Les émetteurs d'Abbeville-Limeux sont un ensemble de deux pylônes appartenant à deux sociétés concurrentes en 2015 : l'émetteur 1 construit en 1967 appartient à TDF alors que le second émetteur,détruit en 2024, a été construit par Itas Tim (société rachetée fin 2016 par TDF[1]).
D'une puissance maximale de 80 kW en TNT, il s'agit d'un des trois émetteurs principaux de Picardie. Les deux autres sites étant celui de l'émetteur d'Amiens Saint-just dans l'Oise et ceux d'Hirson Landouzy dans l'Aisne.
L'émetteur 1 est un mât de radiodiffusion et télévision à structure tubulaire haubanée d'une hauteur de 203 m, situé en bordure de la commune de Limeux en Picardie Maritime.
C'est la plus haute structure[2] du département de la Somme.
L'émetteur 2, mis en service le , est un mât quadripode autostable de télédiffusion à structure tubulaire en treillis d'une hauteur de 202 m (source ANFR), situé à 250 m de l'émetteur 1. Sa construction a débuté en [3] pour s'achever en . Il est la conséquence, à l'époque, de la concurrence entre deux opérateurs[4].
Tous les contrats de diffusion TNT étant rapatriés sur l'émetteur 1, TDF alors propriétaire en 2024 des deux antennes décide du démantèlement de l'émetteur 2. Cette opération est réalisée le 29 août 2024[5].
Le site des émetteurs de Limeux fait partie de la phase 1 de déploiement de la TNT HD. Outre Abbeville, il dessert aussi la ville d'Amiens et le Sud-Ouest du Pas-de-Calais.
Depuis le , la réception des services de télévision se fait exclusivement en mode numérique (TNT). Seule la radio FM reste en mode analogique.
Ville attribuée (CSA, Plan de Genève 2006...) : Abbeville
Principales villes desservies : TV : Abbeville, Amiens - Radio : Abbeville
Couverture max en TV à l'intérieur de la zone : Boulogne, Pernes, Bapaume, Saint Quentin, Noyon, Montdidier, Grandvilliers, Neuchâtel en Bray, Dieppe.
Le site
Les émetteurs sont situés sur une colline au lieu dit la motte à 10 km d'Abbeville et à 35 km d'Amiens, l'altitude du site est 111m. Au pied de l'émetteur 1, on trouve également un poste électrique, s’étendant sur 11 hectares, alimenté par la ligne de 400 000 V reliant la centrale nucléaire de Penly à Argœuves ainsi que par les éoliennes de la région.
Ce poste a été inauguré le et a pour objectif de sécuriser l'alimentation électrique de l'ouest amiénois. Après transformation sur site en 225 000 V, une ligne souterraine de 25 km jusqu'à Montmarquet, puis aérienne sur des pylônes existants, achemine le courant à Blocaux près de Gauville venant ainsi renforcer le maillage existant[6].
Dans le reportage "Limeux duel au sommet"[4], France 3 indique que le poste électrique rapporte 100 000 € par an et les pylônes électriques 48 000 € à l'intercommunalité.
Historique
À l'origine, il existait uniquement un réseau de télévision noir et blanc 819 lignes. Le premier émetteur de Picardie est un émetteur temporaire situé sur la commune de Coisy au nord d'Amiens canal F11V. Cet émetteur pilotait au début des années 60 un réémetteur VHF d'une puissance de 3 watts situé à Eu-Mers-les-bains (canal F6V)[7].
À cette même époque, il a été décidé de créer un réseau d'émetteurs intercalaires permettant la diffusion d'une deuxième chaine. Dans ce cadre et également en prévision de programmes futurs, trois fréquences UHF d'une puissance de 500Kw : canaux 57, 60 et 63 ont été négociées lors de la conférence de Stockholm de 1961[8]. Le site désigné dans cet accord est situé sur la commune de Huppy à 109m d'altitude : 50° 02′ N, 1° 45′ E[8], mais aucun émetteur n'a finalement été construit à cet endroit, une tolérance de 15Km étant prévue dans l'accord initial. Dans ce scénario abandonné, l'émetteur de Neuchâtel-Croixdalle n'existe pas[9].
Même si trois fréquences sont prévues, au départ seule la deuxième chaine couleur de l'ORTF sera diffusée sur le canal 57 courant 1968. Il faudra attendre la création d'un troisième programme au début des années 1970 pour voir l'activation du canal 60. La première chaine de l'ORTF n'a jamais été diffusée en couleur, il fallait la capter sur un autre émetteur en VHF 819 lignes. C'est sous le nom de TF1 que le premier programme sera diffusée en couleur, à Paris à partir de décembre 1975, sur le canal 63 de l'émetteur de Limeux à partir du 18 juin 1977 et jusqu'en 1983 pour le reste de la France[10].
