Alice Boner

Alice Boner
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Alice Boner. Bronze de Shrikant Deodhar, 2015.
Naissance
Legnano
Décès (à 91 ans)
Zurich
Activité principale

Alice Boner, née le à Legnano (Italie) et morte le à Zurich, est une peintre et sculptrice suisse, historienne de l'art et indianiste. Découvrant l'Inde au début des années 1930, elle s'installe à Bénarès en 1936, et demeurera jusqu'en 1978, date à laquelle des ennuis de santé la contraignent de rentrer en Suisse, où elle décède trois ans plus tard.

Venant d'un milieu aisé qui lui laisse l'occasion de mener une vie indépendante, elle étudie puis pratique la sculpture et la peinture, mais elle délaissera ce premier médium pour se concentrer sur le second. Attirée depuis son jeune âge par l'Inde, très attirée par la danse hindoue, elle devient codirectrice de la troupe de danse d'Uday Shankar et voyage en Inde. Une fois installée à Bénarès, elle crée un important réseau autour d'elle, avec des personnalités comme Rabindranath Tagore, Alain Daniélou, Anagarika Govinda ou encore Ananda K. Coomaraswamy.

Elle se lance bientôt dans l'analyse de la sculpture hindoue et de l'architecture des temples hindous, mais aussi dans l'étude du sanskrit, traduisant et commentant des ouvrages classiques importants sur l'architecture indienne. Ce faisant elle a clairement contribué, à la sensibilisation et à la compréhension, au plan international, de l'art indien. Elle fut d'ailleurs l'une des premières (et rares) femmes européennes à s'installer dans ce pays pour y travailler et étudier la culture et l'art indiens, ce qui fait d'elle l'une des femmes suisses les plus remarquables de son temps.

Elle a fait un legs important de ses travaux et de ses recherches au Museum Rietberg à Zurich, ainsi qu'au Bharat Kala Bhavan Museum (en) à Bénarès.

Biographie

Origines et famille

Alice Boner naît le à Legnano, en Lombardie (Italie). Elle est originaire de Coire et de Malans, dans le canton des Grisons[1]. Elle est la première de trois filles, ses deux sœurs étant Yvonne (1893) et Georgette (1903)[2]. Elle vient d'une famille aisée[2]: le père, Georg, est ingénieur et administrateur-délégué du groupe industriel BBC (Brown, Boveri & Cie), et leur mère, née Alice Kathrine Brown, est la fille du fondateur de la société, Charles Eugene L. Brown (en)[1]. Georgette Boner deviendra dramaturge et peintre[3]. Alice Boner ne s'est jamais mariée[1].

Formation et premières œuvres

La Villa Rieter, côté jardin.

Alice et ses sœurs bénéficient d'une éducation qui les ouvre sur le monde et les arts[2]. De 1907 à 1911, A. Boner étudie la peinture et la sculpture à Bruxelles, Munich et Bâle[1]. Dans cette dernière ville, elle fréquentera durant trois ans les cours du sculpteur Carl Burckhardt, un maître qui aura une forte influence sur elle et avec qui elle restera en contact jusqu'à sa mort en 1923[2].

En 1911, la famille Boner quitte l'Italie pour s'installer à Zurich. Les Boner habiteront, entre 1913 et 1919, dans la Villa Rieter (de), qui fait aujourd'hui partie du Museum Rietberg[2]. En Suisse, Alice Boner commence à travailler comme sculptrice et peintre indépendante[1],[2]. En 1916, elle organise sa première exposition, au célèbre Kunsthaus de Zurich (Musée d'art moderne), où ses œuvres sont présentées[4],[2]. En 1925, elle installe son propre atelier dans le pavillon rococo Stockargut, près de l'Université de Zurich, et elle y reste jusqu'à son départ pour Paris, en 1928[4],[2]. En 1925, elle entreprend un voyage au Maroc, puis à deux reprises en Tunisie, en 1926 et 1927. Elle trouve dans le voyage de 1926 l'inspiration pour une de ses œuvres principales, Der Kalbträger (« Le Porteur de veau »)[5]

La Troupe de ballet Uday Shankar

En 1926, elle assiste à un spectacle du danseur et chorégraphe indien Uday Shankar au Kursaal à Zurich, qui avait auparavant dansé dans la troupe la danseuse russe Anna Pavlova. En voyant Shankar sur scène, A. Boner est conquise par ses mouvements élégants, et elle écrit dans son journal: « Soirée au Kursaal. Beaucoup de kitsch — et une révélation, le danseur indien »[5].

