Shoya Ishida, habitant à Ōgaki dans la préfecture de Gifu, vit en combattant l'ennui par les jeux les plus insensés qui lui viennent à l'esprit. Un jour, Shoko Nishimiya rejoint sa classe d'école primaire et essaie de s'y faire une place, mais cette dernière est atteinte de surdité et va causer quelques soucis à ses camarades, ce qui va permettre au jeune Shoya de s'occuper en profitant des faiblesses de celle-ci. Mais tout cet amusement se retournera contre lui. Une fois lycéen, Shoya, qui décide de revoir une dernière fois Shoko pour s'excuser, va finalement se rapprocher d'elle à travers la langue des signes.
Analyse
Yoshitoki Ōima a été aidée de sa mère, interprète en langue des signes, afin de transposer les échanges signés des personnages en images[2].
Personnage principal du manga au tempérament casse-cou et enfantin, il est le premier élève à se moquer de Shoko et prend plaisir à l'humilier et la frapper. Néanmoins, à la suite de l'intervention du directeur, il sera considéré comme seul responsable de ce harcèlement et sera à son tour martyrisé. Il aide ensuite Shoko avec de mauvaises intentions, se battra avec elle et la fera changer d'établissement : pour cette raison, toute la classe se retourne contre lui, bien qu'elle soit aussi fautive, et se met à l'intimider à son tour. Cinq ans plus tard, alors que l'intimidation l'a suivi jusque-là, il s'apprête à se suicider après s'être excusé auprès de Shoko, mais un retournement de situation lui interdit de finir son geste. Commence alors un long chemin vers la rédemption, semée de doutes et de traumatismes du passé…
De son point de vue, tout le monde est masqué par une croix (X) sur leur visage, représentant leur banalité et/ou son indifférence à leur égard, représentant le fait qu’il ne les regarde plus dans les yeux par peur : seuls ceux qui comptent pour lui ont le visage dévoilé. Son caractère a radicalement changé, d’extraverti à introverti, il n’est plus un casse-cou, mais une personne calme parlant à voix basse et posément qui plus est et est constamment courbé. Il est possible qu'une personne dévoile son visage, puis que cette croix revienne à la suite d'un évènement.
Shoko est malentendante. Elle change d'école en CM2 car ses camarades l'embêtaient. Malheureusement, ses nouveaux camarades ne sont pas très différents des anciens. Shoya lui casse ses appareils auditifs. « Je sais pourquoi Shoko est sourde : c'est parce qu'elle ne s'est pas bien lavé les oreilles ! » Un jour, elle se bat avec lui. Quand elle rentre chez elle, le soir, elle dit à sa sœur qu'elle veut mourir.
Dans le troisième volume, chapitre vingt-trois, intitulé Lune, Shoko a tenté de faire sa déclaration sans utiliser la langue des signes à Shoya en lui criant « suki(好き?) » qui se traduit par « je t'aime » en japonais. Ce qu'elle prononce porte à confusion en raison de son problème pour articuler correctement et Shoya comprend « tsuki(月?) » qui se traduit par « lune » en japonais. Shoya regarde le ciel pour apercevoir la lune et répond : « Elle est belle, n'est-elle pas ? » Confuse et embarrassée face à sa réaction, Shoko prend la fuite.
Naoka a toujours détesté Shoko. D'abord parce qu'elle pense (à juste titre !) que Shoko est amoureuse de Shoya, ensuite parce qu'elle s'excuse tout le temps. Naoka déteste les gens qui s'excusent. « C'est comme si on ne s'acceptait pas, et moi je ne m'excuserai pas car finalement, je n'ai aucun regret. » Elle est elle aussi amoureuse de Shoya. Elle lui donne une lettre sur laquelle est écrit « J'ai toujours été amoureuse de toi ». Malheureusement pour elle, le mot est donné à Tomohiro…
Miki est une élève modèle, elle a toujours été déléguée de classe. Elle est intelligente, mais en CM2, elle riait aux blagues de Shoya qui se moquait de Shoko. Elle prétend regretter de ne pas avoir aidé la jeune sourde. Quand elle fait remarquer à Naoka qu'elle n'a aucun regret, celle-ci lui répond : « Nous ne sommes pas de la même espèce, moi j'agis et toi tu te contentes de regarder en rigolant. » Traître, elle modifie la vérité afin de s'exclure des intimidateurs et mettre toute la faute sur Shoya. Elle semble être attirée par Mashiba et change d'aspect physique pour paraître plus jolie.
En CM2, Miyoko décide d'aider Shoko en apprenant la langue des signes. « Comme ça, les autres n'auront pas à se forcer. » Mais elle est insultée par Naoka, qui prétend qu'elle le fait juste pour se rendre intéressante. Miyoko ne va plus à l'école et au collège, elle reste à l'infirmerie et y apprend la langue des signes. Quand elle retrouve Shoko, elle s'excuse et lui demande d'accepter de tout recommencer à zéro.
