En mathématiques, l'algorithme de Cornacchia est une procédure pour résoudre certaines équations diophantiennes généralisant l'équation de Pell-Fermat. Cet algorithme est nommé d'après le mathématicien italien Giuseppe Cornacchia qui l'a introduit en 1908[1], et parfois également attribué au mathématicien irlandais Henry Smith, sous le nom d'algorithme deCornacchia-Smith[2],[3]. Plus spécifiquement, l'algorithme fournit une solution entière de l'équation , où , et les entiers et sont premiers entre eux.
Soit donc l'équation , où , et les entiers et sont premiers entre eux. On suppose également premiers entre eux.
On obtient d'abord tel que , en utilisant n'importe quelle méthode de calcul de racines carrées modulaires. Si n'est pas un résidu quadratique modulo , l'équation de départ n'a pas de solution. Puis on déploie l'algorithme d'Euclide étendu sur la paire , ce qui donne la séquence suivante :
On arrête lorsque l'on atteint un rang tel que . Si , l'équation de départ n'a pas de solution. Dans le cas contraire, on vérifie que est un carré. Si ce n'est pas le cas, l'équation de départ n'a pas de solution. Sinon, on conclut en exhibant une solution
Les solutions de ce type sont dites primitives. Si maintenant on ne suppose plus premiers entre eux, alors ! en particulier, si est sans carrés, toutes les solutions de l'équation sont primitives. Sinon, on note tel que et on résout l'équation avec . Une solution non-primitive est alors obtenue en prenant .
La description de Cornacchia ne contenait pas de preuve que cet algorithme est correct. Il a fallu pour cela attendre la fin du 20e siècle, et plusieurs preuves très différentes ont depuis été proposées[7],[8],[9], dont un argument élégant de François Morain par réduction au problème de Thue[10]. L'algorithme de Cornacchia s'étend aisément à des anneaux plus larges que , notamment l'anneau des entiers de Gauss[11].
Références
↑(it) Giuseppe Cornacchia, « Su di un metodo per la risoluzione in numeri interi dell' equazione », Giornale di Matematiche di Battaglini 46, , p. 33-90
↑(la) Henry J. S. Smith, « De compositione numerorum primorum formae ex duobus quadratis », Journal für die reine und angewandte Mathematik 50, , p. 91
↑(en-US) François Morain, « Implementing the asymptotically fast version of the elliptic curve primality proving algorithm », Mathematics of Computation, vol. 76, no 257, , p. 493–505 (ISSN0025-5718 et 1088-6842, DOI10.1090/s0025-5718-06-01890-4, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Kenneth Hardy, Joseph B. Muskat et Kenneth S. Williams, « A Deterministic Algorithm for Solving in Coprime Integers and », Mathematics of Computation, vol. 55, no 191, , p. 327–343 (DOI10.2307/2008809, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Julius M. Basilla, « On the solution of », Proceedings of the Japan Academy, Series A, Mathematical Sciences 80, no. 5, , p. 40-41
↑(en) Julius M. Basilla et Hideo Wada, « On the solution of », Proceedings of the Japan Academy, Series A, Mathematical Sciences, vol. 81, no 8, , p. 137–140 (ISSN0386-2194, DOI10.3792/pjaa.81.137, lire en ligne, consulté le )
↑François Morain (dir. Jean-Louis François), Courbes elliptiques et tests de primalité, Lyon, Université Claude Bernard (thèse de doctorat en sciences), 1990, 187 p, Chapitre 2.