Alice Boner s'installe ensuite à Paris en 1928 où elle poursuit son travail de sculpteur[1]. Ses sculptures sont désormais installées dans des jardins publics et des maisons à Zurich, Genève et Baden. L'année suivante, elle revoit Uday Shankar à Paris, et celui-ci lui fait part de son désir de retourner dans son pays pour recruter une troupe de musiciens et de danseurs. Alice Boner, fascinée par la danse indienne et rêvant depuis longtemps d'aller en Inde, lui propose de l'accompagner, et aussi de soutenir sa troupe[4].

Alice Boner et Uday Shankar arrivent en Inde en décembre 1929 et entreprennent un voyage à travers le pays, avec des lettres de recommandation du père de Shankar, Pandit Shyam Shankar, qui était l'ancien premier ministre de l'État de Jhalawar. Avec cette carte de visite, ils se voient souvent reçus à la cour de maharajas. C'est aussi l'occasion pour eux de présenter leur projet de spectacles de danses indiennes en Occident.[réf. souhaitée]

À leur arrivée à Calcutta, ils modifient leurs plans et décident de recruter l'essentiel des membres de leur troupe dans la famille d'Uday Shankar, dont son plus jeune frère, Ravi Shankar[6],[5].

Dès 1930, la troupe entreprend des tournées en Europe, où leur première représentation a lieu au Théâtre des Champs-Élysées à Paris le 3 mars 1931. Alice Boner occupait la fonction de codirectrice, assurant la publicité de la troupe, la correspondance, mais apportant aussi son aide à la confection des costumes[6].

En Inde

La maison d'Alice Boner sur l'Assi Ghat (en) à Varanasi, aujourd'hui « Institut Alice Boner ».
Plaque sur la maison d'A. Boner sur l'Assi Ghat.

En 1935, au terme de cinq années passées avec la troupe, Alice Boner revient en Inde pour y vivre, et c'est à Varanasi qu'elle s'installe, en 1936[6]. Elle reprend la peinture, ayant en revanche abandonné la sculpture, parce que c'était, dit-elle, « un processus trop lent pour rattraper la richesse des aspects que l'Inde offrait à l'œil observateur »[7]. Certaines de ses premières pièces sont exposées à Calcutta, Mumbai et Zurich. En 1939, elle se lance dans la peinture de divinités hindoues, après avoir étudié les écritures sacrées indiennes. Toutefois, selon ce qu'elle note dans son journal, ces peintures n'ont jamais été rendues publiques[6]. De plus en plus attirée et fascinée par l'art indien et la philosophie indienne, Alice Boner passe la plus grande partie de son temps à étudier ces deux domaines, se livrant à une observation minutieuse des réalisations artistiques, en particulier la sculpture sur site, notamment les temples troglodytiques d'Ellorâ[8].

Alice Boner a vécu à Varanasi de 1935 à 1978; elle habité sur l'Assi Ghat (en). Ce ghat est le dernier (ou le premier) de la lignée des ghat de Varanasi, au sud-ouest, au confluent de la rivière Assi et du Gange[9].

Mort

Tombée malade en 1978, Alice Boner rentre définitivement en Suisse cette même année et meurt le à Zurich, à l'âge de 91 ans[10].

Œuvre

La peintre et la sculptrice

Dans ses dessins, elle utilise le crayon, le fusain, la sépia, la sanguine, l'encre et parfois le pastel. Ses premiers travaux se concentrent sur les dessins, les sculptures, les portraits, les études du corps entier, les paysages et les observations de la nature. Par ailleurs, sa fascination pour l'art de la danse l'a amenée à réaliser des études de mouvement des trois danseuses Lilly, Jeanne et Leonie Brown, ainsi que du danseur indien Uday Shankar. Ses croquis sont spontanés; séries d’observations, ils sont généralement réalisées en quelques traits rapides, et se concentrent sur les caractéristiques essentielles du corps.[réf. nécessaire]. La collection du musée Rietberg abrite une série de sculptures et de statues d'Alice Boner réalisées dans sa jeunesse.

Découvertes dans l'art indien

Alice Boner a étudié très attentivement la sculpture indienne. Selon elle, même si une sculpture est placée dans un cadre carré ou rectangulaire, l'élément géométrique clé est le cercle : « Le cercle est divisé par des diamètres (...) généralement 6, 8 ou 12, en sections égales, les diamètres verticaux et horizontaux étant les fondamentaux »[11]. Elle relève également que l’espacement des lignes de la grille diffère à la fois verticalement et horizontalement. Dans cette division spatiale d’une image, la grille divise les sculptures en secteurs physiques, mais détermine également le positionnement et les angles des membres[11]. D'autre part, Alice Boner a suggéré que des lignes parallèles obliques, basées sur l'un des 6, 8 ou 12 diamètres de division, servent aussi d'orientation pour les sculptures. Elle a qualifié ces lignes de « division temporelle », car elles déterminent le mouvement dans une sculpture. Outre ces divisions temporelles et spatiales, elle décrit également le principe d'intégration, où la composition de la sculpture détermine le sens[12].

