L'abbaye Notre-Dame de Josaphat (Beata Maria de Josaphat[1]) est une abbayebénédictine fondée à Lèves (Eure-et-Loir) en 1117 par le chanoine Geoffroy de Lèves, évêque de Chartres et son frère Goslein (Gosselin)[a], seigneur de Lèves, sur leurs terres ancestrales[2],[3].
Histoire
XIIe siècle
Une tradition locale voulait que, à la mort d'Yves de Chartres, l'évêque de Chartres, son archidiacreGeoffroy de Lèves ayant été élu son successeur en 1115, il entreprit en 1116 un pèlerinage auprès du pape Pascal II afin d'être délié du vœu qu'il avait fait d'aller à Jérusalem, et que le Saint-Père aurait accepté à condition que Geoffroy consacra la même somme à la création d'un monastère[4],[5].
Cette tradition expliquerait le fait que la nouvelle abbaye ait été appelée Josaphat afin d'évoquer la vallée du même nom en Terre Sainte.
Il semblerait que les premiers moines venaient du monastère de Fourmetot, ravagé par la guerre.[réf. nécessaire]
En 1156, un différend s'élève entre l'abbaye de Josaphat et Milon de Lèves au sujet des moulins de l'une et des autres sur les bords de l'Eure. L'évêque Robert n'aurait pas été saisi de l'affaire par une plainte des moines ou du laïque, mais, selon sa charte, constatant l'existence d'un conflit entre eux, il se serait interposé.
L'acte mentionne effectivement les événements tels qu'ils se sont déroulés, sans dissimuler une éventuelle plainte des moines, cela montre combien l'autorité épiscopale, a pris de l'importance au point de le rendre capable d'intervenir de son propre chef dans certains conflits.
Fouilles de 1905
L'abbé Charles Métais, curé de Lèves, organisa des fouilles vers 1905, déterrant des tombes des XIIe et XIIIe siècles qui sont maintenant visibles au musée lapidaire, dans l'ancien cloître partiellement reconstruit de l'abbaye Notre-Dame de Coulombs, situé de part et d'autre de l'entrée de la fondation d'Aligre et Marie-Thérèse[6].
Il publia en 1908 le résultat de ses recherches dans l'ouvrage Église de Notre-Dame de Josaphat, d'après les documents historiques et les fouilles récentes[7].
Sont notamment cités :
Le tombeau (sarcophage) de Jean de Salisbury, évêque de Chartres, dans l'ancienne église abbatiale (chapelle de la Vierge, scellé au mur), Classé MH (1914)[8] ;
Le tombeau (gisant) de Lucia de Lèves dans l'ancienne abbatiale (bras nord du transept, près du chœur), Classé MH (1915)[9].
Deux dalles funéraires d'Agasse de Chartres, ainsi qu'une agrafe de manteau, et de l'abbé Thomas de Meulan (1352), Classé MH (1915)[11].
La plateforme ouverte du patrimoine (POP) du ministère de la culture recense également[12] :
Une statue (gisant) : personnage ecclésiastique ;
Une statue (gisant) : jeune fille ;
Une statue (gisant) : femme au coussin ;
Une statue (gisant) : Philippe de Lèves ?
Musée lapidaire
Sépultures des évêques de Chartres
Geoffroy de Lèves meurt en 1149. Il est inhumé dans le chœur de l'église abbatiale qu'il a fondée, premier des six évêques de Chartres dont les sépultures seront dans ce lieu :
Jean de Salisbury, successeur de Guillaume aux Blanches Mains, inhumé en 1180, dont le sarcophage a été conservé à son emplacement initial après les fouilles de l'abbé Métais en 1905 : « Il nous semble nécessaire de maintenir intact en sa place primitive le merveilleux tombeau de Jean de Salisbury. Combien suggestive et attrayante la petite absidiole du transept nord avec son tombeau, ses deux colonnes, son autel incliné et son ouverture mystérieuse sur la fontaine sacrée ! »[13]
Pierre de Celle, successeur de Jean de Salisbury, inhumé en 1183 ;
Renaud de Bar, successeur de Pierre de Celle, inhumé en 1217.
XIVe siècle et XVe siècle
Incendiée en 1432 et 1466 par les Anglais, elle fut ruinée par les Calvinistes en 1564, puis restaurée en entrant dans la Congrégation de Saint-Maur en 1640. Il y restait 7 Mauristes en 1768.
L'abbaye dans le Monasticon Gallicanum, Dom Germain, XVIIe siècle.
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XVIIIe siècle et XIXe siècle
En partie détruite à la Révolution, en 1812 elle appartient à Alexandre Auger, négociant à Paris, qui la revend à Antoine Gros, marchand de vin et traiteur à Neuilly-sur-Seine[14], puis elle devient la propriété de la famille d’Aligre.
En 1818, elle hébergea l’hospice Marie-Thérèse, qui devint alors un établissement hospitalier sous le nom d’hospice d’Aligre, pour en 1968 prendre le nom de Fondation d'Aligre et Marie-Thérèse, établissement public départemental[15].
Il y coule une source qui était réputée guérir les maladies pulmonaires. Elle est longée par la Via Turonensis qui mène à Saint-Jacques de Compostelle.
