Polonophobie

Avertissement allemand affiché en Pologne occupée (1939) - « Entrée interdite aux Polonais ! »

Les termes polonophobie, anti-polonisme, antipolonisme et sentiment anti-polonais se réfèrent à toutes les attitudes hostiles envers le peuple et la culture polonaise. Ces termes se rapportent à un préjugé hostile aux Polonais et des personnes d'origine polonaise, incluant une discrimination d'ordre ethnique et, à l'occasion, une maltraitance organisée et financée par un gouvernement contre des Polonais et des citoyens polonais. Ce préjugé a entraîné des meurtres en masse et un génocide durant la Seconde Guerre mondiale, notamment par les nazis allemands, certains nationalistes ukrainiens, le NKVD et les forces soviétiques.

La polonophobie implique souvent des stéréotypes péjoratifs et racistes ainsi qu'une discrimination à l'égard de ce qui touche la Pologne et les Polonais[1],[2],[3],[4],[5]. Pendant l'Occupation, dans le cadre du Generalplan Ost, elle s'est traduite par une persécution systématique et ciblée des occupants à l'encontre des populations polonaises, considérées comme des sous-hommes (Untermenschen) en tant que Slaves[6].

Utilisation du terme dans les écrits scientifiques

Le terme « anti-polonisme » (emprunt lexical du polonais : antypolonizm) a été défini en Pologne avant 1919 pour désigner la politique de germanisation et de russification des Empires allemand, autrichien et russe entre lesquels était partagée la Pologne jusqu'en 1918. Dans les années 1980, il a été réutilisé par les penseurs progressistes polonais, tels que Jan Józef Lipski durant les premières années du syndicat « Solidarité » à propos des allégations accusant l'ensemble du peuple polonais d'avoir partagé l'antisémitisme des collaborateurs polonais et rendant responsable des crimes de ces collaborateurs l'État polonais, alors que celui-ci n'existait plus en Pologne pendant la guerre, mais seulement à Londres et parmi les troupes polonaises combattant contre l'Allemagne nazie à l'Ouest comme à l'Est[7]. À la fin des années 1990, le terme « anti-polonisme » a été récupéré en Pologne par les nationalistes eurosceptiques pour réactiver la xénophobie et l'antisémitisme (alors qu'il n'y a presque plus de Juifs en Pologne), ainsi que pour qualifier toute critique de leurs idées, au point qu'ils l'ont fait entrer dans le langage courant. On le voit dans des organes de presse polonaise importants tels que Gazeta Wyborcza[8].

Toutefois, au XXIe siècle, l'anti-polonisme, ou polonophobie, a aussi été étudié(e) sans parti-pris dans des travaux universitaires par des chercheurs polonais, allemands, américains et russes[9],[10].

Spécificités

Les formes d'hostilité envers les Polonais et la culture polonaise incluent :

  • La persécution organisée des Polonais en tant que nation ou que groupe ethnique, souvent basée sur la croyance de certaines personnes que les intérêts polonais menacent leurs propres aspirations nationalistes (pangermanisme, panslavisme…) ou idéologiques (nazisme, communisme soviétique) ;
  • Le racisme polonophobe, un mélange de xénophobie et de racisme anti-slave (dans l'idéologie nazie, les Slaves, au même titre que les Juifs ou les peuples africains, étaient considérés comme des « sous-hommes ») ;
  • L'anti-polonisme culturel : préjugé contre les Polonais et les personnes parlant polonais, eu égard à leurs mœurs, leur langage et leur éducation, présupposées « inférieures » ;
  • Les stéréotypes sur la Pologne et le peuple polonais dans les médias et dans la culture populaire (comme dans l'expression « soûl comme un Polonais »).

Un exemple historique de polonophobie fut le polakożerstwo (en français « dévoration des Polonais ») — un terme polonais qui apparut durant le XIXe siècle dans les territoires polonais annexés. Il décrivait la suppression forcée, en Prusse, de la culture, de la formation intellectuelle et du catholicisme polonais, et l'élimination des Polonais de la vie publique et de la propriété terrienne dans l'Est de l'Allemagne sous le gouvernement d'Otto von Bismarck, tout particulièrement durant le Kulturkampf et jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale[11]. Une politique similaire se retrouva, principalement sous le tsar Nicolas II[12], dans les territoires polonais qui avaient été annexés par l'Empire russe[13].

Au cours de l'Histoire, les actes inspirés par la polonophobie vont jusqu'à l'extermination physique des habitants polonais, le but visé étant d'empêcher la réémergence d'un état polonais. Durant la Seconde Guerre mondiale, en application du Generalplan Ost, la majorité de la société polonaise devient l'objet des politiques génocidaires du régime nazi, qui mène des politiques de meurtres de masse[14].

À l'heure actuelle, parmi ceux qui expriment des attitudes hostiles envers le peuple polonais, on retrouve plusieurs politiciens russes des partis politiques d'extrême-droite en quête d'une nouvelle identité impériale[15].

Histoire

Persécution de Polonais (avant 1918)

Les théories polonophobes associées à la condamnation de la culture polonaise étaient particulièrement vivaces en Prusse au XVIIIe siècle à l'époque des partitions de la Pologne. Par exemple, David Blackbourn de l'université Harvard cite les écrits scandalisés de l'intellectuel allemand Georg Forster qui avait reçu une titularisation à l'université de Vilnius par la Commission de l’Éducation nationale polonaise en 1784[16]. Forster parle du « retard » polonais dans une veine similaire à « l'ignorance et à la barbarie » de l'Asie du Sud-Est[17]. De telles considérations sont plus tard reprises par les théories allemandes de l'espace vital et exploitées par les nazis[18]. Entre les 18e et 20e siècles, des académiciens allemands cherchent à démontrer qu'il y a entre l'Allemagne et la Pologne une « frontière entre la civilisation et la barbarie ; la grande Culture allemande et le slavisme primitif » (diatribe raciste de 1793, écrite par J.C. et rééditée par les nazis en 1941[19]). Les officiels prussiens, pressés d'affermir la partition polonaise, favorisaient cette idée que les Polonais étaient culturellement inférieurs et avaient besoin d'une direction prussienne[17]. Des textes aussi racistes, publiés d'abord à partir du XVIIIe siècle, sont réédités par le Reich allemand avant et après son invasion de la Pologne. Le roi prussien Frédéric le Grand nourrissait envers le peuple polonais un mépris particulier : après sa conquête de la Pologne, il compara les Polonais aux « Iroquois » du Canada[20].

