Association de l'industrie et de l'agriculture françaises

Association de l'industrie et de l'agriculture françaises
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Domaine d'activité
Business and professional associations, unionsVoir et modifier les données sur Wikidata
Pays

L'Association de l'industrie et de l'agriculture françaises est un groupe de pression patronal de la IIIe République.

Historique

En 1878, des industriels et des parlementaires créent l'Association de l'industrie française, « fondée pour la défense du travail national », pour combattre le libre-échangisme libéral et les traités de commerce et défendre un programme protectionniste[1]. Ses statuts sont présentés lors d'une assemblée en juin[2]. À partir de la fin des années 1880, elle se rapproche des notables propriétaires terriens de la Société des agriculteurs de France[3] et d'hommes politiques protectionnistes comme Jules Méline[4]. Ils combattent ensemble pour imposer en 1892 une transformation du régime douanier (, adoption du Tarif Méline, discuté au Parlement depuis 1891). Jules Méline est porté à la présidence de l'Association fin [5]. Des représentants du monde agricole sont intégrés à l'association qui change de nom et devient l'Association de l'industrie et de l'agriculture françaises. Lors de l'assemblée générale de l'AIAF en 1894, il salue ainsi les représentants de l'agriculture: « Votre présence parmi nous est une grande satisfaction. J'ai toujours pensé que la meilleure manière de combattre les retours offensifs de nos adversaires était de réunir ensemble et de fondre étroitement toutes les branches de la production nationale. L'union entre l'agriculture et l'industrie rendra notre force inébranlable. Soyez les bienvenus, Messieurs les agriculteurs, l'industrie vous accueille fraternellement et vous pouvez serrer, sans arrière-pensée, la main loyale qu'elle vous tend »[6]. Méline affirme avoir accepté la présidence à la condition que l'agriculture soit intégrée à l'association[7].

Le rôle de l'association décroit avec la naissance en 1919 de la Confédération générale de la production française, à laquelle elle est liée; mais elle conserve son autonomie. Elle tente de revenir au premier plan, avec la nomination comme directeur de Pierre Lyautey, de 1925 à 1933, et la formation sous son égide de comités, tels la Société d'économie nationale, dont la présidence est confiée à Lucien Romier, rédacteur en chef et éditorialiste du Figaro, et le Comité économique international en 1928. Elle se spécialise alors dans les questions douanières. René Théry, docteur en droit, directeur et rédacteur en chef de L'Economiste européen depuis 1925[8], succède à P. Lyautey comme délégué général.

Elle tente de revivre après 1945, en relation avec le Conseil national du patronat français, mais est dissoute en 1961.

Présidents, membres du comité directeur et adhérents

Présidents successifs

  • Alexandre Jullien, maître de forges, ancien député[9]
  • Paul Léon Aclocque, industriel, ancien député de l'Ariège, 1888 à son décès en 1893[10]
  • Jules Méline, de 1893[11] à 1896
  • Charles Sébline, propriétaire terrien, sénateur de l'Aisne, de 1896 à 1898, désigné en remplacement de Méline, nommé au ministère de l'agriculture[12]
  • Jules Méline, de 1898 à 1912[13]
  • Eugène Touron, industriel, sénateur de l'Aisne et président de la Chambre de commerce de Saint-Quentin, de 1912 à son décès en [14]
  • Henry Le Mire, industriel, député de l'Eure, de 1925 à 1934
  • Émile Taudière, industriel, député des Deux-Sèvres, d'octobre 1934 à 1945
  • René Théry

Animateurs successifs

  • Armand Pihoret (1825-1892), administrateur-délégué de l'Association de l'industrie française, administrateur de la Société métallurgique de l'Ariège, ancien préfet monarchiste, homme d'œuvres catholiques (membre du comité de l'œuvre des cercles catholiques, président de l'œuvre du courtage d'assurances, membre du comité de l'Union fraternelle)[15]. Il a été très actif dans la campagne qui a mené au tarif Méline[16].
  • Emile Jaubert, 1893-?, administrateur-délégué de l'AIAF
  • Charles Renard, ?-1912, administrateur-délégué de l'AIAF, ancien magistrat, avocat, directeur des syndicats des fabricants de sucre et des filateurs de coton, collaborateur du comité central des houillères[17]
  • Charles Grosclaude
  • Pierre Lyautey, directeur et délégué général, 1925-1933
  • René Théry (1890-1952), délégué général, 1933-1945

