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Bernard Réquichot fait sa scolarité dans diverses écoles catholiques des environs de Paris[2].
Il commence à peindre dès 1941, des tableaux d'inspiration religieuse. De 1947 à 1951, il fréquente de nombreuses écoles et ateliers d'art à Paris : l'Académie Charpentier, la Grande Chaumière, les Beaux-Arts, l'Atelier d'Art Sacré, l'École des métiers d'art, l'atelier Souverbie et l'atelier Brianchon.
Entre 1948 et 1951, il produit de nombreux dessins au crayon gras (animaux, chaussures…), la série des Grosses bonnes femmes, des études des bœufs, de nus, crânes, natures mortes, avec systématisation des plans qui conduit ultérieurement à leur morcellement et à leur projection dans l'espace.
Du 16 octobre 1951 au 9 octobre 1952, il effectue son service militaire à Nancy.
En 1953, il fréquente l'atelier de gravure aux Beaux-arts. Il étudie et assimile les techniques cubistes. Il se lie avec Jacques Villon qui l'influence dans sa démarche. Il délaisse peu à peu la représentation cubique et réalise ses premières peintures abstraites (1953-1954). De 1953 à 1956, il participe à la restauration de fresques romanes à l'église Saint-Hilaire d'Asnières-sur-Vègre.
En 1955, la galerie Lucien Durand présente sa première exposition personnelle. À partir de cette année, sa peinture devient épaisse, réalisée au couteau, par projections et raclures. On y voit l'apparition de collages, de raclage de la couleur au couteau et des motifs de spirale. Il compose des assemblages de toiles découpées et ses premiers Reliquaires, boîtes remplies de terre et d'ossements.
En 1956, sa peinture devient abstraite et fluide. Il réalise de nombreux dessins de « Spirales ».
En 1957-1958, il utilise des collages de prélèvements de peinture : collages de Papiers choisis, peintures dites Traces graphiques. Il poursuit la réalisation de Reliquaires. Sa production est prolifique. Il utilise différents outils comme des pelles à charbon et des couteaux de boucher qu'il trempe dans la peinture. En 1959, il utilise des papiers de garde par « cadrages choisis » et en collages dont le triptyque La Moisson des fourmis buissonnières. Sa première toile peinte collée sur papier et mise en forme date de 1960. Réquichot poursuit des travaux à base de « papiers choisis, spirales, reliquaires ». Il réalise en volume des « spirales » constituées d'anneaux en polystyrène.
Exposé tantôt par Daniel Cordier, tantôt par Iris Clert, il fréquente alors d'autres artistes des mêmes cercles, comme Dado et Yolande Fièvre, avec lesquels il noue des relations d'amitié[3].
Il est hospitalisé quelques mois, en mai 1960, en raison d'une crise nerveuse survenue à la suite d'un accident de la circulation. Il y demeurera jusqu'en juillet. Durant ce séjour, il dessine des spirales et écrit plusieurs poèmes.
En 1961, il reprend la technique des toiles peintes et mises en forme (reliquaire de l'Armoire de Barbe-bleue) et commence la série des reliquaires de papiers choisis. Il termine son travail d'assemblage d'anneaux par le Reliquaire d'anneaux. Il entreprend également une série de sept lettres en fausse écriture (écriture dessinée illisible) dont la Conclusion pour une philosophie de l'art.
Le 4 décembre 1961, Bernard Réquichot se défenestre de son atelier de la rue de Courcelles, à Paris, à la veille de sa seconde exposition chez Daniel Cordier. La même année, Yolande Fièvre, bouleversée par sa mort brutale, réalise un Hommage à Bernard Réquichot[4]. Cette œuvre imposante, typique des "objets épaves" auxquels elle se consacre depuis 1960 fait partie de la donation effectuée par Daniel Cordier au Centre Pompidou en 1989.
Expositions
1955 : Galerie Lucien Durand, Paris
1957 : Galerie Daniel Cordier, Paris
1961 : Galerie Daniel Cordier, Paris
1963 : « Réquichot aujourd'hui », Festival de Montauban
1964 : Galerie Daniel Cordier, Paris
1970 : Galerie Krugier et Cie, Genève
1972 : « Douze ans d'art contemporain en France », Galeries nationales du Grand Palais, Paris. Rétrospective du mouvement « Phases 1952-1972 », Nice
2002 : « Paris, Capital of Arts, 1900-1968 », Royal Academy of Arts, Londres et Guggenheim Museum, Bilbao. « Dado-Réquichot. La Guerre des nerfs », Les Abattoirs, Toulouse
2003 : « Roland Barthes », Centre Georges-Pompidou, Paris
2005 : « Big Bang. Destruction et création dans l'art du 20e siècle », Centre Georges-Pompidou, juin 2005 à février 2006
2006 : « Les années partagées, Bernard Réquichot, Jean Criton, Dominique d'Acher » exposition itinérante, Auxerre, Thonon-les-Bains, Bédarieux
2009 : « Les désordres du plaisir », donations Daniel Cordier, Centre Georges-Pompidou
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Voir aussi
Bibliographie
Michel Conil-Lacoste, « La démarche de Bernard Réquichot », Le Monde, 15 décembre 1961.
Catalogue raisonné (Bernard Réquichot), par Roland Barthes, Marcel Billot, Alfred Pacquement, éditions de La Connaissance, Bruxelles, 1973
CNAC/Archives, numéro 104, Centre national d'art contemporain, Paris, 1973, pp. 100.
Daniel Cordier. Le regard d'un amateur, catalogue de l'exposition du Centre Pompidou, 1989 ; « Bernard Réquichot » par Harry Bellet
L'Art du XXe siècle, collectif (sous la dir. de Jean-Philippe Breuille), Larousse
Jean Criton, Lettre aux autres. Trois jeunes artistes des années 50, Réquichot, d'Acher, Criton, éditions Joca Seria, 2006
Alexandra Deneux, Les reliquaires de Bernard Réquichot - Étude et traitement d'une œuvre à forte charge symbolique. Mémoire de fin d'études de second cycle. École Supérieure d'Art d'Avignon, Conservation-Restauration des œuvres peintes. Rapporteur extérieur, Daniel Cordier. 2006
Marc Alyn, Bernard Réquichot. De l'abîme noir à l'abîme blanc, Approches de l'art moderne, Bartillat, 2007
Anne Tronche, L'Art des années 1960. Chronique d'une scène parisienne, éditions Hazan, 2012
Claire Viallat-Patonnier, « Les dimensions de l'écriture dans l'œuvre de Réquichot - Étude d'un processus », thèse de doctorat en arts et langages, EHESS, 2016