Il entre en service le 2 mars[réf. nécessaire] 1752 (à 17 ans) comme volontaire au régiment d'Artois-infanterie[5] ; son dossier militaire le donne comme soldat au 48e régiment d'infanterie en 1752 et sergent en 1756[2],[n 3].
Il devient lieutenant attaché à l'état-major le [5]. En 1762 et 1763, il fait campagne au Portugal[1],[2]. Il est nommé sous-aide major (un emploi, et non un grade)[5] le , puis aide major le , avec rang de capitaine le [1],[2].
En 1776 il devient capitaine commandant le dépôt des recrues, puis capitaine de la compagnie colonelle le [1],[2]. Il est fait chevalier de Saint-Louis le . Le il commande une compagnie de chasseurs, et à ce titre[5] il s'embarque à Toulon[2] pour l'Amérique (Gibraltar[réf. nécessaire] ?) le [5] avec le 2e bataillon du 48e régiment d'infanterie[2] ; il est réembarqué à Cadix avec l'armée de Destaing. Il en revient le [2].
Il devient capitaine de grenadiers dans son régiment le , et le il est nommé major au 3e régiment des grenadiers royaux de Normandie[1],[2], ce qui lui donne le rang de lieutenant-colonel. Ce régiment se trouve réformé le , et le même mois Gudin devint commandant de la garde nationale de Montargis[5] - bien que ce commandement ne soit pas inscrit dans les états de service de son dossier militaire[1],[2].
Il est réformé par décret de l'assemblée constituante, avec pension de 2 240 livres. Dans l'attente d'un replacement, Gudin s'établit dans sa propriété de Montargis[5].
Lorsque les premiers corps de volontaires se forment à la suite de la Révolution, la compagnie de Montargis l'appelle à sa tête le .
Le 9 octobre 1791[2] (date retenue dans son dossier militaire ; Hennet donne le 12 octobre[6]), il est nommé à l'unanimité des volontaires[5] chef du 1er bataillon de volontaires du Loiret[1],[2]. Ce titre de lieutenant-colonel « en premier », qui a cessé d'exister lors de l'embrigadement, correspond au titre de chef de bataillon commandant[5].
Il sert dans l'armée du Nord en 1792 et 1793[7],[n 1], deux années qui méritent un rapide survol : cet an I du calendrier républicain — même si ce dernier n'est appliqué qu'à partir du (15 vendémiairean II) — est une période politiquement des plus troublées, prône aux extrêmes et un tournant dans la révolution française. Entre autres marqueurs décisifs : la journée du 10 août 1792 qui signe le début de la première Terreur, commençant avec
la prise du palais des Tuileries (siège du pouvoir exécutif) et de l'Assemblée nationale (siège du pouvoir législatif) ;
l'Assemblée remplacée par la Convention nationale (dominée par une Convention girondine) qui fonde la Première République lors de sa première séance le , juste après le bain de sang national des massacres de Septembre et quatre mois avant l'exécution de Louis XVI le .
Cette condamnation ultime de la royauté assure l'inimitié de l'Europe et la subséquente cohésion de la Première Coalition qui débute le : France face à Grande-Bretagne, Autriche, Prusse, Russie, Espagne, Piémont-Sardaigne et Deux-Siciles. Côté interne, les massacres de Machecoul et leurs 100 à 150 sympathisants de la Convention morts le 11 mars, signent le début des guerres de Vendée.
Ce dossier militaire indique que le il est nommé « général de division commandant en chef » au camp de Maubeuge[1],[n 2],[5],[7],[n 1], où l'armée du Nord se tient sur la bordure nord du massif des Ardennes. Mais ce même dossier n'indique pas qu'en représailles de son refus du commandement de Vendée il est démis de ses fonctions le [7],[n 1] ; et le représentant Drouet le fait arrêter et incarcérer à Arras le 20 septembre 1793[5].
Gudin ne voit donc pas le siège de Maubeuge par l'armée autrichienne du prince de Saxe-Cobourg[n 6], qui vise un chemin vers Paris - siège qui dure du 30 septembre au 16 octobre 1793. Drouet, lui, le voit de près : car il est envoyé en qualité de commissaire à l'armée du Nord, s'enferme dans Maubeuge assiégée et tombe aux mains des Autrichiens ; il ne revient en France qu'en décembre 1795, échangé avec d'autres révolutionnaires contre Madame Royale, la fille de Louis XVI[9]. Entre-temps, Gudin a été remis en liberté - mais seulement le [7],[n 1], soit 14 mois de prison ; et, semble-t-il, sa libération s'accompagne de circonstances troublantes[n 7].
Il demande sa retraite le [7],[n 1] après quarante-trois ans de service effectif, avec pour revenus la retraite de lieutenant-général[5],[n 2] ; sa demande est approuvée le « 17 vendémiaire l'an IV républicain » () par le général de l'armée des côtes de CherbourgAubert du Bayet[1],[n 2].
Une note du citoyen « Cœur maire de Saint-Maurice-sur-Aveyron » datée au plus tôt du 19 ventôse an XII (), faisant suite à la demande de Gudin Gudin du paiement de sa pension de retraite dans son dossier militaire, atteste que « depuis [les epoques citées ci-dessus, remontant au 17 vendémiaire an IV [], le général Gudin [est ensuite] remployé dans son grade de général de division agent du gouvernement, pour faire rejoindre les deserteurs à l'interieur et réquisitionnaires »[n 2].
