Bougie d'oreilleUne bougie d’oreille, bougie auriculaire ou bougie Hopi est un tube de tissu recouvert de cire d'abeille, commercialisé comme produit d’hygiène de l’oreille humaine mais considéré comme inefficace et dangereux par les médecins otorhinolaryngologistes. Elle se place dans le conduit auditif le temps d'une combustion complète. Cette pratique de médecine alternative, censée améliorer la santé générale et le bien-être, a été prouvée comme étant à la fois dangereuse et inefficace par la recherche médicale. Objectifs et fonctionnementLa bougie, creuse, se place dans le conduit auditif. Une fois allumée, l’utilisateur doit patienter environ 15 minutes. À la fin, le tube contient une substance brunâtre[1]. La combustion est supposée créer une aspiration du cérumen[2]. Or, une analyse en laboratoire de la substance restant dans le tube après utilisation montre qu’il ne s’agit pas de cérumen, mais seulement de la cire de la bougie[3]. Vérification scientifique des effets supposésLes différents effets vantés par les promoteurs de ces bougies ont été testés par diverses expériences scientifiques. Toutes ont montré que les croyances autour de cette pratique sont fausses[1],[4],[5],[6]. Expériences scientifiques cibléesDeux explications sont avancées par les partisans de la bougie d'oreille[1] :
Concernant la première hypothèse, l'étude de 1996 de Seely et al. portant sur l'efficacité et la sécurité de l'utilisation de bougies d'oreilles démontre qu'aucune aspiration n'est provoquée par la bougie. Les résidus retrouvés dans le canal ont été analysés par chromatographie à gaz et par spectrométrie de masse. Il s'agit en réalité uniquement de résidus provenant de la combustion de la bougie. Aucune trace (même infime) de cérumen ne fut identifié dans ces résidus[3]. Concernant la seconde hypothèse, une expérience menée en 2007 au Canada[7] a mesuré la température de la base de la bougie, pendant que celle-ci brûlait. La température la plus haute relevée est de 22 °C, soit bien en dessous de la température corporelle qui varie entre 36,1 et 37,8 °C[8]. L'étude conclut donc à l'impossibilité pour une bougie d'oreille de faire fondre le cérumen. Les deux hypothèses sont donc scientifiquement invalidées. Analyse scientifique plus générale
Risques et dangers de l’utilisationAu lieu de d’enlever du cérumen de l’utilisateur, la bougie peut au contraire ajouter de la cire, aggravant l’éventuel bouchon[3]. En 1996, une enquête, menée auprès de 122 ORL, fait état de 21 blessures causées par l’usage de ces bougies : 13 brûlures du pavillon ou du conduit auditif externe, 7 obstructions (partielle ou totale) du canal auditif par de la cire provenant de la bougie et une perforation du tympan. De plus, 6 de ces 21 blessés ont perdu temporairement l'audition[3]. OriginesL'affirmation d'un fabricant, selon laquelle les bougies d'oreille seraient originaires du peuple des Hopis, est fausse[11]. Notes et références
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