En 1957, Alice Boner rencontre le Pandit Sadashiva Rath Sharma, qui lui présente un manuscrit sur feuille de palmier portant le titre Shilpa Prakasha. Ils traduisent et analysent le texte au cours de la décennie suivante et publient un livre sur le sujet en 1966[8]. Pour A. Boner, le Shilpa Prakasha apporte la preuve que son intuition de sculptures réalisées autour de ces concepts géométriques stricts était exacte, et qu'il ne s'agissait pas d'un simple effet secondaire. Le Shilpa Prakasha était un manuel d'architecture sur les règles de construction d'un temple hindou et, en tant que tel, il incluait des références à de nombreux principes qu'Alice Boner avait étudiés auparavant[13].

Durant toute cette période, Alice Boner n'a jamais cessé de peindre, et ses études sur ces méthodes de compositions anciennes l'ont conduite à peindre un triptyque inspiré de ses découvertes dans le Shilpa Prakasha. L'œuvre s'intitule Sristi-Sthiti-Samhara (« Création, Préservation, Destruction »)[14] — ce qui renvoie à Prakṛti, Vishvarupa et Kālī[réf. souhaitée]. Ce triptyque est exposé au Bharat Kala Bhavan Museum (en) de l'Université hindoue de Bénarès, dans la salle consacrée à Alice Boner qui a été inaugurée en 1989, à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance[11],[14].

Distinctions

Galerie

Publications d'A. Boner (sélection)

  • (en) Principles of Compositions in Hindu Sculpture. Cave Temple Period (préf. Paul Mus), Leiden, Brill, (réimpr. 1990, Delhi, Motilal Barnasidass), xv + 260 p. (ISBN 978-9-004-71715-2, lire en ligne Accès payant)
  • (en) Rāmacandra Kaulācāra (Translated and annotated by Alice Boner and Sadāśiva Rath Śarmā. Illus. by Sadāśiva Rath Śarmā.), Śilpa Prakāśa. Mediaeval Orissan Sanskrit Text on Temple Architecture, Leiden, E. J. Brill, , lvii + 275 p. + 72 p. of photos
    Revised and edited by Bettina Bäumer, Rajendra Prasad Das, Sadananda Das, New Delhi, Indira Gandhi National Centre for the Arts and Delhi, Motilal Banarsidass Publishers, 2005, xx + 471 p. + 84 planches photos (ISBN 8-120-82052-5)
  • (en) « The Symbolic Aspect of Form », Journal of the Indian Society of Oriental Art, vol. 17,‎ , p. 42–50.
  • (de) « Die Entstehung des Tryptichons », dans G. Boner, H. Fischer (Dir.), Alice Boner und die Kunst Indiens, Zurich, Museum Rietberg, , p. 64– 67
  • (de) Indien, mein Indien. Tagebuch einer Reise, Zürich, Werner Classen Verlag, , 176 p. (ISBN 978-3-717-20335-3)
  • (en) Diaries India. 1934–1967 (Georgette Boner, Luitgard Soni, Jayandra Soni Eds.), Delhi, Motilal Banarsidass Publishers, , 297 p. (ISBN 978-8-120-81121-8)