Industriels de la métallurgie et du textile, propriétaires terriens

À l'origine, les dirigeants de l'association sont surtout des industriels de la métallurgie (Jullien est administrateur-directeur des forges de Terre-Noire (Loire)[18], Auclocque, administrateur-délégué des forges de l'Ariège[19], Martelet, vice-président, est administrateur-délégué des forges de Denain et Anzin, Jordan, secrétaire, est administrateur des hauts fourneaux des Marseille)[20]. Ainsi que des parlementaires (trois sénateurs, Nicolas Claude, Augustin Pouyer-Quertier, défenseur du protectionnisme, et Ernest Feray), des industriels de la mécanique (Adolphe Japy, Moreau de Fives-Lille), des industriels du charbon (Vuillemin, président du comité des houillères du Nord et du Pas-de-Calais) et des industriels du textile, tels Emile Widmer, Joly de Bammeville, manufacturier à Saint-Quentin, ou Julien Le Blan, filateur à Lille, président du comité linier du Nord[21]. Parmi les membres fondateurs, on trouve aussi des chambres de commerce (de Lille, Elbeuf, Roanne, Saint-Malo, Saint-Quentin), des armateurs (Henri Bergasse, de Marseille, Emile Bossière, du Havre), des associations patronales (comité des forges, comité commercial et industriel de Normandie, comité linier de Lille, syndicat cotonnier de l'Est), des entreprises (Fives-Lille, Compagnie des forges de Châtillon-Commentry et Neuves-Maisons, etc.), quelques négociants (Ernest Siegfried, du Havre)[22].

La composition sociale du comité ne change pas avec les années, avec toujours des représentants éminents des vieilles industries de la Première révolution industrielle[23]: industriels du textile (Touron, Le Mire, les sénateurs Gustave Denis, Alfred Thiriez[24], les vice-présidents de l'AIAF Charles Saint, le sénateur Jean Noblot, Robert Stewart Carmichaël[25], René Laederich, secrétaire général avant 1914 puis vice-président en 1925, régent de la Banque de France[26], Arthur Waddington, vice-président en 1925) et de la métallurgie (les vice-présidents Alexandre Dreux, de la Société des aciéries de Longwy et Léopold Pralon, de Denain et Anzin)[27], René Fould, vice-président en 1939. Des propriétaires terriens aussi, tels Sébline, à la tête d'une exploitation de 300 hectares et d'une sucrerie, ou le marquis Louis de Vogüé, président de la Société des agriculteurs de France, vice-président de l'AIAF à partir de 1932[28]. Henri Davezac, vice-président délégué du syndicat général de la construction électrique et donc représentant d'une industrie de la deuxième révolution industrielle, est le trésorier de l'AIAF à la fin des années 1930.

Les présidents de l'association mènent une carrière parlementaire (Méline, Touron, Le Mire, Taudière). C'est le cas aussi d'autres membres du comité directeur comme Jean Plichon (président de la compagnie des mines de Béthune et administrateur notamment de Denain-Anzin, de l'UIMM), député du Nord, vice-président du Comité central des houillères de France et de la Société des agriculteurs de France[29], le comte Louis Doynel de Saint-Quentin, propriétaire terrien et administrateur de la Société des aciéries de Longwy, député puis sénateur du Calvados jusqu'à son décès en 1928, vice-président et président de la section agricole de l'association, le sénateur meusien Charles-Henri Cournault, vice-président à la fin des années 1930.

Sont membres de l'association des individus, des entreprises, des chambres de commerce et des groupements patronaux, tel le Comité des forges de l'Est, qui y adhère en 1893[30].

Des liens étroits avec d'autres associations patronales

Ses dirigeants font partie d'autres associations patronales, le Comité des forges[31] avec Aclocque (trésorier), Jullien, Martelet, puis Lambert-Ribot (délégué général), Pralon (vice-président depuis 1907), ou René Fould (vice-président de l'AIAF à la fin des années 1930), l'Union des syndicats patronaux des industries textiles, cofondée en 1900 par Carmichaël et Touron[32], le syndicat général de l'industrie cotonnière[33] (ses présidents sont successivement vice-présidents de l'AIAF à partir de 1925 : René Laederich, qui le préside de 1920 à 1932, Arthur Waddington, qui préside depuis 1921 l'Association cotonnière coloniale[34], Victor Tenthorey). Touron et Carmichaêl ont dirigé à partir de 1909 le Comité central d'études et de défense fiscale, un cartel d'associations patronales, qui mena en particulier une campagne contre l'impôt sur le revenu avant la Première Guerre mondiale[35]. Sébline a été de même l'un des vice-présidents en 1899 de la Fédération des contribuables[36]. Le comte de Saint-Quentin est vers 1911 vice-président de la Fédération nationale pour la défense des contribuables contre le projet d'impôt sur le revenu, présidée par Jules Roche[37]. À sa fondation en 1915, le sénateur Touron est l'un des vice-présidents de l'Association nationale d'expansion économique, tandis que le comte de Saint-Quentin est membre de son conseil d'administration[38]. Carmichaël et Pralon sont également membres du conseil d'administration qui comprend à la fois des protectionnistes et des industriels plus libre-échangistes. L'AIAF coopère avec la Confédération générale de la production française (CGPF). Pierre Lyautey est d'ailleurs membre de son comité central et René-Paul Duchemin, président de la CGPF, est membre de l'association[39]. Alexandre de Lavergne, délégué général de la CGPF, est l'un des animateurs de la Société d'économie nationale. L'AIAF s'est associée à des demandes de la CGPF[40]. Taudière est l'un des vice-présidents en 1936 de la nouvelle CGPF, Confédération générale du patronat français[41].