La puissance de ces trois émetteurs a été réduite à la suite de l'amélioration de la sensibilité des tuners[11].
Émetteur 2 - TNT uniquement (2015-2024)
Le second émetteur n'est équipé que d'un "pylônet" (partie au sommet de l'antenne) constitué de panneaux de diffusion UHF et d'un petit local technique exclusif à la diffusion TNT.
L'émetteur 1 comporte entre autres des dipôles VHF pour la diffusion radiophonique FM, des panneaux de diffusion UHF à mi-hauteur (par exemple en 2024 pour la diffusion du multiplex UHD R9) en plus des panneaux UHF au sommet de l'antenne et un bâtiment adjacent sur 2 étages[12].
Dans le cadre de l'ouverture à la concurrence les infrastructures existantes sont accessibles aux diffuseurs alternatifs moyennant le versement d'un loyer à l'opérateur historique. En 2015 Itas Tim a estimé que la construction d'un second émetteur - projet à plusieurs millions d'euros[13]- était plus rentable qu'un accord financier avec TDF. Ainsi, le directeur d'Itas Tim indique, en 2015, qu'en émettant depuis l'émetteur 1, il devrait reverser 80% de son chiffre d'affaires à TDF[13]. A partir du moment où TDF a racheté Itas Tim, TDF peut rapatrier la totalité des multiplex TNT sur son émetteur historique.
L'existence d'un second émetteur ne se justifie plus car l'exploitation de deux sites de diffusion entraine de surcroit le double paiement aux collectivités locales de la taxe remplaçant la taxe professionnelle : L'IFER.
TDF a donc fait le choix de la démolition du second émetteur. Cette démolition s'est déroulée la semaine su 26 août 2024 d'abord à l'aide de cordistes et par hélitreuillage du "pylonet"[14] et de la partie supérieure de l'antenne, puis le 29 août 2024 par effondrement[15] des 128 mètres restant à l'aide d'un treuil[5].
"FRANCE BLEU PICARDIE - (Émission ou titre en cours)"
La bande UHF sur Limeux - arrêt de la diffusion SECAM le 2 février 2011
Il s'agit d'un émetteur de forte puissance : le plus puissant du Nord-Pas de Calais et de la Somme pour les 5e et 6e réseaux analogique (80 kW) [services désactivés le 02/02/2011].
Télévision analogique SECAM avec porteuse NICAM sauf décrochage régional de France 3
La norme L, de télédiffusion analogique, utilisée en France diffuse la sous-porteuse audio en modulation d'amplitude; un procédé qui, vu la largeur de bande utilisée dans la norme L, ne permet pas la stéréo contrairement aux normes B/G ou le son est diffusé en modulation de fréquence. Sous l'impulsion de TF1, TDF a adapté le procédé NICAM afin de pouvoir diffuser en stéréo[16]. Il s'agit d'ajouter au signal émis une sous-porteuse audionumérique proche du signal de chrominance, un récepteur non compatible considérera cette porteuse comme du "bruit", un récepteur compatible remplacera le son analogique par le signal stéréo-numérique. L’inconvénient de ce système est que outre le fait de disposer d'un récepteur compatible, il est nécessaire d'équiper individuellement chaque émetteur d'un multiplexeur NICAM. Si dès 1994 pour la tour Eiffel était équipée, il faudra attendre début 1998 pour que TF1 et M6 soient diffusées en NICAM sur l'émetteur de Limeux et le début des années 2000 pour l'équipement des chaines publiques sur les canaux 45 57 et 60. Canal + n'a jamais utilisé le NICAM, car son parc de décodeur n'était pas compatible avec ce procédé.
Fin de la TV analogique sur Abbeville-Limeux : [17]. Sur le nouveau calendrier, la Picardie bénéficie de 24 h de plus que les régions voisines : le Nord Pas-de-Calais et la Haute-Normandie.
Après cette date, l'utilisation des magnétoscopes VHS (non équipés d'un tuner TNT) nécessitera soit l'adjonction d'un adaptateur TNT soit l'impossibilité de regarder une chaine et d'en enregistrer une autre...
La bande VHF III dans la région - arrêt de Canal + le 14 avril 2010
Afin de libérer des fréquences pour la RNT (la radio numérique terrestre), les fréquences utilisées par Canal+ en analogique sont désactivées de manière anticipée. Ainsi dans la Somme, il n'est plus possible de recevoir cette chaîne en mode analogique depuis le (réception terrestre de Canal+ exclusivement TNT).
La chaîne pouvait être reçue sur le canal 05 VHF (200 kW) depuis l'Émetteur de Bouvigny-Boyeffles du au .