Références

  1. a b c d e et f Leza Dosch (de) (trad. Ursula Gaillard), « Alice Boner » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. a b c d e f g et h (de) Museum Rietberg, « Biographie » in Alice Boner en Inde – une vie pour l’art (23 septembre 2017 – 14 janvier 2018). Dossier de presse, Zurich, 22 septembre 2017, p. 4 [lire en ligne (page consultée le 1 janvier 2024)]
  3. Andrea Weibel (de) (trad. André Naon), « Georgette Boner » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  4. a b et c Boner Fischer, p. 11.
  5. a b et c (de) Museum Rietberg, « Biographie » in Alice Boner en Inde – une vie pour l’art (23 septembre 2017 – 14 janvier 2018). Dossier de presse, Zurich, 22 septembre 2017, p. 5 [lire en ligne (page consultée le 1 janvier 2024)]
  6. a b c et d Boner Fischer, p. 12.
  7. Alice Boner, Alice Boner: Artist and Scholar, Bharat Kala Bhavan, , p. 2
  8. a et b Boner Fischer, p. 13.
  9. Collectif, Inde du Nord. Vallée du Ganges, Marches du Deccan, Paris, Hachette Tourisme, coll. « Guides bleus », , 663 p. (ISBN 978-2-012-42691-7), p. 289
  10. (en) Alfred Würfel, India, My Karma: Alfred Würfel Remembers, New Delhi, Allied Publishers, , p. 80
  11. a b et c (en) Robert V. Moody, « Alice Boner and the Geometry of Temple Cave Art of India », dans K. Fenyvesi, T. Lähdesmäki (Eds.), Aesthetics of Interdisciplinarity: Art and Mathematics, Birkhäuser Vlg, , 290 p. (ISBN 978-3-319-57257-4, lire en ligne), p. 219-231 (v. p. 221 et passim)
  12. (en) Robert V. Moody, « Alice Boner and the Geometry of Temple Cave Art in India », ?,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  13. (en) Alice Boner et Bettina Bäumer, Rūpa Pratirūpa: Alice Boner Commemoration Volume, New Delhi, Biblia Impex, , p. 5
  14. a et b (en) « Alice Boner Gallery », (La page présente une photo du tryptique), sur bhu.ac.in (consulté le )
  15. (de) Museum Rietberg, « Biographie » in Alice Boner en Inde – une vie pour l’art (23 septembre 2017 – 14 janvier 2018). Dossier de presse, Zurich, 22 septembre 2017, p. 7 [lire en ligne (page consultée le 1 janvier 2024)]
  16. (en) « Padma Awards Directory (1954–2011) », sur yumpu.com, Ministry of Home Affairs (consulté le ), p. 55
  17. (en) Alice Boner et Bettina Bäumer, Rūpa Pratirūpa: Alice Boner Commemoration Volume, New Delhi, Biblia Impex, , p. 6
  18. (en) « Alice Boner in India – A Life for Art », sur eda.admin.ch, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Bettina Bäumer (en) (Ed.), Rupa Pratirupa: Alice Boner Commemoration Volume, Zurich, Museum Rietberg, , ix + 212 p. + 93 p. d'ill. N/B
  • (de) Johannes Beltz et Andrea Kuratli, « Alice Boner (1889–1981). Künstlerin und Wissenschaftlerin zwischen Indien und Europa », dans Christine Maillard & Rekha Rajan (Dir.), Les intellectuels européens et l’Inde au XXe siècle, Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg, , 222 p. (ISBN 978-2-868-20552-0, lire en ligne), p. 151-168
  • (en) Johannes Beltz et Andrea Kuratli, Alice Boner. A Visionary Artist And Scholar Across Two Continents (Catalogue d'exposition), New Delhi, Roli Books, , 72 p. (ISBN 978-9-351-94101-9)
  • (en) Johannes Beltz et Andrea Kuratli, « Alice Boner. A Visionary Artist and Scholar Across Two Continents », Orientations, vol. 48, no 5,‎ , p. 2-11 (lire en ligne)
  • (es) Johannes Beltz, « Los secretos de lo sagrado. Contribución de Alice Boner al estudio del arte indio », dans Eva Fernández del Campo & Sergio Román Aliste (ed. lit.), Las mujeres que inventaron el arte indio, Madrid, Asimétricas, , 440 p. (ISBN 978-8-417-90595-8, lire en ligne), p. 323-345
  • (de) Georgette Boner und Eberhard Fischer, « Einleitende Worte », dans Alice Boner, Indien, mein Indien. Tagebuch einer Reise, Zurich, Werner Classen Verlag, (ISBN 978-3-717-20335-3), p. 6 – 8
  • (de) Georgette Boner (dir.) et Eberhard Fischer (dir.), Alice Boner und die Kunst Indiens (catalogue d'exposition), Zurich, Museum Rietberg, , 126 p. (ISBN 3-907-07003-8). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Nadia Cattoni, « Alice Boner (1889-1981) and Pramoda Charan Mittra (1901-1976). A Forgotten Significant Encounter », dans Philippe Bornet & Nadia Cattoni (Eds.), Significant Others, Significant Encounters. Essays on South Asian History and Literature, Heidelberg, Heidelberg Asian Studies Publishing, , xxx + 303 p. (ISBN 978-3-948-79151-3, lire en ligne), p. 151-168
  • (en) Urmimala SARKAR MUNSI, Alice Boner across Arts and Geographies. Shaping the Dance Art of Uday Shankar, Varanasi, Alice Boner Institute, coll. « Alice Boner Dialogues » (no 3), , 72 p. (ISBN 978-8-194-84882-0)
  • (en) Andrea Kuratli et Johannes Beltz, Alice Boner. A Visionary Artist and Schola across Two Continents (Catalogue d'exposition), New Delhi, Roti Books, , 70 p. (ISBN 978-9-351-94101-9)

Liens externes

  • (en) « Alice Boner: A Bibliography » sur sahapedia.org [lire en ligne (page consultée le 31 décembre 2024)]
  • (de) « Auf Spurensuche - Kunstwerke von Alice Boner in Gärten » (avec photos) sur blog.rietberg.ch [lire en ligne (page consultée le 1 janvier 2025)]
  • (en) Museum Rietberg; Alice Boner Institute; National Museum Delhi, « Alice from Switzerland: A Visionary Artist Across Two Continents », sur youtube.com (consulté le )