Dans la seconde moitié des années 1920, Lyautey est avec René Laederich le représentant de l'association au Comité franco-allemand d'information et de documentation, où l'on trouve des patrons - dont Peyerimhoff et Duchemin - , Seydoux, ainsi que des personnalités de la Société d'économie nationale et du Comité international économique (Siegfried, Romier, d'Ormesson)[42].

Moyens d'action et convictions défendues

L'association émet des vœux[43], adresse des courriers aux ministres et aux parlementaires[44], envoie des délégations comprenant des parlementaires auprès des présidents de la République[45], des présidents du conseil[46] et des ministres (du commerce, des finances, des travaux publics, des colonies)[47], est entendue par des commissions parlementaires[48], s'adresse aux conseils généraux pour qu'ils soutiennent son action[49].

Elle se dote de périodiques, l'hebdomadaire L'Industrie française, « organe de la défense du travail national », puis en 1884 L'Effort national[50]. Méline et Jules Domergue ont fondé en 1892 un autre périodique, La Réforme économique, sous les auspices de l'Association de l'industrie française[51]. Jules Domergue (1852-1922)[52], son directeur, a été journaliste à L'Industrie française et au Travail national. C'est un publiciste défenseur du protectionnisme, moqué par le libre-échangiste Journal des économistes[53]. Il est l'auteur d'essais et de pamphlets, tel en 1891 La comédie libre-échangiste[54]. Ce périodique est ensuite dirigé par le fils de Jules Domergue, Philippe, directeur-adjoint de l'AIAF et secrétaire de la Société d'économie nationale. Romier, Mireaux, Lyautey, Claude-Joseph Gignoux, ainsi que Daniel Serruys, Edmond Sohier, administrateur du Comité central des fabricants de sucre, et Jean Duhamel, secrétaire du Comité central des houillères de France et administrateur du quotidien La Journée industrielle, figurent à son comité de rédaction à la fin des années 1920[55]. En 1893, l'AIAF, consciente que les journaux parisiens ne sont pas favorables à ses thèses[56], décide de se doter d'un quotidien: elle reprend le quotidien La République française et Méline devient son directeur politique[57]. Jules Domergue est un temps son rédacteur en chef[58].

Elle parraine des sociétés de pensée. La Société d'économie politique nationale[59] est fondée en par Jules Domergue, son secrétaire général, Edmond Théry et Henry Garnier[60]. Méline est son président d'honneur, Touron a été son trésorier jusqu'en 1905, Pralon a été l'un de ses vice-présidents, Carmichael et les animateurs de l'AIAF (Jaubert, Renard) ont siégé à son comité de direction. Ses présidents sont des universitaires: Paul Cauwès, professeur d'économie politique à la Faculté de droit de Paris, puis à partir de 1900 Marcel Dubois, professeur de géographie coloniale à la Faculté des lettres de l'Université de Paris. Cette société est réactivée à la fin de l'année 1925 sous le nom de Société d'économie nationale, avec Lucien Romier comme président, Lyautey, qui a été un temps son vice-président, Émile Mireaux, Claude-Joseph Gignoux, René Théry[61]. L'AIAF parraine le Comité international économique, fondé par la Société d'économie nationale en 1928. Ce comité donne des conférences, afin de sensibiliser l’opinion publique aux questions économiques et d'« accroître la résonance » des débats des experts. Il s’insère selon Romier dans le processus « qui a été fait pour mettre en communication les représentants des intérêts des différentes nations dans l’ordre économique », et qui a culminé avec la conférence économique internationale de Genève de 1927. En sont membres les mêmes personnalités, ainsi que des représentants du monde des affaires (René-Paul Duchemin, président de la CGPF, Étienne Fougère, président de l'Association nationale d'expansion économique, Henri de Peyerimhoff de Fontenelle, du Comité central des houillères de France, le banquier Masson, du Crédit lyonnais), l'ancien haut fonctionnaire du Quai d'Orsay Jacques Seydoux (administrateur de Paribas et directeur de la revue Pax), Wladimir d'Ormesson, André Siegfried, Louis Germain-Martin. Lyautey est délégué de ce groupement, et Philippe Domergue secrétaire général[62]. Quant aux agriculteurs de l'association, ils disposent de l'appui de L'Agriculture puis du Journal d'agriculture pratique et de leur rédacteur en chef, Henry Sagnier, membre du comité directeur de l'association[63].