Le , après la diffusion de l’émission la matinale, le programme de Canal+ fut remplacé vers 8H30 par une mire phillips PM5544 pendant une dizaine de minutes, puis vers 9 h par une mire de barres et vers 9 h 10 l'ajout du message « Votre région est passée au numérique pour la chaîne Canal + ». Désactivation complète du signal vers minuit.
À la suite de la désactivation des émetteurs de Wavre (RTBF 1 en VHF canal 8, 100 kW, fin en ) et de Leeuw-Saint-Pierre (Één canal 10 VHF, 100 kW, fin ), il n’y a plus aucune chaîne analogique diffusée en VHF dans les régions Nord, Pas-de-Calais et Picardie.
Le lancement de la RNT n'est néanmoins en 2010 plus une priorité[18].
Réception numérique (historique 2007-2019)
À l'origine prévu pour mi-2006, le démarrage de la TNT sur cet émetteur a été repoussé à .
Au départ, il était prévu pour la TNT de construire un deuxième mat sur le site FM Towercast d'Huchenneville[19] situé au lieu-dit "La maison de la plaine du moulin neuf". Ce projet a été abandonné et tous les multiplex sont diffusés depuis le mat historique de Limeux. L'appellation "maison plaine" est cependant restée dans les documents du CSA.
La diffusion simultanée de service TV numérique et analogique oblige l'utilisation d'une phase transitoire qui a deux conséquences :
La diffusion se fait à puissance réduite par rapport à ce qu'elle sera une fois l'analogique arrêté ;
Les canaux définitifs ne sont pas forcement disponibles : le canal 57 H est utilisé par France 2 en analogique.
À noter que dans le plan initial (plan de Genève 2006) le canal 22 H qui était attribué à Limeux est actuellement utilisé par l'émetteur de Leeuw-Saint-Pierre en Belgique. Dans le plan définitif, l'émetteur belge est censé utiliser le canal 10 en VHF.
Enfin, il subsistera toujours (même après basculement définitif) des problèmes d'interférences avec certains émetteurs anglais. La puissance d'émission sera donc réduite dans cette direction : on parle de gabarit de rayonnement.
TNT Phase de transition / plan de passage et plan cible
Afin de ne pas perturber les émetteurs voisins, le passage au numérique terrestre pour les signaux de télévision a été réalisé en trois phases, la phase finale correspondant aux fréquences négociées dans le plan de Genève 2006. À la suite de négociations internationales, une phase supplémentaire sera mise en œuvre afin de libérer la bande des 700 MHz au profit de la téléphonie mobile[20]
Phase de transition de décembre 2007 au 2 février 2011
La première de ces phases : la phase de transition s’est déroulée de au .
Elle correspond à la cohabitation sur l’émetteur entre les signaux analogiques SECAM et les signaux numériques.
Plan de passage puis plan ajusté du 2 février 2011 au 2 juillet 2012
La seconde phase : le plan de passage fait suite à l’extinction des signaux analogiques dans la région. Les fréquences ainsi libérées peuvent alors être utilisées afin de transmettre des multiplex TNT (cas du canal 57 sur Limeux)
Le passage au numérique des pays voisins aidant, il a été possible, le , d’augmenter la puissance sur le multiplex R2 à 79 kW[21], on parle alors de plan ajusté : il n’y a pas de modification de fréquence, mais une amélioration de la zone de couverture.
Plan cible depuis le 3 juillet 2012
La troisième et dernière phase correspond au plan cible. Cette phase est réalisée après le passage au tout numérique des pays frontaliers. En l’espèce, ce passage est effectif dans le sud du Kent depuis le .
Une nouvelle mémorisation est nécessaire à partir de cette date afin de recevoir les plages en clair de Canal+.
Outre l'augmentation de puissance sur les multiplex R3[23] R4[24] et R5[25], le gabarit de rayonnement se trouve aussi modifié. Tous les multiplex sont maintenant diffusés depuis le sommet de l’émetteur.
Norme de compression vidéo : toutes les chaînes en clair en définition standard (SD) sont en MPEG2. Les chaînes chiffrées ainsi que les chaînes en HD sont en MPEG4 H.264 et nécessitent donc l'utilisation d'un récepteur spécifique.
Alors que sur le satellite le déploiement de la HD va généralement de pair avec l'utilisation de la norme DVB-S2 (S pour satellite), il n'en est rien pour la TNT HD qui, en France, utilise la norme DVB-T (T pour terrestre).
