Étourdi (1916)

Étourdi
Type canonnière anti-sous-marine / aviso
Classe classe Ardent
Fonction militaire
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Commanditaire Drapeau de la France France
Constructeur Arsenal de Lorient Drapeau de la France France
Fabrication acier
Commandé 1916
Quille posée 1916
Lancement 21 ou 23 mars 1916
Commission 1916
Statut Sabordé le 18 juin 1940, ferraillé en 1941
Équipage
Équipage 55 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 60,20 m
Maître-bau 7,20 m
Tirant d'eau 2,90 m
Déplacement 266 tonnes
À pleine charge 400 tonnes
Propulsion
Puissance 1200 à 1500 ch
Vitesse 14 à 17 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement
Rayon d'action 2000 milles marins à 10 nœuds
Carrière
Indicatif ET

L'Étourdi est une canonnière[1],[2] de lutte anti-sous-marine de la Marine nationale française, l’un des 23 navires de classe Ardent construits. Le navire a été construit à l’Arsenal de Lorient, lancé le 21 mars 1916 et mis en service dans la Marine nationale la même année, elle est. Le navire a été coulé le 19 juin 1940 pour lui éviter d’être capturé par les Allemands, et a été ferraillé l’année suivante.

Conception

Les canonnières de classe Ardent ont été commandées dans le cadre du programme d’expansion de la flotte française de 1916 et 1917[3],[4]. En 1916, l’état-major de la marine française[5] commanda 23 canonnières anti-sous-marines (ASM)[6],[7] de 266 tonnes, à machines à vapeur à triple expansion[5], qui furent nommés « classe Ardent[6] ». Les navires étaient fondamentalement identiques aux canonnières de classe Friponne. Ils s’en distinguaient principalement par le type de propulsion : les canonnières de classe Friponne utilisaient des moteurs Diesel, mais les navires de classe Ardent étaient équipés de machines à vapeur, dans de nombreux cas récupérées sur de vieux torpilleurs mis hors service[4],[8]. Ils différaient donc sensiblement les uns des autres en ce qui concerne la puissance et la vitesse[9]. Ils avaient tous des étraves en forme d’arc, mais ils différaient par la forme des superstructures et leur équipement[3].

L'Étourdi était conçu pour la lutte anti-sous-marine[3],[10]. Sa coque avait une longueur hors tout de 60,2 mètres, une largeur de 7,2 mètres et un tirant d'eau de 2,9 mètres[3],[11],[12],[13]. Son déplacement était de 266 tonnes à charge normale et de 400 tonnes à pleine charge[3],[10].

Le navire était propulsé par une machine à vapeur verticale à triple expansion[13] d’une puissance de 1200 à 1500 ch, entraînant une hélice unique[3],[11]. La vapeur était fournie par deux chaudières à charbon système du Temple ou Normand[3],[10]. La vitesse maximale du navire était comprise entre 14 et 17 nœuds[3],[11],[12],[13]. Le navire transportait 85 tonnes de combustible, ce qui lui permettait d’atteindre une autonomie de 2000 milles marins à une vitesse de 10 nœuds[3],[10].

L’armement de la canonnière se composait de deux canons de 145 mm[12],[13] modèle 1910 et de deux rampes pour larguer des grenades anti-sous-marines[3],[10],[12],[13].

L’équipage du navire était composé de 55 officiers, officiers mariniers et matelots[3],[11],[12],[13].

Historique

L'Étourdi a été construit à l’Arsenal de Lorient[3],[14],[13]. Il fut mis en chantier en 1916 et lancé le 21 mars 1916[15],[10],[13] (le 23 mars selon d’autres sources[1],[2]). Il est mis en service dans la Marine nationale en 1916[15],[12],[13].

Première Guerre mondiale

L'Étourdi est utilisé comme dragueur de mines et affecté à la division de Gascogne[12],[13]. Il sert dans le golfe de Gascogne[3],[4], effectuant des patrouilles et des escortes de convois entre Cherbourg et le cap Ortegal[12],[13] du 9 mai 1916 à 1917. En juin 1917, il est affecté aux Flottilles de la Manche occidentale et de l'Atlantique, à la 5e escadrille basée à La Pallice. Durant cette période, un seul marin de lL'Étourdi est mort pour la France : le matelot de 2ème classe chauffeur Joseph Louis Marcel Le Gludic, né le 8 août 1894 à Le Palais (Morbihan), qui s’est noyé accidentellement dans la Charente le 15 janvier 1918[13].