Quand la Pologne perdit les derniers vestiges de son indépendance en 1795 et qu'elle disparut de la carte durant 123 ans, l'ethnie polonaise était étouffée par la germanisation sous la domination prussienne puis allemande, et par la russification dans les territoires annexés par l'Empire russe. En Prusse, les monastères polonais étaient vus comme des « repaires de l'oisiveté » et leurs immenses propriétés souvent saisies par les autorités prussiennes. Le catholicisme, prévalent parmi les Polonais, était stigmatisé non seulement en Prusse, mais aussi en Russie, empire orthodoxe. La langue polonaise était combattue de toutes parts, les établissements d'enseignements polonais et catholiques étant fermés. De ce fait, le catholicisme polonais devint identitaire et indissociable de la résistance culturelle polonaise. Un aspect fiscal de la politique anti-polonaise, est que la noblesse polonaise vivant en Prusse ou en Galicie autrichienne devait payer des taxes supérieures à celles réclamées à la noblesse germanique, à moins de s'intégrer à celle-ci en changeant de langue, et aussi de religion en Prusse, royaume protestant.

Selon l'historien russe Liudmila Gatagova (en), être polonais sous l'occupation russe était en soi-même presque répréhensible. « Pratiquement tout le gouvernement russe, la bureaucratie, et la société étaient unis dans une animosité envers les Polonais ». « Des colporteurs diffusèrent à travers la population une rumeur à propos d'un hypothétique ordre de les tuer […] et de s'emparer de leurs terres[13] ». La culture polonaise et sa religion furent vues comme des menaces aux ambitions impérialistes de la Russie. Les Namestniks (en) tsaristes firent en sorte de les éliminer des terres polonaises par la force[9]. La politique anti-polonaise russe, en plus de comporter la confiscation des propriétés des nobles polonais[21], s'appliquait aux domaines de l'éducation, de la religion et du langage[9]. En vertu d'une intensification de la politique de russification, les écoles et les universités polonaises furent fermées. En plus des exécutions et des déportations massives de Polonais vers les Katorga (bagnes tsaristes, précurseurs du Goulag), le tsar Nicolas Ier établit une armée d'occupation aux frais de la Pologne[12].

L'idéologie panslave non seulement n'encouragea pas les Polonais, mais des écrivains russes accusèrent la nation polonaise de trahir leur « famille slave » en raison de leurs luttes armées pour l'indépendance[22]. L'hostilité envers les Polonais se ressentait dans de nombreuses œuvres littéraires russes de l'époque[23].

« Pendant et après l'Insurrection de 1830-1831, de nombreux écrivains russes participèrent volontairement à la propagande anti-polonaise. Nicolas Gogol écrivit Tarass Boulba, un roman anti-polonais au haut mérite littéraire[24],[25] »

— Prof. Vilho Harle (en)

Alexandre Pouchkine, aux côtés de trois autres poètes, publia un pamphlet intitulé Sur la prise de Varsovie pour célébrer l'écrasement de l'insurrection de Novembre. Son adhésion à la frénésie anti-polonaise se manifeste dans des poèmes dans lesquels il salue la capitulation de Varsovie, nouveau « triomphe » de la Russie impériale[26].

En Prusse, puis plus tard dans l'Empire allemand, les Polonais n'avaient pas le droit de bâtir des habitations, et leurs propriétés étaient la cible de rachats forcés des gouvernements prussiens puis allemands. Otto von Bismarck décrivit les Polonais comme « des animaux » et mit en place de sévères lois visant à leur expropriation au profit des Junkers prussiens. Les Polonais furent sujets à une vague d'expulsions forcées (Rugi Pruskie). La langue polonaise était bannie en public, et les enfants polonais violemment punis à l'école lorsqu'ils la parlaient (par exemple à Września à partir de mai 1901)[27]. Le gouvernement allemand finança et encouragea l'installation d'Allemands dans plusieurs régions dans le cadre de sa « Marche vers l'Est »[28]. Le Parlement prussien promulgua plusieurs lois contre les catholiques[29].

Vers la fin de la Première Guerre mondiale, durant la lutte polonaise pour l'indépendance, l'Empire allemand qui occupait alors le royaume de Pologne, tenta un transfert de la population vers l'Est de Polonais et de Juifs, qui aurait été suivi de l'installation de colons Allemands si les Empires centraux avaient gagné la guerre[30],[31],[32].

Persécution de Polonais (1918–39)

À la fin de la Première Guerre mondiale, les Polonais regagnent leur indépendance, mais sont aussitôt attaqués à Danzig, en Mazurie et en Silésie (disputés avec Allemagne), et dans les Kresy (disputés avec la Russie soviétique et l'Ukraine occidentale). Il en découle les insurrections de Silésie, lors desquelles des travailleurs polonais sont ouvertement menacés de perdre leurs emplois et leurs pensions s'ils votent pour la Pologne lors du plébiscite de Haute-Silésie[33], et la guerre soviéto-polonaise de 1919-1921.

Durant l'entre-deux-guerres, le sentiment anti-polonais s'amplifie en Allemagne[34]. L'historien américain Gerhard Weinberg observe que pour beaucoup d'Allemands de la république de Weimar, la Pologne était une abomination, et que ses habitants étaient vus « comme une espèce de cafards d'Europe de l'Est[35],[34] ». Durant l'entre-deux-guerres, les Allemands utilisaient également l'expression « économie polonaise » (polnische Wirtschaft) pour décrire toute situation désespérée[34]. Weinberg note aussi que dans les années 1920-1930, chaque chef politique allemand refuse de considérer la Pologne en tant que nation légitime, souhaitant plutôt un partage de son territoire avec l'Union soviétique[34].