L'utilisation de la norme DVB-T2 sur les émetteur TNT permet un gain de 30 à 50 %[26] de capacité sur les multiplex par rapport au DVB-T, ce qui n'est pas négligeable dans un contexte de pénurie de fréquences UHF. Le DVB-T ne permet la diffusion que de 3 chaînes en haute définition sur un même multiplex. Le souci est que la plupart des adaptateurs en service ne peuvent pas décoder cette norme...
Les gabarits de rayonnement depuis le 3 juillet 2012
Afin de ne pas interférer avec les émetteurs voisins, la puissance d'émission peut être réduite dans certaines directions. Pour les multiplex des réseaux 1,6 et 4, les gabarits ci-dessus présentent les réductions de puissance en fonction de la direction. Le centre du gabarit correspond à l'émetteur, le 0° correspond au nord avec une graduation tous les 10°. Enfin, la PAR résultante est gradué de 10 à 80 kW.
Ainsi pour le multiplex R1 et R6[27], la PAR résultante est de 29,8 kW entre les points cardinaux nord et ouest et de 79,5 kW dans les autres directions. Pour le multiplex R4[28], la PAR maximale 63,5 kW est transmisse dans la direction allant de 100° à 130° vers l'est en partant du nord.Ces puissances sont calculées à partir de l’atténuation en Décibel contenue dans les décisions du CSA (voir notes). Ces gabarits sont toutefois théoriques, il n'est en effet, par exemple, pas physiquement possible de passer de 79,5 kW à 29,8 kW en l'espace d'un degré. La réduction de puissance dépend de la forme des antennes et est dans la réalité plus progressive.
Limeux et l'isofréquence (SFN)
L'isofréquence ou SFN consiste à émettre sur la même fréquence un même multiplex depuis deux émetteurs voisins.
Ceci permet ainsi d'économiser la ressource radioélectrique qui est limitée (en UHF il n'y a que 49 canaux disponibles) et de compléter la couverture. Ce procédé n'est pas utilisable avec la télévision analogique (possible en radio FM) mais fonctionne avec la TNT.
Une croix dans le tableau ci-dessous indique que le multiplex concerné (R1, R2, R3, R4, R5 ou R6) est diffusé sur la même fréquence que sur l'émetteur de Limeux.
Anciennes fréquences en SFN phase transitoire 2007-2011
Multiplex en isofréquence avec Limeux (TNT Phase de transition: jusqu'au )
Au plan de passage les multiplex en SFN ne seront plus les mêmes, toujours une constante cependant le multiplex R1 n'est jamais en SFN avec un émetteur d'une autre région. En effet les versions de France 3 étant différentes un tel paramétrage est impossible!
L'émetteur de DURY-Towercast est en SFN avec l'émetteur de Saint-Just-en-Chaussée pour la totalité des multiplex diffusés sur ce site.
Tous les ré-émetteurs de la Somme situés à l'ouest d'Amiens sont pilotés en SFN par l'émetteur de Limeux quel que soit le multiplex. Ceci n'était pas le cas lors de la phase de transition. Enfin la TNT HD est maintenant déployée sur la totalité des sites, il est cependant possible qu'au départ tous les sites ne soient pas alimentés en HD même si un canal est réservé.
Anciennes fréquences en SFN (plan de passage 2011-2012)
Multiplex en isofréquence avec Limeux (TNT plan de passage du au )
La SFN avec les émetteurs de Lefaux et de Croixdalle s'est terminée le :
à partir de cette date Lefaux diffuse le R3 sur le canal 54H et Croixdalle le R5 sur le canal 29H
Anciennes fréquences en SFN (plan de passage 2012-2016)
Multiplex en isofréquence avec Limeux (TNT plan cible depuis le )
DVB-S2 AMC/VCM (Multiplex correspondants respectivement au flux 1, 2 et 3)
En DVB-S, le procédé Newtec (nom de la société qui fournit le service) est un procédé d'encapsulation : cela consiste à agréger deux multiplex sur une même fréquence satellite. Les coûts de diffusion satellite sont ainsi divisés par deux. Le signal est ensuite désencapsulé au niveau de l'émetteur pour recréer les deux multiplex. La réception des fréquences Newtec n'est possible qu'avec un matériel professionnel spécifique[31]. Les multiplex étant diffusés en clair (les chaines de la TNT gratuite ne sont pas chiffrées), il est cependant possible d'extraire les signaux depuis la carte tuner d'un PC avec un programme développé spécifiquement dans ce but : par exemple tntdemux[32].
Finalement, pour les chaînes nationales à l'époque en MPEG2, seul Le multiplex R1 à la norme DVB-S pouvait être 'lu' avec un récepteur satellite du commerce. La réception pour le grand public des autres chaines, sur ce satellite, est possible via l'opérateur Fransat.
