Elle est constituée des villages de Marclay de Langin de saint Didier de Brens et de Bons.
Géographie
Localisation
Bons-en-Chablais est une commune du bas Chablais qui se situe par la route à l'échelle nationale et internationale à 15 km au sud-ouest de Thonon-les-Bains, à 59 km au nord d'Annecy, à 15.2 km au nord-est d'Annemasse et à 24 Km au nord-est de Genève. Le village se développe sur le versant Nord-Ouest des Voirons[1],[2].
Villages ou hameaux composant la commune : les Clefs, les Bels, Marclay, les Charmottes, (Chez) les Blancs, Grésier, Langin et les Granges et Vessonex[1]. Auxquels se sont ajoutés les anciennes communes de Brens et de Saint-Didier-en-Chablais, en 1965[2].
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 1 909 hectares ; son altitude est comprise entre 475 et 1480 mètres[3].
Au , Bons-en-Chablais est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[4].
Elle appartient à l'unité urbaine de Bons-en-Chablais[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 2],[5],[6]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[6]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[7],[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (38,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (42 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (37,8 %), zones urbanisées (18,4 %), prairies (15,8 %), terres arables (15,1 %), zones agricoles hétérogènes (7,4 %), zones humides intérieures (3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,6 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
Par arrêté préfectoral du , la commune de Bons devient officiellement Bons-en-Chablais[10], avec l'association d'un déterminant complémentaire -en-Chablais, indiquant la situation dans la région naturelle du Chablais. Cet arrêté permet également la fusion à cette nouvelle commune, des anciennes communes de Brens et de Saint-Didier-en-Chablais[10].
La graphie du nom de la commune a évolué. On trouve Bonz dans le Régeste genevois[11]. La graphie Bonus est mentionnée en 1039. La forme actuelle Bons est attestée depuis 1344[11].
Brens est orthographiée Brans durant l'occupation du duché par les troupes révolutionnaires françaises[14].
Histoire
Préhistoire et période antique
L'installation humaine sur le territoire de la commune ou ses environs est attestée par différents objets du néolithique et de la période suivante[2].
Le chef-lieu de la commune s'est développé à proximité de la voie celtique reliant la basse vallée de l'Arve au Chablais[1]. Le site a pu accueillir une relais entre les stations d'Annemasse et de Thonon[1].
De nombreuses traces attestent une implantation durant la période gallo-romaine. Lors de la destruction de l'ancienne église, en 1864, des inscriptions romaines ont été découvertes[1],[2]. Des bijoux ou des statuettes de bronze, ainsi qu'une Victoire de la période gallo-romaine ont aussi été découvertes[15],[2].
La première mention de Bons — potestatem quae vocatur Bonus — remonte à un document de 1039, dans lequel l'abbaye de Saint-Maurice donne en fief une partie de ces terres (une propriété ou une seigneurie) à un certain Louis en échange de terres en pays de Vaud[17],[15],[2].
Période moderne
Lors de l'invasion des troupes protestantes bernoises en 1535-1536, tout comme dans une bonne partie du Chablais, l'église est saccagée puis détruite[18]. Durant l’occupation bernoise, l’édifice religieux est reconstruit pour accueillir le culte protestant.
Malgré le retour du Chablais dans le giron de la maison de Savoie dans les années 1660, la foi protestante n'est pas abandonnée[19]. En 1589, le Chablais est de nouveau envahi par les troupes Bernoises, aidés par les Genevois[19]. Ils sont repoussés par les Savoyard. Cependant le culte protestant s'exerce encore après 1598. Le nouveau curé nommé retrouve l'église et la cure dans un bon état[20].
Après l'occupation du Chablais par les troupes réformes suisses, la paroisse de Saint-Didier est unie à celle de Bons entre 1601 et 1618[21]. La paroisse de Brens est dédiée à saint Maurice.
Lors de la Restauration sarde, la paroisse de Saint-Didier est à nouveau à celle de Bons[21].
Au cours du XVIIe siècle, la position du chef-lieu situé sur l'axe reliant le Faucigny au Chablais, de même que le caractère agricole du piémont, en font un « petit centre commercial »[22]. Un marché est mis en place le lundi, en 1663, sur la demande du marquis d'Allinges[22]. Il est complété par quatre foires dites franches se tenant les , 1er mai, et [22].
