Il fit carrière dans la marine sarde puis dans la marine italienne (Regia Marina).
La bataille de Lissa
Il se distingua à la bataille navale de Lissa en 1866[3]. Durant le procès engagé contre le commandant de la flotte italienne, appelé comme témoin, Auguste Ribotty donna sa version après avoir regretté l’attentisme de l’amiral.
« Mon navire se trouvait en mauvais état à cause de la fermentation du charbon et il penchait d’un côté. Je le remis en une demi-heure en état de rejoindre les autres bâtiments. À Lissa, j’eus le commandement d’un groupe de cuirassées chargées de battre les forts qui défendent l'entrée du port. Il y avait un premier plan d’attaque, mais il fut changé par l’amiral. Le 19, j'eus l’ordre de me rendre pour battre la batterie du Télégraphe, contre laquelle je lançais une soixantaine de boulets. J’ai été très satisfait de mes officiers et de mon équipage. Je passai la nuit du 19 à réparer une avarie arrivée a la machine ; le 20, à cinq heures et demie du matin, je pus me mettre en mouvement et reprendre place dans l’escadre. J’ai vu l’amiral passer du Re d'Italia sur l’Affondatore, et je crois que l'arrêt qu’il a eu a été très préjudiciable au Re d'Italia.
Durant le combat, je manœuvrai dans le sens de faciliter à l’escadre en bois l’entrée en bataille. Le Kaiser déchargea sur le Re di Portogallo une bordée entière, qui produisit à bord de graves avaries. Le Kaiser tendait évidemment à nous faire dévier de la direction que nous voulions prendre. Nous nous sommes trouvés menacés par d’autres bâtiments. Néanmoins, je réussis à pouvoir me mettre en file avec les navires cuirassés. La fumée m’a empêché de voir l’Affondatore se diriger vers le Kaiser[4]. »
Carrière politique
Il fut ensuite ministre de la Marine (1868-1869 et 1871-1873) député (1867-1870) et sénateur (1870- ) du royaume d’Italie[5]. Lors de son second passage au ministère, il tente de convaincre les parlementaires italiens de reconstruire la flotte détruite à Lissa. Ce projet ne se réalisera qu’après son départ avec l’amiral Pacoret de Saint-Bon, qu’il recommande lui-même à ce poste[4],[6]. Il fait tomber le gouvernement en démissionnant quand le parlement vote, en juillet 1873 et contre son avis, une enveloppe de 23 millions pour la construction d’établissements à Tarente alors qu’il ne souhaitait que 6 millions[7]. Il se retire à Nice.
Il est le créateur du bureau des cartes et plans[4].
Dates de décès contradictoires
La Revue militaire française annonce son décès à Nice le 9 février 1892 des suites d’une rupture d’anévrisme[2]. Le Dizionario Biografico degli Italiani indique la même année[5]. Son acte de décès est bien présent à cette date dans les registres d’état civil sur le site des archives départementales des Alpes-Maritimes. Il meurt au 2, rue de la Caserne[2].
Le site du Parlement Italien indique Nice, 9 février 1892[8].
Marguerite et Roger Isnard précisent que « retiré à Nice, il y mourut en 1899, 2, rue de la Caserne (partie de l’actuelle rue de la Préfecture)[9],[10]», voie longeant l’actuel palais Rusca naguère caserne Rusca.
Plusieurs sources affirment qu’il était chevalier de la Légion d’honneur, raison pour laquelle les honneurs militaires lui avaient été rendus par le 27e bataillon de chasseurs alpins. Les cordons du poêle sont tenus par le consul d’Italie, le général Le Bescond de Coatpont, le préfet des Alpes-Maritimes, l’amiral Auvare et le général Corbara[11].
Un quartier et une voie de Gassin, le Chemin de Riboty, portent le nom de l’amiral qui y possédait un domaine.
Notes et références
↑Décès, Nice, 1888, Nice, Archives départementales des Alpes-Maritimes, , 634 p. (lire en ligne), p. 83
↑ ab et c« Mort de l'Amiral Ribotty », Revue du Cercle militaire des armées de terre et de mer, no 9, , p. 214 (lire en ligne)
↑Jack La Bolina, « La Marine italienne », Le Yacht, , p. 466-468 (lire en ligne) :
« À Lissa l'honneur militaire reste intact ; les grands chefs sur lesquels tomba la responsabilité de la journée quittèrent le cadre d’activité et le bataillon d'élite des jeunes se rallia tout naturellement autour de l'amiral Auguste Riboty, dont la conduite sur le Re-di-Portogallo, avait excité l'admiration générale. L'amiral Riboty, ici, mérite une esquisse spéciale, car c'est à lui que la marine italienne doit le commencement de son mouvement ascensionnel. [...] Riboty est le père nourricier de la marine italienne telle qu'elle est, c'est-à-dire défensive. »
↑ ab et c« Haute-cour de justice du royaume d'Italie », La Gazette des tribunaux, (lire en ligne)
↑Daniel J. Grange, « L'Italie et la Méditerranée (1896-1911). Les fondements d'une politique étrangère », Publications de l'École Française de Rome, vol. 197, no 1, , p. 0–0 (lire en ligne, consulté le )
↑Paul Vasili, La sociéte de Rome, Nouvelle revue, (lire en ligne)
↑ a et b« Amiral Riboty (Quai) », page 290 in Marguerite et Roger Isnard, Per carriera : Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Nice, Nice, Éditions Serre, 2003, 359 pages, (ISBN2-86410-388-5).
(it) Gu. A. (Guido Almagià), « Riboty, Augusto Antonio » in Enciclopedia Italiana (encyclopédie Treccani), edizione 1949, ristampa fotolitica del volume XXIX pubblicato nel 1936 (de Reh à Romani), XVII pages et 950 pages, page 207