L'historien britannique A. J. P. Taylor écrit en 1945 que le national-socialisme était inévitable car les Allemands « répudiaient l'égalité avec les peuples d'Europe de l'Est qui leur avait été imposée malgré eux » après 1918[36],[37]. Taylor écrit : « Pendant les quatre-vingt années précédentes, les Allemands ont sacrifié au Reich toutes leurs libertés ; ils demandèrent en récompense la mise en esclavage des autres. Pas un Allemand ne reconnut les Tchèques ou les Polonais comme ses égaux. Par conséquent, chaque Allemand souhaitait une guerre totale, seule capable d'assouvir ses volontés. Il n'y eut rien d'autre pour maintenir le Reich en place. Il a été créé par la conquête et pour la conquête ; s'il allait venir à renoncer à elle, il se serait dissous[38],[39]. »

Les plus importants massacres et déportations de Polonais, qui ont lieu durant les Grandes Purges en Union soviétique[40], sont connues en tant que génocide polonais[41]. Ce génocide a lieu approximativement du au . Selon les archives du NKVD soviétique, 111 091 Polonais et des personnes accusées de liens avec la Pologne sont alors exécutées, tandis que 28 744 personnes sont envoyées dans des camps de travail ; ce qui conduit au nombre de 139 835 victimes au total. Ce nombre constitue 10 % des personnes officiellement persécutées durant la période de la Grande Terreur, les documents du NKVD l'attestant[42]. Les actions coordonnées du NKVD et du Parti communiste en 1937-1938 contre la minorité polonaise, qui ne représente à ce moment que 0,4 % des citoyens soviétiques, conduisent à un génocide ethnique tel que défini par l'Organisation des Nations unies, conclut l'historien Michael Ellman (en)[43]. Son point de vue est partagé par Simon Sebag Montefiore[44], le Professeur Marek Jan Chodakiewicz (en)[45], et le docteur Tomasz Sommer (en), entre autres[46],[47],[48],[49]. Dans un style typiquement staliniste, les familles polonaises assassinées étaient accusées d'activités « anti-soviétiques » et de terrorisme d'État[50],[51].

Seconde Guerre mondiale

Des soldats allemands exécutent des Polonais contre les murs d'une prison, Leszno, Pologne, octobre 1939

L'hostilité envers le peuple polonais atteint des sommets durant la Seconde Guerre mondiale, quand les Polonais deviennent la cible d'un nettoyage ethnique d'une échelle sans précédent, incluant le génocide des nazis sous le Gouvernement général, les exécutions et les déportations par les Soviétiques de Kresy vers la Sibérie, et les massacres des Polonais en Volhynie, une épuration ethnique menée par des Ukrainiens nationalistes dans l'actuel Ouest de l'Ukraine. Des millions de citoyens polonais, d'ethnie polonaise et juive, meurent dans des camps de concentration comme Auschwitz. Un nombre inconnu périssent au goulag soviétique et dans les prisons politiques.

La politique soviétique, à la suite de l'invasion de la Pologne de 1939, s'avère impitoyable. Elle est parfois coordonnée avec les Nazis : des conférences Gestapo-NKVD sont organisées. Les actes d'épuration ethnique incluent les exécutions de masse de prisonniers de guerre lors du massacre de Katyń et à divers autres endroits, et l'exil d'un million et demi de citoyens polonais, dont l'intelligentsia, des universitaires et des prêtres, vers des camps du Goulag[52].

Les propagandes allemande et soviétique dépeignent les Polonais comme ineptes, incapables de mener à bien une guerre, archaïques et dépassés dans tous les domaines. Des actualités nazies et des documentaires mettent en avant la « bravoure mais la futilité » de la cavalerie polonaise, qui aurait chargé les tanks allemands en 1939, ainsi que la soi-disant destruction de la force aérienne polonaise au sol, le premier jour de la guerre. En 1941, la propagande allemande livre un film intitulé Kampfgeschwader Lützow qui incorpore la charge de la cavalerie polonaise[53].

Une fois le pacte germano-soviétique rompu, les Alliés occidentaux ont un besoin vital que l'Armée rouge occupe un maximum de forces allemands sur le front Est, et ont d'autant moins besoin de la Pologne, rendant problématique les relations de la Pologne avec eux, comme avec l'URSS qui se retrouve malgré elle dans le même camp. C'est pourquoi les États-Unis et le Royaume-Uni permettent, voire relayent la propagande soviétique, diffamant leur allié polonais[54]. Edward Hallett Carr, assistant rédacteur du Times, était assez réputé pour ses éditoriaux relayant le point de vue soviétique vis-à-vis des Polonais. Dans un éditorial du , Carr se demande notamment si le gouvernement polonais en exil est habilité à parler au nom de la Pologne[55]. Il écrit qu'il est extrêmement douteux, selon lui, que le gouvernement polonais ait « un droit exclusif de parler au nom du peuple polonais, et un liberum veto sur toute évolution vers une résolution des affaires polonaises[56] ». Il ajoute que les « compétences juridiques de ce Gouvernement ne sont certainement pas capables de supporter une inspection plus poussée : le déroulement des évènements révèle que sa constitution dérive au mieux d'un coup d'État quasi-fasciste[57],[55] ». Carr conclut son éditorial par l'affirmation que « ce que désire voir à Varsovie le maréchal Staline n'est pas un gouvernement fantoche agissant sous les ordres russes, mais un gouvernement amical qui, ayant pleine conscience de l'immense importance de la concorde russo-polonaise, adaptera ses politiques indépendantes en conséquence[58],[55] ». Les Alliés occidentaux étaient même prêts à aider à dissimuler le massacre de Katyń perpétré par les Soviétiques[59]. En 2007, Katyń n'est toujours pas accepté en tant que crime de guerre[60].

L'après-guerre

Alors que les crimes nazis prennent fin avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, les répressions soviétiques des citoyens polonais se poursuivent. Sous Joseph Staline, des dizaines de soldats de l'armée de l'intérieur, l'Armia Krajowa, et d'anciens combattants des forces armées polonaises ayant combattu avec les Alliés occidentaux sont emprisonnés, torturés par des agents du NKVD (comme Witold Pilecki et Łukasz Ciepliński (en)) et tués après des procès staliniens comme le « procès des seize ». Un sort similaire attend les « soldats maudits ». Au moins 40 000 membres de l'armée de l'intérieur de Pologne sont déportés en Russie[61].

