L’Académie est officiellement créée en 1933 à Varsovie par décret du Conseil des ministres[1], concrétisant un projet porté dès 1920 par Stefan Żeromski ; ses activités ont été interrompues en 1939. Après la Seconde Guerre mondiale, les autorités communistes ont décidé en 1947 de ne pas autoriser la réouverture cette institution[2].
Histoire
L'Académie a pour objet de promouvoir et d'honorer les réalisations les plus remarquables de la littérature polonaise vivante. Elle vise à développer la qualité de la création littéraire et la diffusion de l'édition en Pologne, en liaison avec le travail des pouvoirs publics et des associations en faveur de la culture et de l'art polonais en général.
L'Académie devait restaurer les normes historiques de qualité, exalter les traditions littéraires nationales et explorer les subtilités de la langue et de la culture polonaises. Sa création avait été proposée pour la première fois dès 1920 par Żeromski, mais mise en œuvre par les autorités seulement neuf ans plus tard (cinq ans après la mort de celui-ci), à partir de 1929[5].
Elle comptait 15 fauteuils dont les titulaires étaient nommés à vie : sept choisis par le ministre de l'instruction publique et des cultes et les huit autres élus par les autres membres. L'écrivain socialiste et franc-maçon Andrzej Strug a refusé sa nomination[5], en protestation contre les critiques gouvernementales à l'encontre de la franc-maçonnerie[6].
L'Académie décernait les deux distinctions nationales les plus élevées pour la contribution au développement de la littérature polonaise : les lauriers d'or et d'argent(pl) (en polonais : Złoty Wawrzyn et Srebrny Wawrzyn). Elle décernait également un Prix du jeune écrivain (en polonais : Nagroda Młodych), destiné à mettre en avant des talents de nouveaux auteurs[7].
Les plus hautes autorités de l'État, protecteurs de l'Académie, en sont membres d'honneur : le président de la République Ignacy Mościcki et le maréchal Józef Piłsudski[5].
Après la mort de Choynowski (1935) et Leśmian (1937) et la démission de Rzymowski accusé de plagiat (1937)[10], puis de Rostworowski (1937) en signe de protestation contre le changement de gouvernement[11], la composition de l'Académie a été complétée par les écrivains Ferdynand Goetel(pl), Kornel Makuszyński, Jan Lorentowicz(pl) et Kazimierz Wierzyński.
L'Académie a dû cesser ses activités après l'invasion de la Pologne en 1939[5]. Les demandes formulées par la majorité des académiciens d'avant-guerre ayant survécu aux épreuves[12] de permettre la reprise des activités, arguant que l'Académie n'avait jamais formellement été dissoute, n'aboutissent pas malgré l'insistance de son ancien directeur l'écrivain Michał Rusinek(pl), déporté à Mauthausen, Ebensee et Melk(de), devenu haut fonctionnaire au ministère des Beaux-arts et de la Culture, auteur d'un article en ce sens publié par Odrodzenie[2].
↑(pl) Stefan Żeromski, « Snobizm i postęp » [PDF 882.6 KB], Snobisme & Progrès; sous-titré « Pièce en trois actes » (jeux de mots sur les 3 actes de partition de la Pologne), (consulté le ) : « Otrzymaliśmy w spadku po najeźdźcach 50 % analfabetów. (Nous avons reçu en héritage des envahisseurs un taux d'analphabétisme de 50 %) », p. 46.
Stefan Żeromski, Proposition d'institution d'une Académie de littérature polonaise (Projekt Akademii Literatury Polskiej). 1918.
Stefan Żeromski, Sur la nécessité d'une académie de littérature polonaise (O potrzebie akademii literatury polskiej). 1924.
Rada Ministrów RP, Wawrzyn akademicki (Lauriers académiques), 1934. Décret du Conseil des ministres de la République de Pologne.