Bertrand-Sévère Laurence
Bertrand-Sévère Laurence, né le à Oroix (Hautes-Pyrénées) et mort le à Rome lors du premier concile œcuménique du Vatican, est un prélat catholique français, évêque de Tarbes de 1845 à sa mort. Il est principalement connu du grand public pour avoir été évêque de Tarbes durant les apparitions de Lourdes en 1858, et pour les avoir reconnues quatre ans plus tard. BiographieFormationNé le dans une famille de petits artisans du petit village d'Oroix, le jeune homme passe sa jeunesse en fréquentant très peu l'école. À 20 ans, il sait à peine lire et écrire et ses connaissances intellectuelles ne vont guère plus loin. Cependant, il se révèle un élève distingué à la pension de Bordères et à l'école secondaire de Bétharram, avant de se faire particulièrement remarquer au collège d'Aire-sur-l'Adour, dans les Landes, où il est envoyé pour terminer ses études[1]. MinistèresEn 1821, à l'âge de 31 ans, il est ordonné prêtre et l'année suivante nommé supérieur du petit séminaire qu'il s'agist de créer à Saint-Pé-de-Bigorre, sur les ruines d'un ancien monastère bénédictin, racheté par l'abbé Procope Lassalle, recteur du sanctuaire de Bétharram. L'abbé Laurence fait face à toutes les difficultés et c'est alors que se révèlent son esprit d'initiative et son talent d'administrateur[2]. Le père quitte son séminaire en 1834, à la demande de son évêque Double, qui le nomme vicaire général et lui confie la direction du grand séminaire de Tarbes. Ainsi connu du diocèse, l'abbé est réclamé par les prêtres locaux pour succéder à l’évêque à sa mort. C'est ainsi que, exceptionnellement, un prêtre porte la crosse épiscopale sur les lieux de son enfance. ÉpiscopatLe , le père Laurence est nommé évêque de Tarbes, la confirmation a lieu le suivant, et enfin, il est consacré le par l'archevêque de Paris, Denis Auguste Affre. Ses principaux co-consécrateurs sont Pierre-Dominique-Marcellin Bonamie, archevêque titulaire de Chalcédoine (de) et Jean-Paul Courvezy, évêque titulaire de Bida (de)[3]. D'une dévotion filiale envers la Vierge Marie à qui il attribue son élévation, il fait réédifier en son honneur, dans son diocèse, plusieurs sanctuaires que la Révolution avait détruits : Garaison, Héas, Piétat, … Il y rétablit également le culte et les manifestations populaires d'autrefois[2]. Toujours soucieux des intérêts matériels et moraux de ses diocésains, il s'occupe des hôpitaux, fonde des écoles et favorise les missions paroissiales. Apparitions de LourdesAu début de l'année 1858, l’évêque est confronté aux apparitions mariales de la cité lourdaise. Il s'informe par courrier de l'évolution des évènements, en constante relation avec l'abbé Peyramale, doyen et curé de la ville de Lourdes en ce temps-là[4]. Le , il établit une commission d'enquête chargée d'évaluer les faits et de déterminer quelle doit être la position de l'Église à leur sujet. Il rencontre Bernadette Soubirous pour la première fois le , soit environ deux ans après les apparitions. Le , après mûre réflexion [5] et au nom de l'Église, Laurence, publie un mandement par lequel il reconnaît officiellement les apparitions de Lourdes. Dans son mandement, après un rappel descriptif des apparitions, l'évêque explique la sage lenteur que l'Église apporte dans l'appréciation des faits surnaturels. Pour lui, l'Église demande des preuves certaines, avant de les admettre et de les proclamer divins, car le démon peut égarer l'homme en se déguisant en ange de lumière :
Fin de vieAlors qu'il doit se rendre à Rome pour le premier concile œcuménique du Vatican, déjà menacé par la maladie, certains prêtres et laïcs le prient de différer son voyage. Laurence leur répond alors : « Et mon devoir d'évêque ? Si je meurs, n'y a-t-il pas de cimetières à Rome ? ». Une monumentale statue dans la cour d'entrée du petit séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre a été érigée après son décès pour lui rendre hommage[7]. Elle y trône toujours depuis plus d'un siècle. C'est la seule statue connue de Laurence. Par testament il lègue au petit séminaire un portrait à l'huile de lui-même, peint par Anatole Dauvergne, qui a été exposé dans le réfectoire de 1870 à 1999[8] et qui a échu actuellement dans un bureau des archives diocésaines à Lourdes. ArmesD'or à la Croix ancrée et rayonnante de gueules, au chef d'azur chargé de 3 étoiles d'argent[9]. DistinctionsAnnexesBibliographie
Notes et références
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