Arcturus (essai nucléaire)

Arcturus
Image du champignon nucléaire d'Arcturus quelques minutes après l'explosion.
Image du champignon nucléaire d'Arcturus quelques minutes après l'explosion.
Puissance nucléaire Drapeau de la France France
Série d'essais campagne de 1967
Localisation Moruroa
Drapeau de la Polynésie française Polynésie française
Drapeau de la France France
Coordonnées 21° 47′ 11″ S, 139° 53′ 33″ O
Date 2 juillet 1967
Type d'arme nucléaire Bombe A
Puissance 22 kt
Type d'essais Atmosphérique
Altitude du site à 3 m (sur barge)
Altitude du champignon 15 000 m
Géolocalisation sur la carte : Océanie
(Voir situation sur carte : Océanie)
Arcturus
Géolocalisation sur la carte : Polynésie française
(Voir situation sur carte : Polynésie française)
Arcturus

Arcturus est le 26e essai nucléaire français, il est effectué le à Moruroa en Polynésie française. C'est le dernier essai nucléaire sur barge de la France.

Déroulement de l'essai

Le tir est effectué le sur l'atoll de Moruroa[1].

Mode de tir

Originellement, Arcturus devait être un tir sous ballon comme les 2 autres essais nucléaire de la campagne 1967, or le 30 juin 1967, le ballon captif qui tenait l'engin nucléaire a été plié puis détruit par une bourrasque de vent, dû à une indisponibilité de ballon captif, il fut proposé 3 choix pour l'engin nucléaire[2],[3] :

  • Tirer sur barge, au plus tôt, le 2 juillet
  • Tirer sous ballon avec l'arrivée d'un ballon captif depuis la métropole, au plus tôt, vers le 20 juillet
  • Annuler le tir

Après que l'amiral Lorain chef du GOEN (Groupe Opérationnel des Expérimentations Nucléaires) et Le directeur des applications militaire du commissariat de l'énergie atomique (CEA/DAM) Jacques Robert ont choisie leurs préférence pour le premier choix, Le ministre des armées, Pierre Messmer confirme qu'Arcturus sera tiré sur barge, sur proposition du directeur des centres d'expérimentation nucléaire (DirCEN), le général Jean Thiry[2],[3].

Arcturus a été le quatrième et dernier essai nucléaire sur barge de la France ; cette disposition étant considérée plus contaminante que les tirs sous ballon[1].

Conditions atmosphériques

Le vent au sol vient du nord-est (6 m/s du 30). Entre 5 000 et 9 000 m il tourne à l'ouest-sud-ouest (15 m/s du 250). Sa vitesse est maximale à 13 000 m (31 m/s du 260). La base du nuage est à 7 000 m, son sommet à 15 000 m sous une tropopause située à 15 200 m[4].

Deux missions de pénétration pilotée du nuage sont effectuées vers 9 heures entre 19 000 et 22 000 pieds, à la base de la tête[4].

Conséquences radiologiques

Mesures aux environs du site d'expérimentation

On peut distinguer deux axes de la retombée de pied :

  • l'un vers le nord-est dû aux vents en altitude ;
  • l'autre vers le sud-ouest dû aux vents des basses couches.

La retombée du bas du pied du nuage atteint la zone Sud de Mururoa entre Dindon et Fuchsia, On note la présence d'un point très actif, supérieur à 10 Gy/h[a] à H + 1, entre Faucon et Iris. En zone terrestre Denise, la radioactivité est élevée, 0,25 Sv/h[a] à H + 1, La piste d'aviation et la zone portuaire sont peu touchées[4].

Retombées proches en Polynésie française

La prévision de retombée effectuée dans la nuit du jour J donne un panache passant à une dizaine de km à l'est de l'atoll de Tureia. L'évolution des vents au moment du tir décale légèrement la retombée radioactive vers le nord-ouest et de ce fait sa bordure touche cet atoll le jour J entre 16 h et 19 h[4].

Le niveau de radioactivité atmosphérique est de 59,2 Bq/m3[b] et le débit de dose atteint 0,03 mSv/h[a] ; les habitants sont à l'abri dans les blockhaus pendant la retombée, la dose totale reçue est de l'ordre de 1 mSv[a], de l'ordre de grandeur de la dose annuelle admissible pour les populations (5 mSv selon les normes de l'époque)[4].

Cette retombée est perçue jusqu'à Hao (0,74 Bq/m3[b] dans l'air)[4].

Conséquences radiologiques à Tureia

L'atoll de Tureia, distant de 110 km du point 0, fut touché par les retombées radioactives de l'essai nucléaire dues à plusieurs facteurs.

Les retombées radioactives ont provoqué des contaminations de 0,9 à 3,2 mSv (dose efficace) sur la population adulte.

Évaluation des doses sur les adultes, à la suite des retombées de l’essai Arcturus sur l'atoll de Tureia[5]
Doses (mSv) Dose efficace Dose thyroïde
Inhalation 0,012 - 0,07 0,1 - 0,63
Exposition externe au panache 1,7 × 10−3 - 9,9 × 10−3
Exposition externe au dépôt 0,7
Consommation d'eau 0,03 0,29
Consommation de végétaux 0,013 - 0,014 0,13 - 0,14
Consommation de produits marins 0,033 - 2,38 0,34 - 23,5
Bilan 0,8 - 3,2 0,9 - 24,6

Retombées mondiales

Par un processus de dérivation vers le nord-ouest, une montée de radioactivité est observée le 3 juillet sur la Polynésie et le 7 juillet aux îles Samoa avec une valeur maximale de radioactivité atmosphérique de 1,11 Bq/m3[b] ainsi qu'aux îles Fidji les 14 et 20 juillet (valeur maximale 0,185 Bq/m3[b]).

Notes et références

  1. a b c et d Converti dans le système international d’unités, information de la source en rads ou en rems par heure.
  2. a b c et d Converti dans le système international d’unités, information de la source en curies.
  1. a et b Bernard Dumortier, Les Atolls de l'atome : Mururoa & Fangataufa, Marines éd., (ISBN 2-915379-11-4), p. 102.
  2. a et b Jacques Robert / CEA DAM, « Incident sur le dernier ballon disponible au CEP » [PDF]
  3. a et b CEA, « Les atolls de Mururoa et de Fangataufa (Polynésie française) - Les expérimentations nucléaires - Aspects radiologiques » [PDF], sur iaea.org, (consulté le ), p. 161, 166, 191.
  4. a b c d e et f CEA, « Les atolls de Mururoa et de Fangataufa (Polynésie française) - Les expérimentations nucléaires - Aspects radiologiques » [PDF], sur iaea.org, (consulté le ), p. 197-200.
  5. Ministère de la Défense, « La dimension radiologique des essais nucléaires en Polynésie » [PDF], sur iaea.org, (consulté le ), p. 276.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes