Kum BackKum Back
Une des pochettes de cet album pirate.
Kum Back est le premier album de type bootleg des Beatles, sorti en . L'album, tiré de la diffusion à la radio d'un disque acétate de démonstration, est une ébauche du producteur du groupe, Glyn Johns, de ce qui deviendra plus tard dans l'année l'album Let It Be. HistoriqueDurant les séances dites « Get Back » de janvier 1969, les Beatles, secondés de Billy Preston, désirent créer un album avec des chansons enregistrées en direct sans overdubs ni rajouts en post-production. Le producteur et ingénieur de son Glyn Johns est sur place afin d'effectuer les enregistrements et soumet au groupe une preuve de concept d'album qui est unanimement refusée. Les séances maintenant terminées, le groupe se ravise et Johns reçoit le mandat de réaliser cet album à partir des nombreuses heures d'enregistrement qui dorment chez Apple. En mars, il effectue un mixage qui mêle des chansons complètes, mais pas nécessairement les plus achevées, à d'autres qui ne le sont pas et ajoute des improvisations ainsi que des discussions entre les membres. Il grave son master sur des disques acétate qu'il remet à chacun des Beatles et, malgré avoir répondu aux attentes, son album est encore une fois rejeté[1]. On avance que c'est John Lennon lui-même qui remet sa copie à un journaliste américain qui le donne, à son tour, à un DJ qui permettra la diffusion de l'album en septembre 1969[1] sur les ondes de stations de radio de Boston, Buffalo et Cleveland[2]. Enregistré par des fans et des pirates, il est publié sur le marché gris sous le nom Kum Back bien avant la sortie officielle du disque Let It Be[1]. D'après l'auteur Clinton Heylin (en), c'est plutôt en Californie que le bootleg Kum Back est produit pour la première fois, tiré d'une diffusion par des stations radio FM locales. Pressée sur vinyle à Los Angeles, une première version du bootleg circule à Berkeley dans lequel les chansons sont dans un ordre incorrect avec certains titres erronés. À San Francisco, le bootlegger responsable de la sortie du premier bootleg de rock commercialisé, Great White Wonder de Bob Dylan sorti deux mois plus tôt en juillet, « Michael O » en achète un exemplaire et décide de l'améliorer. Il remet les chansons dans l'ordre, utilise les noms officiels, et en fait presser 3 000 copies qui se vendent en quelques jours. 2000 autres copies sont manufacturées et ensuite 1000 autres, toutes vendues rapidement. C'est à ce moment que sa version est elle-même copiée et vendue à rabais, ce qui met un terme à sa contrefaçon. Toutes les copies pirates disparaitront du marché gris à l'arrivée de l'album officiel en mai 1970[3]. Liste des chansonsL'astérisque dénote une chanson qui sera omise de la seconde ébauche de Johns ou de la version officielle de l'album Let It Be mais celles-ci sont toutes maintenant entendues sur les disques bonus de sa réédition de 2021. Certaines éditions pirates utilisent des titres alternatifs notés entre parenthèses[4]. Toutes les chansons sont écrites et composées par Lennon/McCartney, sauf indications contraires.
Note
Deuxième versionEn janvier 1970, Johns remanie son travail afin de créer la bande originale afin d'accompagner la sortie du film qui prendra maintenant le nom Let It Be[1]. Sur cette version, il remplace la reprise The Walk (en) par des extraits improvisés de Rocker (alias I'm Ready) et Save the Last Dance for Me. Il inclut la chanson One After 909[17] ainsi qu'un extrait du bœuf Dig It parce qu'elles sont vues dans le montage du réalisateur Michael Lindsay-Hogg[18]. Une version informelle et partielle de la chanson traditionnelle Maggie Mae est aussi rajoutée[19]. Encore une fois, son concept d'entendre des prises incomplètes des titres principaux est rejeté[1]. En 2021, cette ébauche, reprenant le titre d'origine avec sa pochette calquant celle de l'album Please Please Me, est remixée et incluse dans l'édition Deluxe de la réédition de l'album Let It Be[20]. Get Back LP – 1969 Glyn Johns Mix
Note
Album Let It BeC'est Phil Spector qui héritera finalement de la tâche de produire et de mixer le douzième album des Beatles, qui sort le 8 mai 1970, mais, avec ses ajouts orchestraux sur trois titres, dont The Long and Winding Road, il s'éloignera du concept d'origine d'avoir des prises brutes et un son live[1]. George Martin a fait de même en ajoutant cuivres et violoncelles pour le single Let It Be, sorti deux mois plus tôt, que le producteur américain rehaussera ici[7]. Spector conserve l'idée d'y inclure des dialogues entre certaines chansons[9] mais choisi les enregistrements qui semblent avoir la meilleure prestation. Il réduit la durée de Dig It en plus d'éliminer la chanson Don't Let Me Down (déjà parue en face B), les improvisations Teddy Boy, Rocker/Save the Last Dance for Me et la reprise de Get Back (qui est aussi entendue pendant le court générique final du film). À l'inverse, il rajoutera les chansons I Me Mine, dont le master n'a été enregistré qu'en janvier 1970, et Across the Universe, datant de 1968, toutes deux rehaussées d'orchestrations. Glyn Johns a tout de même effectué un mixage des prises brutes de ces deux chansons en janvier, sans les rajouter à son album. Elles seront incluses dans le E.P. bonus du boîtier de 2021[23],[24]. Let It Be - Album officiel
Références
Articles connexes |