Ses membres parlementaires siègent aux commissions de la Chambres des députés et du Sénat qui l'intéressent, tel Sébline, secrétaire puis vice-président (1896-97) de la commission des douanes à la Chambre, ou Emile Taudière, rapporteur général de la commission des douanes lorsqu'il est élu président de l'association en 1934[64]. Elle reçoit des parlementaires amis ou membres lors de ses assemblées générales[65], qui se terminent par un banquet, auquel prennent part des ministres en exercice[66], ainsi que des parlementaires, dont certains sont membres du « Parti colonial » dans l'entre-deux-guerres, et des hauts-fonctionnaires du ministère du commerce, tels Serruys ou Paul Elbel, dans le contexte des négociations douanières internationales de l'entre-deux-guerres qui intéressent l'association.

Ses directeurs donnent des conférences et prennent part à des congrès, tel Philippe Domergue au congrès du régime douanier colonial de 1925 à Marseille, où il défend les intérêts des cotonniers[67]. L'association, avec l'appui de la CPGF, de l'Association nationale d'expansion économique et de la Société des agriculteurs de France organise en 1932 un congrès de l'industrie et de l'agriculture françaises, présidé par le président de la commission des douanes du Sénat, avec Le Mire, le marquis de Voguë, Duchemin, Achille Fould, président du groupe de défense paysanne à la Chambre, Claude-Joseph Gignoux et Louis Rollin, président de la commission du commerce de la Chambre des députés, qui défend les contingentements douaniers. Philippe Domergue est le secrétaire général du congrès[68]. René Théry a été le rapporteur de la commission économique (présidée par Serruys) de la conférence impériale de 1934-35[69].

Touron, Carmichaël et Jules Domergue ont fait partie du comité d'organisation constitué pour le Congrès international de la réglementation douanière de 1913, visant à discuter des « questions douanières et économiques dont la solution serait de nature à faciliter et à développer les échanges entre les divers pays ». Et le très libre-échangiste Journal des économistes notait avec satisfaction en 1916 l'évolution de La Réforme économique en faveur de l'idée d'une entente évitant les hostilités douanières qui régissaient les relations entre États; le périodique de Domergue affirmant qu'il admettait désormais « l'opportunité de la conclusion d'une sorte d'entente économique entre les alliés », mais avec réticence [70]. René Laederich, dans les années 1920, a participé à des réunions douanières nationales et internationales. Le gouvernement l'a désigné en 1920 pour discuter avec des industriels allemands de la « reprise de relations économiques » entre la France et l’Allemagne, aux côtés de Jacques Seydoux, alors sous-directeur des relations commerciales au Quai d'Orsay et d'autres industriels ; il est en l’un des conseillers techniques à la conférence internationale sur les simplifications des formalités douanières, organisée à Genève par la SDN, du au . En 1927, il fait partie des 34 experts membres de la délégation française à la conférence économique de Genève, sous l’égide de la SDN, qui s’est tenue en mai. La France y était représentée par cinq délégués, dont Louis Loucheur et Henri de Peyerimhoff, mais aussi Léon Jouhaux de la CGT et Serruys. Il y figure comme expert de l’industrie textile du coton, aux côtés des représentants de la soie (Étienne Fougère), de la laine (Mathon et Dubrulle), des textiles artificiels (Gillet), et des autres représentants des autres branches industrielles (Marlio, Ernest Mercier, Théodore Laurent, Lambert-Ribot, Duchemin, Pierre-Ernest Dalbouze, etc.). L’année suivante, il est nommé par un arrêté signé par Maurice Bokanowski membre du comité consultatif des accords commerciaux, présidé par Serruys, aux côtés de Dalbouze, Lambert-Ribot, Jacques Lacour-Gayet, Mathon, le baron Petiet, etc.[71].

Son nom est même apparu en 1926 parmi les quelques signataires français (avec notamment Duchemin, Peyerimhoff, Fougère, Richemond, président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie, Horace Finaly de Paribas), d'un manifeste international pour la liberté économique, signé par des industriels et banquiers européens et américains. Le magazine américain Time soulignant que la signature des Français était étonnante, du fait de « l'arch-protectionist predilections of Frenchmen ». En fait, une petite délégation (Laederich, Fougère, Duchemin et Peyerimhoff) est allée trouver le ministre du commerce Lewandowski pour se justifier et se désolidariser en partie du manifeste, même s'ils s'alarment contre le « nationalisme douanier » : ils lui affirment qu’ils n’ont pas pris part aux discussions et qu’ils ont refusé de signer en juin, ne signant qu’une note indépendante presque analogue. Ils se déclarèrent pour « la suppression des obstacles au commerce européen » car ils ont la conviction que « dans l’établissement de la liberté économique gît le plus sur espoir de rétablir le commerce et le crédit du monde entier ». Les signataires précisent que le rétablissement d’une « monnaie saine » est nécessaire, et que ce rétablissement sera facilité par le rétablissement de « relations économiques entre les peuples sur des bases normales favorisant les échanges commerciaux ». Ce qui implique la condamnation de la « rigidité excessive des barrières tarifaires », des « exagérations, directes ou indirectes, de protectionnisme », des « obstacles apportés aux transactions internationales par des réglementations abusives des transports ». Il convient donc de supprimer ces « barrières artificielles », car « il est impossible à aucun État moderne de vivre et de prospérer, sans entretenir avec les autres États des rapports commerciaux »[72]. Toutefois, les animateurs de l'association restent eux rétifs aux États-Unis d'Europe et au libre-échangisme [73].