Petite sœur de Shoko. Elle se fait passer pour un garçon, et même pour le petit ami de Shoko, afin de la défendre. Elle est passionnée par la photographie, on la voit souvent prendre des cadavres d'animaux en photo, mais plus tard il est révélé qu'en fait les photographies servent à faire peur à Shoko pour la convaincre de ne pas mettre fin à ses jours. Au début du manga, elle déteste Shoya et écrit un article sur lui. Puis au fur et à mesure, elle comprend que Shoya est important aux yeux de Shoko et l'apprécie plus.
Tomohiro devient ami avec Shoya, qu'il surnomme Yasho, lorsque celui-ci se fait voler son vélo. Il le retrouve dans un champ et le ramène à son propriétaire. Il souhaite réaliser un film et propose à Shoya de l'aider en allant demander à des gens de les rejoindre. Shoya lui dit qu'il n'a pas d'amis mais Tomohiro réussi quand même à réunir des lycéens.
Satoshi est dans le même lycée que Shoya. Il comprend ce que ressentait Shoko car il semble que lui aussi était victime d'insultes. Un jour, Shoya lui dit que c'est lui qui frappait et insultait Shoko, puis il ajoute qu'il peut le frapper. Satoshi le frappe sans vraiment réfléchir. Par la suite, il regrette son geste.
La mère de Shoko et Yuzuru ne semble pas comprendre ce que ressentent ses filles, d'après Yuzuru. Il semble qu'elle ne pardonnera jamais à Shoya son comportement en CM2.
Grand-mère de Shoko et Yuzuru (硝子の祖母, Shōko no sobo?)
Elle est le pilier central de la famille Nishimiya. Toujours agréable et optimiste, elle représente une personne de confiance et de sagesse.
Un projet d'adaptation en anime, annoncé dans le dernier chapitre du manga qui était publié dans le 51e numéro du Weekly Shōnen Magazine[10],[11], prend la forme d'un film d'animation[12]. Ce dernier est réalisé au sein de Kyoto Animation par Naoko Yamada[13], sur un scénario de Reiko Yoshida[1], des character designs de Futoshi Nishiya et une bande originale composée par Kensuke Ushio et Pony Canyon[14],[15]. La chanson thème du film, intitulée Koi wo Shita no wa(恋をしたのは?), est chantée par aiko, tandis que My Generation du groupe de rock britannique The Who est utilisé pendant le générique d'introduction[16],[17]. Le film est sorti le dans 120 salles au Japon[1],[18]. Une sortie au cinéma en France est prévue le dans 75 salles sous le titre Silent Voice grâce à un projet de financement participatif sur le site KissKissBankBank qui a été mis en place pour permettre une sortie étendue à plus de salles (seulement une vingtaine de salles prévues à l'origine) et d'autres actions de sensibilisation sur les sujets mis en avant par le film[19]. Une édition combo blu-ray/DVD est sortie le 23 janvier 2019 chez Kazé en VF et en VOSTFr[20].
Réception
En France, Le Monde décrit la série comme « une histoire sur le handicap, la communication et l'ijime […] A Silent Voice décrit de façon crédible ce phénomène, en plus d'exposer un point de vue réaliste sur le handicap, froid et sans aucune condescendance[21] ». Pour Coyote magazine, cette « œuvre au dessin très accrocheur lutte contre l'indifférence et les préjugés. Une lutte qui bouscule sans heurter, emballée qu'elle est dans un mélo de mœurs au réalisme somme toute romancé[22] ».
Makoto Shinkai, le réalisateur de Your Name., a qualifié le film de « travail fantastique » et de « production élégante et grandiose » qu'il est même incapable de reproduire[23].
Le film a débuté à la 2e place du box-office japonais derrière Your Name. de Makoto Shinkai et a gagné un total de 283 millions de yens pour 200 000 entrées pour les deux premiers jours de sa sortie à travers les 120 salles au Japon[18]. Après 12 jours d'exploitation au Japon, le film engendre plus d'un milliard de yens[24].
Distinctions
En 2008, la série est élue « meilleur manga débutant » par le Weekly Shōnen Magazine[25]. En 2014, elle est nommée pour le 38eprix du manga Kōdansha sans le remporter[26] mais reçoit le « Natalie Grand Prix 2014 » décerné par des professionnels du milieu du manga[27].
En 2015, elle remporte le « Prix de la nouveauté » du 19eprix culturel Osamu Tezuka[29] ainsi que le prix « Kono manga ga Sugoï » décerné par un public masculin[30]. Elle est également nommée pour le prix Manga Taishō[31].