Algorithme de DijkstraAlgorithme de Dijkstra L'algorithme de Dijkstra pour trouver le chemin le plus court entre a et b. Il choisit le sommet non visité avec la distance la plus faible, calcule la distance à travers lui à chaque voisin non visité, et met à jour la distance du voisin si elle est plus petite. Il marque le sommet visité (en rouge) lorsqu'il a terminé avec les voisins.
En théorie des graphes, l'algorithme de Dijkstra (prononcé [dɛɪkstra]) sert à résoudre le problème du plus court chemin. Il permet, par exemple, de déterminer un plus court chemin pour se rendre d'une ville à une autre connaissant le réseau routier d'une région. Plus précisément, il calcule des plus courts chemins à partir d'une source vers tous les autres sommets dans un graphe orienté pondéré par des réels positifs. On peut aussi l'utiliser pour calculer un plus court chemin entre un sommet de départ et un sommet d'arrivée. L'algorithme porte le nom de son inventeur, l'informaticien néerlandais Edsger Dijkstra, et a été publié en 1959[2]. Cet algorithme est de complexité polynomiale. Plus précisément, pour sommets et arcs, le temps est en , voire en . Problème du plus court cheminL'algorithme de Dijkstra permet de résoudre un problème algorithmique : le problème du plus court chemin. Ce problème a plusieurs variantes. La plus simple est la suivante : étant donné un graphe non-orienté, dont les arêtes sont munies de poids, et deux sommets de ce graphe, trouver un chemin entre les deux sommets dans le graphe, de poids minimum. L'algorithme de Dijkstra permet de résoudre un problème plus général : le graphe peut être orienté, et l'on peut désigner un unique sommet, et demander d'avoir la liste des plus courts chemins pour tous les autres nœuds du graphe. Principe sur un exempleL'algorithme prend en entrée un graphe orienté pondéré par des réels positifs et un sommet source. Il s'agit de construire progressivement un sous-graphe dans lequel sont classés les différents sommets par ordre croissant de leur distance minimale au sommet de départ. La distance correspond à la somme des poids des arcs empruntés. Au départ, on considère que les distances de chaque sommet au sommet de départ sont infinies, sauf pour le sommet de départ pour lequel la distance est nulle. Le sous-graphe de départ est l'ensemble vide. Au cours de chaque itération, on choisit en dehors du sous-graphe un sommet de distance minimale et on l'ajoute au sous-graphe. Ensuite, on met à jour les distances des sommets voisins de celui ajouté. La mise à jour s'opère comme suit : la nouvelle distance du sommet voisin est le minimum entre la distance existante et celle obtenue en ajoutant le poids de l'arc entre sommet voisin et sommet ajouté à la distance du sommet ajouté. On continue ainsi jusqu'à épuisement des sommets (ou jusqu'à sélection du sommet d'arrivée). Distance entre la ville A et la ville JAnimation d'un algorithme de Dijkstra
L'algorithme de Dijkstra fonctionne aussi sur un graphe non orienté. L'exemple ci-contre montre les étapes successives dans la résolution du chemin le plus court dans un graphe. Les nœuds symbolisent des villes identifiées par une lettre et les arêtes indiquent la distance entre ces villes. On cherche à déterminer le plus court trajet pour aller de la ville A à la ville J. En neuf étapes, on peut déterminer le chemin le plus court menant de A à J, il passe par C et H et mesure 487 km. Présentation sous forme de tableauOn peut aussi résumer l'exécution de l'algorithme de Dijkstra avec un tableau. Chaque étape correspond à une ligne. Une ligne donne les distances courantes des sommets depuis le sommet de départ. Une colonne donne l'évolution des distances d'un sommet donné depuis le sommet de départ au cours de l'algorithme. La distance d'un sommet choisi (car minimale) est soulignée. Les distances mises à jour sont barrées si elles sont supérieures à des distances déjà calculées.
