant, il avait annoncé sur Internet son intention de perpétrer un massacre « contre les envahisseurs »[16],[17]. Il s'agit du plus important massacre commis en temps de paix depuis 1809 en Nouvelle-Zélande[18]. Il prononce aussi une phrase qui va devenir virale : « Remember lads, subscribe to PewDiePie ».
Il est arrêté le jour même, avec trois autres suspects ayant joué un rôle moindre[19]. Incarcéré, il n’a accès à aucun média et ne peut recevoir de la visite[20]. Il plaide d'abord non coupable des chefs d'accusation le visant, avant de changer sa position fin mars 2020[21],[22].
Son procès, conduit par le juge Cameron Mander, commence le 24 août 2020 à la Haute Cour de justice de Christchurch[23],[24].
La Première ministre de Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern, inscrit Brenton Tarrant sur la liste des organisations terroristes (« terrorist entities »), au côté notamment de l'État islamique[29]. Tout soutien financier qui lui serait fait devient une infraction pénale[30]. Les avoirs de Brenton Tarrant sont également gelés[31]. Le 14 avril 2021, Brenton Tarrant annonce faire appel de ses conditions de détention et de sa désignation comme « terrorist entity » devant la Haute Cour d'Auckland[32],[33], avant de retirer sa demande le suivant[34].
Alors que la détention de Brenton Tarrant pourrait coûter jusqu'à plusieurs millions de dollars à la Nouvelle-Zélande, un échange avec un prisonnier australien est évoqué, afin que Brenton Tarrant purge sa peine dans son pays d'origine[35],[36].
En novembre 2022, la Cour d'appel de Wellington a confirmé à Newshub qu'une demande d'appel contre les condamnations et la peine de Tarrant avait été déposée[37]. Aucune date d'audience n'a été fixée. La peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle de Tarrant était la première fois qu'une telle peine était prononcée en Nouvelle-Zélande.
Tony Ellis, avocat de Brenton Tarrant, a expliqué que son client affirmait avoir reconnu les faits sous la contrainte et avoir « décidé que la solution la plus simple était de plaider coupable »[38].
Notes et références
↑ abc et d(en) « What do we know about the Christchurch attack suspect? », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et c(en) Yaron Steinbuch, « New Zealand mosque shooter identified as personal trainer », New York Post, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Tom Embury-Dennis, « Brenton Tarrant: New Zealand terror suspect was personal trainer who espoused mainstream Islamophobic tropes and called Trump a 'symbol of white identity’ », The Independent, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Sarah Keoghan et Laura Chung, « From local gym trainer to mosque shooting: Alleged Christchurch shooter's upbringing in Grafton », The Sydney Morning Herald, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Kim Sengupta, « Brenton Tarrant: Suspected New Zealand attacker ‘met extreme right-wing groups’ during Europe visit, according to security sources », The Independent, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Attaque terroriste de Christchurch en Nouvelle-Zélande: l'auteur présenté comme un «extrémiste de droite» », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) « 49 morts dans les attaques de mosquées en Nouvelle-Zélande », bbc.com, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Ce que l’on sait de l’attaque terroriste contre deux mosquées en Nouvelle-Zélande », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Vincent Gautier, Robin Korda et Aurélie Sipos, « Attentat de Christchurch : dans la tête du terroriste, tout a commencé en France », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Jennifer Dudley-Nicholson, « Christchurch shooting: Brenton Tarrant video up for hours after killing spree », The Daily Telegraph, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Kurt Bayer and Anna Leask, « Christchurch mosque terror attack sentencing: Gunman Brenton Tarrant planned to attack three mosques », NZ Herald, (ISSN1170-0777, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) « Prime Minister Jacinda Ardern says Christchurch terrorist Brenton Tarrant's appeal 'attempt to revictimise people' », Newshub, (lire en ligne, consulté le )