Les aiguilles d'Arves sont appelées Agouelyes d'Arves [a'vɔʎə darvə]) en arpitansavoyard. Elles sont également appelées localement Trois Ouillons[2], notamment sur la carte de Cassini.
Géographie
La crête des aiguilles d'Arves, située à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Grenoble dans le massif des Arves, appartient au bassin versant de la Maurienne et sépare plus précisément les vallées de l'Arvan à l'ouest et de la Valloirette à l'est. Seule l'aiguille Méridionale est à cheval sur le bassin de l'Oisans.
On distingue :
l'aiguille Méridionale (3 514 m) ;
l'aiguille Centrale (3 513 m), séparée de la précédente par le col de Gros Jean (3 265 m) ;
l'aiguille Septentrionale, également appelée Tête de Chat, séparée de la précédente par le col des Aiguilles d'Arves (3 163 m) :
le Bec Sud (3 358 m),
le Bec Nord (3 364 m).
Ces aiguilles sont constituées d'un flysch gréso-schisteux d'âge éocène-oligocène et forment en bordure de la zone briançonnaise, en position autochtone, la gigantesque écaille « ultra-dauphinoise » qui chevauche les couches sédimentaires (liseré sédimentaire dit « dauphinois ») se redressant vigoureusement au contact du massif cristallin[3]. Elles abritent encore des lambeaux de glaciers.
L'aiguille Méridionale a coûté la vie à trois alpinistes. Les deux premiers, Joseph Roche en 1898 et M. Robert de Wyss en 1907, se sont tués au cours d'ascensions entreprises sans guide, le troisième, Raymond Bicknell, a glissé le en taillant, en premier, la glace du couloir qui aboutit à la fameuse cascade pétrifiée. Il se brisa le crâne sur les rocs du bord et la caravane, qui se trouvait en position dangereuse, dut, après s'être assurée de la mort du malheureux, couper la corde et laisser s'abîmer le corps sur le glacier[4]. Réalisée avec de bons guides et des grimpeurs entraînés, cette ascension ne présente, cependant, pas de réels dangers.
Aiguille Centrale
1839 - Première ascension par deux chasseurs de chamois, les frères Pierre-Alexis et Benoît-Nicolas Magnin de Valloire, le 2 septembre[5],[6].
1939 - La section de Maurienne du CAF installe une croix à proximité du sommet[7].
↑Michèle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes : La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Éditions Horvath, , 558 p. (ISBN978-2-7171-0289-5), p. 296-305. ([PDF] lire en ligne)
↑Antoine Chollier, En Oisans, éd Arthaud Grenoble, 1932
↑Bernard Demotz et François Loridon, 1000 ans d'histoire de la Savoie : La Maurienne, vol. 2, Cléopas, , 845 p. (ISBN978-2-9522-4597-5), p. 614.
↑René Glénat, Saint-Christophe-en-Oisans. Les derniers guides paysans : Joseph "le Zouave," Henri "le Facteur," Pierre "la Vierge" et les autres, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, , 217 p. (ISBN978-2-70610-541-8), p. 103.