Le tableau donne non seulement la distance minimale de la ville A à la ville J (487) mais aussi le chemin à suivre à rebours (J - H - C - A) pour aller de A à J ainsi que toutes les distances minimales de la ville A aux autres villes rangées par ordre croissant. Schéma de l'algorithmeLe graphe est noté où :
Le poids du chemin entre deux sommets est la somme des poids des arcs qui le composent. Pour une paire donnée de sommets (le sommet du départ) (le sommet d'arrivée) appartenant à , l'algorithme trouve un chemin depuis vers de moindre poids (autrement dit un chemin le plus léger ou encore le plus court). L'algorithme fonctionne en construisant un sous-graphe de manière que la distance entre un sommet de depuis soit connue et soit un minimum dans . Initialement, contient simplement le nœud isolé, et la distance de à lui-même vaut zéro. Des arcs sont ajoutés à à chaque étape :
L'algorithme se termine soit quand devient un arbre couvrant de , soit quand tous les nœuds d'intérêt[3] sont dans . On peut donc écrire l'algorithme de la façon suivante : Entrées : un graphe avec une pondération positive des arcs, un sommet de pour chaque sommet Tant qu'il existe un sommet hors de Choisir un sommet hors de de plus petite distance Mettre dans Pour chaque sommet hors de voisin de Si d[b] > d[a] + poids(a, b) prédécesseur[b] := a Fin Pour Fin Tant Que Implémentation de l'algorithmeFonctions annexesL'algorithme utilise les fonctions annexes suivantes. Initialisation de l'algorithmeInitialisation(G,sdeb) 1 pour chaque point s de G faire 2 d[s] := infini /* on initialise les sommets autres que sdeb à infini */[4] 3 fin pour 4 d[sdeb] := 0 /* la distance au sommet de départ sdeb est nulle */ Recherche d'un nœud de distance minimale
Trouve_min(Q) 1 mini := infini 2 sommet := -1 3 pour chaque sommet s de Q 4 si d[s] < mini 5 alors 6 mini := d[s] 7 sommet := s 8 fin pour 9 renvoyer sommet Mise à jour des distances
maj_distances(s1,s2) 1 si d[s2] > d[s1] + Poids(s1,s2) /* Si la distance de sdeb à s2 est plus grande que */ 2 /* celle de sdeb à S1 plus celle de S1 à S2 */ 3 alors 4 d[s2] := d[s1] + Poids(s1,s2) /* On prend ce nouveau chemin qui est plus court */ 5 prédécesseur[s2] := s1 /* En notant par où on passe */ Fonction principaleVoici la fonction principale utilisant les précédentes fonctions annexes : Dijkstra(G,Poids,sdeb) 1 Initialisation(G,sdeb) 2 Q := ensemble de tous les nœuds 3 tant que Q n'est pas un ensemble vide faire 4 s1 := Trouve_min(Q) 5 Q := Q privé de s1 6 pour chaque nœud s2 voisin de s1 faire 7 maj_distances(s1,s2) 8 fin pour 9 fin tant que Le plus court chemin de à peut ensuite se calculer itérativement selon l'algorithme suivant, avec la liste représentant le plus court chemin de à : 1 A := suite vide 2 s := sfin 3 tant que s != sdeb faire 4 A := cons(s, A) /* on ajoute s en tête de la liste A */ 5 s := prédécesseur[s] /* on continue de suivre le chemin */ 6 fin tant que 7 A := cons(sdeb, A) /* on ajoute le nœud de départ */ Attention : s'il n'y a pas de chemin de à cette partie de l'algorithme fait une boucle infinie ou une erreur selon votre implémentation. Spécialisation de l'algorithmeIl est possible de spécialiser l'algorithme en arrêtant la recherche lorsque l'égalité est vérifiée, dans le cas où on ne cherche que la distance minimale entre et . Complexité de l'algorithmeL'efficacité de l'algorithme de Dijkstra repose sur une mise en œuvre efficace de Trouve_min. L'ensemble est implémenté par une file à priorités. Si le graphe possède arcs et nœuds, qu'il est représenté par des listes d'adjacence et si on implémente la file à priorités par un tas binaire (en supposant que les comparaisons des poids d'arcs soient en temps constant), alors la complexité en temps de l'algorithme est . En revanche, si on implémente la file à priorités avec un tas de Fibonacci, l'algorithme est en [5]. Correction de l'algorithmeLa démonstration de correction est une récurrence sur Card(P) (qui augmente de 1 à chaque itération) et repose sur l'invariant suivant :
où :
Si n = Card(P), la preuve est la suivante :
L'algorithme sélectionne un pivot tel que , et l'ajoute dans P. Il faut donc montrer que après modification de P: Par hypothèse, avant modification de P, donc s'il existe un chemin C tel que alors ce chemin contient au moins un sommet b a tel que . Soit donc un tel sommet b tel que tous ses prédécesseurs dans C soient dans P (il existe car le premier sommet de C est l'origine qui est dans P). Décomposons C en Cb- et Cb+ où Cb- est la première partie de C dont le dernier sommet est b, et Cb+ la suite de C. Alors : contradiction. Il n'existe donc aucun chemin C tel que d'où . L'égalité est toujours vraie pour les autres éléments de P. Enfin, l'algorithme met à jour la fonction d (et prédécesseur) pour les successeurs b du pivot a : . Montrons qu'alors, :
ApplicationsL'algorithme de Dijkstra trouve une utilité dans le calcul des itinéraires routiers. Le poids des arcs pouvant être la distance (pour le trajet le plus court), le temps estimé (pour le trajet le plus rapide), la consommation de carburant et le prix des péages (pour le trajet le plus économique). [réf. nécessaire] Une application courante de l'algorithme de Dijkstra apparaît dans les protocoles de routage interne « à état de liens », tels que Open Shortest Path First (OSPF)[6] ou IS-IS[7] – ou encore PNNI (en) sur les réseaux ATM –, qui permettent un routage internet très efficace des informations en cherchant le parcours le plus efficace.[réf. nécessaire] Comparaison avec d'autres algorithmes
Notes et références
AnnexesBibliographie
Articles connexes
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