Across the UniverseAcross the Universe
Pistes de 1967-1970 (Disque 2) Pistes de Let It Be... Naked Pistes de Let It Be Across the Universe est une chanson des Beatles, écrite par John Lennon même si elle est créditée Lennon/McCartney. Bien qu'apparue pour la première fois sur l'album caritatif No One's Gonna Change Our World (en) le (disponible depuis 1988 sur Past Masters), la version de loin la plus connue figure sur l'album Let It Be, produit par Phil Spector en 1970 avec l'ajout d'un orchestre complet et de chœurs féminins. La chanson est aussi présente sur les albums Anthology 2 (1996) et Let It Be... Naked (2003), dans deux versions différentes réalisées à partir de l'enregistrement de base datant du début . Elle a été reprise par de nombreux artistes comme Fiona Apple, Rufus Wainwright, et, notamment, David Bowie sur son album Young Americans, avec la collaboration de John Lennon. Elle a été diffusée dans l'espace par la NASA le en direction de l'Étoile polaire. Genèse de la chansonLes mots « Pools of sorrow, waves of joy » (« flaques de peine, vagues de joie ») vinrent à l'esprit de Lennon durant une nuit de 1967, après une dispute avec sa femme Cynthia. Énervé, il n'avait pas envie d'écrire le reste, mais dut finalement s'y résoudre, incapable qu'il était de s'endormir[1]. La chanson est fortement influencée par la brève période (fin 1967 - début 1968) durant laquelle les membres du groupe expérimentèrent la méditation transcendantale, comme l'atteste l'inclusion des paroles du mantra Jai Guru Deva Om, répété à plusieurs reprises. John Lennon voit dans Across the Universe une de ses meilleures chansons, même s'il ne s'est jamais montré satisfait du résultat musical : c'est la pureté des paroles qui l'édifiait[2]. « Les paroles sont le fruit d'une pure inspiration, elles m'ont été offertes. Cette chanson n'est pas à moi. Elle est venue comme ça[3]. » Enregistrement et versions de la chansonEn , avant de s’envoler pour l'Inde, les Beatles se retrouvent aux studios Abbey Road pour enregistrer un single qui sera publié durant leur absence. Paul McCartney a écrit Lady Madonna ; John Lennon, Across the Universe et Hey Bulldog ; George Harrison, The Inner Light. Ces trois premiers titres sont enregistrés entre le et le tandis que l'enregistrement de la pièce à saveur indienne a été réalisé à Bombay début janvier, mais finalisé en même temps. Par contre Across the Universe prendra plus de deux ans avant d'être finalisée par les Beatles tandis que d'autres remixages seront commercialisés plusieurs décennies plus tard.
Premiers essais en février 1968Alors que la piste de base de Across the Universe est correctement enregistrée le , John Lennon n'est pas satisfait du résultat. Plusieurs innovations sonores sont testées, notamment souffler à travers un peigne sur une feuille de papier, ou en fredonner la mélodie bouche fermée, avant qu'on ajoute une pedal steel guitar et une tambura pour rendre la piste plus consistante. Puis, selon John Lennon, Paul McCartney le convainc d’appeler à la rescousse deux fans (les « apple scruffs », postées en permanence à la sortie du studio), Lizzy Bravo et Gayleen Pearse pour ajouter des voix sur le refrain[13]. Lennon mentionnera plus tard cet épisode comme une preuve du « sabotage inconscient » de ses compositions par Paul, expliquant que ce dernier aurait sûrement utilisé des chanteuses professionnelles s'il s’était agi de son propre travail[14]. La chanson est mixée en mono et mise de côté, les Beatles ayant décidé de publier Lady Madonna et The Inner Light en single. Version originale dite WildlifeAcross the Universe
Pistes de Past Masters 2 Pistes de No One's Gonna Change Our World (en) À son retour d'Inde, le groupe commence à travailler sur l'« Album blanc », enregistrant les nombreuses chansons composées durant son séjour dans ce pays, et Across the Universe reste sur les étagères. À l’automne 1968, les Beatles pensent sérieusement à publier un 45 tours en forme EP à cinq titres, incluant les quatre chansons inédites du futur album Yellow Submarine complété par Across the Universe; ils vont jusqu'à la masterisation mais le 45 tours ne verra jamais le jour[n 3]. À l'époque, John Lennon s'est détaché de la méditation transcendantale et du spiritualisme indien, et le refrain Jai Guru Deva Om en forme de mantra ne semble déjà plus d’actualité. Ses compositions sur l’« Album blanc » n’ont en effet rien à voir avec l’esprit de cette chanson. La prise huit de la chanson est entendue sur l'édition Deluxe de cet album, paru en 2018[15]. En , Spike Milligan, le créateur du Goon Show, ayant entendu la chanson dans les studios EMI, avait suggéré qu’elle serait idéale pour figurer sur un album caritatif qu’il était en train de mettre en œuvre pour le World Wildlife Fund. Les Beatles finissent par accepter cette proposition, et la chanson est mixée en stéréo pour la première fois par George Martin. Le mixage originel (mono et stéréo) dure 3 min 37 