Cloître de l'abbaye Notre-Dame de Coulombs
Cet ancien cloître de l'abbaye Notre-Dame de Coulombs, reconstruit de part et d'autre de l'entrée du site, a pour fonction d'abriter le musée lapidaire issu des fouilles réalisées dans l'ancienne église de l'abbaye Notre-Dame de Josaphat.
Le cloître voyageur de l'abbaye de Coulombs, reconstruit par l'asile d'Aligre
Partie ouest extérieure.
Partie ouest intérieure.
Partie est, abritant le musée lapidaire.
Abbés
Abbés réguliers
1117 - 1150 : Girard (?-, siégeait encore en 1149
1151 - 1186 : Gislebert ou Guilbert, religieux venus de Fourmetot, il fut nommé prieur par Girard
1187 - 1199 : Sanction, mort le 16 juillet
1199 - 1200 : Vernier ou Bernier mort un 7 septembre
1201 - 1209 : Gautier, écrit en 1201 une lettre à Philippe-Auguste assurant que l'abbaye comporte 50 religieux tous prêtres il échangea quelques biens avec Hugues de Gallardon en 1205, et mourut un 13 juin.
1210 - 1231 : Guérin, il fut élu abbé de Marmoutier en 1229, mort le 27 novembre.
1232 - 1240 : Garnier, mort le 4 juillet
1240 - 1261 : Gosselin, mort le 6 octobre
1270 - 1280 : Raoul mort un 25 octobre
1281 - 1285 : Hervé, mort le 27 décembre inhumé dans le prieuré de
1286 - 12.. : Gilbert en fonction en 1286 mort un 15 octobre
1333 - 1352 : Thomas de Meulan, l'inscription latine sur sa dalle funéraire porte la mention « Thomas, né à Meulan, qui gouverna l'abbaye Notre-Dame de Josaphat gît dans ce tombeau. »
1380 - 1389 : Martin
1390 - 1407 : Guillaume Ier, c'est lui qui fit édifier la maison abbatiale. Il est mort le
1408 - 14.. : Jacques Ier, il était présent le à la prise de possession du siège épiscopal de Chartres par Martin Gouges de Charpaigne. Il mourut un 8 mai sans préciser l'année.
14.. - 1417 : Pierre Ier, mort le lundi de la Quasimodo 1417 soit le à Paris et il fut inhumé en l'église Saint-Hilaire du même lieu[16]
1417 - 1417 : Guillaume II mort le
1717 - 1419 : Pierre II mort le lundi après la Quinquagésime soit le
1420 - 1421 : Gilles mort le
1421 - 1421 : Jean Ier Bleteron, abbé de l'abbaye de Neauphle-le-Vieux depuis 1405. Mort le 10 novembre ou le 8 décembre de la même année.
1422 - 14..: Pierre III, fit en 1422 une convention relative à une maison à Mantes
1432 - 1437 : Jean II de Malmaison, il envoie cette même année des religieux à Fourmetot pour y vivre des revenus de ce lieu, lorsque son abbaye est ruinée par les guerres. Il écrivit plusieurs livres et résigne en 1437 il est mort un 17 juin
1437 - 1439 :
1439 - 1471 : Michel de Bonnevent (?- , gouverna pendant 32 ans l'abbaye
1498 - 1502 : Jean IV Pinart, fut élu le et mourut le
1502 - 1521 : André de Montain, alias David il est mort âgé de 46 ans et fut inhumé au milieu du chœur de l'église abbatiale le
1521 - 1535 : Jacques II du Terrail ( ?-1535), dernier abbé régulier de l'abbaye, il meurt à Chartres le , fut évêque de Glandèves de 1532 à 1535 à la suite de son frère Philippe du Terrail. Il était le frère de Pierre du Terrail, seigneur de Bayard, chevalier sans peur et sans reproche. Doyen de la cathédrale de Grenoble en 1520.
1788 - 1789 : N... de Salignac de La Motte-Fénelon, vicaire général de Metz, archidiacre de l'église de Sarrebourg, pourvu de l'abbaye en 1788 en même temps qu'il reçut la charge d'aumônier du roi, et fut dépouillé de ses biens par la Révolution.
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↑Dom Beaumier et Jean-Marie Besse, « Diocèse de Chartres », dans Abbayes et prieurés de l'ancienne France : Recueil historique des archevêchés, évêchés et prieurés de France, par dom Beaunier, t. I : Province ecclésiastique de Paris, (lire en ligne).
↑Abbé Métais, 1908, citation présentée sur la plaque apposée au-dessus du tombeau.
↑Acte de vente de la ci-devant abbatiale de Josaphat par Alexandre Auger à Antoine Gros, reçu par Maître Jacques Michel Febvrier, notaire à Chartres, le 3 août 1812, archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2 E 10 317
Dom Buttreux, Histoire de l'abbaye de Josaphat, BnF ms latin 12677 ;
Abbé Charles Métais, Cartulaire de Notre-Dame de Josaphat, t. 1, (lire en ligne) ;
Abbé Charles Métais, Cartulaire de Notre-Dame de Josaphat, t. 2, (lire en ligne) ;
Georges Bonnebas, Des moines pour la cathédrale de Chartres : l'abbaye Notre-Dame de Josaphat de Lèves 1117-1790, Ella éditions, Lèves, 2017, 127.p. (ISBN978-2-36803-232-9).