La chaîne Wéo Picardie était acheminée en MPEG 4[33] par satellite[34] afin de réduire les coûts de diffusion. Cette dernière était ensuite transcodée en MPEG 2 au niveau de l'émetteur pour diffusion sur le multiplex R1.
La mise en place du procédé DVB-S2 pour la diffusion des chaines HD s'accompagne d'une évolution de la norme de diffusion avec le procédé multistream, une évolution du procédé newtec[35]. Désormais trois multiplex sont transportés sur deux transpondeurs à la norme AMC/VCM (Codage et Modulation Adaptatifs et Variables). Cette dernière permet de changer dynamiquement les paramètres de transmission (par exemple le taux de correction directe d'erreur (FEC) doit être augmenté en cas de réception difficile (ex : mauvaise météo)). Si les récepteurs capables de lire le newtec était peu nombreux : souvent de cartes tuner pour PC, aujourd'hui les récepteurs pouvant recevoir le multistream se trouvent facilement dans le commerce. Le démultiplexage ajoute un délai d'environ 1 seconde entre la réception directe et le signal TNT (sauf France 3 dont le signal est modifié à Amiens).
Actuellement le mutiplex R1 est constitué à Amiens : le multiplex national est reçu par satellite, France 3 Sat est supprimé et remplacé par France 3 Picardie, la décompression réencodage de France 3 ajoute un délai d'environ 6 secondes sur cette chaine (le signal de France 3 Picardie pour les programmes nationaux est donc reçu environ 7 secondes plus tard que le signal en réception directe France3 sat) et enfin Wéo Picardie est ajouté. À noter que cette technique ne permet pas d'utiliser le multiplexage statistique pour ces deux chaines ainsi le flux vidéo de Wéo est fixe à 3,4Mb/s et celui de France 3 Picardie à 5,2 Mb/s[36]. Le multiplex est ensuite transmis par le réseau IP terrestre de TDF jusqu'au bâtiment situé au pied de l'émetteur historique. L'acheminement jusqu'au pylône ITAS est réalisé par un faisceau Hertzien par une antenne orientée à 96,8° qui est en vis à vis avec une antenne orientée à 276,8° présent sur le pylône ITAS.
Le contenu des Multiplex du plan cible (fréquences valables du 3 juillet 2012 au 5 avril 2016)
Outre les données audio vidéo, le multiplex contient aussi des flux de données : notamment le R1 et le R4 qui contiennent les flux de mise à jour pour les adaptateurs TNT gérés par l'ATH[37].
La diffusion des multiplex est réalisée en modulation d'amplitude en quadrature à 64 états (ou QAM 64).
Bien que technologiquement possible, il n'y a pas de radio diffusée sur la TNT française.
Barème attribué aux chaines
L’arrivée de France Ô sur la TNT nationale le a entraîné une modification du barème attribué aux chaines[38]:
Évolution du barème en millième
Type de chaine
ancien barème
barème actuel (depuis )
Chaines en clair en définition standard (MPEG2 SD)
165 millièmes
160 millièmes
Chaines chiffrées en définition standard (MPEG4 SD)
105 millièmes
95 millièmes
Chaines chiffrées en définition standard avec des plages en clair (MPEG4 SD/ MPEG2 SD) (ie. Paris Première)
165 millièmes
160 millièmes
Chaines en haute définition
325 millièmes
325 millièmes
Seul le barème (donc la qualité) des chaines haute définition est inchangée. Ce propos est à relativiser pour les services payants en MPEG4 SD. En effet, l'évolution technologique a augmenté la qualité de compression dans cette norme, depuis l'établissement de l'ancien barème. Le MPEG4 utilisé sur la TNT SD ou HD est la même norme de compression vidéo (H264) que celle utilisée en HD dans les disques Blu-ray.
À l'inverse, la technologie MPEG2 SD des services en clair en définition standard, datant de 1994 et utilisée dans les DVD vidéo, était quant à elle déjà aboutie lors de l'établissement de l'ancien barème.
Wéo Picardie est la chaine locale désignée par le CSA[39]. Si cette dernière n’avait pas commencé à émettre avant le , le CSA était susceptible de lui retirer son autorisation d’émettre[40]. In extremis Wéo a diffusé un écran noir[41], certains adaptateurs TNT ont réglé automatiquement cet écran noir en lieu et place de France 3,une recherche automatique corrigeant le problème immédiatement. À partir du , un programme promotionnel est diffusé, le logo de la chaîne est identique à la version du nord pas de calais mais il est vert au lieu de violet. Le , Wéo commence la diffusion effective de programmes promotionnels et ce jusqu'au , date à partir de laquelle, la chaîne a cessé ses retransmissions. Il s'agit pour cette dernière de trouver des partenaires financiers afin de pérenniser sa diffusion.