Au plan administratif, la canonnière fut considérée comme bâtiment armé en guerre pour les périodes du 17 mars au 22 août 1919 et du 1er au 24 octobre 1919, date de cessation des hostilités (Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, articles 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. ; Bulletin officiel de la Marine 1922, n° 14, p. 720 et 741.)[13].

Entre-deux-guerres

Tous les navires de classe Ardent ont survécu à la guerre. La majorité sont convertis dans les années 1920 en dragueurs de mines, avec l’ajout d’un équipement mécanique de dragage[9]. Le navire a été ainsi converti entre 1918 et 1920[4],[10]. Il remplit cette fonction dans l’entre-deux-guerres jusqu’à l’attaque allemande sur la France[3],[16]. À partir de 1919, il est affecté au dragage des mines sur les côtes Nord de la France. En 1924, il est reclassé comme aviso de 2ème classe, mais redevient canonnière en 1925. En 1929, il redevient aviso de 2ème classe. Il est affecté en 1930 comme navire-école annexe à l’École des mécaniciens de Lorient, puis comme annexe de l’École navale[12],[13].

Seconde Guerre mondiale

En septembre 1939, l'Étourdi est affecté aux Forces navales de l’Ouest[12],[13] parmi les avisos non-endivisionnés. Le 18 juin 1940, il est dans l’impossibilité d’appareiller[12],[13] lors de l’évacuation de Brest[13]. Il est donc sabordé[12],[13] dans le port pour lui éviter d’être capturé par les Allemands[3],[4]. Renfloué, il est rayé des listes de la flotte en juin 1941[13] et mis à la ferraille[3],[4].

Articles connexes

Notes et références

  1. a et b « ETOURDI – Canonnière », sur Service historique de la Défense (consulté le ).
  2. a et b « ETOURDI - Canonnière », sur Archives de France (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k l m n o et p Gardiner et Gray 1985, p. 215.
  4. a b c d e et f Labayle-Couhat 1974, p. 184.
  5. a et b « Navires de Seconde classe français », sur Seconde Guerre (consulté le ).
  6. a et b « Canonnière Dédaigneuse », sur La Marcophilie Navale Envelopmer, (consulté le ).
  7. Memgam, « DEDAIGNEUSE - Dragueur-canonnière », sur Forum PAGES 14-18, (consulté le ).
  8. Gardiner et Gray 1985, p. 215-216.
  9. a et b (en) « ARDENT 2nd class avisos (ASW gunboats) (1916 - 1917) », sur navypedia.org (consulté le ).
  10. a b c d e f et g Gogin 2022.
  11. a b c et d Labayle-Couhat 1974, p. 180.
  12. a b c d e f g h i j k et l Capitaine Patrick, « * ÉTOURDI (1916/1940) », sur Marines de Guerre et Poste Navale (consulté le ).
  13. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Ar Brav, « ETOURDI - Dragueur-canonnière », sur Forum PAGES 14-18, (consulté le ).
  14. Parkes 1933, p. 213.
  15. a et b Labayle-Couhat 1974, p. 183.
  16. Gardiner et Chesneau 1980, p. 259.

Bibliographie

  • (en) Robert Gardiner et Randal Gray, Conway’s All the World’s Fighting Ships 1906-1921, London, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-245-5).
  • (en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway’s All the World’s Fighting Ships 1922-1946, London, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-146-7).
  • (en) Fred T. Jane, Jane's Fighting Ships 1919, David & Charles Reprints, .
  • (en) Oscar Parkes, Jane's Fighting Ships 1933, Sampson Low, Marston & Co., .
  • (en) Jean Labayle-Couhat, French Warships of World War I, London, Ian Allan Ltd, , p. 183.
  • (en) Jean Labayle-Couhat, French Warships of World War II, London, Ian Allan Ltd, .
  • Commandant de Balincourt, Les Flottes de Combat en 1917, Augustin Challamel, .
  • Commandant de Balincourt, Les Flottes de Combat pour 1925, Société d'éditions géographiques, maritimes et coloniales, .
  • CV Vincent-Bréchignac, Les Flottes de Combat 1929, Société d'éditions géographiques, maritimes et coloniales, .
  • CV Vincent-Bréchignac, Les Flottes de Combat 1940, Société d'éditions géographiques, maritimes et coloniales, .
  • Jean Guiglini, Les marques particulières des navires de guerre français 1900-1950, SHM, .
  • Jacques Vichot, Pierre Boucheix et Hubert Michéa, Répertoire des navires de guerre français, AAMM, .
  • LV Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, vol. II. 1870-2006, Millau, Imp. Rezotel-Maury, .

Liens externes