L'Œuvre Sainte-Foy est une association d'aide aux détenus résistants des prisons franciliennes pendant la Seconde Guerre mondiale fondée en 1942. Au-delà de son engagement humanitaire, elle constitue un service social de la Résistance et forme un réseau de communication et de renseignement clandestin.
Cette œuvre de charité chrétienne vient répondre à la multiplication des arrestations et des internements par l'occupant allemand et à leur opacité volontaire empêchant toute communication et toute aide.
Le nom a été choisi ainsi car Sainte-Foy est la patronne des prisonniers.
D'après les reçus de l'occupant allemand qui autorise ces distributions, l'association a distribué un total de 11 000 colis anonymes aux prisons franciliennes entre 1942 et 1944[4],[7], avec un pic de plus de 1 000 colis par mois durant l'année 1944[13],[14].
Lien avec la Résistance
De multiples responsables et bénévoles de l'association sont également résistantes. C'est le cas des deux fondatrices, Marie-Hélène Lefaucheux (qui appartient au mouvement OCM) et Yvonne Baratte, et de bénévoles comme Marcelle Bidault et Marie Médard.
De par ses actions officielles, l'Œuvre Sainte-Foy établit un réseau de communication et de renseignement entre les détenus des prisons franciliennes et l'extérieur[4],[15],[16],[7].
Par ailleurs, l'association constitue un service social de la Résistance clandestine[4].
Ce système, en liaison avec le service social des MUR (Mouvements Unis de la Résistance) de la zone Sud, donne naissance en février 1944 au COSOR (Comité des œuvres Sociales de la Résistance)[9],[2],[17].
Arrestations
Durant l'été 1944, à l'approche de la libération de Paris, plusieurs de ses membres sont recherchés par l'occupant allemand pour leurs activités dans la Résistance.
Le la Milice, sous la direction du commissaire de police Fourcade, tend un guet-apens dans les locaux de l’œuvre Sainte-Foy, rue des Saints-Pères, et y arrête 15 bénévoles, dont Marcelle Bidault et Irène Demarteau[16].
Les miliciens les emmènent dans leurs locaux situés rue de Monceau où elle sont torturées, puis internées à la prison de la petite Roquette, avant d'être libérées le au soir[16].
Marie-Hélène Lefaucheux parvient à échapper aux arrestations[7].
↑ADIR, « In Memoriam - Marie-Louise Messéan », Voix et visages (bulletin bimestriel), no 203, , vue 16 (mention d'Yvonne Baratte et de l’œuvre Sainte-Foy) (lire en ligne)
↑ADIR, « Marie-Hélène Lefaucheux : son aide aux prisonniers politiques sous l'occupation allemande », Voix et visages (bulletin mensuel), no 94, , p. 5 (vue 21/39) (lire en ligne)
↑Robert Gildea, Comment sont-ils devenus résistants ? - Une nouvelle histoire de la résistance (1940-1945), Groupe Margot, (ISBN978-2-35204-634-9, lire en ligne)
↑ADIR, « In Memoriam - Yvonne Baratte (auteur : Andrée Yvette Gouineau (1915-2016), alias Bluette Morat, déportée du convoi I.262 parti de Paris le 11 août 1944, médaillée de la Résistance avec rosette en 1946) », Voix et visages (bulletin mensuel), no 2, , p. 1/5 (vue 5/17) (lire en ligne)
↑Pascale Barthélémy, Sororité et colonialisme: Françaises et Africaines au temps de la guerre froide (1944-1962), Éditions de la Sorbonne, (ISBN979-10-351-0955-4, lire en ligne)
Nicole Le Prat, Âme et cendres : témoignages de survivantes des camps nazis en souvenir d'Yvonne Baratte, morte à Ravensbrück, Blois, , 60 p..
Élisabeth Terrenoire, Combattantes sans uniforme: les femmes dans la résistance, Bloud et Gay, , 126 p. (lire en ligne), pp.80, 82, 83, 84, 111, 125.
Laurence Thibault et Association pour des études sur la résistance intérieure, Les femmes et la résistance, La Documentation française, coll. « Cahiers de la Résistance », , 175 p. (ISBN9782110060921, lire en ligne), pp.81, 99 et 107.
Comité supérieur des œuvres sociales en faveur des étudiants et de l'Union nationale des associations générales des étudiants de France, Le Courrier de l'étudiant, Paris (no 11), (lire en ligne), vue 2/7.
Marie Fillet-Médard, Souvenirs de la naissance au mariage, Hélène Fillet, , 218 p., pp.113, 122, 125, 128, 145, 188, 190, 191, 192, 203.
Croix-Rouge française, Au service de la Croix-Rouge française sous l'Occupation, 1940-1944, , 111 p. (ISBN9782307515494, lire en ligne), pp.5 et 58.
Union des combattants volontaires de la Résistance et des cadets de la Résistance de la Haute-Loire, Témoignages de résistants: 1940-1945, Éd. Jeanne-d'Arc, , 171 p. (ISBN978-2-911794-26-1, lire en ligne), p. 22