Adolf Jensen naît en 1837 à Königsberg dans une famille de musiciens : son grand-père, Wilhelm Gottlieb Martin, était organiste, professeur de musique et directeur de l'université et compositeur de chorals, lieder et autres œuvres vocales ; son père, Julius, était pédagogue du piano, copiste et accordeur. Son oncle, Eduard, était chanteur et professeur de chant à la cour. Actif à Königsberg, ce dernier a également un fils, Paul, chanteur d'opéra et professeur au conservatoire de Dresde. Son frère, Gustav, était violoniste et compositeur. Il laisse une symphonie, une Sinfonietta, des mélodies, des œuvres de polyphoniques vocales et des œuvres de chambre, ainsi que des pièces pour piano. Il était également éditeur de musique ancienne. À partir de 1872, il enseigne au Conservatoire de Cologne[1].
Adolf apprend la musique d'abord avec le kapellmeister de Königsberg, Eduard Sobolewski ; puis de 1849 et 1852, avec Louis Ehlert(de), Louis Köhler(de) et Friedrich Marpurg(de). Dès 1849, son père publie son premier recueil de lieder, opus 1, remplacé par Six Lieder, portant le même numéro en 1859[1].
En 1856, il voyage à Brest-Litovsk en Russie pour y enseigner la famille du gouverneur, et dans l'espoir de réunir l'argent pour prendre des leçons avec Robert Schumann, mais la mort de celui-ci en juillet, empêche ce projet. C'est l'époque de la composition de son Trio avec piano, dédié à Franz Liszt. En 1857, il est directeur musical du théâtre de la ville de Posen(de), puis à Bromberg.
De 1858 à 1860, il vit à Copenhague et devient ami avec Niels Gade, Herman Severin Løvenskiold et JPE Hartmann. Il y effectue plusieurs tournées avec le violoncelliste Christian Kellermann. En février 1861, il retourne à Königsberg au poste de second directeur de l'académie de musique, poste qu'il occupe tout juste une année et se produisant au concert.
Après son mariage en octobre 1863, avec Friederike Bornträger, fille d'un éditeur, il part à Berlin à l'invitation de Carl Tausig et y enseigne le piano deux ans de 1866 à 1868. Il y rencontre Anton Rubinstein et Clara Schumann, avec qui il joue à deux pianos. Il tombe gravement malade et doit arrêter sa carrière musicale. Il meurt à Baden-Baden de tuberculose, en 1879 à l'âge de 42 ans.
Œuvre
Adolf Jensen a composé de la musique pour piano, plus de 160 lieder, ballades et musique pour chœur, ainsi d'un opéra resté inachevé, Die Erbin von Montfort (« L'Héritier de Montfort »). Son œuvre est « l'une des sensibilités les plus délicates de tous les compositeurs romantiques tardifs[1]. »
Piano
Innere Stimmen, 5 pièces, op. 2 (Hambourg, 1861)
Romantische Studien, op. 8 (Hambourg, 1862)
Der Scheidenden (« Le départ »), 2 romances, op. 16 (Leipzig, 1864)
Wanderbilder (« Tableau de voyage »), op. 17 (Leipzig, 1864)
Präludium und Romanze, op. 19 (1864)
4 Impromptus, op. 20 (Hambourg, 1864)
7 Gesänge aus dem spanischen Liederbuche
Sonate pour piano, en fa mineur, op. 25 (Leipzig, 1864) — Dédiée à Johannes Brahms
« Laissez-moi vous serrer la main pour la cordialité affectueuse de votre lettre ; J'en ai été très touché. J'ai reçu seulement hier votre jeune et belle partition ; c'est plein de sève et ardeur ravissante. Vous instrumentez et modulez en maître. Recevez mes sincères compliments et remerciements pour l'honneur que vous me faites en me dédiant cette nouvelle œuvre »