Aimar (archevêque)Aimar
Aimar ou Aymar (Aymaruz), probablement Aimar de Bernin, mort en juin 1245, est un prélat du XIIIe siècle, qui a été notamment archevêque d'Embrun. BiographieAimar (Aymar, Aymaruz) est dit de Bernin[1], et ainsi donné comme frère cadet de Jean de Bernin, archevêque de Vienne, pour la période de 1218 à 1266[2]. Il serait ainsi probablement originaire du château de la Veyrie, à Bernin, dans le Dauphiné. ÉpiscopatAimar est élu abbé de Saint-Pierre de Vienne[3],[4],[5], vers 1220[2]. Il succède à l'évêque Amédée II pour diriger le diocèse de Maurienne[4]. Le dernier acte d'Amédée II date de l'année 1220[6]. L'année de sa nomination n'est pas précisément connue. Louis Fillet (1902) donne l'année 1221[2]. Le chanoine Angley (1846) considère qu'Aimar monte sur le trône de Maurienne vers l'an 1222[4]. Entre les deux, un Jean, issu du chapitre de Maurienne aurait été désigné, mais non confirmé par le pape[7]. Le début de son épiscopat semble avoir été difficile, rencontrant des tensions avec les chanoines en 1223[3],[4]. Il fait appel à des ecclésiastiques de la région pour régler le différend : le doyen de Grenoble, le Sacristain de Vienne, le Prieur d'Aillon et le Prévôt de Montcenis[4]. Une transaction est signée le 4 des calendes de [8]. Le curé Joseph-Antoine Besson et ses successeurs, dont le chanoine Angley, le donnent pour arbitre dans un différend opposant le comte de Savoie, Thomas Ier, aux Thoire-Villars, à propos de possessions dans le Bugey[3],[8]. L'acte est donné par le Régeste genevois mais sans mention de l'évêque de Maurienne[9]. Il est par contre arbitre, au côté de l'abbé de Tamié, pour trancher un différend entre Guillaume de Beaufort et l'archevêque de Tarentaise, Herluin de Chignin, à propos du pouvoir juridictionnel de ce dernier sur la vallée de Luce (Beaufortain) et sa capitale, Saint-Maxime[3],[8],[10]. La sentence est rendue en faveur de l'archevêque de Tarentaise, le [8],[10]. Il est à nouveau témoin, au cours de la même année, dans un acte de confirmation de donation du comte Thomas Ier à l'abbaye d'Abondance[3],[11]. ArchiépiscopatEn 1235, l'archevêque d'Embrun, Bernard Chabert, meurt[5]. Le chapitre cathédral le désigne pour lui succéder, en 1236[3],[11],[5]. Il peut être considéré comme un proche du Dauphin, André Dauphin, puisque ce dernier indique dans son testament qu'il lui confie son fils, ainsi qu'à l'évêque de Gap[5]. Dès l'année 1236, une révolte embrase la région, opposants les consuls d'Embrun et les chevaliers[5]. L'année suivante le Dauphin décède, son jeune fils, Guigues VII, lui succède[5]. Béatrice de Montferrat, troisième épouse du Dauphin, en tant que régente, prête hommage à l'archevêque le pour ses possessions dans l'ancien comté de Forcalquier[2], notamment Chorges et Embrun[5]. Ces deux seigneuries sont une possession partagée entre l'archevêque et les dauphins[5]. La cérémonie se déroule à Aspres, un bourg éloigné de la cité épiscopale[5]. Une révolte émerge contre le pouvoir delphinal et l'archevêque, considéré comme son représentant, jusqu'à une transaction signée le [5]. Les tensions perdurent cependant, menant jusqu'à des excommunications[5]. Le , il rend hommage à l'empereur Frédéric II, qui confirme à cette occasion les privilèges de l'archevêque[2],[11]. Le , il est chargé aux côtés de l'archevêque de Vienne d'étudier un projet d'union des diocèses de Valence et de Die[2]. Le , une paix est finalement signée, avec la levée des excommunications, mettant fin aux contestations du pouvoir archiépiscopal[5]. Celle-ci est placée sous les auspices de l'archevêque de Vienne, des évêques de Gap et Clermont, ainsi que du maréchal du dauphin, Robert Auruce[5]. Le , Aimar reçoit l'hommage du dauphin devenu majeur, Guigues VII[5]. L'évènement ne provoque pas de réactions particulières[5]. Le partage du pouvoir sur les seigneuries de Chorges et Embrun est confirmée, l'archevêque conservant, au-delà du pouvoir temporel, ceux de la justice criminelle et les appels[5]. Mort et sépultureAimar meurt en 1245 (?)[3],[11], probablement le , durant le Premier concile de Lyon[2]. L'historien Honoré Fisquet, dans La France pontificale (Gallia christiana, 1867), indique que cette date provient d'un épitaphe, recopié d'après Nicolas Chorier (1612-1692), mais qui serait erroné. L'historien précise « Ce prélat n'est point mort en 1245, puisque Innocent IV lui adressa deux bulles de Lyon, l'un le 3 des nones de janvier [...], l'autre, le 15 des calendes de février [...] »[12]. Le corps d'Aimar est transféré à Vienne dans l'église Saint-Pierre[3],[11]. L'épitaphe de son tombeau a été conservée[2], le chanoine Angley en donne une retranscription[11]. SceauSon sceau est constitué d'un « évêque debout, mitré, revêtu de la chasuble et du pallium, bénissant de la main droite et tenant de la main gauche la crosse tournée en dedans »[13]. Le sceau ogival est accompagné en légende en lettres capitales gothiques : « AYM... EPISCOPUS MAURIANENSIS »[13]. Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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