En Grande-Bretagne, après 1945, les Britanniques acceptent d'abord les militaires polonais qui choisissent de ne pas revenir en Pologne devenue un État communiste. Les Polonais résidant dans ce pays ont servi sous commandement britannique durant la bataille d'Angleterre[62], mais à partir du moment où les Soviétiques commencent à regagner du terrain sur le front de l'Est, l'opinion publique et le gouvernement du Royaume-Uni offrent leurs sympathie aux Soviétiques (non sans quelqu'influence d'agents doubles[63],[64],[65]) et tombe dans une polonophobie qui transforme la figure de l'« indomptable antinazi polonais » en « affreux fasciste, collaborateur et antisémite[62],[66] ». Après la guerre, les syndicats et le Parti travailliste insistent sur le fait qu'il n'y aura pas assez d'emplois, de nourriture et de logements pour tous les combattants polonais souhaitant devenir britanniques. Il se produit des ralliements anti-polonais : la menace pour ces combattants polonais d'être renvoyés de force en Pologne soviétisée, et donc de finir au Goulag, est réelle[66],[67].

En 1961, un livre publié en Allemagne par l'historien et négationniste David Hoggan (en) et intitulé Der Erzwungene Krieg (« La Guerre forcée ») affirme que l'Allemagne n'a pas commis d'agression contre la Pologne en 1939, mais qu'elle aurait été victime d'une « conspiration anglo-polonaise contre le Reich »[68]. Ses contradicteurs relèvent qu'Hoggan semble avoir développé une hostilité obsessionnelle envers les Polonais. Ses affirmations incluent le fait que le gouvernement polonais a traité plus cruellement encore la minorité allemande de Pologne que le gouvernement allemand sous Adolf Hitler n'a traité sa minorité juive[69]. En 1964, une controverse plus importante voit le jour lorsque deux groupes allemands d'extrême-droite décernent des « prix Hoggan »[70].

Dans les années 1980, le philosophe et historien Ernst Nolte affirme qu'en 1939 la Pologne était engagée dans une politique de « génocide » envers sa minorité allemande, et que les actes de l'Allemagne nazie, dont l'invasion de la Pologne et les massacres engendrés par la suite, correspondaient à des « actes de représailles »[71]. Ses détracteurs, comme l'historien britannique Richard J. Evans, accusent Nolte de déformer les faits, arguant qu'en aucune manière l'État polonais n'avait commis de génocide envers aucune de des minorités, à moins de qualifier de « génocides » les épisodes sporadiques de violences interethniques historiquement attestées[71].

Dans les années 1980, le sentiment anti-polonais propre à l'Allemagne est à nouveau ouvertement exploité par l'Allemagne de l'Est contre Solidarność. Ce procédé devient particulièrement visible dans la « remise au goût du jour des « blagues polonaises », certaines rappelant à ceux qui les écoutent des plaisanteries propagées sous le régime nazi[72],[73] ».

Badge d'un camp de concentration allemand portant la lettre P : élément obligatoire sur l'uniforme des déportés polonais.

Hostilité contemporaine

Des camps de concentration « polonais » ?

Nombre de médias non-polonais, lorsqu'ils évoquent la Seconde Guerre mondiale, employent fréquemment l'expression camps d'extermination polonais (en), comme si les camps nazis, ayant pour but d'exterminer les Juifs et les Polonais, avaient été mis en place par la Pologne occupée[74],[75],[76].

Le ministère polonais des Affaires étrangères, ainsi que les organisations polonaises disséminées autour du monde et l'ensemble des gouvernements polonais depuis 1989, condamnent l'utilisation de telles expressions qui suggèrent l'existence d'une responsabilité polonaise dans la mise en place des camps du Troisième Reich. Le , l'American Jewish Committee établit lors d'une conférence de presse que « ce n'est pas une simple question de sémantique » et que l'« intégrité et l'exactitude historique sont en jeu[77],[78] ».

Un reportage diffusé le sur CTV News fait référence au « camp polonais de Treblinka ». L'ambassade polonaise au Canada déposa alors une plainte contre CTV News. Robert Hurst de CTV, déclara en réponse que l'expression « camp de la mort polonais » est d'usage commun parmi les journaux anglophones et refusa d'effectuer la correction demandée[79]. L'ambassadeur polonais d'Ottawa se tourna alors vers le National Specialty Services Panel of the Canadian Broadcast Standards Council qui rejeta l'argument de Robert Hurst, arguant que « le terme polonais, tout comme les adjectifs anglais, français ou allemand avait des connotations dépassant clairement le simple contexte géographique. Son usage en référence aux camps d'extermination nazis est trompeur et inapproprié[80] ». CTV dut diffuser la décision en première partie de soirée[81]. Le ministère polonais des Affaires étrangères déclara que « cet exemple de campagne, menée à bien, contre la déformation de la vérité historique par les médias — et en défense de la réputation polonaise — permettra, espérons-le, de réduire le nombre d'incidents similaires dans le futur[82],[81] ».

Dans le même ordre d'idées, l'expression « nazis polonais », utilisée vis-à-vis des groupes paramilitaires non-polonais opérant sur le sol polonais durant la Seconde Guerre mondiale [83] est également diffusée par la Norwegian State Broadcasting Corporation (NRK)[84]. Le Yad Vashem Institute de Jérusalem considère cette déclaration de la NRK comme une falsification « offensant la vérité historique[83] ».

En 2016, le musée d’Auschwitz lance un programme informatique visant à éliminer toute qualification des camps nazis comme « polonais » et prescrivant l'utilisation des termes « de Pologne »[85]. En 2018, afin de ne pas donner l'impression que l'État polonais (alors représenté seulement à Londres et parmi les troupes Alliées) ou la nation polonaise dans son ensemble seraient co-responsables de la Shoah, le Parlement polonais vote une loi prévoyant une peine d'emprisonnement pour les personnes accusant la nation ou l'État polonais de participation aux crimes nazis[86],[87]. Israël, alors gouverné par sa droite nationaliste, critique cette décision, qui viserait à « dédouaner les Polonais de leur rôle pendant et après la Shoah »[86].

Russie

En russe, le terme mazurik (мазурик) désigne un « pickpocket », « petit délinquant »[88], mais signifie littéralement « personne venant de Masurie », région géographique de la Pologne[89]. Ce mot est un exemple des expressions familières que Vladimir Poutine emploie parfois (« poutinismes »)[90]. En 2005, des violences contre des Polonais à Moscou poussent le président polonais Aleksander Kwaśniewski à demander au gouvernement russe de les faire cesser[91],[92]. Un employé de l'ambassade polonaise de Moscou est hospitalisé dans un état grave après avoir été battu en plein jour près de l'ambassade par des hommes non-identifiés. Trois jours plus tard, un autre diplomate polonais est battu près de l'ambassade. Le lendemain, le correspondant à Moscou du quotidien polonais Rzeczpospolita est attaqué et battu par un groupe de Russes[92].

