Augustin Pouyer-Quertier, né à Étoutteville le et mort à Rouen le , est un industriel et un homme politique français.
Biographie
Augustin Pouyer-Quertier est le fils d'Auguste Florentin Pouyer, filateur, et d'Euphrasie Félicité Quertier. Il fut élève de l'École polytechnique.
Il fonda à Rouen une fabrique de cotonnades et rachète la Filature rouennaise de lin et de chanvre (La Foudre) en 1859, fut élu député avec l'appui du gouvernement (1857) et siégea avec la droite jusqu'en 1869. En 1862, il participa à la création d'une compagnie française qu'il préside, au capital de 25 millions de francs, pour entreprendre la culture du coton en Algérie[1], et qui joua un rôle dans l'histoire de la culture du coton en Algérie.
Député à l'Assemblée nationale (1871), il devint ministre des Finances () et prit part comme plénipotentiaire aux négociations du traité de Francfort où , ayant pris un fort ascendant sur Bismarck, il permit aux communes de Villerupt et de Thil de rester françaises[2]. En effet, lors d'un échange devenu célèbre avec Bismarck, il dit "... Je ne vous eusse pas obligé à devenir Français, et vous me faites Allemand ! — Comment cela ? s'écria Bismarck... Qui vous parle de prendre votre Normandie ?... — La chose est pourtant bien simple répondit-il : je suis un des principaux actionnaires des forges de Villerupt, et vous voyez bien que, de ce côté, vous me faites Allemand. ".
Il est toutefois accusé par Le Mot d'ordre d'Henri Rochefort du , d'avoir eu intérêt à laisser Mulhouse aux mains des Allemands. Il préconisa une série d'impôts nouveaux, fit voter et émit avec succès l'emprunt permettant la libération anticipée du territoire.
Il aida à la chute de Thiers (24 mai 1873), appuya le cabinet de Broglie et vota contre l'ensemble des lois constitutionnelles (1875). Sénateur de la Seine-Inférieure de 1876 à 1891, il refusa de former un ministère de résistance. Il fut également maire de la ville de Fleury-sur-Andelle dans l'Eure de 1854 à sa mort. « Élu le plus célèbre de la Seine inférieure sinon de toute la Normandie au XIXe siècle, Pouyer-Quertier passait alors pour l’incarnation même de cette province et du tempérament prêté à ses habitants[3]. »
↑Bulletin de la Société impériale zoologique d'acclimatation, Volume 9
↑Aimé Laussedat, La Délimitation de la frontière franco-allemande : souvenirs et impressions, Paris, Charles Delagrave, , 219 p., 23 cm (OCLC186822277, lire en ligne).
↑Jean-Pierre Chaline, Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie sous la Troisième République, 1871-1940, vol. {CCLXXXIX}, Rouen, Publications de l’Université de Rouen, , 349 p. (ISBN978-2-87775-669-3, présentation en ligne), p. 281.
↑Jean-Pierre Chaline (dir.), Mémoire d'une ville, le Cimetière monumental de Rouen, Rouen, Société des Amis des monuments rouennais, (ISBN2-9509804-1-4).
↑Yvon Pailhès, Rouen : du passé toujours présent… au passé perdu : les églises, les monuments, rues et places, Luneray, Bertout, , 230 p. (ISBN978-2-86743-539-3), p. 224-225
« Augustin Pouyer-Quertier », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]