Le CSA a rendu caduque l'autorisation de cette chaine[42]
France Ô remplace Arte depuis le . Cette dernière a été transférée sur le R6.
Contrairement aux autres multiplex, le R1 n'est pas une simple reprise d'un signal "clef en main" puisqu'il est nécessaire d'y intégrer le signal régional de France 3 avec un SID spécifique : SID 274 pour France 3 Picardie, ainsi que la chaîne locale Wéo Picardie :SID 373.
Le télétexte de France 2, un temps diffusé sur le satellitegéostationnaireAtlantic Bird 3 (en numérique) n'a jamais été repris par l'émetteur de Limeux. De même le télétexte de France 5 n'est pas non plus diffusé. France Télévisions ne met plus à jour son service télétexte. En , sur les rares réseaux où ce dernier est encore diffusé (France 3 et France 5) : les pages les plus récentes datent de .
À la suite du rachat de Virgin 17 par le Groupe Bolloré, cette dernière a été remplacée le par la chaîne Direct Star. Les chaînes du Groupe Bolloré ont ensuite été rachetées par le Groupe Canal+ qui souhaitait s'implanter dans la télévision gratuite généraliste (Canal+ détient déjà sur la TNT gratuite la chaîne d'information en continu i>Télé). Direct 8 et Direct Star ont alors été remplacées, le , par les chaînes D8 et D17
Le passage de Paris Première du clair au chiffré s'accompagne tout d'abord d'un changement du PID Vidéo pour le passage en MPEG 4 clair puis quelques secondes plus tard au chiffrement.
Multiplex R5 - premier multiplex dédié à la TNT HD (basculement sur l'émetteur 2 le )
Le service télétexte de TF1 est intégralement repris en numérique sur le Mux R6.
À la suite de l'arrivée d'ARTE le et par manque de place sur ce multiplex, les flux AC3 ne sont plus diffusés sur TF1 et NRJ 12. Cette modification touche la totalité des émetteurs TNT de France. Enfin depuis fin 2010 le télétexte est disponible sur Arte via le PID 740 (cette modification est nationale).
Multiplex R7 : multiplex opéré par Towercast dédié à la TNT HD (activé le 17/12/2013)
Le LCN attribué aux chaînes des multiplex R7 et R8 sera compris entre 20 et 25. Le , un tirage au sort[43] a permis de déterminer le numéro attribué à chacune d’elles. Le démarrage est prévu (pour les régions de Paris, Bordeaux, Lesparre-Médoc, Marseille, Bayonne, Auxerre, Sens et Troyes) le [44]. L'émetteur de Limeux a quant à lui été reporté en phase 6 (7 mois plus tard que la date initialement prévue) soit le [45]. Une réception de ces multiplex sera possible au sud d'Abbeville dès le depuis l'émetteur de Neuchâtel-Croixdalle (5 kW).
Multiplex R8 : multiplex opéré par ITAS TIM dédié à la TNT HD (activé le 17/12/2013)
La construction de l'émetteur s'est achevée par héliportage des derniers éléments[46]. Le basculement du multiplex R8 canal 35 de l'émetteur 1 vers l’émetteur 2 est prévu le . La proximité immédiate des deux antennes implique un basculement transparent pour les téléspectateurs. Par suite (), le pylône ITAS a diffusé les multiplex R4 et R6 qu'il a remporté lors de l'appel d'offre[47].
Réception numérique (paramètres actuels)
Le contenu des Multiplex à la suite du passage à la HD (fréquences valables à partir du 14 mai 2019)
Afin de libérer des fréquences pour pouvoir les revendre aux opérateurs mobiles dans le cadre de l’extension du réseau 4G[48], le nombre de multiplex est réduit, on passe de 8 multiplex à 6 : les multiplex 5 et 8 sont supprimés. Une seconde opération consistera à modifier les fréquences afin de libérer la plage de fréquence comprise entre les canaux 49 et 60.
Outre le passage en MPEG 4 HD pour toutes les chaînes en clair hormis LCI (MPEG4 SD), les modifications principales sont le passage des pistes sons en E-AC3 sauf pour France 3 et la disparition du télétexte sur Arte, télétexte qui n'était disponible que sur la version en définition standard.
Pour les chaînes déjà diffusées en HD, leur qualité s'en voit réduite : elles étaient au nombre de 3 par multiplex; elles sont désormais 5, et la qualité des encodeurs actuels ne permet pas de compenser cette perte de débit[49].
Le de 1h02 à 2 h 30, l'ensemble des multiplexes ont été coupés pour permettre la libération de la bande des 700 MHz.
A la suite du rachat de la société ITAS par TDF, deux multiplex diffusés sur le pylône ITAS (R1 fin 2023[50], R4 en 2021[51] ) ont été rapatriés sur le pylône TDF.
