Il exerce accessoirement comme herboriste, notamment à Wangs de 1909 à 1920[3], bien qu'il n'ait jamais étudié les sciences naturelles : il tire une bonne partie de ses connaissances d'un ouvrage médicinal de Jacobus Theodorus Tabernaemontanus qu'il acquiert aux enchères vers 1900[7]. Après s'être vu ordonner par l'Église d'abandonner cette activité, il quitte la prêtrise en 1920 pour s'y consacrer entièrement[3].
Son officine de Zizers, spécialisée en plantes sauvages indigènes, devient une entreprise importante[3], qui confectionne notamment les comprimés à base de plantes « Lapidar » et de nombreuses infusions[7]. Le corps médical obtient cependant l'interdiction judiciaire de cette pratique[3] et la condamnation du prêtre à une lourde amende[8] (500 francs)[7]. Celui-ci lance avec ses patients[8] une initiative populaire pour autoriser l'exercice de la médecine naturelle dans les Grisons, initiative plébiscitée en votation le par 12 607 voix contre 8 435[7], malgré l'opposition du gouvernement et du parlement. La loi qui en découle, encore en vigueur en 1995, est connue sous le nom de lex Künzle[3],[6]. Johann Künzle passe alors un examen de praticien de santé le [7].
À la fin de sa vie, il confie la direction de son entreprise à sa nièce, Christine Abbondio-Künzle(de)[7], qui la transforme en société anonyme en 1939 en raison d'une procédure pour fraude fiscale qui débouchera sur un redressement de plusieurs centaines de milliers de francs. Les héritiers de l'herboriste déplacent en 1954-55 le siège de l'entreprise à Quartino, dans le canton du Tessin[3],[6]. Elle devient en 2000 Curé-herboriste Künzle SA[1].
Positionnement théologique et politique
En théologie, Johann Künzle est un antimoderniste ; en politique, il sympathisait avec les régimes autoritaires de son temps[3].
Ouvrages
L'ouvrage Bonnes et mauvaises herbes (Chrut und Uchrut), paru en 1911 et traduit dans les trois autres langues nationales suisses, est tiré au total à plus de deux millions d'exemplaires, ce qui rend son auteur célèbre[3].
Son Grosses Kräuterheilbuch (1945) se vend à plus de 250 000 exemplaires et son Volkskalender, qui paraît à partir de 1918, atteint des tirages de 200 000 unités[3].
Une association sise à Wangs est créée en 2005 pour perpétuer sa mémoire[11].
Bibliographie
(de) Marianne Künzle, Uns Menschen in den Weg gestreut : Kräuterpfarrer Johann Künzle (1857-1945), Bâle, Zytglogge, , 351 p. (ISBN9783729609525)[8]
Notes et références
Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page « Johannes Künzle » de Adolf Collenberg (trad. : Florence Piguet), le texte ayant été placé par l’auteur ou le responsable de publication sous la licence Creative Commons paternité partage à l'identique ou une licence compatible.
↑ a et bJ.-P. Ni., « 150e anniversaire du curé herboriste naturopathe Johann Künzle », 24hebdo Riviera Chablais, , p. 6 (lire en ligne)
↑ abcdef et g(de) Hans Jörg Keel, « Pfarrer Künzles Kräutermedizin und die Schulmedizin », Werdenberger Jahrbuch : Beiträge zu Geschichte und Kultur der
Gemeinden Wartau, Sevelen, Buchs, Grabs, Gams und Sennwald, vol. 6, , p. 97 à 101 (lire en ligne)
↑(de) Marina Widmer (dir.) et Heidi Witzig(de) (dir.), Blütenweiss bis rabenschwarz : St. Galler Frauen - 200 Porträts, Zurich, Limmat Verlag(de), , 478 p. (ISBN3857914440), « Christine Abbondio-Künzle - «Chrut und Uchrut...» », p. 22
↑(de) Kräuter-Pfarrer Künzle Verein, « Statuten » [PDF], sur www.pfarrerkuenzle.ch, (consulté le )
Liens externes
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