Outre le libre-échangisme, l'association a également combattu l'étatisme, avec Méline, Touron et R-S Carmichaël, notamment dans les années 1910. Robert S. Carmichaël et Eugène Touron s’opposèrent alors vivement à « toute extension de l’étatisme ». Carmichaël, pour qui « l’idéalisme utopique d’une bruyante minorité tend à faire de l’homme un parasite assisté et retraité au frais de la masse », appelait le patronat en 1910 à se lever « comme un seul homme pour protester contre les atteintes à (...) la limitation de l’initiative privée, nerf de tous les progrès ». Il exigeait en 1914 « que le parlement cesse de toucher à tout ». Pour lui, le déficit budgétaire s’expliquait par les « fautes accumulant les dépenses sans souci de la force contributive du pays » : « Toucher à tout semble avoir été l’obsession de parlementaires en mal de popularité ou de réélection »[74]. En 1912, le banquet organisé par Carmichaël pour fêter la réélection de Touron au Sénat rassemble de nombreux industriels et dirigeants d'associations patronales, des représentants de la presse parisienne (Le Temps, Le Journal des débats) et des économistes libéraux comme Paul Leroy-Beaulieu. Les orateurs (Touron, Carmichaël, Leroy-Beaulieu, le président de l'UIMM, Eugène Motte) y fustigent l'étatisme[75]. En 1918, l'association « affirme sa résolution de lutter contre toute extension inutile et toute prolongation, au-delà du terme strictement imposé par l'état de guerre, des mesures d'ordre étatiste prises pour règlementer, en temps de guerre, la production nationale »[76].

Ses dirigeants ont de même combattu des lois sociales. Un Carmichaël et un Méline, au nom de l’Union textile et de l’Association de l’agriculture et de l’industrie françaises, signèrent la pétition patronale adressée à la Chambre des députés en 1905, dans le contexte des discussions sur les retraites ouvrières. Outre la question des charges que craignent les patrons, l’un de leurs arguments était que « le libre développement de la mutualité, énergiquement encouragé par de larges subventions de l’État, pourrait assurer beaucoup mieux que l’obligation légale, la solution du grave problème ( des retraites ) et parviendrait, par des efforts successifs à donner aux ouvriers et à leurs familles la sécurité du lendemain d‘autant plus rapidement et plus complètement que la richesses publique progresserait sans entraves et qu’on s’appuierait davantage sur la libre volonté des intéressés, sans laquelle aucune institution n’est durable dans une démocratie »[77]. L’Association de l’agriculture et de l’industrie françaises, par la voix de Méline, affirmait en 1912 qu’il « importe que notre production nationale soit défendue mais qu’il ne suffit pas pour cela que notre régime douanier la protège, il faut aussi qu’on la préserve des accroissements de frais dont elle est accablée ou menacée par certaines lois sociales » (retraites ouvrières, loi des « dix heures »)[78]. L'AIAF a débattu de la journée de dix heures et de la loi sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes. Ses membres se sont opposés à la journée de 10 heures pour les ouvriers, même si certains membres, tel Auguste Badin, étaient favorables à une réduction du temps de travail. L'association proteste ainsi en 1894 contre « toute proposition tendant à fixer à moins de onze heures la journée [ de travail ] des enfants, filles mineures et femmes »[79]. Elle a critiqué l'application de la Loi des huit heures (1919), au nom de la « liberté du travail » contre « l'intervention abusive de l'Etat »[80].

