Adrien Perret-MaisonneuveAdrien Perret-Maisonneuve
Adrien Perret-Maisonneuve, né le à Saint-Cloud et mort le dans la même ville, est un avocat et magistrat français. Acteur important dans le développement de Paris-Plage puis de la commune du Touquet-Paris-Plage, il est également notoire pour son ouvrage L'apiculture intensive et l'élevage des reines couronné par l'Académie des sciences et par l'Académie d'agriculture. BiographieEnfance et formationAdrien Henri Marie Perret-Maisonneuve naît le à Saint-Cloud au 35, rue Royale[1], du mariage de Jean-Jacques Adrien Perret-Maisonneuve, 59 ans (mort prématurément des suites de mauvais traitements qui lui sont infligés par les Prussiens en 1871[2]) et de Clémence Marie Pelletier, 40 ans[3],[4]. Il fait ses études au collège Stanislas. Parce qu'il est malade, sa mère l'envoie à Pithiviers et y termine bachelier ès-lettres et ès-sciences. Par la suite, étant domicilié au 7 route Nationale[5], il est licencié de l'école de droit de Paris[6], où il a côtoyé la première femme juriste diplômée roumaine Sarmisa Bilcesco. En tant que fils unique de veuve, il est dispensé de service militaire[7]. Il effectue néanmoins deux périodes d'exercices de deux mois respectivement en novembre-décembre 1887 au sein du 54e régiment d'infanterie et en mai-juin 1890 comme auxiliaire télégraphiste manipulant au sein du 24e régiment d'infanterie. À l'issue de l'année, il est versé dans la réserve. En 1894 et 1897, il effectue deux périodes d'un mois aux 54e et 145e régiments d'infanterie. Famille
Parcours du magistratDe 1887 à 1890, Adrien Perret-Maisonneuve est avocat à la cour d'appel de Paris et fonde la conférence Tronchet pour les avocats stagiaires du barreau de Paris. Pendant cette période, il effectue des voyages en Allemagne, Autriche, Turquie et Roumanie. En 1890, il quitte le barreau pour la magistrature et devient attaché au parquet de la Seine et l'année suivante est nommé juge suppléant, puis juge en 1891[4],[8], à Compiègne jusqu'en [9]. Domicilié rue d'Alsace, il est membre titulaire de la Société historique de Compiègne[10]. Sa carrière de magistrat l'amène dans diverses villes : substitut à Vervins (19 novembre 1895) et Laon (1898)[11],[12], procureur de la République à Rocroi et à Doullens (1902), juge au tribunal civil d'Amiens en [13] et à Rouen où il termine sa carrière comme vice-président honoraire au tribunal civil de Rouen. Il est chargé de mission en Roumanie en 1905[4]. Un apiculteur français renommé dans le mondeLa vie d'apiculteur d'Adrien Perret-Maisonneuve suit les pas d'Henri Louis Hamet (1815-1889), de Georges de Layens (1834-1897) ou encore de Jean-Baptiste Voirnot (1844-1900). Il y vint par les « errements » de ses recherches[14]. Ayant pris sa retraite de magistrat, il est domicilié après 1926 dans une villa de Saint-Cloud, 43, avenue du Maréchal-Foch[a], où il entretient un rucher et son laboratoire. Dès les deux premières éditions (premier tirage d'un millier d'exemplaires) de son œuvre majeure, il fait sensation dans le monde de l'apiculture[15],[16] au point qu'une édition en italien est annoncée en 1924 (traduction assurée par le professeur Giuseppe Montagano). Dès 1923, un observateur signant L. Mont-Jovet, d'Albertville, écrit : « […] l'apiculture a désormais à sa disposition une méthode d'élevage industriel des reines, supérieure, d'une façon générale, à toutes autres, et ayant […] le grand mérite d'être française »[17]. Méthode française dont l'auteur de la préface de la 3e édition de 1926, Camille Pierre Dadant (1851-1938)[18], qui écrit de l'Illinois, souligne « la valeur […] et les distinctions bien méritées »[19]. De l'autre côté de l'Atlantique, l'apiculteur américain Frank Pellett (1879-1951) écrit L'élevage pratique des reines, un ouvrage comparable dont C. P. Dadant assure l'édition[20]. Aussi, en homme d'affaire avisé du sujet, Dadant déclare à Jules Crépieux-Jamin qu'il renonce à la traduction en français de l'ouvrage de Pellett et que, de concert avec l'auteur américain, ils lui laissent « le champ libre »[21]. Malgré son ouvrage à succès de 1926, il est reconnu comme simple « apiculteur français » et se voit contester ses travaux sur la cire par le professeur russe Tuenin[22] (puis plus tard par le chimiste George F. Jaubert), alors par