Royaume-Uni

À la suite de l'élargissement de l'Union européenne en 2004, le Royaume-Uni est confronté à une immigration économique depuis la Pologne : les estimations indiquent que la communauté polonaise y a doublé en quelques années. Des cas de sentiment anti-polonais et d'hostilité envers les immigrants polonais sont relevés. Le Parti national britannique, d'extrême droite, demande à la fin des années 2000 que l'immigration d'Europe de l'Est soit stoppée et que les Polonais soient expulsés[93],[94].

En 2007, les Polonais vivant à Londres rapportent 42 attaques motivées par des causes ethniques, contre 28 en 2004[95],[96]. Le député du Parti conservateur Daniel Kawczynski déclare que cette hausse de la violence contre les Polonais est en partie due « aux conséquences de la couverture médiatique de la BBC[97] », dont les reporters « n'osent pas faire référence à l'immigration controversée venant d'autres pays[98],[99],[100],[101],[102] ». Kawczynski critique la BBC à la Chambre des communes pour « son usage de la communauté polonaise comme prétexte à la dénonciation de l'immigration massive, incontrôlée[103] » uniquement parce qu'il est « politiquement correct de faire ainsi[104] » à l'encontre des Polonais[99].

En 2009, la Fédération des Polonais de Grande-Bretagne (en) et l'ambassade polonaise de Londres, dirigée par Barbara Tuge-Erecińska, déposent plusieurs plaintes, y compris auprès du Press Complaints Commission (PCC), à propos d'articles diffamant les Polonais. Le PPC aide à la conclusion d'un accord entre la Fédération et le Daily Mail, auteur des articles[105],[106],[107],[108],[109],[110],[111]. L'ambassade s'interroge aussi sur la véracité de l'article de Kate Connolly, du Guardian, alléguant une « tempête de protestation en Pologne[112] » en réponse à un film sur le mouvement de résistance juif[113],[114]. Le Guardian est forcé par le PCC d'indiquer qu'un autre article de Simon Jenkins (en), du 1er septembre, qui parlait d'attitudes suicidaires de Polonais lors de la guerre, « reprenait une invention de la propagande nazie, quand il déclara que les lanciers polonais chargèrent les panzers d'Hitler. Il n'y a pas de preuve que cela se soit jamais déroulé »[115],[116].

États-Unis

« Blagues polonaises »

Les « Blagues polonaises (en) » dépréciatives à l'égard des Polonais, les décrivant comme idiots, se propagent principalement au Royaume-uni et aux États-Unis[117].

« Plombier polonais »

Le mythe du plombier polonais est une expression popularisée en France au printemps 2005 lors de la campagne du référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe, par référence à la « Directive Services » qui exprime la crainte que le travail peu payé des citoyens d'Europe centrale ou de l'Est cause un préjudice aux travailleurs Ouest-Européens aux salaires plus importants. Ce cliché symbolise aussi le côté jugé peu fiable et pas cher des travailleurs étrangers en général[118].