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. Journal des économistes, juillet 1878
  2. Cf. Le Rappel, 26/6/1878
  3. Assemblée générale de l'Association de l'industrie française, 6 mars 1890. Aclocque prend part aux réunions de la Société des agriculteurs de France: Le Gaulois, 10/2/1888, Le Rappel, 12/2/1890,Journal de l'agriculture pratique, 1888 , Ibid., 1889, Ibid., 1891, Le Rappel, 18/2/1892, Assemblée générale de l'AIAF, 1892. Les deux associations tiennent un meeting commun en 1892: meeting commun du 19 octobre 1892. Marc de Haut a représenté l'Association des agriculteurs de France aux réunions de l'association de l'industrie française: Bulletin de la papeterie , mars 1890
  4. Il a pris part aux réunions de l'Association: La Réforme sociale, 1890, >Le Rappel, 21/3/1891, Ibid., 27/2/1892
  5. Il devient président début mai: Le Temps, 7 mai 1893
  6. Assemblée générale de l'AIAF du 28 février 1894
  7. Assemblée générale de 1894, Discours de Méline
  8. Cf. Le Journal des débats, 1/7/1936, Ibid., 9/7/1937, Ibid., 11/7/1938, Ibid., 30/6/1939, Dossier de la Légion d'honneur de René Théry, 1890-1952. Théry a succédé à son père Edmond Théry, décédé en 1925, fondateur de l'Economiste européen, membre du comité de direction de la Société d'économie politique nationale liée à l'AIAF et animateur pendant 20 ans de l'Association de la presse économique et financière. René Théry préside à son tour cette dernière association à partir de janvier 1929 ( Le Petit Parisien, 22 décembre 1928 ). Elle organise un banquet annuel, auquel prennent part des ministres des finances et des représentants du monde de la finance publique et privée, sauf durant le Front populaire ( Journal des débats, 4 avril 1930: banquet présidé par Paul Reynaud, Journal des débats, 27 octobre 1932, L'Information d'Indochine, 21 juin 1934: banquets présidés par Louis Germain-Martin, Journal des débats, 25 juin 1938: banquet présidé par Paul Marchandeau ). Il a été secrétaire général adjoint et rapporteur général de l'Union coloniale. Il a épousé en 1920 Renée Thalmann ( Le Figaro, 11 mai 1920 ), fille du banquier juif Richard Thalmann ( à la tête d'une banque privée, en liquidation en 1936. Il meurt en 1939: cf. Cyril Grange, Une élite parisienne: Les familles de la grande bourgeoisie juive (1870-1939), CNRS éditions, 2016 ). Actionnaire de la Banque Thalmann ( Les Documents politiques, diplomatiques et financiers, 1935 ), René Théry est administrateur de sociétés dans lesquelles son beau-père est souvent actionnaire et/ou administrateur: société française des docks et ateliers de constructions navales ( Les Documents politiques, diplomatiques et financiers, mars 1928 ), société d'assurances La Minerve ( L'Argus, 1er juillet 1934, Ibid., 10 mai 1936 ), société des plantations de Kratié ( Société des plantations de Kratié, L'Information d'Indochine, 20 février 1937 ) , Oriental carpet manufacturers Ltd ( Journal des débats, 21 août 1939 ), société fiduciaire d'Indochine ( L'Information d'Indochine, 31 juillet 1937, Bulletin fiduciaire d'Indochine, janvier-mars 1937 ). Cf. aussi Augustin Hamon, Les maîtres de la France, Éditions sociales internationales, 1936, p. 207-209
  9. biographie dans assemblee-nationale.fr, Biographie nationale des contemporains, 1878
  10. L'Echo des mines et de la métallurgie, 2/4/1893
  11. Le XIXe siècle, 28/4/1893
  12. Gil Blas, 12/5/1896
  13. "Le Rappel", 11/11/1898, "Gil Blas", 10/11/1898
  14. Membre de son comité depuis au moins 1905:Le Temps, 4/10/1905, Le Rappel, 10/11/1906
  15. L'Univers, 11 septembre 1892, "Nécrologie", Ibid., 26 septembre 18915, La Justice, 26 octobre 1881, "Courtage d'assurances au profit des œuvres catholiques de France", Le Matin, 2 septembre 1892, Dossier de la Légion d'honneur dans la base Léonore
  16. Assemblée générale de l'AIAF, 1892
  17. Dossier de la Légion d'honneur dans la base Léonore
  18. Compagnie des forges et fonderies de Terre-Loire
  19. Journal des finances, 31/12/1891
  20. Membres en 1879: 20 autres industriels ou sociétés métallurgiquesAnnales industrielles, 2./2/1879, p. 124-135
  21. , Journal des économistes, juillet 1878, liste du comitéLe Rappel, 20/10/1879, liste du comité, Le Temps, 8/3/1890
  22. Assemblée générale de l'AIAF, 1884, Liste des membres fondateurs
  23. Assemblée générale de l'AIAF, 1884: composition du comité
