C'est le « Touquet Syndicate Limited » qui prend la décision de construire ce gigantesque édifice, à l'extrémité sud du boulevard de la Mer (Docteur Jules Pouget aujourd'hui) et dont la construction coûtera près d'un million de francs. C'est la société française d'entreprise et de crédit qui va se charger de l'opération. C'est l'architecte Henry Martinet, architecte du « Touquet Syndicate Limited », qui fait le plan du nouvel hôtel, il est secondé par M. Kruyst. La construction proprement dite est confiée à M. Dior, le directeur du sous-comptoir des entrepreneurs de la ville de Paris. La première pierre est posée le . Aussitôt une équipe de 200 ouvriers parisiens arrive sur les lieux.
Le tout est en pierres de Marquise, recouverte d'un enduit spécial qui imite la pierre de taille. Tous les quinze jours, un étage est construit. Enfin, en quatre mois seulement, tout est achevé, intérieurement comme extérieurement. Toutes les pièces sont tapissées, meublées et prêtes à être habitées.
C'est un vaste bâtiment de quatre étages, avec un pavillon central plus élevé qui en comporte cinq. Il n'y a pas de toit mais une vaste terrasse, ce qui donne à l'édifice un aspect oriental; surtout que les murs sont d'un blanc étincelant. À l'intérieur, le luxe règne partout, associé au plus grand confort : deux choses qui sont vraiment essentielles si on veut attirer la grande clientèle anglaise[ÉL 1].
Histoire
L'hôtel est inauguré le , sous la forme d'un somptueux banquet, MM. Diette et Recoussine, son beau-père, les directeurs du nouvel hôtel, ont lancé de nombreuses invitations, parmi lesquelles, Whitley, Stoneham, Lévêque, Oger, Dacquet, Laurent, Mellis, Delacroix, Grody, Marc Mario, Timmermans, Duflos, Soucaret.
Le major sir Howard Mellis, M. Grody, administrateur de la société française d'entreprise, M. Martinet, M. Sire, délégué de la compagnie du Nord, prennent successivement la parole, puis, M. Whitley, prononce un discours sur l'entente cordiale[ÉL 2].
Édouard Lévêque écrit au sujet de l'hôtel : « Il ne vint personne en 1904 à la station qui ne lui rendit une visite obligée »[BG 1].
La ligne de chemin de fer qui conduit à Berck le longe. La brigade de l'hôtel est dirigée, comme celle de l'hôtel Hermitage, par Fernand Recoussine (maire de Cucq puis premier maire du Touquet-Paris-Plage jusqu'en 1925)[PH 1].
En 1914, au début de la Première Guerre mondiale, les grands hôtels sont réquisitionnés puis transformés en hôpitaux militaires complémentaires, pour recevoir les blessés : l'Atlantic hôtel est l'hôpital complémentaire no 72 dépôts de convalescents et d'éclopés.
Destruction
En 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Atlantic Hôtel est complètement détruit par l’Organisation Todt qui récupère les pierres pour construire le mur de l'Atlantique et tous les meubles, décorations, tableaux et autres, sont envoyés en Allemagne par train au départ d'Étaples avec l'inscription sur les wagons « cadeaux de nos amis français », l'hôtel ne sera jamais reconstruit[ÉY 1].
↑Librairie F.Bonaventure, 58, rue de Paris, Le Touquet-Paris-Plage, Guide annuaire du Touquet-Paris-Plage 1939-1940, Imprimerie Henry, Le Touquet-Paris-Plage, p. 104.