Barbe Nicole Ponsardin, épouse Clicquot, dite la Veuve Clicquot, née le à Reims et morte le à Boursault, est une femme d'affaires française et la première femme à diriger une maison de Champagne.
Enfant, elle est scolarisée à l'abbaye Saint-Pierre-les-Dames, établissement dont son père la retire, peu avant la Révolution. Elle est donc cachée chez une couturière.
Après la fin de la Terreur, elle retourne vivre chez ses parents, où elle reçoit une éducation à domicile[3].
Avec son époux, elle parcourt les coteaux champenois. Ensemble ils font le tour de tous les domaines de champagne[3].
François Clicquot (né a Reims, 1774), meurt le [2],[3], emporté par une « fièvre maligne »[3].
Elle décède à Boursault, le 29 juillet 1866, à l'âge de 88 ans[1]. Elle repose à Reims dans le canton 2 du cimetière du Nord[6].
À la tête de l'établissement Clicquot
Malgré le fait qu'elle soit mère d'une fille de trois ans[2], Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin reprend la maison de champagne créée en 1772[2],[3],[4],[5]. Elle décide alors de s'opposer à la vente des vignes et de prendre les rênes de l'établissement, malgré les objections de sa belle famille.
Elle s'entoure alors de Louis Bohne[3],[4],[5] ainsi que d'Alexandre Fourneaux[2],[3] de la maison de Champagne Fourneaux & Cie (aujourd’hui Taittinger)[4]. Devant les difficultés de l'établissement, ce dernier s'éloignera de Barbe-Nicole, en 1810[2].
Par la suite, le beau-père de Barbe-Nicole acceptera de l'aider et deviendra un important mécène[2],[3].
En 1811, elle commercialise la cuvée Vin de la comète[2].
Avec Antoine-Aloys de Muller, le chef de cave[2], elle invente le procédé de « la table de remuage », permettant d'obtenir des « vins plus clairs, nets et limpides »[2],[3],[4],[5].
Malgré les guerres napoléoniennes, Barbe-Nicole envoie ses correspondants à travers toute l’Europe. Ces derniers voyagent sous pavillon américain, afin d’éviter le blocus anglais.
Surnommée « la Veuve Clicquot » ou « la grande dame de la Champagne »[3], elle sut diriger son entreprise et à sa mort, la Maison Veuve Clicquot Ponsardin commercialise 750 000 bouteilles et expédie sa production dans de nombreux pays[4].
À partir de 1806, Louis Bohne, chargé de l'exportation en Russie, s'y rend à de nombreuses reprises[2],[3],[4]. Très vite le champagne s'y impose, notamment à la cour du tsar Alexandre Ier[3]. À la chute de Napoléon Ier, elle envoie en particulier un vaisseau chargé de son champagne à Saint-Pétersbourg en 1814, devançant ainsi les maisons concurrentes[2],[3],[4].
Mécénat
En 1822, Barbe-Nicole crée, à Reims, une banque afin de financer le négoce rémois. L'établissement fermera en 1827, laissant une dette de 700 000 francs[4].
En 1972, la maison de champagne Veuve Clicquot Ponsardin a créé un prix annuel en son honneur, le prix Veuve Clicquot récompensant des femmes chef d'entreprises ou manager. Ce prix existe désormais dans 18 pays.
L'histoire de Barbe Nicole Clicquot a inspiré au groupe Beirut une chanson, « Cliquot », racontant son histoire, dans son deuxième album, The Flying Club Cup.
En 2008, Tilar J. Mazzeo publie une biographie intitulée The Widow Clicquot qui devient un best-seller dans la liste du New York Times.
En 2009, Elvire de Brissac publie le roman Voyage imaginaire autour de Barbe Nicole Ponsardin, veuve Clicquot, 1777-1866 aux Éditions Grasset[8].
En juillet 2024, un film biographique, La Veuve Clicquot(de), adapté par Thomas Napper à partir du livre de Tilar Mazzeo sort au cinéma avec l'américaine Haley Bennett dans le rôle titre et en tant que coproductrice[9].