  24. Gil Blas, 29/10/1903
  25. Dossier de la Légion d'honneur de R. S Carmichaël dans la base Léonore, Journal des débats, 21 mars 1925, nécrologie
  26. biographie dans ecrivosges.com,L'Humanité, 14/11/1925. Son père Charles a été membre du comité de l'AIAF.
  27. Le Journal des débats, 27/5/1914, Ibid., 17/6/1924. Cf. son Dossier de la Légion d'honneur dans la base Léonore. Cf. aussi Biographie de Pralon sur le site des Annales des mines ( Une erreur: il n'a pas été président de l'AIAF, mais vice-président ). Pralon est ingénieur aux Forges et Aciéries de Denain et d'Anzin ( Usinor-Denain ) en 1882, administrateur-délégué en 1901 et président en 1936
  28. Journal des débats, 28/6/1934
  29. C'est lui qui remplace Touron pour présider l'assemblée annuelle de l'AIAF en 1925: Journal des débats, 27 mai 1925. Il est alors vice-président de la Société des agriculteurs de France: La Lanterne, 14 mars 1925
  30. L'Echo des mines et de la métallurgie, 19/3/1893
  31. Le fer, 1887, Ibid., 1891, Le Temps, 15/4/1891
  32. Le Journal des débats, 21/3/1925, La Soierie de Lyon, 1/4/1925
  33. L'Agriculture pratique des pays chauds, juillet 1902 ( réunion du comité du syndicat dans le local de l'AIAF
  34. Dossier de la Légion d'honneur d'Arthur Waddington dans la base Léonore
  35. Moniteur de la papeterie française, 1/1/1914
  36. Gil Blas, 17/1/1899
  37. Petit annuaire du contribuable, 1911
  38. Bulletin de la Chambre de commerce de Paris, 27 mai 1916
  39. Le Petit Parisien, 14/6/1927, Le Temps, 20/10/1933, Ciment, février 1934 (Le Mire et Duchemin coprésident une réunion de la Société d'économie nationale). Duchemin est vice-président de l'AIAF à la fin des années 1930 mais il ne préside plus alors la CGPF.
  40. Compte-rendu des travaux de la Chambre de commerce de l'Indre, 1927
  41. Les documents politiques, diplomatiques et financiers, octobre 1936
  42. Sur le Comité franco-allemand, cf. les pages consacrées à Pierre Lyautey, Pierre Viénot et Émile Mayrisch, son parrain
  43. Journal des économistes, 1885, La Justice, 21/2/1886, Journal des débats, 20/6/1928, Le Petit Parisien, 16/6/1932, Ibid., 22/6/1933, Les Annales coloniales, 30/6/1934
  44. Le Rappel, 20/10/1879, Assemblée des présidents des chambres de commerce de France, 18 mars 1918
  45. Le Rappel, 16/2/1879
  46. Gil Blas, 13/7/1883, Le Rappel, 18/7/1921, Le Correspondant, 1927,L'Ouest-Eclair, 8/9/1932, Ibid., 1/7/1933, Ibid., 25/10/1936, L'Echo d'Alger, 11 juillet 1935
  47. "Le XIXe siècle", 13/7/1883, Gil Blas, 5/11/1899, Le Cuir technique, 15/9/1932, L'Ouest-Eclair, 30/12/1933
  48. Commission d'enquête du Sénat, 1878, Journal des mines, 28/2/1878, Le XIXe siècle, 7/6/1903, Ibid., 13/10/1916, Le Rappel, 4/12/1927
  49. Lettre d'A. Jullien au conseil général du Loir-et-Cher, 1880, Lettre au conseil général des Bouches-du-Rhône, 1880, Lettre au conseil général de Meurthe-et-Moselle, 1883, délibérations du conseil général de la Vienne, 1909, Procès-verbaux des délibérations du Conseil général du Tarn-et-Garonne, 1909
  50. Assemblée générale de l'Association de l'industrie française, 1886
  51. Assemblée générale de l'AIAF, 25 février 1892 ( Appel à soutenir ce périodique ), La Lanterne, 26/4/1892, L'Echo des mines et de la métallurgie, 25/6/1893
  52. Journal des économistes, janvier 1892. Domergue a travaillé au Nouvelliste de Rouen de 1871 à 1881 avant de collaborer à L'Industrie française puis au Travail national. Il a été formé par Pouyer-Quertier. Il est membre du conseil supérieur de l'agriculteur et du conseil supérieur du commerce et de l'industrie, tout en étant administrateur du syndicat des fabricants de sucre: Henri Avenel, La presse française au vingtième siècle : portraits et biographies, 1901, Dossier de la Légion d'honneur de Jules Domergue, officier en 1912, dans la base Léonore</
  53. Journal des économistes, 1891.
  54. Lire en ligne
  55. Journal des débats, 26/3/1928 ( comité de rédaction de La Réforme économique )
  56. L'Univers, 8 mai 1893 ( Discours de Méline ). Toutefois, lors de l'AG de 1892, Aclocque remercie des journaux comme Le Gaulois, La République française, Le Figaro, Le National, Le Matin, et plus encore Le Petit Journal auquel collabore un ami de l'AIAF, Amédée Marteau: Assemblée générale, 1892
  57. Assemblée générale de l'AIAF, 1894: Méline appelle les membres de l'AIAF à souscrire au capital d'une nouvelle société fondée pour exploiter le journal.