ailleurs qu'il engage une procédure correctionnelle en diffamation pour des propos écrits tenus dans la revue en par l'ingénieur agronome Étienne Giraud fils[23]. Las, malgré cela, Adrien Perret-Maisonneuve élabore trois années de suite un « agenda apicole français » en 1929, 1930 et 1931 qui paraît en novembre[24]. Son histoire au Touquet-Paris-PlageAdrien Perret-Maisonneuve est membre titulaire de la Société académique de Paris-Plage depuis le , il en est le vice-président de 1912 à 1919, puis le président de 1919 à 1921 et de 1929 à 1931. En 1905, Adrien Perret-Maisonneuve fait construire, avenue Saint-Jean, le Village Suisse sur les plans de l'architecte Paul Bertrand[25]. Cette construction devait rappeler la Suisse, à laquelle il souhaite rendre hommage, à la suite de la guérison de sa fille qu'il estime devoir au climat de ses montagnes spécialement celles de Morgins dans le Valais où il eut à effectuer sa convalescence de retour de mission en Roumanie[2]. En 1908, le conseil municipal de Cucq comprend douze représentants de la plage, dont Perret-Maisonneuve, et seulement quatre de Cucq. Une délégation spéciale est nommée en attendant les élections du qui comprend MM. Water-Duboc, Perret-Maisonneuve et Recoussine ; il participe activement à la création de la commune du Touquet-Paris-Plage en 1912 en faisant partie, à l'issue des élections des 5 et 12 mai, du premier conseil municipal de la nouvelle commune avec pour maire Fernand Recoussine[4]. Il est membre du Comité des fêtes du syndicat d'initiative du Touquet-Paris-Plage le [26]. Bien que Clodoaldien, il réside dans l'une des villas du Village Suisse, avenue Saint-Jean[6], la villa d'Airain pour résister[27]. En 1932, il est président du syndicat des propriétaires du Touquet-Paris-Plage. Cette année-là, à l'occasion des cérémonies du cinquantenaire de la création du Touquet-Paris-Plage par Alphonse Daloz en 1882, il prononce le discours suivant :
MortAdrien Perret-Maisonneuve meurt le , à son domicile de Saint-Cloud[28], victime d'une infection contractée au cours de l'étude des maladies des abeilles. Louis Roussy pose quelques « regards sur son œuvre » dans un opuscule diffusé en 1938 (op. cit.) tandis que la revue L'Apiculteur retrace sa vie dans le no 6 du [29]. Il est inhumé le au cimetière du Touquet-Paris-Plage, à droite de l'entrée. Son épouse, morte en 1955, et sa fille Odette Gray, morte en 1979, l'y ont rejoint. Sa seconde fille Huguette Recoussine (morte à 31 ans) est inhumée dans une sépulture de la famille Recoussine dans le même cimetière. Distinctions et récompensesDistinctionsÀ titre militaire, Adrien Perret-Maisonneuve est décoré de la croix de guerre 1914-1918 avec palme. Nommé au grade de chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur par décret du , il est fait chevalier de l'ordre puis promu au grade d'officier par décret du . Il est fait officier de l'ordre le [30] en qualité d'ancien officier d'administration de réserve du Génie (arme à laquelle sont rattachés les télégraphistes). Au titre de son intérêt pour la Roumanie en tant qu'officier détaché à la légation de ce pays allié, le général Artur Văitoianu lui adresse une citation à l'ordre de l'armée le . Il est nommé officier de l'ordre de la Couronne (Roumanie) en 1903, chevalier de l'ordre du Nichan Iftikhar, le . RécompensesAu titre de ses activités civiles, il est nommé chevalier de l'ordre du Mérite agricole le [31] pour sa participation au circuit du Nord organisé par le ministère de l'Agriculture en mai de cette année[b]. Il est promu officier le [32] et nommé entre-temps officier d'Académie (1904)[28]. Il reçoit, en 1907, la grande médaille d'argent au concours agricole d'Acheux. L'apiculture qu'il pratique à un haut degré scientifique lui vaut la médaille d'argent du ministère de l'Agriculture. L'Automobile Club de France lui décerne la grande médaille d'argent. Il est délégué de l'association générale automobile à Doullens et pour les plages du Nord puis délégué (1902) du Touring club de France pour Doullens[c] et Paris-Plage[4]. Publications
Il est également collaborateur à la revue « Les lois nouvelles »[6]. Pour approfondirBibliographie
Articles connexes
Liens externes
Notes et référencesNotes
Références
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