Légende explicative des abréviations utilisées
Abréviation
Signification
Remarque
LCN
Logical channel name
numéro attribué par le CSA
PID
Packet identifier
identificateur de paquet : permet au récepteur TNT de "trouver" les données associées à une chaine : audio, vidéo...
SID
Service Identifier
permet de différencier les chaînes (exemple plusieurs versions de France3). En général, lorsqu'une même chaîne est reçue depuis plusieurs émetteurs, (SID identiques) seul le signal le plus puissant est mémorisé par le récepteur.
VPID
PID Vidéo
identifie les paquets de données du flux vidéo dans le multiplex considéré
PCR
Program Clock Reference
sert à la synchro des flux audio et vidéo en général le PID PCR pointe le flux vidéo qui contient les données de synchronisation
APID
PID Audio
identifie les paquets de données d'un flux audio dans le multiplex considéré
MP2
MPEG 1 Audio layer II
norme de compression audio stéréo ou mono "de base" (antérieure au mp3 (MPEG 1 Audio layer III), cette norme est aussi utilisée dans les DVD vidéo)
La seule chose que l'on puisse recevoir avec un adaptateur non compatible Haute définition est le son de France 3 Picardie qui est toujours diffusé au format MP2.
De plus France 3 n'ayant ni changé de SID, ni de fréquence cette chaîne fonctionnait directement sur la plupart des récepteurs haute définition sans qu'il soit nécessaire de procéder à une nouvelle recherche.
Enfin, comme dans la plupart des régions, le signal de France 3 est un signal basse définition redimensionné en HD, on parle d'upscalling, d'où son aspect "flou" par rapport aux autres chaînes, un passage en HD native est prévu en fin d'année. France télévision procédera tout d'abord à une expérimentation dans les régions Centre () et Normandie ( Caen et Rouen)[52].
Le France Info passe en HD à la suite de la disparition de France Ô. Au 1er février 2021 France 4 et France Info sont basculés en base définition afin de permettre la diffusion de Culturebox en HD jusqu'à la disparition de la chaine 19 le 12 mai 2021 où France 4 et France Info repassent en HD.
Canal+ est désormais diffusé en haute définition également pour les plages en clair.
LCI et Paris Première sont diffusées en définition standard (SD) soit au format 720 x 576. De plus le PID Vidéo de Paris Première n'est plus modifié lors du passage du clair au chiffré puisque la diffusion en MPEG 2 est abandonnée.
arte.tv est un service interactif qui nécessite un matériel compatible Hbbtv ainsi qu'une connexion internet[53].
Le guide des programmes[54] (50) et Salto[55] (51) sont également des services interactifs[56]. Cependant Salto ne fonctionne que sur des modèles de TV récents sinon un écran noir s'affiche après la demande de validation par OK[57]. Les chaînes 50 et 51 ont été diffusées du 20 avril 2021 au 18 janvier 2022 dans le cadre d'une expérimentation.
Le 16 avril 2021 le rayonnement de ce multiplex a été modifié[58].
En tant qu'émetteur principal, le site d'Abbeville-Limeux a été sélectionné[59] pour la diffusion du multiplex ultra haute définition R9 (opéré par la SAS GR UHD1) avec une puissance maximale de 8kW qui finalement sera ramené à 2kW[60]. La diminution de puissance et le démarrage tardif : 8ème et dernière phase[61] de déploiement est due à la localisation en zone frontalière de l'émetteur. La mise en service de l'émetteur est effective dans la matinée du 22 juillet 2024. Elle consiste à la reprise et au décodage du signal satellite (12,522 Ghz) également à destination des utilisateurs de Fransat sur le satellite Eutelsat 5 West B selon le principe du partage d'une seule fréquence pour deux utilisations terrestre et satellite[62] : DVB-SIS[63]
La norme de diffusion est le DVB-T2 et l'audio est transmis en plus du format Dolby AC4 , permettant la diffusion en Dolby atmos, également au format AC3 pour une compatibilité avec les TV UHD (résolution 3 840 × 2 160 pixels) ne supportant pas le format audio AC4.
La réception gratuite en TNT des chaines UHD, permet au téléspectateur de bénéficier du Dolby Atmos (quand il est diffusé) ainsi de l'espace colorimétrique HDRBT2020. Ces deux technologies sont souvent incompatibles avec les box tv des opérateurs internet.