Notes et références

  1. (en) « Emily Krzyzewski Center » [archive du ], Emilyk.org (consulté le )
  2. (en) « A History of Polish Americans ... Revisited » [archive du ], Cosmopolitanreview.com, (consulté le )
  3. (en) « Anti-Polish discrimination continues », Ampoleagle.com (consulté le )
  4. https://www.jstor.org/pss/27502139
  5. (en) « Taylor & Francis Online :: ‘The two saddest nations on earth’: A Polish Jewish octogenarian looks back and forward - East European Jewish Affairs - Volume 31, Issue 1 », Tandfonline.com, (consulté le )
  6. Les origines de la solution finale, p. 30, 78 et 82.
  7. (pl) Jan Józef Lipski, "Dwie ojczyzny - dwa patriotyzmy" (Two Homelands - Two Types of Patriotism), NOWA (144), June 1981, reprinted in Gazeta Wyborcza, 2006-09-24. Access date: July 16, 2009. Quote in Polish: "Antypolonizmu wśród części Żydów na Zachodzie nie można przypisywać całej zbiorowości - jak nie wolno całemu narodowi polskiemu przypisywać antysemityzmu." (Neither antipolonism nor antisemitism can be blamed on the whole people.)
  8. (pl) Jacek Pawlicki, "Brytyjska Polonia walczy z antypolonizmem" (British Polonia to combat anti-Polonism) Gazeta Wyborcza 2009-01-10. Access date: July 16, 2009.
  9. a b et c Mikhail Dolbilov, [PDF] Harvard seminars and conferences.
  10. Bozena Shallcross, Polish Studies Center, Bloomington IN, September 2000, "Polonophilia and Polonophobia of the Russians" stored at the Internet Archive. Access date: 16 juillet 2009.
  11. Ośrodek Myśli Politycznej
  12. a et b Matthew F. Jacobson, Special Sorrows: The Diasporic Imagination of Irish, Polish, and Jewish… Page 34, Social Science, Publisher: University of California Press, 2002; 340 pages.
  13. a et b Liudmila Gatagova, "THE CRYSTALLIZATION OF ETHNIC IDENTITY IN THE PROCESS OF MASS ETHNOPHOBIAS IN THE RUSSIAN EMPIRE. (The Second Half of the 19th Century)." The CRN E-book
  14. (en) Hitler's War; Hitler's Plans for Eastern Europe
  15. Tomasz Bielecki. "Russia in search of the lost greatness" (Rosja w poszukiwaniu zaginionej wielkości), Gazeta Wyborcza, 2005-11-03. in Polish, (Russian translation)
  16. (de) Heinrich Reintjes, Weltreise nach Deutschland, Progress-Verlag, Düsseldorf 1953. Note : Johann Georg Forster obtient la chaire du département d'histoire naturelle de l'université de Vilnius en 1784 grâce à une offre généreuse de la Commission de l’Éducation nationale polonaise (Komisja Edukacji Narodowej)
  17. a et b (en) David Blackbourn, université Harvard, « Conquests from Barbarism: Interpreting Land Reclamation in 18th Century Prussia », International Congress of Historical Sciences, Oslo, (consulté le ), p. 8
  18. (en) H-Net Review: Susan Parman <sparman@csu.fullerton.edu> on Inventing Eastern Europe: The Map of Civilization on the Mind of the Enlightenment
  19. (en) Larry Wolff, Inventing Eastern Europe: The Map of Civilization on the Mind of the Enlightenment. Stanford, Californie: Stanford University Press, 1994, 419 pp. Maps, notes, et index]
  20. (en) (ISBN 9639241180)&id=ieF7NYaEqQYC&pg=PA147&lpg=PA147&dq=iroquois+poles+frederick&prev=https://books.google.com/books%3Fq%3Diroquois%2Bpoles%2Bfrederick&sig=1jAuJXSLBvbGJaA7sBxtkFP7-38 Frederick's "the Iroquois of Europe" in Polish liberal thought before 1918 by Maciej Janowski, Central European University Press, 2004, (ISBN 963-9241-18-0)
  21. (en) "January Uprising RSCI", The Real Science Index; in: "Joseph Conrad, March 12, 1857-August 3, 1924"; Contemporary Authors Online, Gale, 2003 « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  22. ACLS American Council of Learned Societies | www.acls.org « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  23. (pl) Wasilij Szczukin, "Polska i Polacy w literaturze rosyjskiej. Literatura przedmiotu." Université Jagellon, Cracovie. See comments by Szczukin to section on literature in the Russian language: "Literatura w języku rosyjskim, " p. 14-22.
  24. Citation originale : « During and after the 1830-1831 insurrection many Russian writers voluntarily participated in anti-Polish propaganda. Gogol wrote Taras Bulba, an anti-Polish novel of high literary merit, to say nothing about lesser writers »
  25. (en) Prof. Vilho Harle, The enemy with a thousand faces: the tradition of the other in western political thought and history. 1989, Greenwood Publishing Group, 2000, 218 pages, (ISBN 0-275-96141-9)
  26. (en) Myroslav Shkandrij, Russia and Ukraine: literature and the discourse of empire from Napoleonic to postcolonial times, McGill-Queen's Press - MQUP, 2001, 354 pages. (ISBN 0-7735-2234-4) Page 69.
  27. Ogólnopolski Konkurs Internetowy - Historia Strajku Dzieci Wrzesińskich
  28. Komisja Kolonizacyjna - Encyklopedia PWN
  29. (en) Christopher Browning, The Origins of the Final Solution, (ISBN 0-09-945482-3), page 7
  30. Volker R. Berghahn, (ISBN 9042006889)&id=jXKk-gs-VNEC&pg=PA28&lpg=PA28&dq=%22kingdom+of+Poland%22+1916&sig=NjXAsXW-c7jn2mG-QckYol3iCoI Germany and Eastern Europe: Cultural Identities
  31. The Oxford Illustrated History of the First World War: "Frontier strip"
  32. (ISBN 0691007977)&id=Y4pLQ1jC1JIC&pg=PA449&lpg=PA449&q=Poles&vq=Poles&dq=Austro-Polish&sig=cx3pVXExZSzC7O3n48KezkFWgwI A History of Modern Germany By Hajo Holborn
  33. Anna M. Cienciala, THE REBIRTH OF POLAND at http://web.ku.edu
  34. a b c et d Gerhard L. Weinberg, Germany, Hitler, and World War II: essays in modern German and world history Cambridge University Press, 1995, page 42.
  35. Citation originale : « an East European species of cockroach »
  36. Citation originale : « to repudiate the equality with the peoples of eastern Europe which had then been forced upon them »
  37. Taylor, A.J.P. The Course of German History, Hamish Hamilton 1945 pages 213-214.
  38. Taylor, A.J.P. The Course of German History, Hamish Hamilton 1945 pages 213-214
  39. Citation originale : « During the preceding eighty years the Germans had sacrificed to the Reich all their liberties; they demanded as a reward the enslavement of others. No German recognized the Czechs or Poles as equals. Therefore, every German desired the achievement which only total war could give. By no other means could the Reich be held together. It had been made by conquest and for conquest; if it ever gave up its career of conquest, it would dissolve. »
  40. (en) « A letter from Timothy Snyder of Bloodlands: Two genocidaires, taking turns in Poland », The Book Haven, Stanford University, (consulté le )
  41. (en) « Sommer, Tomasz. Book description (Opis). »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Rozstrzelać Polaków. Ludobójstwo Polaków w Związku Sowieckim w latach 1937-1938. Dokumenty z Centrali (Genocide of Poles in the Soviet Union), Księgarnia Prawnicza, Lublin (consulté le )
  42. McLoughlin, Barry, and McDermott, Kevin (eds). Stalin's Terror: High Politics and Mass Repression in the Soviet Union. Palgrave Macmillan, December 2002. (ISBN 1-4039-0119-8), p. 164
  43. Michael Ellman, "Stalin and the Soviet Famine of 1932-33 Revisited." Amsterdam School of Economics. PDF file
  44. Simon Sebag Montefiore. Stalin. The Court of the Red Tsar, page 229. Vintage Books, New York 2003. Vintage (ISBN 1-4000-7678-1)]
  45. (en) Prof. Marek Jan Chodakiewicz, « Nieopłakane ludobójstwo (Genocide Not Mourned) », Rzeczpospolita, (consulté le )
  46. (en) Tomasz Sommer, Execute the Poles: The Genocide of Poles in the Soviet Union, 1937-1938. Documents from Headquarters, 3S Media, (ISBN 83-7673-020-7, lire en ligne), p. 277
  47. (en) Franciszek Tyszka, « Tomasz Sommer: Ludobójstwo Polaków z lat 1937-38 to zbrodnia większa niż Katyń (Genocide of Poles in the years 1937-38, a Crime Greater than Katyn) », Super Express (consulté le )
  48. (en) « Rozstrzelać Polaków. Ludobójstwo Polaków w Związku Sowieckim (To Execute the Poles. Genocide of Poles in the Soviet Union) », Historyton (consulté le )
  49. (en) Polska Agencja Prasowa, « Publikacja na temat eksterminacji Polaków w ZSRR w latach 30 (Publication on the Subject of Extermination of Poles in the Soviet Union during the 1930s) », Portal Wiara.pl, (consulté le )
  50. (en) « Konferencja "Rozstrzelać Polaków – Ludobójstwo Polaków w Związku Sowieckim" (Conference on Genocide of Poles in the Soviet Union), Varsovie », Instytut Globalizacji oraz Press Club Polska in cooperation with Memorial Society (consulté le )
  51. (en) Prof. Iwo Cyprian Pogonowski, « Rozkaz N.K.W.D.: No. 00485 z dnia 11-VIII-1937, a Polacy », Polish Club Online, (consulté le ) : « See also, Tomasz Sommer: Ludobójstwo Polaków w Związku Sowieckim (Genocide of Poles in the Soviet Union), article published by The Polish Review vol. LV, No. 4, 2010. »
  52. Tadeusz Piotrowski, (en) Poland's Holocaust: Ethnic Strife, Collaboration with Occupying Forces and Genocide in the Second Republic, 1918-1947, McFarland & Company, 1997.
  53. (fr) Andrzej Nieuwazny, Lanciers contre Panzers ? À voir…, Revue historique des armées, 249|2007, mis en ligne le 29 août 2008. Consulté le 12 août 2012.
