Claude Aguttes, né à Bourges en 1948, est diplômé en 1971 à 22 ans[3]. Il fonde une maison de vente à Clermont-Ferrand en 1974 , spécialisée dans les objets d'art ancien[3].
Au début des années 1990, Claude Aguttes rejoint Paris et rachète en 1995[3] l'étude de maître Gabrielle Ionesco à Neuilly-sur-Seine.
En 2008, Claude Aguttes rachète à Jean-Claude Anaf son département «peintures et objets artistiques» et la Gare des Brotteaux[6], ancienne gare SNCF, et ouvre une implantation à Lyon.
Peu après une extension du département bijoux aux perles fines dans lesquelles la maison développe une expertise particulière[3], Aguttes est désignée en 2016 par le Tribunal de grande instance de Paris[7] pour l'inventaire, la conservation et la dispersion des Collections Aristophil, alors considérées comme le plus bel ensemble de manuscrits et autographes au monde[3]. Au fil des ventes, des 130 000 manuscrits[8] autrefois détenus par Aristophil via un pool de 18 000 actionnaires[9], trois lots sont classés Trésor national et 335 préemptions sont exercées par des établissements publics français[3].
Cette même année, la maison de vente devient première maison indépendante en France à dépasser la barre des 50 millions d'adjudications, avant de s'implanter un an plus tard à Aix-en-Provence[10], Genève et Bruxelles[3].
En 2023, la maison de ventes annonce rouvrir son département historique « Instruments et archets »[11], inactif depuis 2005, dont la direction est confiée à Hector Chemelle, ancien violoniste professionnel qui a notamment joué à l'Opéra National de Paris et l'Orchestre de Chambre de Paris[12]. La même année, Aguttes ouvre un département «Cartes de collection»[13],[14], puis un département «Sport» en novembre 2024[réf. souhaitée].
Des six enfants de Claude Aguttes, trois travaillent aujourd'hui au sein de l'entreprise[3].
Sanction pour manque de vigilance sur la provenance
En 2010, des scandales à Drouot[15], liés à des vols effectués par des manutentionnaires[16], mettent en évidence la particulière vulnérabilité du marché de l'art à des activités criminelles[17], décidant les autorités de surveillance à mieux surveiller le secteur[16]. Dans les années qui suivent, des contrôles ont lieu et plusieurs commissaires-priseurs se voient condamnés dans l'objectif de sensibiliser les professionnels du marché[17]. C'est dans ce contexte qu'en 2012, la maison Aguttes fait l'objet d'une enquête, qui révèle l'existence d'une transaction douteuse lors de la vente en 2007, pour 37 000 euros, du tableau Le Vacher, attribué au peintre russe Ivan Chichkine[18]. Après une première condamnation disciplinaire de la maison de ventes à deux mois de suspension d'activité[19], celle-ci sera finalement ramenée à quinze jours avec sursis en raison de l'absence d'antécédents marquant la bonne foi de l'entreprise[20].
Selon certains acteurs du marché de l'art parisien, la maison de ventes n'était pas la véritable responsable de l'affaire dont elle a simplement été la victime collatérale[21]. Président de Drouot Enchères depuis 2011[22], et reconnu dans le milieu pour sa compétence[23], Claude Aguttes est maintenu à son poste par le conseil d'administration durant cette affaire[23]. Après des années à la présidence du Conseil de Surveillance de Drouot, il abandonne le poste en 2015 afin de se consacrer pleinement à son étude.
Ventes notables
Œuvres d'art
L'étoile Bleue de Joan Miro en 2007 (11,6 millions d'euros)[24]
Un squelette d'un dinosaure allosauridé âgé de 150 millions d'années, adjugé, au premier étage de la Tour Eiffel en 2018 pour 2 millions d'euros à un particulier français[35]
Premier SMS de l'histoire sous forme de NFT en 2021 pour 132 600 euros, en vendant la tablette sur laquelle le SMS apparaît et contournant ainsi le vide juridique concernant la vente des biens immatériels aux enchères subsistant à l'époque[36]
Une guitare de Trianon réalisée vers 1775, ayant vraisemblablement appartenu à Marie-Antoinette, vendue en 2022 pour 78 000 euros [37].
Une Pokémon box scellée, set de base première édition de 1999, pour 46 789 euros en 2023[38].
Résultats
En 2019, la maison Aguttes réalise plus de 66 millions d'euros en chiffre d'affaires, y compris ses ventes privées[39]. En 2021, elle totalise 77,5 millions d'euros, ce qui représente une évolution de 64 % par rapport à 2020[40]. Sa croissance continue en 2022 pour un chiffre d'affaires de 86,5 millions d'euros, soit 11,6 % de plus que l'année d'avant[41]. Cette année record pour la maison a pu se réaliser grâce à une forte hausse du nombre de lots vendus au-dessus de 100 000 euros (152 contre 90 en 2021)[41].