Un autre hymne très connu en RDA était le poème de Bertolt Brecht « Anmut sparet nicht noch Mühe », dont la mise en musique, écrite aussi par Hanns Eisler, est connue sous le nom de Kinderhymne, l'hymne des enfants.
Les paroles faisant référence à une Allemagne unie (« Deutschland, einig Vaterland », en français « Allemagne, patrie unie ») sont devenues ambiguës à partir de 1973 avec l'adoption du traité fondamental actant la reconnaissance mutuelle des deux Allemagnes (RFA et RDA), ne permettant donc pas à une des deux parties de s'approprier la représentation exclusive d'une Allemagne unie[2]. De ce fait, à partir de ce moment, seule la mélodie fut jouée durant les cérémonies officielles. Jamais de nouvelles paroles ne furent écrites et la version originale continua à être utilisée officieusement[2].
Auferstanden aus Ruinen
Und der Zukunft zugewandt,
Lass uns dir zum Guten dienen,
Deutschland, einig Vaterland.
Alte Not gilt es zu zwingen,
Und wir zwingen sie vereint,
Denn es muss uns doch gelingen,
Dass die Sonne schön wie nie
𝄆 Über Deutschland scheint. 𝄇
Glück und Friede sei beschieden
Deutschland, unserm Vaterland.
Alle Welt sehnt sich nach Frieden,
Reicht den Völkern eure Hand.
Wenn wir brüderlich uns einen,
Schlagen wir des Volkes Feind.
Lasst das Licht des Friedens scheinen,
Dass nie eine Mutter mehr
𝄆 Ihren Sohn beweint. 𝄇
Lasst uns pflügen, lasst uns bauen,
Lernt und schafft wie nie zuvor,
Und der eignen Kraft vertrauend,
Steigt ein frei Geschlecht empor.
Deutsche Jugend, bestes Streben
Unsres Volks in dir vereint,
Wirst du Deutschlands neues Leben,
Und die Sonne schön wie nie
𝄆 Über Deutschland scheint. 𝄇[1]
L'écrivain suisse Slobodan Despot évoque l'hymne est-allemand en ces termes, dans son roman Le Rayon bleu (Éditions Gallimard, 2017, collection NRF, p. 15) :
« Lorsqu[e les petits Allemands de l'Est] entonnaient leur hymne sublime, qu'on aurait cru écrit par Beethoven lui-même, Kouzmine [personnage de fiction] sentait la peau de son échine se dresser. Un sanglot lui monte à la gorge chaque fois qu'il longe cette entrée ornée d'immenses doubles-croches, de dièses et de clefs de sol. // Auferstanden aus Ruinen / Und der Zukunft zugewandt… »