En 1800, il est désigné candidat au Sénat conservateur par le département du Loiret[5].
Un document de son dossier militaire semble indiquer qu'au moment de sa retraite il est marié et sa femme est atteinte d'un cancer[1],[n 2].
Voir aussi
Bibliographie
[Courcelles 1822] Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1822, t. 6, chez l'auteur, , 500 p., sur books.google.fr (lire en ligne), p. 355.
[Dumont 1914] G. Dumont, Bataillons de volontaires nationaux (cadres et historiques), Paris, Charles Lavauzelle, , 494 p., sur archive.org (lire en ligne), p. 180-391.
[Hennet 1903] Léon Hennet, État militaire de France pour l'année 1793, Paris, Siège de la société de l'Histoire de la Révolution française, , sur archive.org (ISBN1120140730 et 978-1120140739, lire en ligne), p. 329.
1791 - lieutenant-colonel, dowódca 1.batalionu departamentu Loiret (09.10.) [lieutenant-colonel, première commande : bataillon du département du Loiret (09.10.)]
1793 - komendant placu w Maubeuge (02.05.) [commandant au siège de Maubeuge (2 mai)] ; generał brygady (27.05.) [général de brigade (27 mai)] ; generał dywizji (22.07.) [général de division (22 juillet)] ; komendant obozu w Maubeuge (31.07.) [commandant du camp de Maubeuge (31 juillet)] ; zwolniony ze stanowiska (06.08.) i aresztowany (20.09.) [déposé de sa position (6 août) et arrestation (20 septembre)]
1794 - zwolnienie z więzienia (16.11.) [sortie de prison (16 novembre)]
1795 - powrót do armii w stopniu generała dywizji (04.03.) [retour à l'armée au grade de major-général (4 mars)] ; przejście w stan spoczynku (30.09.) [départ à la retraite (30 septembre)] »
↑ abcde et fLes Archives nationales conservent à leur site de Pierrefitte-sur-Seine ce qui reste du dossier d'Étienne Gudin y compris et principalement de son dossier militaire, numérisé dans « Étienne Gudin ». Le document 10 : « Etats des Services du citoyen etienne Gudin général de division », base Léonore, ministère français de la Culture, donne la liste complète de ses quinze affectations de « Services Effectifs » et de ses neuf « Campagnes » (total cinquante-deux ans de services comptés), et inclut sa demande de paiement de retraite qui représente « qu'il n'a d'autres ressources pour subsister et soutenir sa malheureuse femme, malade d'un cancer, que le traitement qu'il plaira au comité des Secours de lui accorder » ; demande approuvée le 17 vendémiaire an 4 (9 octobre 1795) par le général de l'armée des côtes de CherbourgAubert du Bayet, à son quartier général d'Alençon.
Le citoyen Cœur [ou Cieur], maire de Saint-Maurice-sur-Aveyron, certifie la copie conforme le 19 ventôse an douze (10 mars 1804) ; et fait suivre cette attestation par la note suivante :
« Depuis les Epoques citées ci-dessus le général Gudin a été remployé dans son grade de général de division agent du gouvernement, pour faire rejoindre les deserteurs à l'interieur et réquisitionnaires, ce que je certifie. (Signé « Cœur [ou Cieur], [initiale illisible] maire de St maurice sur aveyron »). »
On note sur cette page des traces de correction sur ses grades pour deux de ses états de service dans l'année troublée de 1793 : pour sa nomination de général de brigade du 27 mai, et pour la suivante : celle de « général de division commandant en chef à Maubeuge » le 22 juillet.
↑Pour l'armée de la Vendée et son contexte : voir l'article sur la guerre de Vendée, un long épisode qui dure essentiellement de 1793 à 1796 avec des résurgences en 1799, 1815 et 1832 dans lequel on trouve l'« Armée catholique et royale bientôt désignée comme les « Vendéens », qui serait (?) le corps d'armée face aux troupes de Gudin.
Pour un épisode plus tardif, voir l'article « Guerre de Vendée et Chouannerie de 1815 ».
↑Sur les circonstances mystérieuses de sa libération :
dans la page « Restauration de la tombe Gudin à Saint-Maurice-sur-Aveyron » de l'Association de Sauvegarde du Patrimoine du Gâtinais (ASPG), l'historique concernant Étienne Gudin indique qu'il est officiellement condamné être guillotiné - ce après seulement deux interrogatoires et qui plus est sans avoir entendu prononcer quelconque jugement. Mais le lendemain du jour où son supplice est censé avoir eu lieu, il reçoit une note écrite d'une main inconnue et qui lui annonce qu'il figure comme le 13e mort sur une liste de 36 personnes exécutées. Cette étonnante circonstance, que Gudin a raconté maintes fois sans pouvoir l'expliquer, a eu comme conséquence de devoir être rectifiée par un acte d'état-civil pour que Gudin soit réhabilité à la vie.
Parmi les possibilités incluses dans ces circonstances inexplicables, est celle poignante d'une substitution : un autre prisonnier aurait été exécuté à sa place et à son insu. Le mystère reste entier.