Guigues VI est un nom, fautif, qui lui a été donné beaucoup plus tard par certains historiens. Dans tous ses actes, il signe André Dauphin. C'est donc par ce nom qu'il doit être désigné au cours de son règne[1],[2].
Il s'appelle lui même Dalfinus[2]. Il est notamment mentionné dans une charte datée de décembre 1188 sous la forme Dalphini[3]. On trouve également la forme Dalphinus, d'où l'usage André-Dauphin[2].
En 1193 il prend le titre de dauphin et sa mère Béatrice celui de comtesse d'Albon et de duchesse de Bourgogne[6].
Vie de seigneur et règne
En 1202, André est marié à Béatrice de Sabran[2],[3]. Cette union apporte en dot le Gapençais et l'Embrunais[2]. André Dauphin est nommé, dans les actes du Regeste Dauphinois, comte d'Albon dès 1203[7] et comte d'Albon et palatin de Vienne, dès 1204, lors de sa première année de chevalerie[2],[8].
Dans une charte datée de 1210, il est mentionné sous la forme dominus Andreas Dalfinus[3]. Cet acte est un accord entre André et l'archevêque d'Embrun, Raimond II, par lequel André cède ce que la dot de son épouse lui avait apporté dans le comté d'Embrun, en échange d'une remise des biens en fief perpétuel[2],[3].
Vers 1220, Guillaume d'Entremont reconnaît tenir en fief du dauphin le château et mandement d'Entremont, dont on détermine les limites[9].
Il fait des donations à plusieurs monastères et fonde la Collégiale Saint-André de Grenoble. Prudent et mesuré comme sa mère, il utilise plus souvent la diplomatie que la force pour agrandir ses États[2].
En 1222, selon l'historien et archiviste Georges de Manteyer, un acte le mentionne sous la forme « Egro Andreas, Delfinus et comes »[2].
En 1223, André Dauphin rend hommage lige à l'archevêque Jean de Bernin pour le domaine qu'il possédait en fief de l'église de Vienne, à raison du comté de Vienne et d'Albon et autres terres du Dauphiné[10],[11].
André Dauphin a la lourde tâche de gérer les conséquences du déluge de Grenoble, en 1219, qui a ravagé la ville. C'est à la suite de cet événement tragique, qu'il décida de construire la collégiale Saint-André de Grenoble en 1228, mais il n'en verra pas l'achèvement[12].
Le 28 septembre 1225. À la suite de différends au sujet de leur dépendance mutuelle, le chevalier Guiffrey Salvaing vend au dauphin André, comte de Vienne et d'Albon, le bourg et mandement de la Buissière[13].
En 1228, il succède à sa mère comme comte d'Albon[3].
En 1230, il est reconnu comme chanoine des églises de Lyon, de Vienne et du Puy, tout comme ses ancêtres[2].
Le site Foundation for Medieval Genealogy-Medieval Lands cite une possible Marguerite de Viennois (1203/07-1242) potentiellement mariée à Amédée, futur comte de Savoie[20] dans un document daté de 1230 des archives de l'État de Turin qui fait référence au mariage du comte Amédée avec "Marguerite fille d'André dauphin, comte de Viennois". Le comte Amédée IV a d'abord épousé Marguerite de Bourgogne, par ailleurs décédée en 1242[21],[22]. Marguerite de Viennois aurait donc été la nièce de la première épouse du comte Amédée. Une telle relation par mariage aurait nécessité une dispense papale, Grégoire IX, n'ayant consenti que 11 dispenses pendant ses 14 ans de règne (dont 6 liés à la validation des mariages existants), ce qui suggère qu'il était "opposé" pour se dispenser des obstacles de la relation. Une autre possibilité est que l'inventaire des archives d'État ait confondu "fille" et "sœur" dans son extrait, et que le document de 1230 fasse référence au mariage antérieur du comte Amédée avec Marguerite de Bourgogne.
Guigues VII (1225 ou 1229-1269), dauphin de Viennois ;
Jean (1227-1239).
Notes et références
Notes
Références
↑Gérard Giordanengo, « L'"état" dauphinois au milieu du XIIIe siècle: une esquisse », Cahiers lausannois d'histoire médiévale, , p. 333-368, dans Actes du colloque international de Lausanne, 30-31 mai 1997 - Bernard Andenmatten, Agostino Paravicini Bagliani et Eva Pibiri (sous la dir.), Pierre II de Savoie (+ 1268) : Le "Petit Charlemagne", t. 27, Lausanne, Fondation Humbert et Marie José de Savoie et Université de Lausanne, coll. « Cahiers lausannois d'histoire médiévale », , 444 p. (ISBN2-940110-40-9).
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↑Ulysse Chevalier (acte 5837), Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 (T1, fascicules 1-3), vol. 1, Valence, Imp. valentinoise, (lire en ligne), p. 959.
↑Ulysse Chevalier (acte 5886), Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 (T1, fascicules 1-3), vol. 1, Valence, Imp. valentinoise, (lire en ligne), p. 7.
↑Ulysse Chevalier (acte 6534), Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349,Tome 2,Fascicules 4-6,, Valence, Imp. valentinoise, (lire en ligne), p. 123.
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↑Jean Pilot-de-Thorey, Notice sur l'église Saint-André, 1851, notamment les pages 3 et 66 (lire en ligne).
↑Ulysse Chevalier (acte 6804), Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349,Tome 2,Fascicules 4-6, Valence, Imp. valentinoise, (lire en ligne), p. 169.
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↑(en) « Guigues de Viennois », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).
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↑(en) Charles Cawley, « Béatrix de Sabran », sur Foundation for Medieval Genealogy-Medieval Lands (consulté en ).
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↑(en) Charles Cawley, « Béatrice de Montferrat », sur Foundation for Medieval Genealogy-Medieval Lands.
↑Ulysse Chevalier (acte 9221), Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. Tome 2,Fascicules 4-6, Valence, Imp. valentinoise, (lire en ligne), p. 578.
Voir aussi
Bibliographie
Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349. T1, fascicules 1-3, Impr. valentinoise, 1912-1926.. Notamment T1, fascicules 1-3 ; T2, fascicules 4-6(lire en ligne).