Le , elle se marie avec le sculpteur Guillielmus Kerrickx, qui deviendra « prince » de l’Olijftak en 1692[1],[4] ; de leurs enfants, leur fils Willem Ignatius, né le [5], deviendra également sculpteur, ainsi que peintre et architecte, et facteur de la chambre en 1700. Comme sa mère et son grand-père, il écrivit des pièces[6].
Dans l’introduction de Dood van Achilles (La Mort d’Achille), de 1680, pièce représentée avant la farce de son père, jouée le même jour[7], Ogier souligne que les femmes ont leur propre vue sur l’histoire, même sur une matière comme le siège de Troie, et, dans ce cas-ci non sans raison, car le motif de la guerre de Troie était, en effet, l'enlèvement d'une femme, Hélène. Cette pièce était dédiée à Isabelle de Condé, l’épouse d’un conseiller anversois[2].
À cette dernière occasion, elle écrivit, en deux jours, une courte pièce dans laquelle les personnages allégoriques et mythologiques ne font non seulement l’éloge de l’électeur, mais accentuent également le triste état économique d'Anvers après la fermeture de l’embouchure de l'Escaut[9]. En 360 lignes de vers apparaissent les figures allégoriques de la Vierge d’Anvers, d’Apollon, de la Peinture accompagnée de trois élèves et de la Sculpture avec deux élèves. Le décor pour la pièce avait été fait par le peintre Godefridus Maes, alors que la pièce même fut publiée par Godgaf Verhulst, illustrée d’une gravure de Gaspar Bouttats[10].
Œuvre
Remarques générales
Comme elles avaient accès à la vie publique dans une moindre mesure que les hommes, il était plus difficile pour les femmes de faire imprimer leurs œuvres. Certains cénacles étaient presque entièrement réservés aux hommes, comme les chambres de rhétorique, sociétés auxquelles les femmes ne pouvaient s’affilier.
Barbara Ogier a été une exception à plusieurs égards, car la plupart des écrivaines des Pays-Bas méridionaux étaient des religieuses ou des béguines qui menaient une vie religieuse dans un monastère ou au sein d’une communauté de femmes.
Toutefois, les trois tragédies qu’elle a écrites ne sont jamais sorties de la presse, et n’ont été transmises qu’en partie. Les poèmes qu'on connaît d’elle, sont repris dans des anthologies de la chambre De Olijftak.
Appréciation
Parmi ceux qui tenaient Barbara Ogier en haute estime de son vivant figure son collègue rhétoricien Joseph Lamorlet, qui, dans son Ontwaekte Poesie et par le biais de la voix d’Apollon, l’a qualifiée de Sappho écrivant des vers sans pareille[11].
En 1724, dans son Parnas, of de zang-godinnen van een schilder, Willem van Swaanenburg publie un poème funèbre en mémoire de Barbara Ogier[12].
D’après Jan Frans Willems, la qualité de sa poésie serait égale et peut-être supérieure à celle de son père, Willem[13].
Elle-même se faisait excuser des défauts de son style dans les vers suivants :
(nl) De dood van Achilles in het belegerd Troyen (La Mort d’Achille dans la ville de Troie assiégée), tragédie représentée le en l’honneur d’Isabelle de Condé, épouse de Guillaume-Philippe de Herzelles ; encore représentée en 1703[11],[1],[4]
(nl) Inhout der Vereenigde Consten met de vertrooste Antverpia, verthoont aen Syne keurvorstelycke Doorluchtigheydt op de Camer van Pictura, den 21 Februarius 1693[1], Les arts unis et la ville d’Anvers consolée, montrée à Son Altesse, le Prince-électeur, à la Chambre de la Peinture, le ;
(nl) Het verwert Paradys (Le Paradis troublé), farce représentée le ; encore représentée en 1700[18],[1] ;
(nl) Willekom wensch, souhait de bienvenue en l’honneur d'Étienne Cornelisz. Janssens de Huioel, chevalier, ancien bourgmestre et échevin en fonction, lors de son élection comme chef (Hoofdman) en 1693[18],[19]
(nl) De Dolende Poësis (La Poésie errante), souhait de bienvenue, représenté le en l’honneur du nouveau chef Gregorius Martens[18],[1] ;
(nl) Zeghenpraelende academie in de openinghe van haeren nieuwen Bouw (L’Académie triomphante à l’ouverture de son nouveau bâtiment), pièce dédiée au magistrat d’Anvers, à l’occasion de l’ouverture d’un nouveau bâtiment de l’école d’art, représentée le à Anvers[18],[1],[20],[21] ;
(nl) Den Overwonnen Mars en de triumpherende Peijs (Mars vaincu et la Paix victorieuse)[22], récité lors de l’accueil offert au Seigneur Joannes Carolus van Hove, ancien bourgmestre, échevin en fonction de la ville d’Anvers, chef de la guilde de Saint-Luc, à la chambre des arts réunis, le [1] ;
(nl) Den betwisten doodslag in het schuldig gemoet van den Grooten Alexander (L’Homicide contesté dans la conscience accablée d’Alexandre le Grand), tragédie représentée le [1] ;
(nl) De Dood van Clytus (La Mort de Clytus), tragédie représentée le [1] le à l’occasion de l’anniversaire du roi, en présence de l’évêque et du magistrat d’Anvers[23]
(nl) Don Ferdinand oft Spaenschen Sterrekyker (Don Ferdinand ou le télescopeespagnol), comédie représentée à la chambre des arts réunis, dite la guilde de Saint-Luc, représentée par les amateurs du Olijftak à Anvers, le [1].
(nl) Meeus, Hubert, Dye vermaerde coopstat van Antwerpen, dans : Colloquium Neerlandicum 12 (1994), Nederlands in culturele context. Handelingen twaalfde Colloquium Neerlandicum. Internationale Vereniging voor Neerlandistiek, Woubrugge, 1995, p. 234-235 ;
(nl) Keersmaekers, A., 1639. De jonge losbol Guilliam Ogier brengt nieuw leven op het Antwerpse toneel. Komedie en rederijkers in zeventiende-eeuws Antwerpen, dans : Rob Erenstein (réd.), Een theatergeschiedenis der Nederlanden. Tien eeuwen drama en theater in Nederland en Vlaanderen, Amsterdam, Amsterdam University Press, 1996, p. 212-217 ;
(nl) Prims, Floris, De dichteres Barbara Ogier, dans : Bijdragen tot de geschiedenis bijzonderlijk van het oud hertogdom Brabant 32, 1949, p. 30-42 ;
(nl) Vaeck, Marc van & Verhoeven, Nicole, Barbara Ogier, Een rederijkersdochter om mee te pronken, dans : R. Schenkeveld-van der Dusse, Met en zonder lauwerkrans. Schrijvende vrouwen uit de vroegmoderne tijd 1550-1850: van Anna Bijns tot Elise van Calcar, Amsterdam, Amsterdam University Press, 1997, p. 391-395.