Période contemporaine
Le duché de Savoie est occupé en 1792. Bons devient le chef-lieu d'un canton jusqu'en 1800[22].
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 4], dont 125 pour la commune de Saint-Didier, 85 pour Brens et 198 pour Bons[25]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[26].
Saint-Didier devient Saint-Didier-en-Chablais par décret du [21]. Le , elle est unie avec la commune de Brens à Bons-en-Chablais, qui change de nom[10],[14]. Avant 1966, il y avait sur le territoire de Bons-en-chablais trois communes différentes: Bons, Brens et Saint-Didier. En 1966, les trois communes sont unies.
Ingénieur, cadre technique d'entreprise 14e vice-président de Thonon Agglomération[33] (2020 → )
Population et société
Démographie
Ses habitants sont appelés les Bonsois[10].En 2024, il y a actuellement environ 6140 habitants a Bons-en-chablais[34]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[36].
En 2022, la commune comptait 6 120 habitants[Note 5], en évolution de +10,01 % par rapport à 2016 (Haute-Savoie : +6,01 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Le département gère le collège François-Mugnier (anciennement collège de la Côte)[41]. Le collège François Mugnier accueuille environ 750 élèves qui viennent des communes de Bons-en-chablais , Brenthonne, Perrigner, Cervens, Pessinges, Draillant et Machilly.
Manifestations culturelles et festivités
Carnaval
Vogue de la Saint-Didier
Fête Nationale, le 13 juillet
Foire de la Saint-Martin, le premier dimanche après le . Sa grande spécialité culinaire sont les tripes.
Laboratoire Provendi spécialiste du savon de Marseille liquide, gels douches et shampoings, fabricant du savon Provendi[42], célèbre savon jaune rotatif mural.
Usine de production de thé les deux marmottes dans la zone des Bracots et bien d'autres entreprises encore.
Tourisme
En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, était de 545 lits touristiques répartis dans 103 structures[Note 6].
La Centrale ADSL : Elle est située au 398 avenue du Jura, c'est le NRA chargé de la répartition des lignes ADSL pour Ballaison, Bons-en-Chablais, Brenthonne, Fessy et Lully.
Personnalités liées à la commune
Personnalités locales
François Mugnier, né le et mort le , est un entrepreneur et un homme politique local. Il fut tout d'abord conseiller municipal à partir de 1966, avant de devenir maire de la commune de 1975 à 1995, ainsi que conseiller général du canton de Douvaine de 1985 à 2011, période au cours de laquelle il sera vice-président chargé de l'éducation et de la formation[47]. Le collège de Bons-en-Chablais porte son nom.
Héraldique
Les armes de Bons-en-Chablais se blasonnent ainsi :
D'azur au cerf saillant d'or sur un mont de trois coupeaux de sinople.
Voir aussi
Bibliographie
Henri Baud et Jean-Yves Mariotte, Histoire des communes savoyardes : Le Chablais, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN978-2-7171-0099-0), p. 283-285, « Canton de Douvaine », 298-301, « Bons-en-Chablais », 302-303 « Brens », 336, « Saint-Didier-en-Chablais ».
Abbé Jean-François Gonthier, La paroisse de Bons (notice historique), t. XXXV, Annecy, Académie Salésienne - Imp. commerciale, , 56 p. (lire en ligne). Réédition aux éditions Hachette Livre BNF, 2014, (ISBN978-2-01-340339-9), 60 pages.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Bons-en-Chablais comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑La structure Savoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hôtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme les résidences secondaires[43].
Cartes
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑ ab et cD'après Henry Suter, « Bons-en-Chablais », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
↑Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 17
↑Jean Luquet, Dictionnaire du duché de Savoie : M.DCCCXL (1840), publié dans Mémoires et documents de la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, La Fontaine de Siloé, coll. « L'Histoire en Savoie » (réimpr. 2005) (1re éd. 1856), 265 p. (ISSN0046-7510), p. 130.
↑Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98.
↑Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN978-2-7171-0235-2), p. 163.
↑Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152 p. (lire en ligne), p. 29-31, « Saint-Didier », 41-42, « Brens » et 103-106, « Bons ».