Mi-décembre 2023, le Conseil de Paris adopte un vœu pour changer la dénomination de l'avenue, d’ici à l’été 2024, qui prendrait le nom d'« avenue Hubert-Germain », résistant et homme politique[3]. La délibération est adoptée par le Conseil de Paris au mois de juillet 2024, entérinant la nouvelle dénomination[4].
En 1854, elle est prolongée par le segment actuellement compris entre la rue Spontini et l'avenue Foch, lors du percement de cette dernière, alors « avenue de l'Impératrice »[1].
L'Hippodrome
Depuis 1845 et jusqu'en 1855, durant dix années, existait place de l'Étoile un très vaste et célèbre lieu de spectacles parisiens en plein air : l'Hippodrome.
Le réaménagement de la place de l’Étoile obligea l'Hippodrome à déménager, et, le , il rouvrit sur la future place Victor-Hugo, appelée alors « rond-point de la Plaine de Passy », puis « place d'Eylau ». Son entrée se trouvait avenue de la Dauphine (aujourd'hui avenue Hubert-Germain). L'architecte de ce nouvel Hippodrome était Gabriel Davioud[5].
L'Hippodrome disparut treize ans plus tard, dans un incendie survenu dans la nuit du 29 au [6].
En décembre 2023, le Conseil de Paris vote le renommage de l'avenue Bugeaud en « avenue Hubert-Germain » courant 2024[9],[3]. La délibération est adoptée par le Conseil de Paris au mois de juillet 2024, entérinant la nouvelle dénomination[10]. L'avenue renommée est officiellement inaugurée le 14 octobre 2024 par la maire Anne Hidalgo[11].
En 1928, la chanteuse et danseuse Joséphine Baker possède entre l'avenue Bugeaud et la rue du Général-Clergerie une maison qu'elle souhaite faire rénover. L'architecte Adolf Loos conçoit alors pour elle un immeuble de quatre étages, « un bunker strié de bandes noires » décrit Libération, au cœur duquel se trouve une piscine. Le projet, qui possède de fortes connotations érotiques, ne se fait finalement pas[14],[15].
No 1 : le polémiste et homme politique Henri Rochefort a habité à cette adresse à partir de 1910[1], d'où son convoi funéraire pour le cimetière de Montmartre est d'ailleurs parti trois ans plus tard[16].
No 3 : dernière demeure de Joséphine Getting, créatrice du service social à l’hôpital. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle aide à sauver des enfants juifs. Elle est déportée et assassinée à Auschwitz.
No 20 : le 19 août 1944, lors des combats de la Libération, les résistants Louis Brelet, Jean Chayet et Jean Fouqué sont arrêtés par des Allemands boulevard Richard-Wallace (Neuilly-sur-Seine), alors qu'ils étaient allés en side-car à Suresnes chercher des armes. Ils sont fusillés à proximité, dans le jardin de la villa Windsor. Leurs dépouilles sont ensuite transportées dans un garage situé 20 avenue Bugeaud, aménagé en poste de la Croix-Rouge[18],[19],[20].
En 1962 débutent les travaux de construction d'un établissement scolaire privé catholique, inauguré l'année suivante par l'archevêque de Paris Maurice Feltin : l'école maternelle et élémentaire Saint-François. Le site, appartenant à la paroisse, accueillait auparavant un dispensaire[21].
No 29 : hôtel Roxoroid de Belfort[22], construit en 1912 par l’architecte André Arfvidson, signé en façade. D’une superficie de 726 m2, il est mis à prix 225 000 francs en 1911[23]. Le ministre du Brésil en France s’y installe en 1919[24].
Nos 30-34 : c'est ici que se trouvait l'emplacement du hangar transformé en Skating Palais, salle de patinage inaugurée le et considérée comme l’une des plus belles du monde[25].
Au cinquante-cinq, avenue
Bugeaud, ce gracieux Helleu
Peint d'une couleur inconnue
Entre le délice et le bleu
Vers de circonstances, les Loisirs de la Poste (XLVI), 1920[26].
No 57 : ancien hôtel particulier construit en 1891 par l’architecte Fernand Delmas, remarquable notamment pour son oriel disposé asymétriquement supportant un petit balcon[27].
↑ a et b« Le second hippodrome », Bulletin de la Société historique d'Auteuil et de Passy, 4e trimestre 1916, bulletin XCIV, tome IX, no 3, p. 69, 1re colonne.
↑Alexis Markovics (sous la direction de François Loyer), « Un architecte des années 30 à Paris », Paris patrimoine, histoire de l’architecture et archéologie, no 1, 2004.
↑Anna Madœuf, Divertissements et loisirs dans les sociétés urbaines à l’époque moderne et contemporaine, Presses universitaires François-Rabelais, 2013.
↑Stéphane Mallarmé, Henri Mondor et G. Jean-Aubry, Œuvres complètes, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », (ISBN978-2-07-010326-3), page 89.