Multiplex en isofréquence
Multiplex en isofréquence (SFN) avec Limeux et décalage en microsecondes (depuis le ) données CSA
Aujourd'hui désactivé sur Limeux et Whitehawk Hill
58H
Newhaven
Allotissement Belgique Ouest
Avant le 14 mai 2019
Cette liste de fréquence est issue du plan de Genève 2006. La liste publiée en par le CSA pour l'émetteur de Limeux est légèrement différente (les canaux 22 et 28 n'ont pas été utilisés au départ. Ces derniers seront utilisés dans le plan cible).
Le fait d'avoir des émetteurs "voisins" sur une même fréquence oblige l'emploi de restrictions de puissance en direction de ces émetteurs.
Une exception : le canal 57 qui était omnidirectionnel à 80 kW : Whitehawk Hill émettait en polarisation Verticale avant l'abandon de ce canal en novembre 2019. En effet, comme en France, l'Ofcom (le régulateur britannique) a procédé à la libération de la bande des 700 MHz au bénéfice de la téléphonie mobile dans le cadre du "700 MHz clearance programme"[65].
La réception de Limeux sur la côte picarde et pour le sud de la côte d'opale en sera légèrement affectée.
Limeux au-delà des limites de la zone de couverture : la réception DX
Les émetteurs VHF/UHF fonctionne 'à vue'. Du fait du relief et de la courbure terrestre, Limeux n'est donc pas théoriquement recevable au-delà d'Arras et pourtant sous certaines conditions Limeux peut être par exemple reçu en Belgique[66]. Il s'agit d'une réception longue distance ou DX[67].
À l'origine du phénomène les conditions météo, cette réception n'est possible que quelques jours par an du fait de la propagation troposphérique des ondes (une sorte de mirage "version ondes électromagnétiques").
Explications :
En temps normal, dans la troposphère, la température décroit avec l'altitude une chute d'environ 6,5 °C par kilomètre. Mais imaginons par exemple qu'après une nuit froide, le sol soit recouvert par une couche de brouillard, la température au sommet de la couche est alors susceptible (via le soleil) d'être plus chaude qu'en dessous le gradient de température devient positif, on est face à un phénomène d'inversion thermique.
Les couches d'inversion constituent un "guide d'ondes libre". Nos ondes VHF/UHF peuvent alors "voyager" et suivre la courbure terrestre pour enfin être reçues au-delà de la zone de couverture normale de Limeux. Elles sont littéralement "courbées" par l'indice de réfraction plus élevé généré par la couche d'inversion thermique.
Tout phénomène météo conduisant à la formation d'une inversion thermique convient et il est bien sûr préférable que cette couche d'inversion se situe à une altitude élevée. Enfin, plus la fréquence est basse plus elle est susceptible d'être reçue en DX (la FM "passe mieux" que la TV).
Remarques :
Un retour à des conditions météo normales entraine une perte totale du signal pour ce type de réception.
Un site internet[68] permet de suivre les "ouvertures" de propagation troposphérique.
Ce phénomène a plutôt lieu pendant les mois d'été et d'automne.
La propagation troposphérique est la propagation la plus probable pour l'UHF de Limeux. Pour info il existe d'autres types de propagation (voir liens en fin d'article) :
Les trois premiers réseaux analogiques (TF1, F2, F3) étaient diffusés depuis le pylône au sommet de l'émetteur 1 (tube avec une bande blanche et une bande rouge). Aux deux tiers de l'émetteur 1, sur la sixième bande rouge en partant du haut, sont placés une série de 3x8 panneaux UHF (en rouge) ajoutés fin 1990 et mis en service début 1991. Ils étaient destinés à la diffusion des 5e et 6e réseaux analogiques (F5/Arte et M6). Toutes ces antennes sont aujourd'hui désactivées mais n'ont pas été déposées.
Les radios sont diffusées depuis les dipôles FM en polarisation mixte (enchevêtrement métallique situé au sommet de l'émetteur 1).
Sur la troisième bande blanche de l'émetteur 1, en partant du haut, les panneaux UHF ajoutés en et destinés à la TNT (à 160 m du sol). À un angle de la passerelle carrée il y a 2 séries de 6 panneaux et de l'autre côté du mât, (angle opposé de cette passerelle carré) une série de 4 panneaux.
Liste des faisceaux hertzien de l'émetteur 1 (TDF uniquement) -source ANFR
Dimension de la parabole
Hauteur de la parabole par rapport au sol sur l'émetteur 1
La liaison hertzienne vers le château d'eau d'Abbeville permet d'acheminer les signaux des radios FM transmis depuis ce site
Au surplus, l'émetteur 1 est équipé d'antennes de téléphonie mobile des opérateurs Bouygues télécom, SFR et Free desservant les villages alentour ainsi que de liaisons techniques de ces mêmes opérateurs.
Sur l'émetteur 2 les 3 multiplex DVB-T sont transmis avec les panneaux UHF de couleur rouge au sommet du pylône.