André Pomarat naît en 1930 dans le département de la Moselle, à Thimonville, commune d'environ 200 habitants à l'époque et se situant à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Metz. De 1942 à 1947, du fait de la Seconde Guerre mondiale, sa famille se réfugie dans le Midi de la France. De retour à Metz, il prend part à des troupes de théâtre amateur, telles que l'Équipe Joie et La Pléiade. Il fréquente les conservatoires d'art dramatique de Nancy et de Metz. En 1954, alors âgé de 24 ans, il intègre sur concours la toute première promotion de l'École supérieure d’art dramatique de Strasbourg créée par Michel Saint-Denis. La rentrée, qui devait avoir lieu en septembre 1953, est retardée au 4 janvier 1954 et est délocalisée à Colmar, les bâtiments devant accueillir l'école à Strasbourg n'étant pas encore terminés[3]. Il intègre une promotion (groupe 01) qui comprend quatre femmes et six hommes dans la section jeu[4].
André Pomarat crée en 1974 la Maison des Arts et Loisirs (MAL) avec le soutien du maire de Strasbourg Pierre Pflimlin et de son adjoint à la culture Germain Muller[DNA 2]. La municipalité met à sa disposition l'ancienne église réformée Saint-Martin, dans le quartier de la Petite France, qui appartenait à la paroisse du Bouclier et dont elle est propriétaire depuis 1973. André Pomarat y programme des formes artistiques à la lisière du théâtre : conteurs, nouveau cirque, théâtre de rue. Il fonde en 1976 le festival Les Giboulées de la marionnette dont la première édition se déroule du 23 février au 25 mars 1977. En 1981, il met sur pied une troupe, la Compagnie du Théâtre du Jeune Public (TJP), la MAL se transformant de ce fait en MAL-TJP, Centre régional du Jeune Public.
En 1985, il crée avec François Lazaro le spectacle La Légende des siècles d'après l'œuvre de Victor Hugo, dans le cadre des célébrations du centenaire de la mort de l'écrivain. Sur la mise en scène de Lazaro, Pomarat adapte et découpe les poèmes d'Hugo qu'il interprète dans un seul-en-scène pendant près de deux heures. Le spectacle remporte trois prix au Festival Off d'Avignon[5]. André Pomarat met lui-même en scène quelques spectacles au TJP : Un pantalon pour mon ânon (1977), un spectacle de théâtre d'ombres à destination du jeune public ; Lorette (1983), un spectacle musical imaginé et chanté par Chantal Richard ; L'Île des esclaves de Marivaux (1984) ; un café littéraire autour de l'œuvre de Lorca (1993) ; Couleurs (1996) à destination des enfants à partir de 5 ans. La mise en scène ne fait pas partie de sa vocation première : « Et alors, je crois que je fuyais devant les mises en scène. J'avais comme une appréhension, la peur de ne pas réussir, de ne rien apporter... Vous savez, je suis avant tout un comédien. J'aime me livrer, moi, entre les mains d'un metteur en scène ! »[6].
Après en avoir fait la demande au maire de Strasbourg en juin 1978, le Théâtre Jeune Public obtient le label de Centre Dramatique national pour l’Enfance et la Jeunesse (CDNEJ) par notification du Ministre de la CultureJack Lang en date du [7]. André Pomarat est remplacé par Grégoire Callies à la direction du TJP à compter du mois de janvier 1997 et redevient comédien.
Expériences au cinéma et à la télévision (1975-1997)
À la suite de premières apparitions en 1975 dans la série téléviséeallemandeTatort et dans le feuilleton en 24 épisodes Le Pèlerinage sur Antenne 2, André Pomarat est régulièrement à l'affiche de téléfilms de Paul Planchon (Les samedis de l'histoire : Henri IV ; Portrait d'un inconnu ; Le 28 mars, 20 heures... ; Maître Daniel Rock ; Carmilla: Le cœur pétrifié), frère du comédien et metteur en scène Roger Planchon. En 1984, il figure au générique du téléfilm policierLe crime de la Maison Grün, produit par FR3 Strasbourg.
Julie Brochen, directrice du Théâtre national de Strasbourg de 2008 à 2014, lui confie plusieurs rôles dans ses mises en scène : La Cerisaie, Dom Juan, Liquidation, Pulcinella.
Vie privée
André Pomarat épouse Jacqueline Worms (1926-2012) avec qui il a trois enfants, Sophie, née en 1957, Simon, en 1959, et Virginie en 1961.
1968 : Une très bonne soirée de Hubert Gignoux, mise en scène d'André Steiger Comédie de l'Est : Glapieu, Napoléon, Nam-Trieu, Gordefeu
1969 : Les Anabaptistes de Friedrich Dürrenmatt, mise en scène d'André Steiger, Comédie de l'Est : Franz De Waldeck, prince-évêque de Minden, Osnabnick et Munster
Lors du conseil municipal du , sur proposition de Robert Grossmann, les élus de Strasbourg votent à l'unanimité pour donner à la salle du TJP Grande Scène le nom d'André Pomarat[13].
Chloé Hunzinger, Un homme et sa maison : André Pomarat et le Théâtre Jeune Public, Strasbourg, Éditions Ciné-fils, , 66 p. (ISSN1266-9644)
Jean-Claude Penchenat (dir.) et al., Mission d'artistes : Les centres dramatiques de 1946 à nos jours, Montreuil-sous-Bois, Éditions théâtrales, , 379 p. (ISBN2-84260-222-6), p. 333-335