Birecik

Birecik
Birecik
Vue de Birecik en octobre 2009
Administration
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Région Région de l'Anatolie du sud-est
Province Şanlıurfa
Indicatif téléphonique international +(90)
Plaque minéralogique 63
Géographie
Coordonnées 37° 01′ 30″ nord, 37° 58′ 37″ est
Localisation
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Birecik
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Birecik
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Birecik
Birecik au XVIIIe siècle, illustration de Richard Pococke.
Bazar de Birecik en décembre 2008.

Birecik, aussi connue sous les noms de Bir et, pendant les Croisades, de Bile, est une ville et un district de la province de Şanlıurfa dans la région de l'Anatolie du sud-est en Turquie.

Géographie

Histoire

D'après une légende locale, Noé, pour vérifier l’existence de la terre ferme après le déluge, lâcha un ibis chauve qui le conduisit jusqu’à un lieu où s’installèrent le patriarche et sa famille. Ce lieu, c’était Bireçik. Les gens construisirent un château au sommet du promontoire ; quant aux ibis, kelaynak en turc, ils installèrent leur colonie sur la falaise aux pieds de laquelle se développa la ville[1].

Sa situation stratégique près de l’Euphrate a facilité l’implantation de différentes cultures. Au début, elle s’appela probablement Seleucia. Pour les Grecs, ce fut d’abord Zeugma (Ζεύγμα) et, plus tard, Birtha (Βίρθα) puis Makedonopolis. Birtha est également le terme araméen pour « château ». Elle se nomma également Bir, lors des croisades Bila, en arabe al-Bīrā (البيرا) et en kurde Bêrecûg[1].

Pendant les croisades, Birecik, appelée Bire ou Bile, est prise en 1099 par Baudouin de Boulogne et devient une forteresse du comté d'Édesse[2]. Elle est donnée en fief à un chef arménien avant d'être confisquée en 1117 par le comte d'Édesse Baudouin du Bourg qui la remet à un seigneur franc, Galéran du Puiset, cousin de Jocelin de Courtenay[3]. En 1145, elle est assiégée par Zengi, gouverneur des Seldjoukides, qui vient de s'emparer d'Édesse ; celui-ci doit lever le siège pour régler des affaires urgentes à Mossoul et les croisés, à bout de ressources, en profitent pour évacuer la ville la remettre à Timurtash, émir de Mardin et rival de Zengi[4]. En 1259, les Mongols de Hulagu s'emparent de Harran, Édesse et Birecik avant de continuer vers Alep[5].

Sous l'empire ottoman, Birecik est le chef-lieu d'un sandjak (district) dépendant du pachalik d'Alep[6].

Pendant la campagne de Cilicie en 1920, Birecik est une des bases des nationalistes turcs qui affrontent le corps expéditionnaire français d'Orient[7].

En 1999, la construction du barrage hydroélectrique sur l'Euphrate engloutit le site antique. Des fouilles archéologiques d'urgence permettent de sauver une partie des vestiges[8].

Histoire naturelle

Une fameuse colonie d'ibis chauve, la plus grande connue dans le monde, existait autrefois à Bireçik[9]. L'espèce jouit d'un statut légendaire chez la population locale [1]

Personnalités liées

  • Ferhat Göçer (né en 1970), chanteur et chirurgien d'origine kurde
  • Murat Karayılan (1954-2023), dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un membre du Conseil exécutif de la Confédération du Kurdistan (KCK).
  • Nuri Sesigüzel (1937-2023), musicien et acteur.

Références

  1. a b et c Histoire et mythe à Birecik
  2. René Grousset, Histoire des croisades, t. 1. 1095-1130, Perrin, 1934, rééd. 1991 et 2006, p. 132.
  3. René Grousset, Histoire des croisades, t. 1. 1095-1130, Perrin, 1934, rééd. 1991 et 2006, p. 531.
  4. René Grousset, Histoire des croisades, t. 2. 1131-1187, Perrin, 1935, rééd. 1991 et 2006, p. 189.
  5. René Grousset, Histoire des croisades, t. 3. 1188-1291, Perrin, 1936, rééd. 1991 et 2006, p. 581.
  6. Evliya Çelebi, Narrative of Travels in Europe, Asia, and Africa in the Seventeenth Century, Volume 1, p. 94 [1]
  7. Yves Le Lannou, « Gendarmes français en Cilicie (1918-1922) », CEMOTI, no 28,‎ , p. 198 (DOI 10.3406/cemot.1999.1496, lire en ligne)
  8. Justine Gaborit, La vallée engloutie. Géographie historique du Moyen-Euphrate (BAH 199), Beyrouth, Ifpo, 2012 et 2015 [2]
  9. Ibis chauves à Bireçik