  54. Europe at War 1939-1945 by Norman Davies (ISBN 978-0-330-35212-3) Page 182
  55. a b et c Haslam, Jonathan, The Vices of Integrity, Londres: Verso, 1999 page 110
  56. Citation originale : « an exclusive title to speak for the people of Poland, and a liberum veto on any move towards a settlement of Polish affairs »
  57. Citation originale : « legal credentials of this Government are certainly not beyond challenge if it were relevant to examine them: the obscure and tenuous thread of continuity leads back at best to a constitution deriving from a quasi-Fascist coup de Etat »
  58. Citation originale : « What Marshal Stalin desires to see in Warsaw is not a puppet government acting under Russian orders, but a friendly government which, fully conscious of the supreme importance of Russo-Polish concord, will frame its independent policies in that context »
  59. Peter D. Stachura, Poland, 1918-1945: an interpretive and documentary history of the Second Republic, (ISBN 0-415-34358-5) Page 166
  60. Europe at War 1939-1945 by Norman Davies (ISBN 978-0-330-35212-3) Page 6
  61. , Stanislaw Mikolajczyk The Pattern of Soviet Domination, Sampson Low, Marston & Co 1948, Page 2
  62. a et b Peter D. Stachura, The Poles in Britain 1940-2000: From Betrayal to Assimilation, Routledge, 200 pages, (ISBN 0714684449), page 50.
  63. The History Channel, Histoire des services secrets: épisode 14, « les Espions de Cambridge », 4 septembre 2012 (1 min 31 sec).
  64. Christopher Andrew et Oleg Gordievsky, (en) Le KGB dans le monde, 1917-1990, Fayard 1990, (ISBN 2213026009)
  65. Christopher Andrew, (en) Le KGB contre l'Ouest (1917-1991) : les archives Mitrokhine, Fayard, 2000, 982 p.
  66. a et b Peter D. Stachura, The Poles in Britain 1940-2000: From Betrayal to Assimilation, Routledge, 200 pages, (ISBN 0714684449), page 52
  67. Céline Gervais-Francelle, Introduction à l'édition française 2011 de Jan Karski, Mon témoignage devant le monde, format de poche, p. 18.
  68. Deborah Lipstadt, (en) Denying the Holocaust: The Growing Assault on Truth and Memory, New York : Free Press ; Toronto : Maxwell Macmillan Canada ; New York ; Oxford : Maxwell Macmillan International, 1993, page 73.
  69. Lucy Dawidowicz, « Lies About the Holocaust », pages 31-37 from Commentary, volume 70, Issue # 6, page 32.
  70. Gordon Alexander Craig, The Germans, Meridian, 1991, p. 71
  71. a et b Richard J. Evans, (en) In Hitler's Shadow, Pantheon Books, New York 1989, pages 56–57
  72. Citation originale : « rejuvenation of 'Polish jokes,' some of which reminded listeners of the spread of such jokes under the Nazis »
  73. John C. Torpey, Intellectuals, Socialism, and Dissent Published 1995 by U of Minnesota Press. Page 82.
  74. "The Government of the Republic of Poland protests against the CTV editorial policy on use of term." Embassy of the Republic of Poland in Ottawa, 20 août 2004.
  75. "Polish Concentration Camps. Misleading words." Auschwitz-Birkenau Museum, mai 1999.
  76. Witold J. Ławrynowicz, Małgorzata Ławrynowicz, "Polish Concentration Camps." Zarys chronicznego problemu. « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) Przeglad Polski on-line, Nowojorski Tygodnik Kulturalny, 2004. (pl)
  77. Citation originale : « This is not a mere semantic matter. Historical integrity and accuracy hang in the balance.... Any misrepresentation of Poland's role in the Second World War, whether intentional or accidental, would be most regrettable and therefore should not be left unchallenged. »
  78. Press Releases - American Jewish Committee « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  79. "Polish Death Camps? Against Falsehood." « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) Auschwitz-Birkenau Museum, 2007.
  80. Citation originale : « "Polish"—similarly to such adjectives as "English", "French" and "German"—had connotations that clearly extended beyond geographic context. Its use with reference to Nazi extermination camps was misleading and improper »
  81. a et b Canadian CTV Television censured, Ministry of Foreign Affairs of the Republic of Poland
  82. Citation originale : « That example of a successful campaign against the distortion of historic truth by the media – and in defense of the good name of Poland – will hopefully reduce the number of similar incidents in the future. »
  83. a et b "Celebrated Norwegian journalist falsifies history", Maxveritas.com
  84. Jødehatet, sort flekk i polsk historie - Utenriks - NRK Nyheter
  85. « Applis. Ne dites plus “camps de concentration polonais” », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  86. a et b « La Pologne sanctionne l'utilisation du terme "camp de la mort polonais" pour les camps de concentration nazis », sur RTBF Info, (consulté le ).
  87. « Pologne : le président Duda signera la loi controversée sur la Shoah », sur Nouvelobs.com, L'Obs, (consulté le ).
  88. (en) Russian studies in literature - Google Books (lire en ligne)
  89. Vladimir Dahl, Explanatory Dictionary of the Living Great Russian Language, 1880 et rééditions suivantes, entrée МАЗУРИК
  90. "The Government's Political Technologist, or the Secrets of Inter TV Channel's Information Policy", Ukrayinska Pravda, lundi 25 avril 2011
  91. « En ma qualité de président de la république de Pologne, j'adresse au présent de la fédération de Russie Vladimir Poutine un appel demandant aux autorités russes d'entreprendre toutes les mesures nécessaires pour identifier et punir les auteurs des agressions ». Citation originale : « In my capacity as president of the Polish Republic – Kwaśniewski said in an official statement – I address, to the President of the Russian Federation Vladimir Putin, an appeal calling on the Russian authorities to undertake energetic action to identify and punish the organizers and perpetrators of the assaults. »
  92. a et b AFP, août 2005, Polish president calls on Putin to stop attacks on Poles in Moscow 2008 CNET Networks, Inc., a CBS Company.
  93. "BNP advances on Middle England to exploit ‘fear’ of Polish migrants", Andrew Norfolk, The Times, April 23, 2007
  94. "BNP shot down after it uses a POLISH Spitfire to front its anti-immigration campaign", Daily Mail, 4 mars 2009
  95. BBC blamed for attacks on Poles
  96. Hate crime rises in economic slump - Federation of Poles « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  97. Citation originale : « a result of the media coverage by the BBC »
  98. Citation originale : « won't dare refer to controversial immigration from other countries. »
  99. a et b BBC denies MP's anti-Polish claim BBC News, 4 juin 2008.
  100. Poles in the UK are under attack. It's got to stop
  101. British MP "sick and tired" of alleged anti-Polish bias
  102. How Britain can help Poles
  103. Citation originale : « using the Polish community as a cat's paw to try to tackle the thorny issue of mass, unchecked immigration »
  104. Citation originale : « it's politically correct to do so. »
  105. Stephen Brook, « Daily Mail makes up with Poles », The Guardian, Londres,‎ (lire en ligne, consulté le )
  106. Federation of Poles in Great Britain vs Daily Mail « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  107. Daily Mail coverage prompts Poles to make PCC complaint
  108. « Polish Federation Accuses Daily Mail of Defamation »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  109. « Letter to PCC from Daily Daily »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  110. Daily Mail coverage prompts Poles to make PCC complaint
  111. Poles accuse 'Daily Mail' of defaming community
  112. Citation originale : « storm of protest in Poland »
  113. « Anger over Bielski detachment film », The Guardian, Londres,‎ (lire en ligne, consulté le )
  114. L'ambassade polonaise déclara le 11 mars 2009 que « cette ambassade a pu contacter l'unique distributeur [du film] en Pologne, Monolith Plus, qui nous a dit qu'il n'avait fait face à aucune huée, et encore moins à une interdiction de diffusion dans un cinéma. » Citation originale : « This embassy has been in touch with [the film's] only distributor in Poland, Monolith Plus, and we have been told that this film has not experienced any form of booing, let alone been banned by any cinemas. ». Cf. Kate Connolly, « Jewish resistance film sparks Polish anger », The Guardian, London,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  115. Citation originale : « repeated a myth fostered by Nazi propagandists, when it said that Polish lancers turned their horses to face Hitler's panzers. There is no evidence that this occurred. »
  116. Simon Jenkins, « End these bogus parallels. We are fighting no Nazis now », The Guardian, Londres,‎ (lire en ligne, consulté le )
  117. (en) Jesse Bier, « The problem of the Polish joke in derogatory American humor », HUMOR, vol. 1, no 2,‎ , p. 135–142 (ISSN 1613-3722, DOI 10.1515/humr.1988.1.2.135, lire en ligne, consulté le )
  118. Beneficial immigration, Vanessa Quick, septembre 2007