  58. Le Grelot, 1893, Assemblée générale de l'AIAF, 1894
  59. Gil Blas, 28/1/1904
  60. Le Matin, 11 décembre 1897, Le Gaulois, 18 décembre 1897
  61. Cf. la page consacrée à Lucien Romier, L'Economiste parlementaire, 6/4/1926, Journal des débats, 29/4/1931
  62. Journal des débats, 23/5/1928. Conférences en 1928 du Belge Georges Theunis, ancien premier ministre, ancien président de la Conférence de Genève, de l’Italien Giuseppe Volpi, ministre des finances, de l’Allemand Hermès, ancien ministre de l’agriculture
  63. Journal d'agriculture pratique, 24 octobre 1925, nécrologie
  64. Journal des débats, 27/10/1934
  65. Le Rappel, 18/11/1881
  66. Le Rappel, 21/3/1906, Bulletin de la Chambre de commerce de Paris, 24/5/1913, Ibid., 13/6/1914, Le Journal des débats, 30/5/1923, Ibid., 9/6/1926, Ibid.,, 15/6/1927, Le Petit Parisien, 14/6/1927, Ibid., 18/6/1929, Ibid., 17/6/1930, Ibid., 11/6/1931
  67. Congrès du régime douanier colonial. Cf. Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français, Albin Michel, 2005
  68. : L'Echo d'Alger, 4/8/1932, Le Temps, 15/11/1932,Ibid., 6/11/1932 , Ibid., 17/11/1932
  69. Taudière et Serruys fêtent sa promotion dans la Légion d'honneur à cette occasion: Journal des débats, 31/10/1935
  70. "Journal des économistes", mars 1916, Journal des économistes, 1916
  71. Revue économique internationale, Journal des débats, 22/5/1920, Ibid., 28/9/1924, Ibid., 5/5/1927Le Temps, 28/9/1924, Ibid., 25/7/1928,
  72. Time, 1/11:A1926 ( en ligne dans les archives, sur time.com: Time, 1/11/1926, Le Temps, 20/10/1926, Ibid., 22/10/1926, L'Humanité, "L'Humanité", 16/5/192726/10/1926
  73. Journal des économistes, 1929
  74. BNF/gallica : Bulletin commercial et industriel de Roubaix, 8-12-1910, Le Journal des débats, 30-11-1910 : réunion à la salle Wagram du Comité central d’études et de défense fiscale, qui attira 4 000 industriels, agriculteurs et commerçants, pour écouter Raymond Poincaré ; Le Matin, 8-2-1914, Tribune de Carmichaël, « Ce que demande le commerce français ». En bon libéral paternaliste, il vanta sans cesse « le rôle de l’initiative individuelle dans le développement de la richesse nationale ». S’il « revenait si souvent et avec tant d’insistance (…) sur la nécessité absolue d’une situation économique prospère », c’est qu’il était convaincu qu’elle était « seule susceptible de permettre un large développement du progrès social et des œuvres qui y sont liées »: BNF/gallica : Bulletin de la société industrielle de l’Est, mai 1914, avril 1920 ; Le Musée social, 6-5-1925 ; « Pas de progrès général sans prospérité économique », tel est le titre de sa conférence prononcée au Musée social en mars 1911.
  75. Banquet en l'honneur de M. E. Touron à l'occasion de sa réélection au Sénat, 18 janvier 1912
  76. Journal d'agriculture pratique, de jardinage et d'économie domestique, 1918 ( AG, mars 1918, 1re AG depuis le début du conflit mondial )
  77. BNF/gallica : La Mutualité nouvelle, 1-8-1905. Carmichaël, à un déjeuner de la Fédération des industriels et des commerçants français, affirme de même que « le système de la retraite obligatoire serait la ruine des institutions si simples et si importantes d’assistance patronale et de la Mutualité » ( La Mutualité nouvelle, 15-7-1905 ). Il a fait partie du Musée social, de la société d’économie sociale et des unions de la paix sociale fondées par Le Play. L'AIAF a fondé une caisse d'assurances mutuelles contre les accidents du travail pour les industries textiles à la fin du XIXe siècle, à l'instar du Comité des forges: Revue de droit commercial, industriel et maritime, janvier 1896
  78. Le Figaro, 12-3-1912
  79. Assemblée générale de l'AIAF, 1894. Cf. aussi les débats en 1892: Assemblée générale de l'AIAF, 1892
  80. Journal d'agriculture pratique, de jardinage et d'économie domestique, 1918, déclaration du comte de Saint-Quentin , Ibid., 1920, déclaration du comte de Saint-Quentin , Ibid., 1921 ( AG de l'association du 23 mai 1921 ), Ibid., 1923, déclaration du comte de Saint-Quentin, Moniteur de la papeterie française, 1er mars 1922. L’Union des industries textiles s’est plainte de la loi sur la journée de 8 heures, Carmichaël demandant en 1919 la temporisation de son adoption dans la Revue hebdomadaire ( La Revue hebdomadaire, octobre 1919.