Le film commence un samedi soir alors qu'Antoine (Roger Pigaut), ouvrier dans une imprimerie et Antoinette (Claire Mafféi), employée au Prisunic des Champs-Élysées, s'apprêtent à quitter leur travail pour rejoindre leur domicile. Antoinette est séduisante et subit les assiduités d'un épicier peu scrupuleux (Noël Roquevert). Le couple, en proie aux difficultés de la vie matérielle, en cet après-guerre, se dispute pour des broutilles et se réconcilie sur l'oreiller. Antoine découvre que le billet de loterie acheté par Antoinette est gagnant, il pourra enfin réaliser son rêve et acheter un side-car. S'ensuivent quelques rebondissements, billet perdu et retrouvé, correction infligée à l'épicier, promenade en barque sur le lac du bois de Boulogne, match de football au Parc des Princes, et le couple, finalement installé sur son side-car, s'éloigne sur la route.
Le film récompensé par l'équivalent de la palme d'or 1947 du Festival de Cannes ("Grand Prix du Festival International du Film" catégorie amour et psychologie), ne faisait pourtant pas l'unanimité. Roger Boussinot, journaliste à Action, reprochait à Becker d'avoir décrit un couple d'ouvriers dont les idéaux simples devaient rasséréner la bourgeoisie et s'interrogeait sur le réalisme de la représentation. Becker répondait dans le même journal, qu'il lui semblait au contraire qu'Antoine devait avoir sa carte syndicale, tandis que L'Écran français se rendait sur les lieux, une imprimerie et le Prisunic, pour vérifier l'authenticité de la description.