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Koźmian, Stanisław "O działaniach i dziełach Bismarcka" ("On Bismarck's Acts and Deeds"), Przegląd Polski (Polish Review), septembre 1875, p. 356–88, and October 1875, p. 110–23
  • Lukas, Richard C. and Norman Davies (foreword), Forgotten Holocaust: The Poles Under German Occupation 1939-1944, 2001
  • Lukas, Richard C.: Forgotten Survivors: Polish Christians Remember The Nazi Occupation
  • Lukas, Richard C.: Did the Children Cry: Hitler's War Against Jewish and Polish Children, 1939-1945
  • Mikołaj Teres: Ethnic Cleansing of Poles in Volhynia and Eastern Galicia, Alliance of the Polish Eastern Provinces, Toronto, 1993, (ISBN 0-9698020-0-5).
  • Ryszard Torzecki: Polacy i Ukraińcy; Sprawa ukraińska w czasie II wojny światowej na terenie II Rzeczypospolitej; Varsovie, 1993.
  • Wiktor Poliszczuk: Bitter Truth. Legal and Political Assessment of the OUN and UPA, Toronto-Varsovie-Kiev, 1995.
  • Władysław & Ewa Siemaszko: Ludobojstwo na ludności polskiej Wołynia 1939-1945 (eng: The Genocide Carried Out by Ukrainian Nationalists on the Polish Population of the Volhynia Region 1939-1945., Varsovie, 2000.
  • Filip Ozarowski: Wolyn Aflame, Publishing House WICI, 1977, (ISBN 0-9655488-1-3).
  • Tadeusz Piotrowski: Genocide and Rescue in Wolyn: Recollections of the Ukrainian Nationalist, Ethnic Cleansing Campaign Against the Poles During World War II, McFarland & Company, 2000, (ISBN 0-7864-0773-5).
  • Tadeusz Piotrowski: Vengeance of the Swallows: Memoir of a Polish Family's Ordeal Under Soviet Aggression, Ukrainian Ethnic Cleansing and Nazi Enslavement, and Their Emigration to America, McFarland & Company, 1995, (ISBN 0-7864-0001-3).
  • Dr Bronislaw Kusnierz, Stalin and the Poles, Hollis & Carter, 1949.
  • Dr Dariusz Łukasiewicz: Czarna legenda Polski: Obraz Polski i Polaków w Prusach 1772-1815 (The black legend of Poland: the image of Poland and Poles in Prussia between 1772–1815) Wydawnictwo Poznanskiego Towarzystwa Przyjaciól Nauk, 1995. Vol. 51 of the history and social sciences series. (ISBN 83-7063-148-7). Paper. In Polish with English and German summaries.
  • Eduard v. Hartmanns Schlagwort vom "Ausrotten der Polen" : Antipolonismus und Antikatholizismus im Kaiserreich / Helmut Neubach.
  • 'Erbfeindschaften': Antipolonismus, Preußen- und Deutschlandhaß, deutsche Ostforschung und polnische Westforschung, [w:] Deutschland und Polen im 20. Jahrhundert, red. U. A. J. Bechner, W. Borodziej, t. Maier, Hannover 2001

Liens externes