s. Pour l’album du WWF, des effets sonores (bruits d’oiseaux s’envolant au-dessus de l’eau) sont ajoutés au début et à la fin du titre. Après cet ajout, la piste est accélérée. Résultat : malgré l'ajout de 20 secondes d’effets sonores, le titre ne dure que 3 min 49 s. La chanson est publiée pour la première fois en décembre 1969 dans l'album No One's Gonna Change Our World (en) conjointement sur étiquettes Starline et Regal, respectivement des filiales de Capitol Records et EMI Group[16]. Le titre de cette compilation d'artistes variés reprend un vers du refrain de la chanson des Beatles. C'est cette version qui sera intégrée aux deux éditions du disque Rarities, dans The Beatles' Ballads et ultimement dans la compilation Past Masters qui regroupe toutes les chansons ne paraissant pas sur leurs albums. Production de Phil Spector pour l'album Let It BeBien que n’ayant jamais été satisfait du résultat sonore, John Lennon reste attaché à sa chanson, et le groupe l’interprète durant les séances d'enregistrement du projet « Get Back » en . On les voit jouer Across the Universe dans le film Let It Be. Les copies pirates des enregistrements de qui ont circulé depuis plus de quarante ans permettent d’entendre la chanson jouée par tout le groupe, avec le refrain chanté à deux voix par John Lennon et Paul McCartney. Pour s’assurer que l’album en préparation s’accordera avec le film, il est alors décidé d’inclure cette chanson dans la bande son. Glyn Johns n'inclue finalement pas la chanson dans la première version de Get Back qu'il réalise en février 1969, version qui est rejetée par le groupe. Cependant, après la sortie de l'album Abbey Road et du départ de John Lennon en fin d'année 1969, Glyn Johns est chargé de réaliser une nouvelle ébauche de l'album Get Back en janvier 1970. C'est à ce moment-là qu'il remixe le titre le 5 janvier 1970, à partir de l’enregistrement du , lui rendant son aspect acoustique et le ramenant à la bonne vitesse. Cependant, comme le travail de Glyn Johns sur son ébauche de l’album Get Back, cette version est finalement rejetée[n 4],[17],[15], la version la plus connue de la chanson est celle produite par Phil Spector début à partir de la huitième prise de . À l’image de son travail sur certaines des pistes de l’album, le producteur américain commence par ralentir la chanson (3 min 47 s), qui la fait passer de ré à ré bémol[15], puis ajoute un orchestre complet et des chœurs féminins au master d'origine[18]. C'est sous cette forme qu'elle paraît le dans l'album Let It Be. Collaboration avec David BowieJohn Lennon enregistrera une nouvelle version de sa chanson en janvier 1975 avec David Bowie, à la fin de la réalisation de l'album Young Americans, dans laquelle John assure la partie de guitare et les chœurs[19]. Cette séance verra aussi l'enregistrement de la chanson Fame co-écrite par Lennon et sur laquelle il participe également. Cette dernière atteint la première place du palmarès américain. Versions alternative pour Anthology 2 et épurée pour Let It Be... NakedUne version alternative des enregistrements originaux apparaît sur le disque Anthology 2 en 1996 : une autre prise, qui contient du sitar et de la tambura, et démontre à quel point le groupe hésitait sur le meilleur traitement à donner à ce titre. Le master de 1968 est encore remixé pour l’album Let It Be... Naked en 2003, à la bonne vitesse, et débarrassé de quasiment toute l’instrumentation : ne restent essentiellement que John Lennon et sa guitare. Finalement, quelle version aurait-il préférée ? Sans doute aucune : « La chanson n’a jamais été correctement jouée. Par chance, les paroles restent » déclare-t-il en 1980, peu de temps avant sa mort[14]. Transmission « à travers l'univers »Le , la NASA diffuse Across the Universe dans l'espace, en direction de l’étoile polaire, pour fêter trois anniversaires : les quarante ans de la chanson, le cinquantenaire du lancement du premier satellite américain, Explorer 1, et la mise au point, quarante-cinq ans plus tôt, du Deep Space Network, un réseau international d'antennes destinées à l'exploration spatiale. La NASA précise que la chanson devait traverser l'univers à la vitesse de la lumière, c'est-à-dire 186 000 miles par seconde (ou 300 000 km/s)[20]. L'agence spatiale rapporte aussi la réaction de Paul McCartney : « Incroyable, bien joué la NASA ! Envoyez mes vœux aux extra-terrestres. » (« Amazing! Well done, NASA! Send my love to the aliens. »). Yoko Ono, quant à elle, a déclaré qu'il s'agissait d'un événement significatif, un premier pas vers la communication avec les milliards de planètes de l'univers[20]. Un vidéoclip a été créé avec la chanson originale des Beatles et placé sur le site de la NASA afin de souligner cet évènement, mais elle ne sera pas incluse dans la compilation de clips 1+. Fiche TechniqueInterprètes
Enregistrement du
Reprises
Notes et référencesNotes
Références
Liens externes
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