Beatrix MesmerBeatrix Mesmer
Beatrix Mesmer, née le à Munich et morte le à Berne, est une historienne suisse d'origine allemande. Elle est l'une des premières femmes nommées professeur ordinaire à l'Université de Berne, occupant la chaire d'histoire suisse et d'histoire générale de 1973 à 1996. Elle est également la première vice-rectrice de l'institution. Elle est considérée à sa mort comme « l'une des personnalités les plus importantes pour la recherche historique en Suisse », notamment pour le XIXe siècle et les mouvements féministes[1]. BiographieOrigines et familleBeatrix Mesmer naît Beatrix Strupp le à Munich, sous la République de Weimar[2]. Elle émigre en Suisse avec sa famille après la Nuit de Cristal en 1938 et devient apatride en 1941[2]. Son père, Ernst Strupp[2], mort en 1948[3], est un chimiste et un ingénieur issu d'une famille juive[4] ; sa mère, née Wally Krusemark[2], est également chimiste[3] et meurt lorsque sa fille est âgée de 10 ans[3]. Elle épouse en 1952 Heinz Mesmer, enseignant au gymnase[2], acquérant ainsi la nationalité suisse et le droit de cité de Muttenz, dans le canton de Bâle-Campagne[2]. Mère d'un enfant, né la même année[5] et exerçant à l'âge adulte la profession de juriste[3], elle devient veuve en 2002[5]. Études et premiers métiersBeatrix Mesmer fait ses études primaires et secondaires à Aarberg et Bienne, dans le canton de Berne[5]. D'abord destinée au métier de tailleur, elle décide après la mort de son père en 1948 de faire des études[5]. Après six mois de formation commerciale, elle travaille une année comme hygiéniste dentaire, ce qui lui permet de réunir assez d'argent pour s'inscrire à une école privée à Berne, où elle obtient en 1951, au bout de trois semestres, une maturité gymnasiale[3],[5]. Elle fait ensuite des études d'histoire, d'histoire de l'art et de sciences des médias à l'Université de Berne et à l'université libre de Berlin[2], tout en travaillant comme rédacteur adjoint pour l'Agence télégraphique suisse[5]. Elle devient assistante à l'Institut d'histoire de l'Université de Berne en 1959, puis premier assistant[5]. Elle obtient un doctorat ès lettres en 1961, avec une thèse portant sur l'idée d'alliance intellectuelle entre les Allemands et les Français développée par Arnold Ruge[5], puis une habilitation en 1972[2], avec une thèse portant sur la fiscalité aux premiers temps du socialisme[5]. Parcours universitaireElle est l'une des premières femmes nommées professeur ordinaire à l'Université de Berne, occupant à la suite de Hans von Greyerz (de) la chaire d'histoire suisse et d'histoire générale de 1973 à 1996[2],[6],[7]. Elle est également la première femme[8] à y occuper, de 1989 à 1992, un poste de vice-recteur[2], après celui de doyen de la Faculté de philosophie et d'histoire de 1978 à 1979[9]. Domaines de rechercheLes débuts du socialisme et l'histoire suisse du XIXe siècle constituent ses principaux domaines de recherche[2],[4], puis à partir des années 1980, notamment sous l'influence de ses assistantes Brigitte Schnegg (de) et Anne-Marie Stalder[5], l'histoire des mentalités et des mouvements féministes[2],[4]. Elle ne se considère cependant pas comme une féministe[5]. Autres fonctionsBeatrix Mesmer préside la Société suisse d'histoire de 1989 à 1995[2]. Elle parvient, à ce titre, à empêcher la destruction des fiches récoltées par la police sur les citoyens, afin que la recherche puisse les exploiter[5],[10]. Elle est l'un des cofondateurs du comité de publication des Documents diplomatiques suisses[9]. Elle est également membre du conseil de fondation du Dictionnaire historique de la Suisse de 1988 à 1994, membre du Conseil suisse de la science de 1989 à 1996 et membre du conseil de la recherche du Fonds national suisse de 1992 à 2001[2]. MortElle meurt le à Berne, à l'âge de 84 ans[11], lors d'une promenade[5]. Distinction
Publications
Fonds d'archivesSes archives sont conservées à l'Université de Berne et à la fondation Gosteli[2]. Notes et référencesCet article est partiellement ou en totalité issu de la page « Beatrix Mesmer, version du 2 octobre 2015 » de Franziska Rogger Kappeler (de) (trad. : Véronique Wezranowska-Jacot), le texte ayant été placé par l’auteur ou le responsable de publication sous la licence Creative Commons paternité partage à l'identique ou une licence compatible.
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