Bartonella bacilliformisBartonella bacilliformis
Bartonella bacilliformis est une bactérie agent de la maladie de Carrion. Cette maladie infectieuse, non contagieuse, endémique, est transmise d'humain à humain par un diptère de la famille des Psychodidae), Lutzomyia verrucarum (Townsend, 1913), hôte intermédiaire et vecteur. La maladie de Carrion présente deux phases évolutives longtemps considérées comme des maladies autonomes : une phase hématique ou fièvre d'Oroya, et une phase histioïde ou verruga du Pérou. Cette infection est également connue sous les termes pian hémorragique et bouton d'Amboine. Distribution géographique et importanceNettement localisée en Amérique du Sud intertropicale, elle sévit uniquement dans les hautes vallées de la cordillère des Andes, entre 800 et 3 000 mètres d'altitude, dans une bande de moins de 150 kilomètres de large, allant du 2e parallèle Nord au 13e parallèle Sud. Très redoutée, la fièvre d'Oroya tuait autrefois près de 50 % des malades. L'antibiothérapie, très active sur Bartonella, a totalement transformé le pronostic mais reste sans action sur les lésions de la phase histioïde qui aboutit à la mort dans 5 % des cas. HistoriqueLa maladie de Carrion doit son nom à Daniel Alcides Carrión (1857-1885), étudiant en médecine à l'Université nationale principale de San Marcos, qui le s'est fait inoculer volontairement le contenu d'une verrue provenant d'une patiente affectée par la verruga du Pérou. Vingt-et-un jours après cette inoculation, Carrión a constaté l'apparition des symptômes de la fièvre de l'Orroya. Il a effectué lui-même le suivi clinique de l'affection jusqu'au , date à partir de laquelle il en fut incapable au vu de l'aggravation des symptômes. Carrión est mort de la fièvre d'Oroya le , apportant par son expérience la preuve que la verruga du Pérou et la fièvre d'Oroya sont dues à une seule et même cause. CliniqueAprès une incubation muette d'une à quatre semaines et une invasion progressive sans signes pathognomoniques, on entre dans la première période d'état : phase hématique dont le tableau est celui de la fièvre de Oroya.
Ce n'est qu'une guérison apparente, simple phase intermédiaire asymptomatique d'une à deux semaines avant le début de la phase histioïde avec son tableau classique de Verruga du Pérou[1].
Puis, après régression des symptômes, on entre dans la période d'état, caractérisée par une double éruption :
L'évolution se fait en plusieurs mois vers la guérison. Seules les lésions profondes sont suivies de mort, dans 5 % des cas. DiagnosticLe diagnostic clinique est relativement facile dans les pays où l'affection n'est que trop connue. La confirmation de laboratoire comprendra l'hémoculture, les réactions sérologiques, la découverte, dans les épithéliums colorés au Giemsa, des Bartonella et des « inclusions de Rocha-Lima ». TraitementLa pénicilline et la streptomycine sont très actives contre les Bartonella. On préférera cependant le chloramphénicol, moins actif mais très efficace contre les salmonellas de surinfection, grandes causes de mortalité. Notes et références
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